Sega se retire des consoles et se concentre sur l'édition des jeux
TOKYO, 31 jan (AFP) - Le spécialiste japonais des jeux vidéo Sega va se retirer de la production de consoles pour se spécialiser dans l'édition de jeux, un marché très concurrentiel mais à fort potentiel de croissance, a-t-il annoncé mercredi.
Après des semaines de spéculations et démentis, Sega a finalement admis qu'il allait stopper la fabrication de sa console de 128 bits Dreamcast.
"Nous allons arrêter la production de Dreamcast à la fin mars", a indiqué une porte-parole, en soulignant que la vente des consoles déjà produites et en stock (deux millions d'unités) se poursuivra.ss
"L'activité des consoles de jeux est à un tournant. Il est de plus en plus difficile de gérer des activités à la fois dans la fabrication de consoles et l'édition de logiciels", a constaté Sega dans un communiqué.
On estime que l'édition et la vente de jeux est la principale source de revenus dans l'industrie des jeux vidéo qui a dépassé l'an dernier le cinéma avec un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards de dollars.
L'objectif de Sega est de "se restructurer en capitalisant sur ses contenus de jeux, qui ont été sa principale force ces 40 dernières années" pour redevenir rentable après une perte de 58,3 milliards de yens (55 M EUR, 49,8 M USD) attendue pour 2000/2001. Les logiciels de Sega seront disponibles sur une multitude de "plates-formes" : des consoles aux ordinateurs personnels en passant par les assistants numériques de poche (type Palm) ou les téléphones portables.
"Sega va devenir beaucoup plus accessible aux consommateurs et étendre radicalement sa possibilité de générer des recettes, menant le groupe sur le chemin de la rentabilité", a indiqué le groupe dans un communiqué diffusé par Sega Amérique.
Pour réussir son virage et élargir les canaux de distribution de ses logiciels, Sega mène des pourparlers tous azimuts. Le groupe a déjà conclu des accords avec Sony et Nintendo pour leur fournir des "titres" pour les consoles PlayStation 2 et Game Boy Advance. Un autre contrat a été signé avec la petite société britannique Pace Micro pour la visualisation des jeux Sega sur un téléviseur numérique grâce à un simple décodeur.
Sega continue de négocier avec Nintendo pour alimenter sa console Game Cube en nouveaux jeux et l'Américain Microsoft en vue de ses débuts dans les consoles prévu en fin d'année avec la Xbox.
La nouvelle stratégie "multi-supports" de Sega assurera-t-elle la survie du groupe et peut-elle être rentable ? Oui, selon Takiko Mori, analyste spécialisée dans les logiciels de jeux pour UBS Warburg à Tokyo. "Parce que Sega est déjà numéro deux mondial pour le nombre de logiciels vendus avec 9 millions cette année, uniquement sur Dreamcast, derrière Nintendo", a-t-elle expliqué.
"Je pense que Sega peut survivre comme éditeur de jeux parce qu'il a de bons contenus et une bonne équipe de développement. C'est un marché compétitif mais ils ont une technologie d'avant garde pour les logiciels", a-t-elle ajouté, en précisant que les jeux disponibles sur Dreamcast peuvent être "facilement adaptés" sur d'autres supports.
Sega est bon dans la conception de jeux, selon Mme Mori, parce que ce groupe a démarré dans les salles de jeux, "une industrie très concurrentielle où les gens arrêtent de mettre des pièces dès qu'un jeu devient ennuyeux".
Potentiellement, la vente de logiciels est plus rentable, selon les experts, que celle de consoles, qui réclame des investissements lourds en puces (graphiques et calcul), dans les procédés de production et une campagne marketing bien orchestrée.
Certains jeux vidéo réclament des dizaines de millions d'euros ou dollars de financements, surtout les super productions comme Final Fantasy ou Chen Mue. "Mais c'est moins problématique que sortir les fonds pour une nouvelle machine, l'usine et toute la logistique", souligne Xavier Guilbert, directeur marketing d'Ubi Soft, numéro deux français des logiciels de jeux.
fka/ff eaf
source actu yahoo...