Reprise du message précédent :
Je ne peux parler que pour Grenoble, ville universitaire pourtant réputée... il ne faut pas se laisser avoir. Mais j'ai aussi eu des échos d'autres IUT qui ont confirmé ce que je pensais et à mon avis ça doit quand même être commun à pas mal d'établissements en France. Si SRC se transforme en MMI et change son programme en élaguant par exemple la partie programmation c'est qu'il y a globalement un certain déficit de niveau dans les UE techniques, à mon avis.
 
Ce qui est triste c'est que même avec un programme intéressant et des profs généralement compétents on peut miner un diplôme à cause d'une sélectivité trop faible. Du coup je ne peux que recommander de se tourner vers les IUT les mieux classés par le Figaro. Je suis pas de droite, mais c'est le seul classement que j'ai trouvé sur les écoles du web, et d'ailleurs l'IUT de Montbéliard y est en très bonne place, donc je veux bien croire que ça soit pas si mauvais que ça.
 
Par contre quand tu parles d'aller plus loin que les consignes, eh bien j'insiste sur le fait qu'à Grenoble c'est mal vu. Ben oui, ça bouscule les barèmes bien établis, ça emmerde les profs au niveau de la notation, je ne mens pas en disant qu'en faire plus peut retirer des points. Ou alors il faut batailler durant des semaines pour qu'ils consentent un effort... j'ai du littéralement harceler un prof qui m'avait collé 0 à un devoir où j'étais absent justifié pour qu'il fasse quelque chose, et la fois suivante où j'ai demandé des explications sur un note l'intervenante (prof indépendante) m'a textuellement répondu "vous m'emmerdez". Ah, Grenoble...

Bonjour, oui je remonte un peu le topic...
Je suis actuellement en DUT STID (qui n'est pas ce que je cherchais), et je souhaiterais me réorienter en DUT MMI (SRC) à la rentrée prochaine.
J'aimerai avoir des infos/avis sur l'IUT de Nancy donc si des étudiants actuels ou anciens passent par là pour m'en dire un peu plus sur la formation à Nancy, les profs, le programme, ce serait cool
Petite proposition comme ça, il ne faudrait pas mettre à jour le nom du topic ?
 

Bonsoir à tous,
 
Je remonte un peu le topic pour donner mon point de vue sur ce DUT que j'ai maintenant terminé.
 
Pour résumer ma situation, j'ai été refusé en SRC l'année du bac pour un dossier trop moyen, et j'ai pourtant été accepté en école d'ingénieur post-bac. Ça ne m'a pas plu, j'ai arrêté au bout de six mois, et j'ai repostulé à beaucoup de formations dont le fameux DUT SRC, qui cette fois là m'a accepté. Mes notes du bac ont dû probablement influer, ayant eu le bac S avec mention.
Il y a donc tout de même un minimum de sélection pour aller dans ce DUT, à priori de plus en plus prisé aujourd'hui.
 
Pour ce qui est de la formation elle même, il faut savoir que je trouve l'avis de Moutardentube parfaitement réaliste, dans mon IUT (Vélizy), c'était exactement la même chose.
 
C'est un DUT totalement pluridisciplinaire, où l'on voit beaucoup de choses mais en les survolant très largement. En soi, le concept n'est pas si stupide, mais l'énorme point négatif de la formation, c'est l'évaluation.
En gros il y a environ 80% des matières injustement notées, allant du droit où toutes les filles ont plus de 12 et tous les mecs moins, jusqu'au marketing où en ne faisant qu'un quart du contrôle on arrive à avoir 10.
Toutes les matières littéraires et artistiques sont calibrées de manière à avoir une moyenne à la fin du semestre proche de 12/20, les profs eux-mêmes ont avoué avoir des "quotas" à respecter pour avoir ces moyennes. Le tout avec des notes minimales autour de 7 et des notes maximales autour de 14 afin de ne dévaloriser/valoriser personne.
 
De plus, la triche est omniprésente, avec par exemple les sujets des années précédentes récupérés et partagés sur Facebook, les portables pendant les contrôles, ou le copiage. Ce qui au final ne sert à rien, car si tout le monde a tout bon, tout le monde aura 12.5 pour garder une moyenne générale au contrôle de 12. Sauf le pauvre Billy qui n'a pas Facebook et qui ainsi aura 7/20 malgré avoir répondu bon à 90% des questions.
 
Finalement, les matières les plus techniques où tout le monde ne triche pas (ça n'arrive quasiment jamais, au moins un contrôle sur deux était dévoilé à l'avance sur les réseaux sociaux... Parfois seulement dans certains groupes d'étudiants privilégiés un peu trop dans la compétition sur lesquels je reviendrai plus tard), sont les seules à être vraiment notées. C'est à dire les maths, l'informatique et autres, le traitement de signal et d'image, les réseaux. Autrement dit, ça représente quasiment rien au milieu du flot d'autres matières. La plupart des gens ne travaillaient pas du tout ces matières, mais arrivaient quand même à avoir leur DUT sans souci, car même en ayant zéro à toutes ces matières il était extrêmement facile d'avoir 12 dans les autres.
 
Par ailleurs, une bonne partie du travail à fournir est du travail en groupe. Des groupes évidemment pas équilibrés, et de toute façon le travail au bout est injustement évalué, souvent les profs s'arrêtent au nombre de pages rédigées ou à l'originalité de la soutenance. Le fond du projet et le véritable travail qu'il y a derrière passe souvent inaperçu, et ainsi ne sert quasiment à rien.
 
Le pire, c'est qu'il est impossible pour les élèves d'avoir accès à leurs copies, les notes n'arrivant qu'à la fin du semestre, on se retrouve très souvent avec le bulletin sous le nez, des notes sorties de nulle part et une impossibilité de contester quoi que ce soit.
C'est précisément ce qui m'est arrivé avec le projet tutoré, où l'on m'a attribué "par erreur" sur mon bulletin la pire note de la classe soit trois points de moins que ma note réelle, ce qui m'a fait passer de la 3ème à la 9ème place du classement général... Et impossible de remplacer quoi que ce soit, le bulletin est édité et les notes sont closes.
 
Donc pour résumer tout ça, certaines notes sont données en fonction de la tête de l'élève, d'autres sont le fruit d'erreurs et une immense majorité sont comprises entre 10 et 13. Ça donne un classement général extrêmement serré et pas du tout représentatif (en gros, on compte environ 5-10 élèves ayant plus de 12 de moyenne, 30-40 ayant entre 10 et 12, et 5-10 ayant moins de 10, ceux là se faisant généralement jarter à la fin de la première année). Les écarts de notes sont donc extrêmement faibles et n'ont au final pas vraiment de sens, j'ai vu des personnes pourtant intelligentes se retrouver 40ème sur 50, et des cruches atteindre le top 10 voir plus.
 
Pour ce qui est du travail à fournir, c'est honnêtement très faible, moins que ce qu'il y avait à faire au lycée en S, la majorité des devoirs étant des travaux style "dossier de réalisation", ou l'on obtient 12 en bâclant tout en 5 minutes avant le cours et 14 en travaillant 15h dessus. En gros, en travaillant 3h par semaine et en suivant un minimum les cours c'est facile d'atteindre le top de la promo.
Pas de partiels en SRC, ça signifie contrôle continu, contrôles de 1h30 en amphi ou tout le monde peut tricher, bref, pour avoir le diplôme pas de pression, vous pouvez sortir et profiter autant que vous voulez, le seul point auquel il faut faire un peu attention étant l'assiduité (+ de 5 cours ratés = semestre non validé).
 
Au niveau de l'ambiance, c’était très moyen chez nous, voir nul, l'IUT de Vélizy étant perdu au milieu des entreprises, et ne contenant que des filières majoritairement peuplées d'hommes. La promo était tout sauf soudée, des tensions se sont créées entre beaucoup d'élèves, au final certains se sont même mis à partager des sujets de contrôle ou autres sur des groupes Facebook "fermés" ne comportant que certaines "agences"...  Bref, pas terrible, mais c'est peut-être un cas particulier.
 
Enfin, pour ce qui est des débouchés, je ne sais pas trop, on a un étudiant qui va aux Gobelins, certains en prépa ATS (des cas marginaux), un ou deux en école d'ingénieur, et la quasi-totalité du reste en école privée style HETIC ou en licence pro.
 
Bref, en gros le DUT SRC/MMI, c'est une formation ou vous ne ferez pas grand chose à part du vent, au final elle offre quelques débouchés dans beaucoup de domaines, mais en gros il faudra vous surpasser dans les matières qui vous intéressent si vous voulez en tirer quelque chose.
Si vous savez déjà dans quoi vous lancer, choisissez quelque chose de plus spécialisé.  
Si c'est l’informatique qui vous passionne, allez en DUT info, les débouchés seront bien plus intéressants au final, car après SRC les écoles se comptent vraiment sur les doigts de la main. Si c'est le graphisme, faites un BTS comm. visuelle. Si c'est l'audiovisuel, allez en BTS audiovisuel.
 
Je suis disponible pour répondre à toutes vos questions sur la formation en tout cas.
 
Cordialement,
 
Croustiboeuf

Je ne pense pas qu'on puisse généraliser ce qu'il s'est passé pour toi à l'ensemble des SRC/MMI de France    
Donc 99% de ton post est uniquement valable pour Vélizy   (en tout cas, ça leur fait une sacrée (mauvaise) pub)
 
Ton dernier paragraphe résume plus ou moins l'esprit SRC, qui me semble assumé par la plupart des établissement i.e on découvre beaucoup de chosed, mais si on veut en faire son métier, faut les approfondir soit en auto-didacte soit par une formation plus spécialisée par la suite.    
Et SRC n'a jamais été indiqué pour faire de l'info pure, ça c'est sûr    
 
Petite question, pour ta part que comptes-tu faire après SRC ?

Salut,  
 
Je parle ici de l'IUT de Vélizy qui justement est considéré (me semble-t-il) comme étant un des meilleurs SRC de France... Et justement je partage le point de vue de Moutardentube qui lui pourtant était à Grenoble.
 
Pour ma part, j'ai été admis à l'UTC en informatique

En fait, je ne critique pas les enseignements eux-mêmes, beaucoup de matières étaient intéressantes et certains profs étaient compétents, d'autres pas du tout, comme dans toutes les formations j'imagine.
 
Le problème est que la pluridisciplinarité importante couplée à une notation très approximative d'un bon nombre de matières font du diplôme quelque chose de facile à obtenir mais de difficile à valoriser. Au final, quelque soit le domaine dans lequel on se lance, les possibilités sont très limitées, comparé à d'autres formations plus spécialisées...
C'est sûrement ça qu'il faut bien noter en sortant de SRC, mis à part les places aux gobelins (que tu sembles avoir intégrés, mes félicitations ), il est quasi-impossible d'accéder aux meilleures formations post bac+2.
Par exemple avec le peu de physique et de signal qu'on fait, il est impossible de prétendre à une école d'ingénieur telecom. De même par exemple pour le marketing et l'éco, les possibilités sont très limitées également, rare sont les licences qui acceptent des SRC... Le domaine qu'on aura choisi à l'issue des deux ans ne nous sera pas souvent grand ouvert  
 
Pour ce qui est de Velizy plus particulièrement, le système de notation est particulièrement handicapant (pas pour moi, je m'en suis finalement bien sorti), on peut fournir tout le travail que l'on veut, même si l'on atteint 18 de moyenne dans les matières techniques, le plafond de note à 14 pour les autres ramène la moyenne générale à 15, moyenne avec laquelle on ne rivalsera pas avec un DUT d'une autre spécialité proche du domaine recherché ayant la même moyenne...
Par contre, si l'on est un branleur (ce qui a été mon cas pendant les 3/4 du DUT), alors la formation permet sans trop d'efforts d'obtenir un diplôme qu'on aurait certainement pas eu dans une autre formation avec la même charge de travail... Après, reste à voir ce que ça donne pour la suite des études.

 
C'est bien ça, un diplôme relativement facile à avoir (par rapport à beaucoup d'autres bts et dut), mais qui ne vaut pas grand chose en soit (en terme d'employabilité) si on a pas fortement approndit un domaine de prédilection pendant les 2 ans.
Pour ma part, après 10 ans de boulot, tout ce que j'ai vu en SRC m'est encore utile, la polyvalence est vraiment intéressante si on fait l'effort d'approfondir en dehors des cours.
Avec le recul (parce que j'ai trouvé du boulot ), je préfère la polyvalence avec SRC, plutôt qu'une spécialisation "développement" en IUT informatique, parce que j'ai pas bossé au lycée donc j'ai pas été pris parce que j'étais à l'aise dans tous les domaines et que ça m'a aidé à avancer.
 
 
Pour mon IUT à Saint-Lô:
- aucun problème de notation, les notes allaient de 0 à 20, il n'y avait pas de devoir facile, juste des moins difficiles que d'autres (ça allait du "ah ouais quand même" à "on peut sortir à partir de quelle heure ?" ).
- notation "ouverte à la discussion" si tant est qu'on demande comme un adulte, possible obtenir des infos sur ce qui a fait perdre des points dans l'exam. J'en ai même vu certains récupérer 2-3 points, mais rarement car la notation était plutôt juste.
- très difficile de récupérer quelque chose d'une année précédente, les devoirs changaient beaucoup, et pour certains on pouvaient connaitre la question que ça ne changeait rien: "programmez en java une classe qui fait ça, et blablabla" =>si on se motive à le faire chez soit à l'avance et on essaye de s'en souvenir pour le partiel, du coup on a appris à le faire et on sait le restituer, c'est bien le but de l'enseignement ?
- triche très difficile en partiel, les profs étaient attentifs et impitoyables ("toi, tu poses ton stylo, tu me donnes ta copie, et tu sors." ). Au pire en grugeant j'en ai vu se taper 5 au lieu d'avoir 2, ça ne change pas la face du monde.
- tu sèche les cours ET t'es mauvais, on te recadre, et si tu continues tu prends rapidement la porte (par contre on pouvait sécher et assurer comme un malade -à en dégouter tous les fayots du premier rang de l'amphi -, ça passait, on était peu dans ce cas-là)
- bonne qualité d'enseignement, les profs et intervenants m'ont toujours semblé motivés, et l'ambiance était bonne. Le pire qu'on pouvait avoir, c'était le doctorant qui faisait ses heures obligatoires et qui n'était pas pédagogue pour un sou, mais c'était plutôt l'exception. La plupart des doctorants donnaient des cours corrects (et on ne les avait pas pendant 2 ans), et les deux profs doctorats étaient appréciés (et craints )
- locaux récents, matos récent. C'était y'a 10 ans, j'espère que le renouvellement s'est poursuivi.
- beaucoup de "ouin ouin" dans les étudiants, qui se plaignaient qu'on approfondisse pas assez et que ça serait difficile de trouver un stage (ils pensaient même pas "boulot" ), et qui ne passaient pas beaucoup de soirées à expérimenter quelque chose en info
- beaucoup d'élèves ont poursuivu les études en licence pro (souvent des domaines multimédia et communication), puis en master pour une partie (dans des filières beaucoup plus variées, à ce stade le bac+2 ne cloisonne plus trop). Je crois qu'un seul gars est parti en école d'ingé, ça devait être le meilleur de la promo.