frederiko1 a écrit :
Je te renvoyais donc au texte. Car tu va forcément avoir une perception assez fausse des choses si dans un congrès tu ne lis pas, au moins en les survolants, les textes. Pour illustrer mon propos que nous ne sommes pas seulement sur une question d’identité, je citais un élément justement abstrait : notre objectif politique. Tu comprends ce qu'est l’illustration d'un propos ?
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Franchement tu te rends compte ce que tu me demandes ? Lis nos textes de congrès pour trouver tes réponses. Et tu fais de même dans la rue quand tu milites ?
Je te donne un conseil : lâches l'entre-soi militant.
Bon. Passons à la suite.
frederiko1 a écrit :
Ceci étant, même si pas mal de choses (on dira une ossature) sont dans le texte du congrès il s'agit bien d'un texte interne et pas d'un programme envers les masses. Et il ne t'aura sans doute pas échapper que ce texte marque un tournant au sein du Pcf. La réécriture du projet du Pcf sera forcément à l'ordre du jour mais sera à engager à partir du congrès avec tous les adhérents. Le projet actuel du Pcf est là : [URL]http://www.pcf.fr/sites/default/files/la_france_en_commun.pdf[URL]
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Donc si je comprends bien ce congrès n'avait rien de programmatique ?
du coup l'enjeu était lequel, concrètement ?
frederiko1 a écrit :
Pour le reste (le reste = tes messages suivants) l'analyse de l'historique du pourquoi la montée de la FI (et avant du PG) au détriment du Pcf est intéressante à faire.
Si on en vient au commencement il y a d'après-moi d'une part les renoncements (et "trahisons" ) du Pcf des années Hue, suivi d'une brusque chute électorale qui a amené le Pcf plus bas que LO et la LCR. De là en a résulté une méfiance envers le Pcf (ou simplement des gens déboussolés) pour une partie importante de notre audience et également une difficulté à voir par quel vote donner le plus de force à son choix politique au moment des scrutins. Il y a bien sur également la criminalisation du communisme par les dominants et la revisite permanente de l'histoire. Bref le Pcf n'a plus occupé "son" espace politique et d'autres sont arrivés pour le conquérir.
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C'est assez juste. La social démocratisation du PCF, via Hue, a achevé ce qu'il restait de subversif au PCF. Et ce n'est pas Laurent qui pouvait incarner une alternative à Hue. Malgré tout, pour moi, Chassaigne est du même acabit. Quant à Roussel, il m'est inconnu. Le fait qu'il ne semble pas incarner une ligne politique réelle (puisque le congrès ne semblait pas porter là-dessus), je postule un changement dans la continuité.
Ensuite, la criminalisation du communisme par les dominants, largement imputable à la forme léniniste puis stalinienne, ne cessera pas. Le maintient du nom PCF est à ce prix. Ne serait-ce qu'à cause de cela, je pense que ce parti ne pourra jamais peser à l'avenir sur l'avenir politique du pays.
frederiko1 a écrit :
Enfin je ne crois pas que la FI soit une grosse organisation. Je pense que c'est un astre déjà presque mort qui surfe sur les buzz avec un personnage talentueux à sa tête. Talentueux mais aussi égocentrique, claniste, manœuvrier, colérique et politiquement malhonnête. FI disparaitra comme le PG, le M6R et Nous le Peuple. Le monsieur talentueux se fait vieux et a fini par fatiguer pas mal de monde. Surtout dans ses rangs successifs.
Les militants FI qui supportent les actes et propos de Mélenchon et de sa garde rapprochée ont fait leur choix. En conscience ou pas. Mais je pense que pour ce qui est du Pcf la leçon a été reçue et que nous n'avons rien a initier pour être avec la FI. La main restera tendue mais il faudra quelques gages pour qu'un accord puisse se trouver à nouveau et pas mal de temps pour qu'une quelconque confiance puisse renaitre. Masi comme de toute façon FI ne veut pas travailler avec le Pcf on est tranquille pour quelques temps.
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Je pense que tu loupes l'essentiel.
Je vais, de nouveau, m'appuyer sur Nietzsche : "Un homme charismatique ? Je ne vois là que l'artisan de son propre idéal". Voilà pourquoi il ne faut pas se focaliser sur une tête de proue, fut-elle brillante. Brillante car il a des dizaines d'années qu'aucun candidat radical ne réalise 19% lors d'une présidentielle. Quant à la fatigue à la suivre, je ne suis pas convaincu que ce soit le cas. Certes si on garde une vision tournée sur le monde militant, on peut avoir cette impression (en partie fausse. Attendons la décision de Morel). Mais au niveau du grand nombre, j'ai plutôt l'impression que nous progressons encore un peu. Pas beaucoup mais un peu. Ces impressions seront difficiles à apprécier j'en conviens. Toutefois, dans les milieux où je milite, je n'ai pas encore entendu dire "Mélenchon m'a déçu" ; l'inverse oui.
J'insiste sur ce fond idéologique concret car il s'agit du grand absent dans ton discours. Et même si j'insiste lourdement là-dessus. En cela tu rejoins, dans la pratique, le modérateur Ernestor qui n'a toujours rien vu de qu'incarnait la candidature de Mélenchon. Et pourtant des thèmes majeures ont fait irruption dans cette présidentielle comme la VIème République, la planification écologique (transition de l'appareil productif, alternative à la viande par ex, fin du nucléaire, économie de la mer...), la paix (discours à Marseille tant contre les guerres impérialistes que pour la prise en compte de l'humain pour analyser et agir sur les migrations) et la répartition des richesses (qui a fait son retour avec une voix forte ; le PS l'ayant abandonné depuis fort longtemps et aucun autre n'ayant réussi à imposer ce thème dans les débats politiques). Le réel succès est ici.
Je pense aussi que la stratégie populiste explique comment nous avons fait cette nouvelle bascule (de 11 à 19%) bien plus que par la chute du PS (après tout Hamon et Macron aurait pu tout rafler).
Le PCF ne réussit pas sa mue écologiste (je pense que le fond scientiste du marxisme est un frein) et ne peut apparaître réellement républicain (puisqu'associé au stalinisme par son nom). Sur la paix et la répartition des richesses, le PCF n'a jamais lâché un pousse... sauf en s'acoquinant au PS. Seule une rupture nette avec lui pourrait redorer le blason. Mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas au programme...
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"Il faut imaginer Sisyphe heureux", Camus