hephaestos Sanctis Recorda, Sanctis deus. | Glouba Caramba a écrit :
Cette remarque signifie que refuser l'entree de la Turquie au motif que ca empecherait la construction d'une Europe sociale lorsqu'on a soigneusement ferme sa gueule lors du passage a 25 (ou plutot, on a vendu cela comme une chance, on a positive de facon hallucinante), je trouve ca un peu ridicule. Parce que la motivation de Francky, c'est : "La Turquie n'est pas un pays européen". Pas "La Turquie empechera d'avancer parce qu'on sera trop nombreux" mais "La Turquie empechera d'avancer parce qu'ils sont trop differents de nous"... Il ne critique pas l'elargissement parce que l'Europe n'est pas capable de fonctionner a 25, il critique l'elargissement a la Turquie parce que ca rendrait l'Europe "trop heterogene". Et au final, il continue la defense bec et ongles de la construction Europeenne passee, sans la moindre remise en cause serieuse, c'est-a-dire la defense de ce qui a fait une zone de libre-echange et rien d'autre autant que possible. Il n'y a pas la moindre raison d'esperer que la meme methode donne d'autres resultats a l'avenir, precisement parce que depuis plus de 15 ans on parle d'Europe sociale sans que jamais cela n'aboutisse. Ce n'est pas en applaudissant systematiquement a tout ce qui est "Europeen" qu'on parviendra a changer le cap. Sur l'Europe, je trouve que Bayrou (et bien d'autres, je te l'accorde volontiers) manquent cruellement d'esprit critique.
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Franchement, tu es sacrément culotté. Tu ne sais rien de Bayrou, de son combat, de ses idées, tu le prouves à chaque message. Tu n'es ici que pour déverser ton fiel, pour tenter de décrédibiliser un homme que tu as jugé, sans le connaitre, sans l'écouter, mauvais pour le pays. Tu relaies peut-être ce qu'on t'a dit que Bayrou et l'UDF avaient fait, et dit. Eh bien maintenant, j'apprécierais qu'avant de dire quelque chose sur Bayrou, tu utilises un navigateur web, et que tu fasses un tout sur ce formidable outils qu'est Google, que tu te sortes les doigts du cul pour arrêter de dire des âneries, quoi.
Pour cette fois, j'ai fait le travail pour toi, voici ce que disait Bayrou de l'Europe, de l'élargissement et de la convention européenne le 20 octobre 2002, à l'époque où il se disait encore faisant partie de la majorité :
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Le drame devant le traité de Nice, c'est que la négociation en a été si mauvaise qu'on ne nous a désormais laissé le choix qu'entre le mauvais et le pire. Le traité de Nice est très mauvais. A chacun de juger s'il est pire qu'il ait été adopté ou si, son refus, aurait créé une situation pire encore.
Mais les deux branches de l'alternative sont deux branches profondément inquiétantes.
Je suis de ceux qui considèrent que l'Europe est entrée dans une situation de crise sans précédent.
Je répète, l'Europe vit aujourd'hui une situation de crise sans précédent.
Que tout le monde emploie les mots de l'Europe, ne fait que renforcer la situation de crise de l'idée et du projet européen.
J'en viendrais presque à préférer qu'à visage découvert, masques arrachés, il y ait une confrontation entre ceux qui veulent l'Europe et ceux qui ne la veulent pas. Mais la confrontation est entre ceux qui veulent et ceux qui ne la veulent pas, disant qu'ils la veulent.
L'analyse de Jean-Louis Bourlanges, très juste et très profonde, ce n'est même pas une lutte entre les souverainistes et les européens. C'est la lutte entre les européens qui veulent une volonté politique de l'Europe et les libre-échangistes qui n'en veulent pas. C'est cela le véritable débat.
C'est le drame qu'il y a dans le paradoxe du référendum irlandais. C'est un drame parce que les deux branches présentent un risque majeur.
Nous sommes nombreux dans cette salle à avoir rêvé que, un jour, le mur tomberait, que l'Europe se réunifierait. Nous sommes nombreux dans cette salle dont le cur a battu avec le cur de Walesa.
Nous sommes nombreux dans cette salle à avoir vu sortir de Pologne, ce double rêve incarné par un électricien et incarné par un pape.
Nous avons tremblé, frémi, pleuré, avec le peuple polonais et avec tous les peuples abandonnés à l'est ; Et au moment où ce rêve va se réaliser, voici que le projet est menacé d'effondrement. C'est là que nous en sommes.
C'est à ce moment de l'histoire et, ironie des ironies, voir ceux qui n'ont jamais servi ce projet, ceux qui ont voulu dès le début combattre ce projet, les voir se servir du rêve de l'élargissement, pour miner le projet qui était le nôtre.
S'il y a au moins une famille qui a eu la lucidité d'en identifier le risque dès le départ, c'est là nôtre.
Ceux qui disaient, pas d'élargissement sans approfondissement, c'est nous. Ceux qui ont dit, le traité de Nice est un traité poison, c'est nous et nous n'avons jamais changé d'avis sur ce point.
Donc, quand on voit l'ardente nécessité du projet européen, quand on constate en face l'épée de Damoclès que risque de constituer un élargissement mal maîtrisé sur une Europe fragilisée, à ce moment-là on dit l'urgence des urgences, c'est de vraies institutions pour une véritable volonté européenne.
Alors, je le dis en pensant à Valéry Giscard d'Estaing qui a la charge principale de cette immense affaire.
J'ai été son Secrétaire-général, il a été le fondateur et le président de cette maison, nous avons eu des débats de la politique intérieure, mais sur l'essentiel de nos convictions, vous savez bien que ce sont les mêmes.
Il a aujourd'hui une immense responsabilité.
Je voudrais proposer un critère pour que nous jugions dans les semaines et les mois qui viennent de la qualité des propositions qui seront faites par la convention ou, au nom des États.
Ce critère est pour moi celui de la formation de la volonté européenne.
Seront à mes yeux institutions justes celles qui permettront de forger et d'exprimer une volonté politique de l'Europe.
Si les corrections que l'on nous proposait étaient de nature à rendre plus difficile la formation d'une volonté politique de l'Europe, je dirais elles sont mauvaises.
Et si, au contraire, elles permettent de mieux forger la volonté politique de l'Europe, je dirais, elles sont bonnes.
A ce titre, je voudrais reprendre l'avertissement que Jean-Louis Bourlanges formulait. Il y a un avertissement qui mérite d'être exprimé, même si je sais qu'il est difficile à comprendre pour les opinions européennes.
Nous avons été les premiers à réclamer une constitution. Nous avons été les premiers à défendre l'idée d'un président pour l'Europe. Mais il y a président et président ou plus exactement, si au lieu d'un président - celui de la commission qu'on légitimerait - on en crée deux concurrents et rivaux, on aura fait reculer l'idée européenne, on l'aura rendu plus incompréhensible et plus incapable encore de forger une volonté politique commune pour les européens.
Or, c'est de cela que nous sommes menacés aujourd'hui.
Naturellement, cela demande que nous fassions l'effort de réfléchir, de comprendre. Mais vous comprenez bien que si vous bâtissez une dyarchie.
Une opposition, une cohabitation à la tête d'une institution aussi fragile que l'Europe et si vous en fait la loi de cette institution, vous rendez un mauvais service à cette institution.
Je demande donc, au nom de l'UDF et en particulier pensant à ceux qui siègent à la convention, que l'on veille à ne pas diviser les institutions européennes car, si on les divise, on les affaiblira.
Dernier sujet et dernière affirmation sur l'Europe : la question des frontières.
Je ne vais pas la reprendre aujourd'hui. Je veux seulement la traduire en 2 phrases.
Depuis longtemps, ceux qui ont pour but de rendre l'Europe inexistante, inefficace ou sans véritable signification, ont conçu le projet de la rendre extensible à l'infini.
Les philosophes nous ont depuis longtemps expliquer qu'étendre un concept, c'était l'affaiblir.
On a vu de très nombreux exemples de cette idée, on en voit encore. J'étais hier au congrès du PPE où Sylvio Berlusconi a proposé que l'on accepte la fédération de Russie au sein de l'Union européenne.
Toute proposition mérite examen. Mais si vous ajoutez, d'un autre côté, que Lionel Jospin et Jacques Chirac ont ensemble signé la promesse d'adhésion de la Turquie et, si vous mesurez que la Turquie d'un côté et la fédération de Russie de l'autre ouvrent sur des univers complètement différents, culturellement, historiquement, géographiquement de l'univers européen, alors vous direz en même temps que naturellement il y a un moment où, l'entreprise devient impossible et je crains qu'un certain nombre ne se satisfasse de cette entreprise ruinée.
Nous devrons aborder la question des frontières. C'est une question de définition de l'Union européenne.
Enfin, dernière réflexion et j'achèverai mon propos sur cela, l'Europe, c'est une question française.
Si Robert Schuman n'avait pas porté cette idée folle, si Jean Monnet ne l'avait pas alimenté, si des hommes de notre esprit ne s'en étaient pas faits les militants au sens propre du terme, c'est-à-dire les combattants, ce rêve n'aurait pas existé.
Aujourd'hui ou le rêve est menacé, c'est aux Français de proposer leur vision.
Je voudrais que le Gouvernement français, les autorités françaises et le Président de la République française, relèvent ce défi et disent au nom de la France et s'il le faut, avec débat ou nous assumerons notre part, ce qu'est la vision française, ce qu'est la proposition française pour l'avenir de l'Europe. Le nouveau gouvernement allemand étant ce qu'il est, et notamment M. Joska Fischer y occupant les responsabilités que nous savons, après les prises de positions qui ont été les siennes, peut-être y aurait-il là, le meilleur carburant pour relancer ce moteur franco-allemand dont on regrette tant qu'il ne fonctionne pas.
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