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Spécial élections américaines : Qui souhaitez-vous voir à la place de Joe Biden ? (selon votre rapport au NFP)


 
12.9 %
 15 votes
1.  Je vote NFP : Harris
 
 
10.3 %
 12 votes
2.  Je vote NFP : Trump
 
 
37.9 %
 44 votes
3.  Je ne vote pas NFP : Harris
 
 
25.0 %
 29 votes
4.  Je ne vote pas NFP : Trump
 
 
13.8 %
 16 votes
5.  Obiwan is eating the dogs and the cats
 

Total : 128 votes (12 votes blancs)
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Auteur Sujet :

LFI [NFP] Le macrono-lepénisme est en marche. Résistance !

n°52196483
maurice ch​evallier
Versus Maurice Laspallès
Posté le 22-01-2018 à 17:11:32  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

Raspa a écrit :


 
Comme d'habitude, name dropping (Foucault), zéro argument, tu aurais pu te dispenser de ce message comme j'aurais pu me dispenser du mien.
 
Pas pour dire, mais ça fait un peu j'ai lu Foucault, bande de cons. Bon, je sais pas en tirer un argument, mais je l'ai lu !
 
C'est mon choix.


Moi j'aime bien Qui Veut Gagner Des Millions.


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http://lesbaydaydemc.blogspot.fr/
mood
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Posté le 22-01-2018 à 17:11:32  profilanswer
 

n°52196659
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 17:28:05  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Heureusement que des gens comme toi ne votent pas, ne s'impliquent pas dans la démocratie ou la vie locale, et font leur anarchiste de canapé... La révolution canapé du clavier anarchiste sur hfr !!


 
 [:somberlain_multi:4]


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#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52196687
MetalKing7​5
Deviens qui tu es !
Posté le 22-01-2018 à 17:31:00  profilanswer
 

Raspa a écrit :

Comme d'habitude, name dropping (Foucault), zéro argument, tu aurais pu te dispenser de ce message comme j'aurais pu me dispenser du mien.
 
Pas pour dire, mais ça fait un peu j'ai lu Foucault, bande de cons. Bon, je sais pas en tirer un argument, mais je l'ai lu !
 
C'est mon choix.


Du fait de l'argument d'autorité en citant un psychologue. Je produit mon effet similaire avec un philosophe. Raj :D
Foucault montre que la psychologie est aussi une arme pour "normer" les comportements sociaux et expliquer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Il développe ce point de vue avec de nombreux exemples, notamment avec l'homosexualité.
 
Ici, la psychologisation est utilisée pour disqualifier une proposition politique en expliquant, qu'au fond, le porte-parole d'un projet est en réalité un peu malade. La 1ère phrase est édifiante à cet égard. Notons aussi que le psychologue n'a jamais parlé avec Mélenchon. Il juge en fonction de ce qu'il saurait de lui. Ca reste un travail bâclé. Ce jugement à l'emporte-pièce renforce l'impression de jugement inquisitoire ; le mal moyenâgeux étant remplacé par une faiblesse psychologique.
Remarques beaucoup de psy ne sont, au fond, que de nouveaux curés.


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"Il faut imaginer Sisyphe heureux", Camus
n°52196718
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 17:33:24  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Comme d'habitude, name dropping (Foucault), zéro argument, tu aurais pu te dispenser de ce message comme j'aurais pu me dispenser du mien.
 
Pas pour dire, mais ça fait un peu j'ai lu Foucault, bande de cons. Bon, je sais pas en tirer un argument, mais je l'ai lu !
 
C'est mon choix.


 
et c'est ton dernier mot  [:fullraymond]


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#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52196815
XO7
Posté le 22-01-2018 à 17:41:21  profilanswer
 

Ports francs suisses: Les Français en quête de clarté

Citation :

Les ports francs suisses sont à nouveau dans le collimateur de la gauche française. Jean-Luc Mélenchon les a dénoncés à l'Assemblée nationale en décembre. Le gouvernement d'Edouard Philippe lui a promis de «remettre l'ouvrage sur le métier».


Citation :

«En France, personne n'est dupe de ce qu'est la Suisse aujourd'hui dans le domaine de l'évasion fiscale, de la fraude et des trafics», a affirmé le leader de la France insoumise à la mi-décembre.


Citation :

Il s'exprimait à la tribune de l'Assemblée nationale. «Il y a 20 ports francs en Suisse qui sont des zones de non-droit total», a dénoncé Jean-Luc Mélenchon. «Nous avons le devoir de demander des comptes aux Suisses», a-t-il ajouté.


 

n°52196821
CoyoteErab​le
Dorée et Colorée
Posté le 22-01-2018 à 17:41:43  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Comme d'habitude, name dropping (Foucault), zéro argument, tu aurais pu te dispenser de ce message comme j'aurais pu me dispenser du mien.
 
Pas pour dire, mais ça fait un peu j'ai lu Foucault, bande de cons. Bon, je sais pas en tirer un argument, mais je l'ai lu !
 
C'est mon choix.


Alors que les arguments PMU ça fait avancer le débat.


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"Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive."
n°52196954
Raspa
Posté le 22-01-2018 à 17:52:26  profilanswer
 

MetalKing75 a écrit :


Du fait de l'argument d'autorité en citant un psychologue. Je produit mon effet similaire avec un philosophe. Raj :D
Foucault montre que la psychologie est aussi une arme pour "normer" les comportements sociaux et expliquer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Il développe ce point de vue avec de nombreux exemples, notamment avec l'homosexualité.
 
Ici, la psychologisation est utilisée pour disqualifier une proposition politique en expliquant, qu'au fond, le porte-parole d'un projet est en réalité un peu malade. La 1ère phrase est édifiante à cet égard. Notons aussi que le psychologue n'a jamais parlé avec Mélenchon. Il juge en fonction de ce qu'il saurait de lui. Ca reste un travail bâclé. Ce jugement à l'emporte-pièce renforce l'impression de jugement inquisitoire ; le mal moyenâgeux étant remplacé par une faiblesse psychologique.
Remarques beaucoup de psy ne sont, au fond, que de nouveaux curés.


 
Merci pour les arguments. C'est amusant, on ne reprochait rien à Mélenchon, on parlait de l'analyse de psy de comptoir d'Adriano Segatori sur Macron entre les deux tours, avec tout les défauts que tu cites. Intéressant que tu penses que ça s'appliquait à Mélenchon (en même temps c'est le topic).


Message édité par Raspa le 22-01-2018 à 18:14:00
n°52196963
fiscalisat​or
tu dois rompre
Posté le 22-01-2018 à 17:53:42  profilanswer
 

qu'est ce que ça fout là en même temps ?  
Ernestor va vous rafaler de TT #stop au HS.


Message édité par fiscalisator le 22-01-2018 à 17:53:52

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cagnotte famille Philippine https://www.leetchi.com/fr/c/cagnot [...] an-1734679
n°52196973
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 17:54:19  profilanswer
 

Surtout que c'est un insoumis qui balance l'analyse psycho sur Mélenchon.


Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 17:54:51
n°52196988
moonboots
Posté le 22-01-2018 à 17:55:47  profilanswer
 

les petits privilèges de l'assemblée nationale    [:moonzoid:5]  
 

Citation :

Logés gratis dans 17.000 m² : la belle vie de certains salariés de l'Assemblée nationale
...
 
Le roi de ces chanceux est le secrétaire général de l'Assemblée nationale, sorte de numéro un de l'administration du Palais Bourbon. Rémunéré à hauteur de 18.000 euros net par mois, il dispose d'un logement de 182 m² à Paris ainsi que d'un majordome, qui lui occupe un appartement de 49
m². Encore plus ahurissant, le chef du département "génie climatique", rémunéré 7.750 euros net mensuels, a droit à un appartement de 167 m². Quant au patron du service électrique, lui aussi payé 7.750 euros net mensuels, il peut jouir d'un logement de 107 m².

https://www.marianne.net/politique/ [...] -nationale
 
je comprends pourquoi ça nous coûte 600 millions par an    [:transparency]

mood
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Posté le 22-01-2018 à 17:55:47  profilanswer
 

n°52197016
teepodavig​non
Posté le 22-01-2018 à 17:58:06  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

Voilà l'une des tactiques populistes reprises à la droite populiste, consistant à systématiquement accuser les autres de mépris du peuple :jap:
 
Parce que les vrais représentants et protecteurs vrais du peuple vrai, ce sont ceux qui tiennent le discours populiste, évidemment.

Si ton smiley risitas avait pour but de faire l'éloge d'un parti décidant d'assumer son orientation populaire alors ma réponse n'est pas la même. Mais ce n'est pas le ton que j'ai capté.

n°52197115
CoyoteErab​le
Dorée et Colorée
Posté le 22-01-2018 à 18:05:54  profilanswer
 

Sinon, je suis en train de lire ça :
http://www.grasset.fr/sites/default/files/styles/large/public/images/livres/couv/9782246863519-001-T.jpeg?itok=yYVtGEII
 
Un livre que beaucoup ici, rageur ou fanboy devrait lire.
Extrait (gratuit sur le Play Store, histoire de pas me fâcher avec la modo):
 

Citation :

« Les hommes politiques ne rendent pas seulement compte de ce qu’ils disent et font en public : on est aussi à l’affût de leurs repas, de leurs nuits, de leurs ménages, de tout ce qu’ils font d’anodin ou de sérieux. […] Les petits travers paraissent grands quand on les voit dans la vie des souverains et des politiques, à cause de cette opinion que le grand nombre se fait du pouvoir et de la politique comme d’une grande affaire qui doit être pure de toute extravagance et de toute dissonance. » Plutarque, Conseils aux politiques pour bien gouverner


 

Citation :

[...]
Face à cette question, j’ai observé. Mais tu veux que je dise quoi, au fond ? Ou plutôt qu’est-ce que tu veux entendre ? À quoi tient ce prétendu vrai qu’on voudrait convoquer ? Et moi, d’ailleurs, je suis comment en vrai ? Et vous ? La vérité, c’est fragmentaire, c’est relatif. Et puis souvent c’est temporaire. À la fin, c’est toujours une construction. Aucune réponse n’est neutre. La politique n’est affaire que de convictions, la vérité ne la concerne pas. Il y a des moments qui parlent, oui, des anecdotes, des conversations, des situations imprévues qui révèlent en partie les gens. Mais qui les raconte ? De quel point de vue se place l’observateur ? Qui est bon pour dire la vérité ? Celui sur le compte de qui l’on s’interroge ? L’observateur, ses amis, ses ennemis, sa famille ? Wikipédia ? Comme tous ceux-là, mon récit ne peut être que subjectif. Ce qui attire mon attention, ce que je relève et retiens, ce qui m’interpelle, d’autres ne l’auraient peut-être pas entendu. Et inversement. En pleine prise de notes, on peut passer à côté de ce qui plus tard s’avérera capital à la lumière d’un soudain changement de point de vue. On est focalisé, on a ses œillères. Ses obsessions éphémères. Bien heureux celui qui peut se targuer d’avoir une vision neutre et définitive. En même temps, comment blâmer ceux qui posent la question de savoir « comment il est en vrai » ? Cette prof en banlieue, cet ouvrier du Pas-de-Calais, cet employé au ministère, ce collègue journaliste à la pige, cette cadre sup’ qui travaille dans la com’, cet artisan à la retraite, ce jeune diplômé en école de commerce, tous ces gens qui ont en commun d’être « de gauche mais dégoûtés ». Quoi de plus légitime que de chercher la vérité quand celui dont on parle propose son nom au suffrage universel ?
 
Alors voilà, en vrai il n’y a rien d’incroyable. Il ne faut pas chercher l’extraordinaire, ou, en tout cas, pas dans les recoins classiques du scandale et du secret. Il est assez lisible, au fond, ce n’est pas le Sphinx. Il a ses obsessions et ses contradictions. Il a surtout une foi inébranlable en des rêves, des idées et des concepts, dans l’illusion desquels plus grand monde n’ose s’aventurer. Il veut une révolution. Une « révolution », ce vieux mot couleur sépia, dépassé, éprouvé par l’histoire, tout cicatrisé de guillotines, de faucilles, de marteaux et de goulags, ce mot qu’il vous brandit au visage inlassablement, comme si c’était encore possible, encore souhaitable, comme si ça avait encore un sens aujourd’hui. C’est ça qui pique. Et c’est ça aussi qui ne peut pas laisser indifférent, si l’on est un tant soit peu curieux de savoir qui est ce type qui propose, sûr de lui, de « refonder la civilisation humaine ». Grandiose ! Ou effrayant. Ou ridicule. Au-delà des mots, il n’y a rien de follement épique dans ces faits. Jusqu’à preuve du contraire, ça n’est ni la vie de Napoléon, ni celle de Jean Moulin. Il faut redescendre. C’est juste Jean-Luc Mélenchon. « Oui mais alors, il est comment ? » On y revient. C’était mon boulot de le savoir, après tout. Pendant quatre ans, j’ai fait ce qu’on fait dans ces cas-là, je l’ai suivi un peu partout, je ne l’ai pas lâché. En déplacement, dans des visites d’usines et autres, avant et après des meetings, la semaine, le week-end, le matin, à midi, le soir, dans beaucoup de trains, plusieurs taxis et quelques avions. J’ai attendu qu’il m’envoie paître, comme tout le monde, comme le commun des « scribouillards ». En vain. Il m’a toujours répondu. Peut-être parce que son verbiage caricatural et grotesque sur les journalistes me faisait rire au lieu de m’offenser. Peut-être parce qu’il n’écoute pas vraiment France Inter. Peut-être parce que je l’ai fait parler d’autre chose que de l’état de ses relations avec François Hollande, les communistes et la presse française. Peut-être parce que j’étais volontaire, travail oblige, pour l’écouter divaguer, discutailler, philosopher, s’égarer en péroraisons pendant des heures. Peut-être parce qu’à certains moments il était seul. Peut-être parce que je ne l’ai jamais pris pour un fou. « En vrai », il m’a fait remplir des dizaines de carnets. Il y a ce qu’il dit, il y a ce que je vois. Ce qui suit n’est ni une biographie, ni un livre d’entretiens, ni un pamphlet. C’est une proposition de réponse à tous ces points d’interrogation qui m’ont été lancés. Vous y piocherez ce que vous voudrez. Après, on trouve toujours ce qu’on cherche. Que l’on veuille être déçu, que l’on veuille s’emballer… La politique génère tout à la fois, à droite comme à gauche, des masses de groupies, de sceptiques et de rageux. À la fin, les gens ont besoin d’icônes, d’incarnations, sans doute. Même s’ils s’en défendent. Surtout s’ils s’en défendent. Il faut bien se trouver quelques chaînes pour s’en dire affranchi.
 
« Moi, il me stresse. À chaque fois que je l’entends, il crie. Dans la vie, y a pas besoin de hurler ou d’invectiver les gens pour les convaincre ! » Et de s’énerver en le disant, évidemment, c’est mimétique. « Il est fou ! Un type qui est incapable de se contrôler comme ça, c’est dangereux. Ça attise la haine ! » C’est l’été, pique-nique au parc avec quelques amis. Parmi eux, ce pote d’un pote, tout frais sorti d’école de commerce, trentenaire dans cinq ans et déjà en chemise, même le dimanche, « oui, mais sans cravate ! », la gauche qui se lève tôt, celle qui a bûché son Keynes en cours de sciences éco, et qui pense que, oui, « on peut faire une politique de l’offre d’inspiration sociale ! ». En CDD dans une grande boîte depuis un an, département des ventes. « L’autre jour, à la télé, je ne sais plus sur quelle chaîne, il s’est encore pris la tête avec un journaliste. Tu lui demandes un truc qui ne lui plaît pas, il ne répond pas, il crie ! Ce type est dingue, il est là à vociférer tout le temps, à s’emporter, à gueuler… Il est comme ça dans la vraie vie ? Il parle comme ça ? Et face à Merkel, il va faire quoi ? » Ben il va faire pareil. À peu de chose près. Si l’on prend le mot « dingue » au pied de la lettre, alors, non, il ne l’est pas. En vrai, il est juste épuisant. Trop d’énergie, en tout cas plus que le quota que vous vous autorisez à dépenser. Et celui que vous acceptez de recevoir. Pour lui, c’est normal. Pour les autres, ça devient vite un bombardement de surenchère. Ce n’est pas un style qu’il se donne, c’est qu’il est comme ça. Dès que le minimum de deux spectateurs est atteint, il fait le show. 2013, boulevard Saint-Germain, dans une brasserie à Odéon, avec une poignée de cadres de son parti et trois heures de manif dans les pattes, il avale son café et lance une énième « idée géniale ». « Ce qu’il nous faudrait, c’est un poème, un hymne, un chant de ralliement bien à nous, quoi ! Un truc joyeux, qui donne la pêche et qu’on chanterait tous à la fin des meetings, des congrès, des manifs. Ça, ça aurait de la gueule ! Non ? — Si, si, c’est sûr, mais bon… » Chacun fixe sa tasse en silence, il les regarde les uns après les autres puis revient à la charge.
 
« Alors, qui sait faire des poèmes, là ? Il y a un poète à cette table ? Tu sais faire des poèmes, toi, Martine ?  
— Non, Jean-Luc…  
— Ben voilà ! Je suis le seul poète dans ce parti. Fallait le faire de dire à la tribune “que vienne le temps des cerises”, hein ! » Il est content de lui. « Ben faut bien, sinon personne ne va l’être pour moi. » Je regarde les autres encaisser. Autour de lui, son équipe est éreintée et plie des coudes sur la table. Pas d’élection en vue, on est à mi-mandat, la présidentielle, c’est dans deux ans, il y a largement le temps de voir venir. Mais il s’en fout. Peu importe le calendrier, faut garder le rythme. Toujours. Même dans les creux, même quand il n’y a plus personne. Alors il fanfaronne, il est reparti comme en campagne. Imperturbable force motrice de sa « révolution ». Il est mû par une sorte d’optimisme à première vue incompréhensible, autogénéré évidemment, et une détestation franche, limite phobique, de l’inertie. Faut dire que rester tranquille, discret, mesuré, impassible, à attendre son tour paisiblement, ça ne lui ressemble pas, c’est une contrainte pour lui. Son rôle, c’est celui du bruyant, du sonore, de celui qui mène le débat, qui parle pour tous et dont le discours n’a pour seul but que de mettre ses auditeurs en mouvement, de les faire se lever dans un soudain élan de confiance qu’eux-mêmes jusqu’à présent n’auraient jamais soupçonné. La vie, c’est l’animation. Sans relâche, sans repos, sous toutes ses formes. La colère, l’emballement, l’indignation, ces émotions qui brusquent et qu’il ne peut pas contenir, il a décidé que ce n’était pas seulement les siennes mais celles de tous. Qu’il y ait trois personnes dans un restaurant ou cent mille sur une place, il n’attend pas la demande, il offre, il anticipe, que vous le vouliez ou non. Il ne se pose pas la question. Il a passé l’âge de prendre des pincettes pour ménager les gens. En privé comme en public, pas de quiétude, rares sont les discussions qui l’invitent au calme. Les grands thèmes philosophiques, peut-être, et encore… Liberté, justice, vérité, l’être, le temps, il a de quoi s’enflammer. Le monde est chargé de passions, pas de place pour la retenue. La modération n’est que rabougrissement. La mesure de principe lui est impossible. Dans quelques cas rares, s’il se rend compte que son expression vous brutalise trop et que, de ce fait, la compréhension de son propos est en péril, il peut jouer le calme, mais au prix d’un effort tellement intense que vous le démasquez en deux secondes, si vous êtes un peu attentif. Ses tentatives pour afficher un semblant de flegme sont souvent plus caricaturales que ses plus grosses gueulantes. Alors, pour le lire, il n’y a pas de formule magique, c’est relativement simple, il faut juste repérer les petites passerelles qu’il dispose entre sa personne et son personnage. Sachant que, souvent, l’un est l’excuse de l’autre, et vice versa, mais dans le fond, même s’il essaye de dissocier les deux, le voile qui les sépare est bien plus fin que l’épais rideau de scène qu’il cherche parfois à vous mettre sous le nez.  
 
Il n’y a pas d’un côté un vrai lui, un authentique, et de l’autre, un ersatz construit pour la scène. Il n’y a qu’un seul interprète, une seule diva, un artiste complet. Je dis « artiste » délibérément. Après tout, c’est leur cœur de métier, aux artistes, de maîtriser la palette des émotions. Une fois, en me racontant sa rencontre avec Fabrice Luchini, tout grisé d’avoir croisé un personnage pareil, il s’est lancé dans une analyse sur l’émotivité des acteurs. « Le truc avec les artistes, c’est qu’ils sont complètement dans l’affect… C’est dingue ! — Alors que vous pas du tout. — Ah, moi, c’est pas pareil ! J’exprime une colère politique. » Avec lui, la pièce est réelle, politique du début à la fin. Il ne fait pas dans l’émotion pour l’émotion. N’empêche qu’il passe souvent dans la même heure du rire à l’œil humide, du poète au charretier, de l’irascible au sage. Et en face, évidemment, faut tenir. La colère, l’insurrection continue, les roulements de tambours, c’est fatigant. On n’est pas au théâtre, même si souvent ça y ressemble furieusement. Retour dans le café, à Odéon. « Eh, vous savez quoi ? La Tatie Danielle de la politique, c’est moi ! » Fier de sa vanne, il ne s’arrête plus. Il ambiance. Il tance et chambre à tout-va, balançant le dos de la main en l’air dans un geste de mépris surjoué et volontairement grotesque. Il se drape de hauteur, le menton relevé. Sourire à l’envers, la commissure des lèvres vers le bas et les yeux qui rient. Commedia dell’arte. Rideau. Fin de la représentation, c’était sa conclusion, chacun rentre chez soi. Quelques jours plus tard, je lui dis que pour les gens qui l’entourent, c’est crevant, que lorsqu’on a face à soi un hyperactif, on sent deux fois plus son propre épuisement. « Ben oui je sais, mais qu’est-ce que vous croyez ? Si je ne le fais pas, si je ne les secoue pas comme ça en permanence, ils s’endorment, vous savez ! Ils retournent directement à leur potager ! » Le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas, ce n’était pas pour faire poète en pleine campagne. En vrai, c’est lui. Inutile de préciser qu’il m’en a parlé mille fois, de ça, de ce caractère, du pourquoi. Ou plutôt des pourquoi. À force de s’entendre dire que c’est un problème, et parce qu’il sait qu’il est allé très loin dans le « parler vrai », il l’a analysé, ce caractère, étudié dans toutes ses variantes. Il en est très content. Il en a d’ailleurs fait un des outils, si ce n’est le principal, de sa stratégie de conquête du pouvoir. « Ben oui, la révolution, ça fait du bruit, quoi. Et puis on ne libère pas de l’énergie sans casser deux ou trois choses. » Tant pis pour les choqués. Il dit que les gens sont en colère, qu’ils ont besoin qu’elle soit exprimée, qu’eux aussi ils sont révoltés par les inégalités criantes, les injustices, les renoncements. Il essaie de me vendre ce que beaucoup voient comme son plus gros défaut, il théorise ses emportements. Le mélenchonisme, c’est mettre du conflit partout pour générer des interrogations. C’est « parler cru et dru » pour sortir les gens de l’atonie générale, être contre le diktat de la mesure, de la modération, de la politesse, de la tempérance. Vous me voyez me révolter, vous vous interrogez sur votre silence indolent, vous réalisez que vous aussi vous êtes en colère et que, oui, tout ça est insupportable, bref, lutter, c’est exister, si je me révolte, nous nous révoltons ! Et peu importe les procès en virulence, pour lui, c’est du dommage collatéral. « Je connais bien les accusations, d’hystérie, de furie, mais je ne peux pas faire autrement… c’est une affaire de dynamique politique et intellectuelle, vous comprenez, il faut que ce soit le bordel ! Et vous pouvez dire tout ce que vous voulez, ça ne peut pas se produire autrement ! » En disant ça, il braque sur moi un index inquisiteur. Ce doigt pointé, menaçant, qu’il fait tournoyer comme une épée devant mon nez, et derrière lequel, dans le prolongement du bras, les yeux me fixent, verts, fauves, écarquillés, surlignés dans leur menace d’un trait de sourcils exagérément froncés… comme souvent, je me retrouve figurante d’une simulation de duel dont je n’ai pas voulu. J’attends que ça passe. Avec ça, il est fait pour être derrière une tribune, sur scène. Il s’y sent bien. Littéralement, c’est le rôle de sa vie. Déjà, il n’y a que des consentants, ils viennent pour ça, pour lui, parce qu’il donne un écho à leurs doutes, parce qu’il y met du sens, qu’il leur dit qu’il est possible d’agir, que tout ça n’est pas vain, qu’ils ne sont pas seuls. Ils viennent pour leur dose de beau, aussi, parce qu’il y a systématiquement de la poésie, quelques vers, du Victor Hugo, du Pablo Neruda, du Paul Éluard. Il parle d’amour aussi parfois. Ce n’est plus de la politique, ça prend une autre dimension. Et c’est justement ça qu’ils viennent chercher. Dans ces foules, pas d’esprit chagrin, personne pour lui dire qu’il s’agite un peu trop, qu’il devrait se maîtriser. Non. Tous ces gens qui l’écoutent avec bienveillance, avec espoir, sont déjà convaincus. Son rôle dans l’histoire, celui qu’il préfère, c’est de les mobiliser, de les mettre en mouvement. Alors voir dans leurs yeux qui brillent que telle ou telle tirade fait son effet, entendre les applaudissements, les encouragements, tout ça le confirme dans sa mission tribunicienne[...]


https://play.google.com/store/books [...] KjDQAAQBAJ (si vous voulez lire l'extrait en entier)
 
On y apprend qu'il est gourmand et beaucoup plus simple qu'on ne le croit... Et surtout, on y voit pas le mégalo.
 
Bref, il est vraiment à lire. Si vous voulez, je peux le prêter quand je l'aurais fini, si vous payez les fdp :o (ou en échange d'un autre livre :o )


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"Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive."
n°52197121
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 18:06:36  profilanswer
 

teepodavignon a écrit :

Si ton smiley risitas avait pour but de faire l'éloge d'un parti décidant d'assumer son orientation populaire alors ma réponse n'est pas la même. Mais ce n'est pas le ton que j'ai capté.

Parce qu'on a pas la même définition du populisme. Ca a déjà été discuté plein de fois, je vais pas recommencer. Toi tu penses que la gauche prend à la droite populiste ce qu'elle a de meilleur, le populisme ("proche du peuple" ) alors que pour d'autres ça signifie reprendre le discours manipulateur (clivant, agressif, simpliste, outrancier, ...).

 

Du coup, si c'est le sens que tu donnes au populisme, avant le virage populiste de Mélenchon et de la FI, donc avant 2014 environ, selon toi le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? Et aujourd'hui y a que la droite populiste et la gauche populiste pour se soucier du PEUPLE ?

Message cité 3 fois
Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 18:11:09
n°52197263
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 18:20:06  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :

Sinon, je suis en train de lire ça :
http://www.grasset.fr/sites/defaul [...] k=yYVtGEII
 
Un livre que beaucoup ici, rageur ou fanboy devrait lire.
Extrait (gratuit sur le Play Store, histoire de pas me fâcher avec la modo):
 

Citation :

« Les hommes politiques ne rendent pas seulement compte de ce qu’ils disent et font en public : on est aussi à l’affût de leurs repas, de leurs nuits, de leurs ménages, de tout ce qu’ils font d’anodin ou de sérieux. […] Les petits travers paraissent grands quand on les voit dans la vie des souverains et des politiques, à cause de cette opinion que le grand nombre se fait du pouvoir et de la politique comme d’une grande affaire qui doit être pure de toute extravagance et de toute dissonance. » Plutarque, Conseils aux politiques pour bien gouverner


 

Citation :

[...]
blabla


https://play.google.com/store/books [...] KjDQAAQBAJ (si vous voulez lire l'extrait en entier)
 
On y apprend qu'il est gourmand et beaucoup plus simple qu'on ne le croit... Et surtout, on y voit pas le mégalo.
 
Bref, il est vraiment à lire. Si vous voulez, je peux le prêter quand je l'aurais fini, si vous payez les fdp :o (ou en échange d'un autre livre :o )


 
plus indigeste qu'une terrine de campagne  [:weeweex:2]


---------------
#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197272
Andy Kauff​man
Prisonnier politique
Posté le 22-01-2018 à 18:21:06  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

Parce qu'on a pas la même définition du populisme. Ca a déjà été discuté plein de fois, je vais pas recommencer. Toi tu penses que la gauche prend à la droite populiste ce qu'elle a de meilleur, le populisme ("proche du peuple" ) alors que pour d'autres ça signifie reprendre le discours manipulateur (clivant, agressif, simpliste, outrancier, ...).
 
Du coup, si c'est le sens que tu donnes au populisme, avant le virage populiste de Mélenchon et de la FI, donc avant 2014 environ, selon toi le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? Et aujourd'hui y a que la droite populiste et la gauche populiste pour se soucier du PEUPLE ?


La différence entre le populisme de gauche et celui de droite, c'est la sincérité.

n°52197292
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 18:23:10  profilanswer
 

Andy Kauffman a écrit :

La différence entre le populisme de gauche et celui de droite, c'est la sincérité.

ah voilà, avant on avait la vraie gauche vraie, maintenant on a le vrai populisme vrai, avec toujours le monopole de la vraie sincérité contre les faussaires :d

Message cité 1 fois
Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 18:24:24
n°52197303
Raspa
Posté le 22-01-2018 à 18:24:07  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :

Sinon, je suis en train de lire ça :
http://www.grasset.fr/sites/defaul [...] k=yYVtGEII
 
...
 
[/i][/quote]
 
https://play.google.com/store/books [...] KjDQAAQBAJ (si vous voulez lire l'extrait en entier)
 
On y apprend qu'il est gourmand et beaucoup plus simple qu'on ne le croit... Et surtout, on y voit pas le mégalo.
 
Bref, il est vraiment à lire. Si vous voulez, je peux le prêter quand je l'aurais fini, si vous payez les fdp :o (ou en échange d'un autre livre :o )


 
Honnêtement pour résumer, et c'est ce qu'on disait avant, il a une foi inébranlable dans le fait qu'il pourrait être président.
 
Et que le dégagisme, tous ces mecs qui vivent de la politique depuis dix, vingt, trente, ou quarante ans comme lui, c'est pour les autres.

Message cité 1 fois
Message édité par Raspa le 22-01-2018 à 18:27:52
n°52197321
Andy Kauff​man
Prisonnier politique
Posté le 22-01-2018 à 18:27:16  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

ah voilà, avant on avait la vraie gauche vraie, maintenant on a le vrai populisme vrai, avec toujours le monopole de la vraie sincérité contre les faussaires :d


Bah oui [:pioupioum]
 

n°52197388
teepodavig​non
Posté le 22-01-2018 à 18:35:55  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

Parce qu'on a pas la même définition du populisme. Ca a déjà été discuté plein de fois, je vais pas recommencer. Toi tu penses que la gauche prend à la droite populiste ce qu'elle a de meilleur, le populisme ("proche du peuple" ) alors que pour d'autres ça signifie reprendre le discours manipulateur (clivant, agressif, simpliste, outrancier, ...).

 

Du coup, si c'est le sens que tu donnes au populisme, avant le virage populiste de Mélenchon et de la FI, donc avant 2014 environ, selon toi le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? Et aujourd'hui y a que la droite populiste et la gauche populiste pour se soucier du PEUPLE ?

Le mouvement de Macron manipule en vendant du milliardaire pour les jeunes, avec son en même temps, avec ses apparition et disparition d'impôt. Clive en parlant de privilèges, de cyniques etc. On ne critique pas une entreprise qui réussi etc.

 

Je ne fais pas du «oui mais» car c'est ce que je dis à n'importe qu'elle apartite également, cependant compte tenu de l'organisation des partis en France n'importe quelle rhétorique, synthèse , désir de faire monter ses proposition et passera pour manipulation, simplisme, égo, clivant.

 

A mon avis tu supportes moins ces travers quand ça concerne des points de vu différents que quand il s'agit du courant politique que tu animes sur ce forum, ce qui est humain  [:spamafote]

 

Regarde la question que tu me poses par exemple, tu as l'air de considérer que dans l'orientation d'un parti le populisme c'est tout ou rien, ce qui est vachement simpliste.

Message cité 1 fois
Message édité par teepodavignon le 22-01-2018 à 18:36:39
n°52197393
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 18:36:36  profilanswer
 


Si t'étais le seul à le penser, j'y répondrais même pas. Le problème c'est que t'es sans doute loin d'être le seul dans la gauche radicale à se satisfaire de cet argument inepte.

 

"Nous on est des vrais. Pas eux. Voilà, convaincus ?"

Message cité 2 fois
Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 18:36:54
n°52197426
teepodavig​non
Posté le 22-01-2018 à 18:40:45  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :

Sinon, je suis en train de lire ça :
http://www.grasset.fr/sites/defaul [...] k=yYVtGEII
 
Un livre que beaucoup ici, rageur ou fanboy devrait lire.
Extrait (gratuit sur le Play Store, histoire de pas me fâcher avec la modo):
 

Citation :

« Les hommes politiques ne rendent pas seulement compte de ce qu’ils disent et font en public : on est aussi à l’affût de leurs repas, de leurs nuits, de leurs ménages, de tout ce qu’ils font d’anodin ou de sérieux. […] Les petits travers paraissent grands quand on les voit dans la vie des souverains et des politiques, à cause de cette opinion que le grand nombre se fait du pouvoir et de la politique comme d’une grande affaire qui doit être pure de toute extravagance et de toute dissonance. » Plutarque, Conseils aux politiques pour bien gouverner


 

Citation :

[...]
Face à cette question, j’ai observé. Mais tu veux que je dise quoi, au fond ? Ou plutôt qu’est-ce que tu veux entendre ? À quoi tient ce prétendu vrai qu’on voudrait convoquer ? Et moi, d’ailleurs, je suis comment en vrai ? Et vous ? La vérité, c’est fragmentaire, c’est relatif. Et puis souvent c’est temporaire. À la fin, c’est toujours une construction. Aucune réponse n’est neutre. La politique n’est affaire que de convictions, la vérité ne la concerne pas. Il y a des moments qui parlent, oui, des anecdotes, des conversations, des situations imprévues qui révèlent en partie les gens. Mais qui les raconte ? De quel point de vue se place l’observateur ? Qui est bon pour dire la vérité ? Celui sur le compte de qui l’on s’interroge ? L’observateur, ses amis, ses ennemis, sa famille ? Wikipédia ? Comme tous ceux-là, mon récit ne peut être que subjectif. Ce qui attire mon attention, ce que je relève et retiens, ce qui m’interpelle, d’autres ne l’auraient peut-être pas entendu. Et inversement. En pleine prise de notes, on peut passer à côté de ce qui plus tard s’avérera capital à la lumière d’un soudain changement de point de vue. On est focalisé, on a ses œillères. Ses obsessions éphémères. Bien heureux celui qui peut se targuer d’avoir une vision neutre et définitive. En même temps, comment blâmer ceux qui posent la question de savoir « comment il est en vrai » ? Cette prof en banlieue, cet ouvrier du Pas-de-Calais, cet employé au ministère, ce collègue journaliste à la pige, cette cadre sup’ qui travaille dans la com’, cet artisan à la retraite, ce jeune diplômé en école de commerce, tous ces gens qui ont en commun d’être « de gauche mais dégoûtés ». Quoi de plus légitime que de chercher la vérité quand celui dont on parle propose son nom au suffrage universel ?
 
Alors voilà, en vrai il n’y a rien d’incroyable. Il ne faut pas chercher l’extraordinaire, ou, en tout cas, pas dans les recoins classiques du scandale et du secret. Il est assez lisible, au fond, ce n’est pas le Sphinx. Il a ses obsessions et ses contradictions. Il a surtout une foi inébranlable en des rêves, des idées et des concepts, dans l’illusion desquels plus grand monde n’ose s’aventurer. Il veut une révolution. Une « révolution », ce vieux mot couleur sépia, dépassé, éprouvé par l’histoire, tout cicatrisé de guillotines, de faucilles, de marteaux et de goulags, ce mot qu’il vous brandit au visage inlassablement, comme si c’était encore possible, encore souhaitable, comme si ça avait encore un sens aujourd’hui. C’est ça qui pique. Et c’est ça aussi qui ne peut pas laisser indifférent, si l’on est un tant soit peu curieux de savoir qui est ce type qui propose, sûr de lui, de « refonder la civilisation humaine ». Grandiose ! Ou effrayant. Ou ridicule. Au-delà des mots, il n’y a rien de follement épique dans ces faits. Jusqu’à preuve du contraire, ça n’est ni la vie de Napoléon, ni celle de Jean Moulin. Il faut redescendre. C’est juste Jean-Luc Mélenchon. « Oui mais alors, il est comment ? » On y revient. C’était mon boulot de le savoir, après tout. Pendant quatre ans, j’ai fait ce qu’on fait dans ces cas-là, je l’ai suivi un peu partout, je ne l’ai pas lâché. En déplacement, dans des visites d’usines et autres, avant et après des meetings, la semaine, le week-end, le matin, à midi, le soir, dans beaucoup de trains, plusieurs taxis et quelques avions. J’ai attendu qu’il m’envoie paître, comme tout le monde, comme le commun des « scribouillards ». En vain. Il m’a toujours répondu. Peut-être parce que son verbiage caricatural et grotesque sur les journalistes me faisait rire au lieu de m’offenser. Peut-être parce qu’il n’écoute pas vraiment France Inter. Peut-être parce que je l’ai fait parler d’autre chose que de l’état de ses relations avec François Hollande, les communistes et la presse française. Peut-être parce que j’étais volontaire, travail oblige, pour l’écouter divaguer, discutailler, philosopher, s’égarer en péroraisons pendant des heures. Peut-être parce qu’à certains moments il était seul. Peut-être parce que je ne l’ai jamais pris pour un fou. « En vrai », il m’a fait remplir des dizaines de carnets. Il y a ce qu’il dit, il y a ce que je vois. Ce qui suit n’est ni une biographie, ni un livre d’entretiens, ni un pamphlet. C’est une proposition de réponse à tous ces points d’interrogation qui m’ont été lancés. Vous y piocherez ce que vous voudrez. Après, on trouve toujours ce qu’on cherche. Que l’on veuille être déçu, que l’on veuille s’emballer… La politique génère tout à la fois, à droite comme à gauche, des masses de groupies, de sceptiques et de rageux. À la fin, les gens ont besoin d’icônes, d’incarnations, sans doute. Même s’ils s’en défendent. Surtout s’ils s’en défendent. Il faut bien se trouver quelques chaînes pour s’en dire affranchi.
 
« Moi, il me stresse. À chaque fois que je l’entends, il crie. Dans la vie, y a pas besoin de hurler ou d’invectiver les gens pour les convaincre ! » Et de s’énerver en le disant, évidemment, c’est mimétique. « Il est fou ! Un type qui est incapable de se contrôler comme ça, c’est dangereux. Ça attise la haine ! » C’est l’été, pique-nique au parc avec quelques amis. Parmi eux, ce pote d’un pote, tout frais sorti d’école de commerce, trentenaire dans cinq ans et déjà en chemise, même le dimanche, « oui, mais sans cravate ! », la gauche qui se lève tôt, celle qui a bûché son Keynes en cours de sciences éco, et qui pense que, oui, « on peut faire une politique de l’offre d’inspiration sociale ! ». En CDD dans une grande boîte depuis un an, département des ventes. « L’autre jour, à la télé, je ne sais plus sur quelle chaîne, il s’est encore pris la tête avec un journaliste. Tu lui demandes un truc qui ne lui plaît pas, il ne répond pas, il crie ! Ce type est dingue, il est là à vociférer tout le temps, à s’emporter, à gueuler… Il est comme ça dans la vraie vie ? Il parle comme ça ? Et face à Merkel, il va faire quoi ? » Ben il va faire pareil. À peu de chose près. Si l’on prend le mot « dingue » au pied de la lettre, alors, non, il ne l’est pas. En vrai, il est juste épuisant. Trop d’énergie, en tout cas plus que le quota que vous vous autorisez à dépenser. Et celui que vous acceptez de recevoir. Pour lui, c’est normal. Pour les autres, ça devient vite un bombardement de surenchère. Ce n’est pas un style qu’il se donne, c’est qu’il est comme ça. Dès que le minimum de deux spectateurs est atteint, il fait le show. 2013, boulevard Saint-Germain, dans une brasserie à Odéon, avec une poignée de cadres de son parti et trois heures de manif dans les pattes, il avale son café et lance une énième « idée géniale ». « Ce qu’il nous faudrait, c’est un poème, un hymne, un chant de ralliement bien à nous, quoi ! Un truc joyeux, qui donne la pêche et qu’on chanterait tous à la fin des meetings, des congrès, des manifs. Ça, ça aurait de la gueule ! Non ? — Si, si, c’est sûr, mais bon… » Chacun fixe sa tasse en silence, il les regarde les uns après les autres puis revient à la charge.
 
« Alors, qui sait faire des poèmes, là ? Il y a un poète à cette table ? Tu sais faire des poèmes, toi, Martine ?  
— Non, Jean-Luc…  
— Ben voilà ! Je suis le seul poète dans ce parti. Fallait le faire de dire à la tribune “que vienne le temps des cerises”, hein ! » Il est content de lui. « Ben faut bien, sinon personne ne va l’être pour moi. » Je regarde les autres encaisser. Autour de lui, son équipe est éreintée et plie des coudes sur la table. Pas d’élection en vue, on est à mi-mandat, la présidentielle, c’est dans deux ans, il y a largement le temps de voir venir. Mais il s’en fout. Peu importe le calendrier, faut garder le rythme. Toujours. Même dans les creux, même quand il n’y a plus personne. Alors il fanfaronne, il est reparti comme en campagne. Imperturbable force motrice de sa « révolution ». Il est mû par une sorte d’optimisme à première vue incompréhensible, autogénéré évidemment, et une détestation franche, limite phobique, de l’inertie. Faut dire que rester tranquille, discret, mesuré, impassible, à attendre son tour paisiblement, ça ne lui ressemble pas, c’est une contrainte pour lui. Son rôle, c’est celui du bruyant, du sonore, de celui qui mène le débat, qui parle pour tous et dont le discours n’a pour seul but que de mettre ses auditeurs en mouvement, de les faire se lever dans un soudain élan de confiance qu’eux-mêmes jusqu’à présent n’auraient jamais soupçonné. La vie, c’est l’animation. Sans relâche, sans repos, sous toutes ses formes. La colère, l’emballement, l’indignation, ces émotions qui brusquent et qu’il ne peut pas contenir, il a décidé que ce n’était pas seulement les siennes mais celles de tous. Qu’il y ait trois personnes dans un restaurant ou cent mille sur une place, il n’attend pas la demande, il offre, il anticipe, que vous le vouliez ou non. Il ne se pose pas la question. Il a passé l’âge de prendre des pincettes pour ménager les gens. En privé comme en public, pas de quiétude, rares sont les discussions qui l’invitent au calme. Les grands thèmes philosophiques, peut-être, et encore… Liberté, justice, vérité, l’être, le temps, il a de quoi s’enflammer. Le monde est chargé de passions, pas de place pour la retenue. La modération n’est que rabougrissement. La mesure de principe lui est impossible. Dans quelques cas rares, s’il se rend compte que son expression vous brutalise trop et que, de ce fait, la compréhension de son propos est en péril, il peut jouer le calme, mais au prix d’un effort tellement intense que vous le démasquez en deux secondes, si vous êtes un peu attentif. Ses tentatives pour afficher un semblant de flegme sont souvent plus caricaturales que ses plus grosses gueulantes. Alors, pour le lire, il n’y a pas de formule magique, c’est relativement simple, il faut juste repérer les petites passerelles qu’il dispose entre sa personne et son personnage. Sachant que, souvent, l’un est l’excuse de l’autre, et vice versa, mais dans le fond, même s’il essaye de dissocier les deux, le voile qui les sépare est bien plus fin que l’épais rideau de scène qu’il cherche parfois à vous mettre sous le nez.  
 
Il n’y a pas d’un côté un vrai lui, un authentique, et de l’autre, un ersatz construit pour la scène. Il n’y a qu’un seul interprète, une seule diva, un artiste complet. Je dis « artiste » délibérément. Après tout, c’est leur cœur de métier, aux artistes, de maîtriser la palette des émotions. Une fois, en me racontant sa rencontre avec Fabrice Luchini, tout grisé d’avoir croisé un personnage pareil, il s’est lancé dans une analyse sur l’émotivité des acteurs. « Le truc avec les artistes, c’est qu’ils sont complètement dans l’affect… C’est dingue ! — Alors que vous pas du tout. — Ah, moi, c’est pas pareil ! J’exprime une colère politique. » Avec lui, la pièce est réelle, politique du début à la fin. Il ne fait pas dans l’émotion pour l’émotion. N’empêche qu’il passe souvent dans la même heure du rire à l’œil humide, du poète au charretier, de l’irascible au sage. Et en face, évidemment, faut tenir. La colère, l’insurrection continue, les roulements de tambours, c’est fatigant. On n’est pas au théâtre, même si souvent ça y ressemble furieusement. Retour dans le café, à Odéon. « Eh, vous savez quoi ? La Tatie Danielle de la politique, c’est moi ! » Fier de sa vanne, il ne s’arrête plus. Il ambiance. Il tance et chambre à tout-va, balançant le dos de la main en l’air dans un geste de mépris surjoué et volontairement grotesque. Il se drape de hauteur, le menton relevé. Sourire à l’envers, la commissure des lèvres vers le bas et les yeux qui rient. Commedia dell’arte. Rideau. Fin de la représentation, c’était sa conclusion, chacun rentre chez soi. Quelques jours plus tard, je lui dis que pour les gens qui l’entourent, c’est crevant, que lorsqu’on a face à soi un hyperactif, on sent deux fois plus son propre épuisement. « Ben oui je sais, mais qu’est-ce que vous croyez ? Si je ne le fais pas, si je ne les secoue pas comme ça en permanence, ils s’endorment, vous savez ! Ils retournent directement à leur potager ! » Le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas, ce n’était pas pour faire poète en pleine campagne. En vrai, c’est lui. Inutile de préciser qu’il m’en a parlé mille fois, de ça, de ce caractère, du pourquoi. Ou plutôt des pourquoi. À force de s’entendre dire que c’est un problème, et parce qu’il sait qu’il est allé très loin dans le « parler vrai », il l’a analysé, ce caractère, étudié dans toutes ses variantes. Il en est très content. Il en a d’ailleurs fait un des outils, si ce n’est le principal, de sa stratégie de conquête du pouvoir. « Ben oui, la révolution, ça fait du bruit, quoi. Et puis on ne libère pas de l’énergie sans casser deux ou trois choses. » Tant pis pour les choqués. Il dit que les gens sont en colère, qu’ils ont besoin qu’elle soit exprimée, qu’eux aussi ils sont révoltés par les inégalités criantes, les injustices, les renoncements. Il essaie de me vendre ce que beaucoup voient comme son plus gros défaut, il théorise ses emportements. Le mélenchonisme, c’est mettre du conflit partout pour générer des interrogations. C’est « parler cru et dru » pour sortir les gens de l’atonie générale, être contre le diktat de la mesure, de la modération, de la politesse, de la tempérance. Vous me voyez me révolter, vous vous interrogez sur votre silence indolent, vous réalisez que vous aussi vous êtes en colère et que, oui, tout ça est insupportable, bref, lutter, c’est exister, si je me révolte, nous nous révoltons ! Et peu importe les procès en virulence, pour lui, c’est du dommage collatéral. « Je connais bien les accusations, d’hystérie, de furie, mais je ne peux pas faire autrement… c’est une affaire de dynamique politique et intellectuelle, vous comprenez, il faut que ce soit le bordel ! Et vous pouvez dire tout ce que vous voulez, ça ne peut pas se produire autrement ! » En disant ça, il braque sur moi un index inquisiteur. Ce doigt pointé, menaçant, qu’il fait tournoyer comme une épée devant mon nez, et derrière lequel, dans le prolongement du bras, les yeux me fixent, verts, fauves, écarquillés, surlignés dans leur menace d’un trait de sourcils exagérément froncés… comme souvent, je me retrouve figurante d’une simulation de duel dont je n’ai pas voulu. J’attends que ça passe. Avec ça, il est fait pour être derrière une tribune, sur scène. Il s’y sent bien. Littéralement, c’est le rôle de sa vie. Déjà, il n’y a que des consentants, ils viennent pour ça, pour lui, parce qu’il donne un écho à leurs doutes, parce qu’il y met du sens, qu’il leur dit qu’il est possible d’agir, que tout ça n’est pas vain, qu’ils ne sont pas seuls. Ils viennent pour leur dose de beau, aussi, parce qu’il y a systématiquement de la poésie, quelques vers, du Victor Hugo, du Pablo Neruda, du Paul Éluard. Il parle d’amour aussi parfois. Ce n’est plus de la politique, ça prend une autre dimension. Et c’est justement ça qu’ils viennent chercher. Dans ces foules, pas d’esprit chagrin, personne pour lui dire qu’il s’agite un peu trop, qu’il devrait se maîtriser. Non. Tous ces gens qui l’écoutent avec bienveillance, avec espoir, sont déjà convaincus. Son rôle dans l’histoire, celui qu’il préfère, c’est de les mobiliser, de les mettre en mouvement. Alors voir dans leurs yeux qui brillent que telle ou telle tirade fait son effet, entendre les applaudissements, les encouragements, tout ça le confirme dans sa mission tribunicienne[...]


https://play.google.com/store/books [...] KjDQAAQBAJ (si vous voulez lire l'extrait en entier)
 
On y apprend qu'il est gourmand et beaucoup plus simple qu'on ne le croit... Et surtout, on y voit pas le mégalo.
 
Bref, il est vraiment à lire. Si vous voulez, je peux le prêter quand je l'aurais fini, si vous payez les fdp :o (ou en échange d'un autre livre :o )


La dictature simple et gourmande. Ca pourrait être un bon slogan centriste pour récupérer la bourgeoisie :o

n°52197433
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 18:41:19  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Honnêtement pour résumer, et c'est ce qu'on disait avant, il a une foi inébranlable dans le fait qu'il pourrait être président.
 
Et que le dégagisme, tous ces mecs qui vivent de la politique depuis dix, vingt, trente, ou quarante ans comme lui, c'est pour les autres.


 

Citation :

Pendant quatre ans, j’ai fait ce qu’on fait dans ces cas-là, je l’ai suivi un peu partout, je ne l’ai pas lâché. En déplacement, dans des visites d’usines et autres, avant et après des meetings, la semaine, le week-end, le matin, à midi, le soir, dans beaucoup de trains, plusieurs taxis et quelques avions.


 
depuis la classe éco alors que lui était en business ?
 
 [:timoonn:5]


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#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197470
Andy Kauff​man
Prisonnier politique
Posté le 22-01-2018 à 18:45:58  profilanswer
 

zeleyou a écrit :


Si t'étais le seul à le penser, j'y répondrais même pas. Le problème c'est que t'es sans doute loin d'être le seul dans la gauche radicale à se satisfaire de cet argument inepte.
 
"Nous on est des vrais. Pas eux. Voilà, convaincus ?"


La VGV, quelque soit le parti, est présente dans les manifs/les comités de soutien contre les atteintes des droits du travailleur/euse. Le FN, jamais. LREM-LR, jamais. Le PS, plus depuis longtemps.

Message cité 1 fois
Message édité par Andy Kauffman le 22-01-2018 à 18:46:58
n°52197481
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 18:47:24  profilanswer
 

Andy Kauffman a écrit :


La VGV, quelque soit le parti, est présente dans les manifs contre les atteintes des droits du travailleur/euse. Le FN, jamais. LREM-LR, jamais. Le PS, plus depuis longtemps.


 
calomnie !
ils étaient dans les manifs pour les droits des futurs travailleurs à avoir un papa et une maman


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#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197483
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 18:47:30  profilanswer
 

teepodavignon a écrit :

Le mouvement de Macron manipule en vendant du milliardaire pour les jeunes, avec son en même temps, avec ses apparition et disparition d'impôt. Clive en parlant de privilèges, de cyniques etc. On ne critique pas une entreprise qui réussi etc.

 

Je ne fais pas du «oui mais» car c'est ce que je dis à n'importe qu'elle apartite également, cependant compte tenu de l'organisation des partis en France n'importe quelle rhétorique, synthèse , désir de faire monter ses proposition et passera pour manipulation, simplisme, égo, clivant.

 

A mon avis tu supportes moins ces travers quand ça concerne des points de vu différents que quand il s'agit du courant politique que tu animes sur ce forum, ce qui est humain  [:spamafote]

 

Regarde la question que tu me poses par exemple, tu as l'air de considérer que dans l'orientation d'un parti le populisme c'est tout ou rien, ce qui est vachement simpliste.

Franchement, j'ai déjà répondu plein de fois à ce relativisme "tout le monde est plus ou moins populiste". Ca m'intéresse plus. J'y vois surtout de la mauvaise foi et le fait de pas assumer son populisme. Puis tu semblais de toute façon dire que pour toi le populisme c'est pas ça. Le populisme c'est ce type de discours ou le fait d'être proche du peuple ?

 

Surtout qu'en fait, initialement je citais Mouffe qui dit bien qu'il faut un populisme de gauche en réponse à un populisme de droite. Et quand elle dit de droite, elle fait la distinction avec les coalitions du centre (social-democratie/droite). Bref, quand elle parle de populisme de droite, elle parle du populisme de droite droite, FN et compagnie.

 

Donc là je comprends pas. Tout le monde est plus ou moins populiste où il y a une gauche populiste qui s'inspire d'une droite populiste ? Dis tu que Mouffe se trompe ?


Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 18:48:26
n°52197489
CoyoteErab​le
Dorée et Colorée
Posté le 22-01-2018 à 18:48:09  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

Parce qu'on a pas la même définition du populisme. Ca a déjà été discuté plein de fois, je vais pas recommencer. Toi tu penses que la gauche prend à la droite populiste ce qu'elle a de meilleur, le populisme ("proche du peuple" ).
 
Du coup, si c'est le sens que tu donnes au populisme, avant le virage populiste de Mélenchon et de la FI, donc avant 2014 environ, selon toi le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ?


Tu fais surtout ta propre définition du populisme de gauche alors que ça fait des dizaines d'années qu'il a été théorisé, et que tu n'as jamais étudié un seul livre ou thèse sur ce sujet, ni étudier la pensée d'un de ses auteurs. En gros, t'es un gonflant qui "pense que ceci est" ou que "les autres pensent", et tu bases ensuite toute ton argumentation sur des "pensées", plus ou moins véritables, venant de ta personne ou d'un tiers. Y'a qu'à voir le délire que tu nous a fait sur le "consensus", que tu as même mis en signature, avec un JLM accolé. On soutenait le fait que notre pensée ne croit pas au consensus, qu'il y a et aura toujours un agonisme entre des pensées adverses qui forment la base de la démocratie, qu'en cas d'imposition d'une pensée sur l'autre, une hégémonie avec le consentement d'une partie de la population, la démocratie ne rempli plus son rôle, que le consensus créé ne l'est que dans la tête de quelques uns, et que ça a pour conséquence un nouveau conflit qui transforme d'anciens adversaires mis en dehors de cette démocratie, en des "ennemis" dans un conflit qui peut se mener hors du cadre démocratique, ou alors le développement de l'extrême droite si on y ajoute un regard historique. Et on parle de la démocratie dans toutes ses formes, pas du cadre constitutionnel qui défini celle-ci.
 
D'ailleurs, si tu étudiais un minimum la pensée populiste de Laclau et de Mouffe pour citer les deux seuls que j'ai lu, tu verrais qu'on ne pourrait absolument pas croire que " le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? " puisqu'on pense que le Peuple... n'existe pas, et qu'il faut le construire. Surtout qu'on est en totale opposition au projet de société d'un parti comme le FN, qui avec son envie de construire un peuple xénophobe, ne ferait que monter les citoyens les uns contre les autres dans le but d'accéder au pouvoir étatique, en soutenant une idéologie d'un peuple précédent, "de souche", qu'il faudrait faire "renaitre". C'est là une de nos oppositions avec le populisme de "droite" qui soutient que ce peuple existe déjà vu qu'il est un "héritage de la nation" et qu'il s'inscrit dans une lignée historique de souche, tout en resserrant le clivage sur les "élites" qui voudraient lui faire perdre sa couleur, en gros. Après, vient le reste de sa stratégie visant à dire que le réfugié lui vole son travail, mais bon, c'est une autre matière ça.  
 
D'ailleurs, un Corbyn utilise allégrement le populisme de Gauche, et pourtant on lui attribue ce terme de "populiste" sur le simple fait que son programme éco soit anti-libéral et keynésien (comme on le fait ici aussi quand on ne discute pas de Mélenchon). Donc c'est dire à quel point on est éloigné d'une vraie critique du populisme  [:transparency]  
Ou alors même Bruno Kreisky, ancien chancelier d'Autriche... était un populiste de Gauche.


---------------
"Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive."
n°52197540
Andy Kauff​man
Prisonnier politique
Posté le 22-01-2018 à 18:54:26  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :


Tu fais surtout ta propre définition du populisme de gauche alors que ça fait des dizaines d'années qu'il a été théorisé

Des siècles, même :
 

Citation :

La plus grande partie de nos concitoyens est réduite par l’indigence à ce suprême degré d’abaissement où l’Homme, uniquement préoccupé de survivre, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits que la nature lui a donné.

n°52197656
Raspa
Posté le 22-01-2018 à 19:07:01  profilanswer
 

Andy Kauffman a écrit :

Des siècles, même :
 

Citation :

La plus grande partie de nos concitoyens est réduite par l’indigence à ce suprême degré d’abaissement où l’Homme, uniquement préoccupé de survivre, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits que la nature lui a donné.



 
Dit-il avec son ordinateur et sa connexion internet.

Message cité 2 fois
Message édité par Raspa le 22-01-2018 à 19:07:12
n°52197667
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 19:07:39  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Dit-il avec son ordinateur et sa connexion internet.


 
 :non: il a un iPhone X


---------------
#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197677
Gottorp
Burn, burn, yes ya gonna burn
Posté le 22-01-2018 à 19:08:35  profilanswer
 

tiens FN et FI vont voter contre une déclaration pour renforcer le couple franco allemand.  
 
Si on s'engueule avec notre principal client c'est con cômêm.


---------------
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
n°52197698
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 19:11:00  profilanswer
 

Gottorp a écrit :

tiens FN et FI vont voter contre une déclaration pour renforcer le couple franco allemand.  
 
Si on s'engueule avec notre principal client c'est con cômêm.


 
 [:sidela:2] t'as rien retenu de Munich toi


---------------
#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197708
Gottorp
Burn, burn, yes ya gonna burn
Posté le 22-01-2018 à 19:11:49  profilanswer
 

super_pourri a écrit :


 
 [:sidela:2] t'as rien retenu de Munich toi


 
ben si, les JO, la prise d'otage, toussa ....  
 


---------------
Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges
n°52197713
CoyoteErab​le
Dorée et Colorée
Posté le 22-01-2018 à 19:12:41  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Dit-il avec son ordinateur et sa connexion internet.


Et dire que le Capitalisme a été érigé avec des outils issus du féodalisme... sad story


---------------
"Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive."
n°52197714
Lyrks
Login Origin: Loyrks
Posté le 22-01-2018 à 19:12:48  profilanswer
 

super_pourri a écrit :


 
 [:sidela:2] t'as rien retenu de Munich toi


 
 
La fete de la bière ?


---------------
https://www.flickr.com/photos/23084 [...] 4982002398
n°52197717
super_pour​ri
חירות, שוויון, אחוה
Posté le 22-01-2018 à 19:13:20  profilanswer
 

Gottorp a écrit :


 
ben si, les JO, la prise d'otage, toussa ....  
 


 [:deroute_elkrief:4]


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#JeSuisNicolasSarkozy ; "Super poupou est un démissionnaire civilisationnel" Innolis_Jevede ; Mes votes --> 2002 : Chirac/Chirac ; 2007 : Sarkozy/Sarkozy; 2012 : Sarkozy/Sarkozy; 2017 : Macron/Macron; 2022 : Macron/Macron
n°52197770
Raspa
Posté le 22-01-2018 à 19:19:53  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :


Et dire que le Capitalisme a été érigé avec des outils issus du féodalisme... sad story


 
Ouais, enfin parler de l'indigence des gens qui ont un ordinateur et internet, tu reviendras. Perso j'ai vu, en France (ouais je suis vieux, et surtout j'avais de la famille paysanne), de l'eau au puits et pas courante, des chiottes avec un trou dehors pour la courante, des on mange ce qu'on produit, de la lessive à la main (à la manivelle), etc... Ça peut encore exister pour les sdf, oui.
 
Mais quand on me parle d'indigence en général de la part de révoltés sur canapé en France sur son clavier de PC, pardon...

Message cité 1 fois
Message édité par Raspa le 22-01-2018 à 19:28:56
n°52197829
zeleyou
Posté le 22-01-2018 à 19:25:50  profilanswer
 

CoyoteErable a écrit :


Tu fais surtout ta propre définition du populisme de gauche alors que ça fait des dizaines d'années qu'il a été théorisé, et que tu n'as jamais étudié un seul livre ou thèse sur ce sujet, ni étudier la pensée d'un de ses auteurs. En gros, t'es un gonflant qui "pense que ceci est" ou que "les autres pensent", et tu bases ensuite toute ton argumentation sur des "pensées", plus ou moins véritables, venant de ta personne ou d'un tiers. Y'a qu'à voir le délire que tu nous a fait sur le "consensus", que tu as même mis en signature, avec un JLM accolé. On soutenait le fait que notre pensée ne croit pas au consensus, qu'il y a et aura toujours un agonisme entre des pensées adverses qui forment la base de la démocratie, qu'en cas d'imposition d'une pensée sur l'autre, une hégémonie avec le consentement d'une partie de la population, la démocratie ne rempli plus son rôle, que le consensus créé ne l'est que dans la tête de quelques uns, et que ça a pour conséquence un nouveau conflit qui transforme d'anciens adversaires mis en dehors de cette démocratie, en des "ennemis" dans un conflit qui peut se mener hors du cadre démocratique, ou alors le développement de l'extrême droite si on y ajoute un regard historique. Et on parle de la démocratie dans toutes ses formes, pas du cadre constitutionnel qui défini celle-ci.

 

D'ailleurs, si tu étudiais un minimum la pensée populiste de Laclau et de Mouffe pour citer les deux seuls que j'ai lu, tu verrais qu'on ne pourrait absolument pas croire que " le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? " puisqu'on pense que le Peuple... n'existe pas, et qu'il faut le construire. Surtout qu'on est en totale opposition au projet de société d'un parti comme le FN, qui avec son envie de construire un peuple xénophobe, ne ferait que monter les citoyens les uns contre les autres dans le but d'accéder au pouvoir étatique, en soutenant une idéologie d'un peuple précédent, "de souche", qu'il faudrait faire "renaitre". C'est là une de nos oppositions avec le populisme de "droite" qui soutient que ce peuple existe déjà vu qu'il est un "héritage de la nation" et qu'il s'inscrit dans une lignée historique de souche, tout en resserrant le clivage sur les "élites" qui voudraient lui faire perdre sa couleur, en gros. Après, vient le reste de sa stratégie visant à dire que le réfugié lui vole son travail, mais bon, c'est une autre matière ça.

 

D'ailleurs, un Corbyn utilise allégrement le populisme de Gauche, et pourtant on lui attribue ce terme de "populiste" sur le simple fait que son programme éco soit anti-libéral et keynésien (comme on le fait ici aussi quand on ne discute pas de Mélenchon). Donc c'est dire à quel point on est éloigné d'une vraie critique du populisme  [:transparency]
Ou alors même Bruno Kreisky, ancien chancelier d'Autriche... était un populiste de Gauche.

Vous pensez que LE PEUPLE n'existe pas ?
Je pense surtout que t'es paumé, sans offense.

 

Voilà ce que j'ai rien qu'avec Mélenchon, et sans tout faire, sinon tu te doutes bien que je serais encore dessus à la fin de la semaine.

 

https://i.imgur.com/mHxEfMl.png

 

Et comme disait dchiesa, le problème c'est pas d'avoir le même projet politique que l'ED. Mais de reprendre ses méthodes (populistes).

 

Ma question " le FN était en France le seul parti qui avait de la considération pour le PEUPLE ? ", vient en réponse au commentaire de teepo qui prétend que le populisme c'est avoir une orientation populaire. Si on part de cette idée, FI et le FN sont les seuls à pouvoir s'en revendiquer ? Et avant la FI populiste, seul le FN pouvait le faire ?

Message cité 3 fois
Message édité par zeleyou le 22-01-2018 à 19:30:55
n°52197854
Andy Kauff​man
Prisonnier politique
Posté le 22-01-2018 à 19:28:39  profilanswer
 

Raspa a écrit :


 
Ouais, enfin parler de l'indigence des gens qui ont un ordinateur et internet, tu reviendras. Perso j'ai vu, en France (ouais je suis vieux, et surtout j'avais de la famille paysanne), de l'eau au puits et pas courante, des chiotes avec un trou dehors pour la courante, des on mange ce qu'on produit, de la lessive à la main (à la manivelle), etc
 
Donc quand on me parle d'indigence du révolté sur canapé en France sur son clavier de PC, à part les sdf, pardon...

Mec, j'ai vécu ça moi-même, hein [:delarue2]

n°52197863
CoyoteErab​le
Dorée et Colorée
Posté le 22-01-2018 à 19:30:40  profilanswer
 

zeleyou a écrit :

Vous pensez que LE PEUPLE n'existe pas ?
Je pense surtout que t'es paumé, sans offense.
 
Voilà ce que j'ai rien qu'avec Mélenchon, et sans tout faire, sinon tu te doutes bien que je serais encore dessus à la fin de la semaine.
 
https://i.imgur.com/mHxEfMl.png
 
Et comme disait dchiesa, le problème c'est pas d'avoir le même projet politique que l'ED. Mais de reprendre ses méthodes (populistes).


Je crois que je vais pas me faire chier à te répondre pour que tu me rétorques un argumentaire sur le sujet digne de  [:grubnatz:4].


---------------
"Je prononce à regret cette fatale vérité...mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive."
n°52197872
Raspa
Posté le 22-01-2018 à 19:31:53  profilanswer
 

Andy Kauffman a écrit :

Mec, j'ai vécu ça moi-même, hein [:delarue2]


 
Donc tu sais ce que c'est l'indigence, et ça ne l'était déjà pas.

Message cité 1 fois
Message édité par Raspa le 22-01-2018 à 19:32:00
n°52197875
hyenal1
Posté le 22-01-2018 à 19:32:21  profilanswer
 

zeleyou a écrit :


Si t'étais le seul à le penser, j'y répondrais même pas. Le problème c'est que t'es sans doute loin d'être le seul dans la gauche radicale à se satisfaire de cet argument inepte.
 
"Nous on est des vrais. Pas eux. Voilà, convaincus ?"


 
Andy a raison.
 
La VGV respecte sincèrement le PEUPLE.... tant qu'il est d'accord avec eux  :o


---------------
Bah il fera connaissance !
mood
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