Le 1er janvier la France prendra la présidence de l’Union Européenne. Dans ce contexte paraissent deux enquêtes sur la relation des Français à l’Europe : l’une de Viavoice pour Radio France et France TV, l’autre de Kantar pour l’institut Delors. L'euroscepticisme qui s'en dégage est trompeur.
 
A première vue, pour les Français, Bruxelles c’est pas le Pérou. Seulement 36%, à peine plus du tiers d’entre nous, a confiance dans les institutions européennes. Conclusion de l’enquête Kantar pour l’institut Delors.
 
Ce niveau est l’un des plus bas de l’Union Européenne : les Français sont donc eurosceptiques comme les Grecs ou les Néerlandais. Le niveau moyen d’adhésion se situe beaucoup plus haut, vers 50% au sein des pays de l’Union et il dépasse 70% en Irlande ou au Portugal.
 
Les Français, si l’on en croit cette étude, jugent majoritairement l’Union Européenne inefficace et distante. Là encore, une défiance très supérieure à la moyenne chez nos voisins. L’enquête de l’institut Viavoice pour Radio France montre que nous sommes également très dubitatifs sur la capacité européenne à améliorer nos conditions de vie ou de travail.
 
Cet euroscepticisme est particulièrement fort dans les villes moyennes et les campagnes, parmi les retraités, les ouvriers, les chômeurs, des classes populaires qui se sentent déclassées et abandonnées. Elles voient l’Europe au mieux comme un bouclier de protection insuffisant, au pire comme le bras armé d’une mondialisation destructrice.  
 
L’euroscepticisme est donc très implanté en France. Ce n’est pas un atout pour la présidence française de l’Union dans un mois.
 
Une envie d'Europe sur l'environnement ou la défense
 
Mais à y regarder de plus près, la relation des Français à l’Europe est plus ambivalente, plus ambigüe qu’ils ne le disent.  Et c’est tout le mérite de l’enquête Viavoice de mettre ce phénomène en évidence.
 
Bon d’abord, il y a de vraies différences selon les milieux sociaux, je n’y reviens pas. Mais même si on prend la population française dans son ensemble, l’adhésion à l’Union Européenne est très forte sur certains points précis. Par exemple sur l’euro : les 2/3 des Français ne veulent surtout pas l’abandonner. Et nous sommes entre 65 et 75% à vouloir rester dans l’Union.
 
L’Europe est donc perçue comme un échelon indispensable, un mal nécessaire diraient les plus critiques, pour peser dans les affaires du monde. Les Français y voient un outil pour lutter contre les défis sanitaires et environnementaux. Nous sommes 73% à souhaiter une politique énergétique européenne commune, 68% en faveur d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe. Et même 63% favorables à une armée européenne commune. C’est énorme.
 
Bref, il y a une aspiration à ce que l’Europe développe sa puissance politique et stratégique pour mieux nous protéger. Et pour le coup, ça tombe pile poil dans l’agenda d’Emmanuel Macron. C’est exactement ce que prône le président français depuis des mois, une Union plus forte politiquement avec notamment une Europe de la Défense.
 
Voilà donc toute l’ambivalence : des Français à la fois eurosceptiques et (pardonnez le néologisme) « eurodésireux ».
 
Du concret, de l'information et de l'humilité
 
Comment sortir cette relation de l’ambiguïté ? Pour répondre, regardons un 3ème rapport, remis hier au secrétaire d’État aux affaires européennes Clément Beaune. Il vise à orienter la présidence française de l’Union dans un mois. Rappelons que ça n’arrive qu’une fois tous les 13 ans !
 
Première idée : privilégier les gestes concrets sur les grands discours. Les Français attendent de l’Europe des actes précis : fournir des vaccins, garantir une réassurance chômage pour les jeunes, coordonner la cyber sécurité. Dans cette perspective, l’objectif français d’instituer un salaire minimum européen au cours des prochains mois parait cohérent.
 
Deuxième axe : mieux informer sur l’Europe. Les Français se disent mal informés sur le sujet. Et la méconnaissance, on le sait, entretient les peurs et les fantasmes. Il n’est qu’à comparer, par exemple, avec les journaux télévisés de la ZDF en Allemagne : les sujets européens sont beaucoup plus présents chez nos voisins. Il y a une sacrée marge de progression dans les médias français, même si pour le coup, sur les chaines de Radio France, on se bouge depuis un bon moment.
 
Enfin troisième préconisation de ce rapport, pas la plus simple à mettre en œuvre. La France, que ce soit son gouvernement, ou sa population, doivent cesser de regarder l’Europe comme un instrument qui sert exclusivement l’intérêt français, une projection de notre ambition, ou plutôt de la nostalgie de notre grandeur. Ça conduit à traiter nos voisins avec arrogance. Et du coup, ça les rend méfiants vis-à-vis des projets de Paris. C’est donc contre-productif.
 
Soyons plus humbles. L’humilité est parfois le meilleur moyen d’avoir de l’influence.

The French president, Emmanuel Macron, referred to Boris Johnson in a private conversation as a “clown”, according to reports in France.
 
The political magazine Le Canard enchaîné, often described as the French equivalent of Private Eye, reported Macron as saying the British prime minister has “the attitude of a vulgarian”.
 
It came as Macron complained about Johnson’s behaviour after the leaders spoke by phone after last Wednesday’s sinking of a refugee boat in the Channel.
 
The French president was angered after Johnson tweeted a letter outlining a five-point plan to tackle the issue of Channel crossings. “I spoke two days ago with prime minister Johnson in a serious way,” Macron said at a press conference on Friday after the tweet. “For my part I continue to do that, as I do with all countries and all leaders. I am surprised by methods when they are not serious. We do not communicate from one leader to another on these issues by tweets and letters that we make public.”
 
But according to the magazine, the president was even more damning in private. It quoted him as saying: “BoJo talks to me at full speed, everything is going fine, we have discussions like big people, and then he gives us a hard time before or afterwards in an inelegant way. It’s always the same circus.”
 
It added that Macron told his advisers that Johnson apologised privately for making France a scapegoat publicly over issues such as the Channel crossings and the “sausage war”.
 
Macron reportedly said: “It is sad to see a major country with which we could do huge numbers of things being led by a clown.”
 
It came as former French ambassador to the UK Sylvie Bermann told Times Radio that relations between France and the UK had “never been as bad since Waterloo”.
 
The French president is also understood to have blamed Johnson’s attitude towards France on the shortcomings of the Brexit deal. Macron allegedly said: “Brexit is the starting point of the Johnson circus. Very quickly he realised that the situation was catastrophic for the British. There was no petrol in the pumps, there were shortages of a whole pile of products.
 
“He is positioning himself as the victim and making France the scapegoat. He tries to turn simple situations into complex problems. We’ve been in this position since March. He’s done it over the ‘sausage war’, over fishing, over the submarine affair.
 
“In private he says he’s sorry to behave like this, but he says that he has to consider public opinion over everything else.”
 
Asked after Bermann’s comments if Johnson and Macron were friends, the PM’s spokesperson said: “The prime minister’s been asked about this on a number of occasions and has talked about his close relationship … working relationship with President Macron.”

The US is delaying a deal to remove Trump-era tariffs on UK steel and aluminium because of Washington’s concerns about London’s threats to change post-Brexit trading rules in Northern Ireland.
 
Brussels and Washington have repeatedly warned London that unilaterally changing the EU-UK accord that sealed Britain’s exit from the bloc in 2020 could threaten peace on the island of Ireland.
 
In a communication seen by the Financial Times, a US commerce department official stated that talks with the UK on easing metals tariffs could not move ahead.
 
The official cited US concerns at British threats to trigger Article 16, a safeguard clause in the post-Brexit Northern Ireland protocol that overrides part of the UK’s exit with the EU and would suspend checks on goods travelling to Northern Ireland from the rest of the UK.
 
Washington had informed the UK of the reason for the hold-up, the communication said. Three people familiar with the matter also said talks were stuck after pressure from Congress over the UK’s threats to trigger the clause.

Delays to cross-Channel trade are still worsening almost a year after Brexit checks came in, says a study also highlighting rising costs and key staff shunning the UK.
 
No less than 79 per cent of firms trading with France reported hold-ups in the three months to September – crucially, 6 per cent more than in the second quarter of the year.
 
The delays are also lengthening, with 42 per cent of businesses taking an additional two to three weeks to import goods compared to 28 per cent in the April-June period.
 
Some 82 per cent of firms say logistic costs have risen for imports and 43 per cent for exports, the survey by the French Chamber of Great Britain found.
 
And 30 per cent cut staff “directly as a result of Brexit” – some reporting problems in “attracting European talent to the UK”, following the divorce from the EU.

La nouvelle ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est montrée par le passé critique de la politique d’Angela Merkel vis-à-vis de la Russie ou de la Chine : elle prône plus de « valeurs » et moins de « business ».
 
Si le Contrat de coalition signé par les Socio-démocrates, les Verts et les Libéraux est respecté, nous aurons une Allemagne résolument européenne et multilatérale. Le texte de 177 pages contient tous les mot-clés qui plairont à Paris ou Bruxelles : « souveraineté stratégique », défense de l’état de droit « à l’intérieur comme à l’extérieur » de l’Europe, pour une « UE démocratiquement consolidée ». Mais c’est évidemment un Accord formel qui demandera à être confronté à la pratique, et, surtout, à l’imprévisible, comme cette crise avec la Russie sur l’Ukraine, qui attend le gouvernement dès son premier jour ; et pourrait l’obliger à se prononcer sur une question aussi sensible que le gazoduc controversé NordStream2 entre la Russie et l’Allemagne.
 
La principale nouveauté, c’est évidemment le retour des Verts à l’Auswaertiges Amt, le Ministère des Affaires étrangères allemand, seize ans après Joschka Fischer. Annalena Baerbock, la co-dirigeante des Verts, devient donc cheffe de la diplomatie, avec la député écologiste Anna Lührmann à l’Europe : c’est ce tandem Vert qui est attendu dans ses premiers pas. Les Verts ont souvent été très critiques de la politique étrangère précédente. Certes, le ministre Heiko Maas était social-démocrate, le parti du nouveau Chancelier Olaf Scholz ; mais c’était Angela Merkel qui imprimait sa marque sur les gros dossiers.
 
C’est d’abord dans les relations avec la Russie et la Chine qu’on attend de voir l’évolution. Dans l’opposition, Annalena Baerbock a réclamé une attitude plus ferme vis-à-vis de ces deux importants partenaires de l’Allemagne. Elle prône une politique moins dictée par les intérêts économiques, et plus par les droits de l’homme et les valeurs. Elle avait ainsi critiqué l’accord avec la Chine sur les investissements, qu’Angela Merkel et Emmanuel Macron avaient conclu il y a un an au nom de l’UE. Cet accord a peu de chances d’être ratifié par le Parlement européen en raison des sanctions chinoises contre des parlementaires ; mais il faudra voir comment la nouvelle ministre gèrera les rapports avec Pékin, dont on disait jusqu’ici qu’ils étaient dictés par le poids de l’industrie automobile. Si Berlin durcit le ton, l’Europe devra s’adapter, à commencer par la France.
 
L’enthousiasme européen de la coalition est tel que l’Accord se prononce pour une évolution de l’Union vers un « État fédéral », ce que peu de gouvernements sont prêts à soutenir parmi les « 27 », à commencer par la France. Ceux qui ont du souci à se faire, ce sont les pays en conflit avec Bruxelles sur l’état de droit. Le premier ministre hongrois Viktor Orban a ainsi qualifié la coalition de « pro-immigration, pro-genre, et fédéraliste », et s’est engagé à la combattre « avec les yeux grands ouverts ». Ca promet.
 
Joschka Fischer avait été un excellent ministre des Affaires étrangères, qui avait fait faire un aggiornamento réaliste aux Verts allemands lors de la guerre du Kosovo en 1999. Une nouvelle génération soucieuse d’imprimer sa marque arrive au pouvoir : elle n’a pas droit à l’erreur dans un monde marqué par le retour des rapports de force brutaux.

Gazprom a annoncé la fin des travaux sous la Baltique. Ce gazoduc dont la construction a coûté 10 milliards d'euros doit doubler les capacités de son grand frère Nord Stream 1. Et donc acheminer davantage de gaz russe vers l'Allemagne puis au reste de l'Europe. Il doit entrer en service avant la fin de l'année.

domination viriliste hétéro-patriarcale néocoloniale blanche

La pandémie a révélé les lacunes de la coopération policière au sein de l'UE. La Commission européenne a donc proposé mercredi un ensemble de mesures pour renforcer l'échange d'information entre les différents services de police. Pour l'institution il faut agir en ce sens car les activités criminelles transfrontalières progressent.
 
“Elles (ces propositions) sont nécessaires car la criminalité ne connait pas de frontière. Ensuite cela est important pour l'espace Schengen car plus nous aurons de coopération policière le long des frontières moins il y aura de fermeture des frontières Schengen", précise le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas.
 
Selon Europol, l'agence européenne de coopération policière, 65% des réseaux criminels dans l'Union européenne sont constitués de plusieurs nationalités. De plus, 80% des organisations criminelles sont impliquées dans des activités transfrontalières principalement dans des trafics de drogue ou d'êtres humains.
 
L’eurodéputé Juan Fernando López Aguilar (S&D) lance aussi le signal d’alarme. "Les abus sexuels sur les enfants se sont multipliés au cours de la pandémie, le grooming (un adulte qui se fait passer pour un enfant) et les incitations se sont multipliés pendant la pandémie, la fraude sur le net a progressé au cours de la pandémie", insiste-t-il. Pour le parlementaire espagnol il est important de fournir les outils adéquats aux services de police pour lutter contre ces crimes.
 
“La pandémie a changé beaucoup de choses et pas nécessairement pour le meilleur, mais pour le pire.”
Juan Fernando López Aguilar, eurodéputé
 
L'échange d'information est au cœur de ce code de coopération policière avec, entre autre, la mise en place d'une forme de point central connecté aux bases de données nationales pour limiter les coopérations uniquement bilatérales. La Commission précise que ce dispositif ne servira qu'à la transmission d'information et que les Etats membres garderont le contrôle sur leurs données.