ETF et PEA
, mon optique est la mise en place d'une gestion (lazy sans doute) ETF sur mon PEA.
Dans ce cadre, pour faire le moins d'erreurs possible et bien connaître et comprendre toutes les décisions à prendre, j'ai essayé de faire une compilation des informations trouvées sur ce forum (et le forum bourse) concernant les ETF. A base principalement des messages de LooKooM (qu'il soit ici remercié) mais pas que.
=>Pourriez vous s.v.p. me pointer les erreurs et/ou compléter les informations manquantes (cf **) ? D'avance merci.
Choix 1 : simplicité ou adaptations régulières aux fluctuations des marchés
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a) Pour quelqu'un qui souhaite simplement s'exposer aux actions sans biais, un bête MSCI World hedgé/pas hedgé en EUR répond au cahier des charges selon moi.
b) Enormement de possibilités pour affiner des stratégies tactiques (trackers value/growth, trackers orientés dividendes, trackers sur tous les segments de capitalisation dans le monde entier, tracker sur des pays spécifiques, trackers avec filtre sur P/E, la liste est très longue...)
Pour un investisseur discipliné long temps, c'est à dire PAS celui qui garde maximum ses actions 3 mois (:D), l'intérêt est surtout d'aller chercher des qualités de replication/frais/spread achat-vente/hedging selon les pays...
En allant zone par zone tu peux te permettre
1/ d'aller panacher avec un peu de small/mid cap peu présents dans le MSCI World,
2/ rajouter des pays emergents si vraiment c'est ton dada même si je ne recommande pas à long terme, plus en tactique.
3/ retirer des pays présents dans le MSCI World, par exemple faire simplement US + Eurozone si tu veux éviter le Japon et le UK/Suisse comme certains le font actuellement.
Spoiler : l'indice Emerging Market sous-performe l'indice World de 2% p.a. sur 22 ans (55% en absolu)
Tous les choix de customisation impliquent une reflexion sur le cycle économique et les grandes tendances de marché et nécessitent donc un minimum d'implication et de comprehension des enjeux.
Choix 2 : évaluer des ETF (se repérer dans la jungle des trackers) (par Goldmankind)
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Alors pour ça tu as principalement 3 critères qui entrent en considération :
- les frais de gestion : c'est un pourcentage annuel de la valeur de l'ETF qui est prélevé au fur et à mesure de l'année (de manière transparente pour toi) et va dans la poche de l'asset manager, c'est comme ça qu'il se rémunère. A long terme, il vaut mieux détenir l'ETF pour lequel ils sont les plus faibles.
- le spread de liquidité : c'est l'écart minimum que tu subis entre prix d'achat et prix de vente. Dans la journée, ton ETF est coté par un market-maker qui anime donc le marché en proposant une fourchette de prix. Si cet écart est très faible, ça peut être intéressant malgré des frais de gestion importants si tu ne comptes pas conserver l'ETF très longtemps. Imagine deux ETFs avec pour l'un [0.40% de frais de gestion annuels et 0.10% de spread] et pour l'autre [0.25% de frais de gestion annuels et 0.20% de spread]. Un savant calcul te montrera que pour une durée de portage inférieure à 8 mois, il vaut mieux choisir le premier
- la tracking difference et la tracking error : il s'agit pour la première de l'écart entre la performance de l'indice et celle de l'ETF, tu cherches à ce qu'elle soit la plus faible possible et également la moins volatile possible (c'est ce que décrit la tracking error qui est la volatilité de la tracking difference). Tu veux que ton ETF ne surperforme/sous-performe pas aléatoirement son indice de référence afin de ne pas être désavantagé si tu l'as acheté lors d'une période de surperformance et revendu lors d'une période de sous-performance.
Les frais de gestion sont systématiquement indiqués sur les fiches des ETFs que tu retrouveras sur le site de l'asset manager. Le spread de liquidité s'observe sur le carnet d'ordre comme l'écart entre le meilleur bid (ordre d'achat, donc prix auquel tu peux vendre) et meilleur ask (ordre de vente, donc prix auquel tu peux acheter). La tracking difference se trouvera aussi sur les sites des ETFs, tu pourras généralement comparer entre 2 dates la performance de l'ETF vs celle de l'indice. La tracking error n'est pas toujours communiquée, mais généralement avec les 3 précédents critères, tu peux déjà faire ton choix.
Choix 3 : couvert contre le risque de change ou pas
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Pour un investisseur EUR, une chute de l'USD est souvent une double peine car les marchés US baissent en même temps historiquement parlant, la double peine
“Cela dit, il est important de souligner que prédire les mouvements futurs des taux de change est pratiquement impossible, surtout sur le long terme”, déclare l’analyste de Morningstar. “En plus, plusieurs études ont montré que sur longue période l’exposition aux devises (et donc la couverture aussi) n’apporte pas des rendements supplémentaires. Par conséquent, nous recommandons d’utiliser les ETF couverts pour prendre des positions tactiques, c’est-à-dire de court terme.”
Depuis 2017 c'est dans l'autre sens légèrement et l'enjeu est le futur et le mix entre ces devises; faire un 70% hedgé 30% non hedgé me semble par exemple raisonnable, mais 100% non hedgé est osé aujourd'hui vu où est l'USD face à l'EUR d'apres moi.
En PEA, c'est donc soit MSCI World hedgé en EUR pour tout ou partie avec le reste en MSCI World non hedgé si tu veux de l'exposition devise hors EUR et ne pas payer le cout du hedge induit.
Choix 4 : ETF de distribution ou pas
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Sur PEA la différence est très faible, sur CTO la fisca des dividendes est différente à la fisca des plus-values.
À ceci près qu'un ETF capitalisant ne demande pas de ré-investir les dividendes et donc de payer des frais de courtage pour cela.
Suffit de regarder ce qu'ils vendent dans les AV, ils sont quasi tous capitalisant.
** comment connaître les dates de distribution, cela a t il un influence sur le cours ? quelle(s) tactique(s) d'achat utiliser alors ?
Choix 5 : choix du courtier
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Ecole pognon pour le PEA = Bourse Direct en attendant De Giro ...
**Quid des types d'ordres : y a t il des courtiers qui font mieux que d'autres ?
**Quid des courtiers qui feraient mieux que d'autres en ce qui concerne le spread de liquidité ?
Choix 6 : entrée(s) et reéquilibrages
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Dans les faits tu injectes des liquidités constamment sur ton PEA, tout les mois/trimestre selon les possibilité, donc pas besoin de faire des opérations de ré-équilibrage interne, il suffit de verser sur le tracker qui a le plus baissé/s'éloigne le plus de son allocation cible.
Une gestion basée sur le market timing de vendre et acheter par grands mouvements comme technique de gestion, oui c'est useless sur long terme et ultra risqué.
En revanche pour rentrer sur les marchés, l'impact du jour d'investissement est important et lissé parfois uniquement 15 ans après; il est ultra important de rentrer sur les marchés par tranches, si possible espacées sur 6-8 mois au moins en 3-4 fois, dixit toutes les analyses aussi. Une fois en place, effectivement, chercher à faire une gestion "on/off" est contreproductif, en revanche s'autoriser des ajustements modérés, c'est à dire faire évoluer les pondérations autour de son axe pivot avec +/- 10% est potentiellement payant.
Entrer en tranches oui, timer les tranches c'est très difficile/impossible. D'autant plus qu'en contexte AV, le temps de réaction entre ton ordre d'achat et la prise dans les marchés est décalée et ne te permet pas vraiment de viser, le PEA est beaucoup plus fait pour ça.
Pour un particulier qui épargne, mettre en début de mois systématiquement n'est pas idiot.
Concept de Value Avaraging (à opposer au DCA - Dollar Cost Averaging)
- On part sur une base d’investir par exemple 1000$ tous les 3 mois.
- Si dans les 3 derniers mois le SP500 a fait - n%, on investi 1000 * (100% + n%).
- Si dans les 3 derniers mois le SP500 a fait + n%, on investi 1000 * (100% - n%).
Tu peux aussi te fixer un montant cible par mois pour cette UC, par exemple si tu pars de 0 et que tu cibles d'avoir 12K un an plus tard, tu te cibles d'en avoir 1000 euros au mois 1, 2000 euros au mois 2, etc.
Du coup si ça baisse tu contribues plus (donc tu achètes plus quand le prix est plus bas), si ça monte tu contribues moins.
Un achat par mois c'est déjà largement suffisant.
Exemple:
- Mois 1: tu achètes 1000
- Mois 2: le cours a monté et tes 1000 valent maintenant 1100€. Ta cible est 2000€ donc tu achètes 900€ de plus pour arriver a 2000€
- Mois 3: ça chute un peu et ne vaut plus que 1800€. Tu achètes 1200€ pour arriver a 3000€
etc.
Ça permet d'acheter plus quand ça baisse que quand ça monte... Sur un marché haussier tu auras un beau fonds euros bien plein et des UC bien vide
J'essaye juste de faire toucher du doigt qu'à l'échelle de l'épargnant particulier, tenter de saisir le point d'entrée top sur les actions US puis de tout couper 6 mois après, puis revenir plus tard etc... est completement illusoire. L'expérience montre que l'on a tendance à rester hors des marchés longtemps, vendre beaucoup trop tôt en cas de hausse et beaucoup trop tard en cas de baisse. En cas de vente baissière, psychologiquement il est très difficile de réinvestir rapidement et bien souvent la moitié du rebond est loupé. C'est ce que j'appelle la gestion "market timing" que certains gérants flexibles manient avec succès pendant quelques temps mais même les meilleurs se prennent les pieds dans le tapis régulièrement et il est très rare de voir des gérants flexibles durablement bons.
En revanche je prône simplement l'entrée graduelle sur les marchés, disciplinée afin de se lisser. Quand je parlais de +10/-10% ça veut dire en pratique accepter de laisser filer des positions à la hausse quelques temps sans les couper méthodiquement chaque mois si ça monte... ni remettre au point méthodiquement tous les mois sur les positions qui baissent. Accepter une latitude d'évolution organique de ses positions si on est confiant dans la situation.
En termes de cycle économique, on considère qu'on est à peu près au 3/4 voir 80% du cycle actuellement, ce qui boursièrement est souvent vécu comme une dernière accélération importante (qu'il convient de saisir) avant un bon krach de -25/-50% pour ensuite rebondir. Il ne faut pas en avoir peur et tenir bon, continuer d'alimenter de façon discipliné et les résultats seront valides. Ne pas oublier que Sextant Grand Large et d'autres gestions ont pour beaucoup une espérance de rendement long terme qui ne dépasse pas 4 à 6% par an et que les résultats récents sont une avance qu'ils prennent, il sera tout à fait normal d'avoir une ou deux années bien rouges un moment ou l'autre.
L'important est surtout d'avoir ce qu'on appelle ici le " MENTAL ", le MENTAL de garder sa stratégie et de continuer ses DCA quand ça flambe et quand ça baisse.
Choix 6 : tactiques d'achat des ETF
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Le jour de passage de l’ordre dans le mois n’a pas une influence démentielle.
Un particulier exposé sur un ETF peut en effet traiter ses ordres entre 9h05 et 17h35, plage horaire correspondant aux heures d’ouverture de la Bourse.
En revanche, il vaut mieux essayer de ne pas acheter à l’ouverture et à la clôture (on ne voit pas vraiment le carnet d’ordre) et dans les heures d’ouverture de la bourse cible.
Par exemple, si vous achetez un tracker sp500, il faut acheter après 16H heure française.
Pour un tracker monde, je dirais aussi après 16H car une grosse partie de l’ETF est US.
Le matin, des ajustements ont également lieu du fait des cours d’ouverture des actions composant l’indice sous-jacent. A l’approche de la clôture des Bourses, les intervenants de marché (« market makers ») commencent à clôturer leur position ou à les couvrir (en particulier pour les fonds qui suivent des Bourses étrangères). Ces facteurs peuvent accroître la volatilité des ETF, entraînant des changements rapides de prix et des écartements de spreads entre les prix offert et demandé. Il est donc conseillé d’éviter d’intervenir dans les premières et dernières 30 minutes de cotation.
L’ordre à cours limité permet à l’investisseur d’acheter jusqu’à un certain prix. Par exemple, vous êtes prêt à acheter 50 ETF au cours de 35€ par ETF mais vous ne voulez pas en prendre au-dessus de 35€, alors vous utilisez un ordre limite à 35€. Vous obtenez donc une sécurité sur le prix mais pas sur la quantité (d'ou problème sur l'optimisation du coût de l'ordre de bourse).
Si je prends Bourse Direct, pour optimiser les frais il faut jouer avec les plafonds/seuils des tranches. C’est à dire, par exemple, passer des ordres de 500€, 1000€ ou le mieux, 1500€.
Les ordres de Bourse exécutés au prix du marché sont plus adaptés pour les ETF ayant des spreads très étroits (très liquides). Le risque d’utiliser un ordre à prix limité est que celui-ci ne soit pas exécuté.
L’ordre doit être passé avant une certaine heure variable selon les producteurs d’ETF (cut-off).