A-t-on le droit d'émettre des critiques sur le mouvement des Gilets jaunes ? La question a été soulevée par Raphaël Enthoven sur le plateau de l'émission On n'est pas couché. Chroniqueur d'un soir, le philosophe est revenu sur la façon dont était perçue cette mobilisation inédite à ses débuts.
« On n'avait pas le droit de dire du mal des Gilets jaunes, on passait immédiatement pour un monstre dès qu'on le faisait », commence l'écrivain, alors qu'il commente des caricatures du dessinateur Xavier Gorce. La première, avec ses habituels pingouins, présente un groupe de manchots vêtus de gilets jaunes qui entament un dialogue avec un de leurs congénères : « Nous exigeons ! Et n'essayez pas de nous piéger en nous demandant quoi. » « En trois lignes, on a résumé la totalité du mouvement ! La coalition d'opinions et d'intérêts disparates qui refuse de devenir une force politique », souligne Raphaël Enthoven en louant le caractère salutaire du second degré sous le regard amusé du caricaturiste du journal Le Monde.
Le philosophe évoque également les insultes homophobes et antisémites qui ont parfois émaillé les rassemblements. « Il y avait des gens qui disaient, à chaque fois qu'on reprochait les slogans homophobes ou antisémites aux manifs de Gilets jaunes, qu'en réalité ce qu'on voulait dire c'était 'pauvres, taisez-vous', ce qui était hallucinant », s'insurge Raphaël Enthoven. « On ne pouvait vraiment pas dire grand-chose », répète-t-il en saluant un second dessin où face à une petite foule de pingouins vêtus de gilets jaunes, l'un d'eux s'exclame : « Ce mouvement va trop loin : on a retourné ma bagnole ! » Un dessin « parfait » pour le philosophe.