CR Ainsa jour 1
débarqué la veille en fin d'après midi sur le village d'Ainsa, dans un hôtel "spécialisé" pour le VTT, Méson d'Ainsa. L’hôtel est situé sur une zone de départ de circuit, ya un local à vélo avec cadenas, et un jet d'eau en accès libre. Là dessus c'est top, maintenant je ne recommanderai pas l’hôtel pour autant, la bouffe est quelconque (pour ne pas dire pas bonne), le cadre plutôt désuet... Seul intérêt; si comme moi vous êtes seul, ça permet de rapidement se faire des copains
On n'y a passé qu'une seule nuit, car nous devions arriver le lendemain, mais changement de programme de dernière minute, et il reste des chambes ici !
Bon qd on arrive sur Ainsa on voit des gens sur des gros VAYTAYTAY de partout, je peux vous dire que j'ai vu de la 36 kashima à tour de bras
L'arrivée dans le parking de l’hôtel était comique, un gros groupe de 15 vttistes qui venaient de terminer leur tour, ma copine a halluciné qd on passe en voiture au milieu d'eux, les gens ne nous regardent absolument pas mais TOUS regarde le vélo à l'arrière de la voiture. "vous êtes comme des chiens en fait, avant même de vous parlez vous vous sentez le cul"
Bref, la nuit passée, le matin je suis chaud patate pour aller découvrir la zone, et assez curieux (ou inquiet ) de savoir ce qu'un circuit "red" veut dire en terme de difficulté par ici.
On m'a conseillé plusieurs circuits, dont le ZZ013 qui part d'Ainsa et qui va en forêt (forêt de Banaston). Il ne fait que 18km et 530d+, avec des variantes qui le passe à 26km et 830d+. J'ai choppé les 2 traces, et je me dis que je verrai bien une fois sur place. 830d+ c'est normalement ok pour moi, mais bon, je me méfie
Départ dans le gris et le frais, une fois de plus je bénis mon pantalon (et accessoirement ma veste Gore). Ca commence avec une montée de 9km pour 400d+, ce qui est normalement simple, mais en fait c'est plutôt que ça monte par moment et la majeure partie du temps c'est "plat"
Du coup de bon coup de cul, d'abord sur route, puis à mi montée je pars enfin dans la foret/les prés sur des chemins, en passant entre des exploitations agricoles assez balèzes.
Ma première image est donc de grands entrepôts d'élevage de cochons, ça sent pas hyper bon (pour rester poli, et pourtant j'ai l'habitudes des odeurs de la campagne ) et c'est plutôt... moche . La fin se fera sur une piste assez défoncée et carrément physique, ya de la pierre qui roule sous la rue, bon avec mon épisode précédent à Cadaquès j'ai l'habitude
Dernier mur à grimper, reste 60d+, ça part sur un single avec des grandes dalles de pierre en pleine forêt, et juste avant ça j'ai enfin une petite vue sur le paysage environnant :
Au fond on aperçoit le lac créé par l'immense barrage de la région, qui a englouti dans ses fonds plusieurs villages au passage (apparemment c'est top pour la plongée du coup). Bon, ça redonne quand même espoir quand on voit ça, le terrain de jeu à l'air immense et cette dernière montée sur single s'annonce physique mais joueuse !
Je suis au point haut, j'en profite pour faire un petit arrêt
Voilà ce qui s'annonce devant moi, du single terreux bien "flowy" comme j'adore, autant dire que j'ai des fourmis dans les jambes. Au passage on voit les marquages, j'ai pas précisé mais le GPS est pas du tout nécessaire, c'est hyper bien fléché partout.
Je me lance donc, ça commence très gentiment, peu de pente, qq courbes, de quoi se mettre en jambes tranquillement. Mais rapidement le petit single flowy en terre se transforme en CHAMPS DE CAILLASSES, quelques marches qui se sautent facilement (comprendre donc - de 70cm pour moi ) avec atterrissage dans des caillasses, virage caillasses, pente dans la caillasse, ai-je précisé qu'il y a beaucoup de caillasse ?
Je déchante un peu (j'aime pas la caillasse si vous n'aviez pas compris ), j'entends mon cadre et mon pédalier carbone me traiter de tous les noms , et j'arrive à mi descente sur un plat avec le parcours "simple" qui repart sur un chemin terre à droite, ou le parcours version longue qui part sur une autre descente.
Me sentant en jambes et pas trop impressionné par cette première montée, je me lance sans trop hésiter sur le parcours long, avec l'envie de découvrir la descente qui m'attend (oui le descriptif dit "La variante rallonge la magnifique descente du “Sarrau Chico”" ).
Avant ça, j'en profite pour voir ce que me conseille le shockwizz de Sakabura que j'ai mis sur l'amorto, et il me conseille de baisser le rebond , ce qui me rassure sur le fait que c'est peut-être pour ça que j'aime pas la caillasse (rebond trop haut) Je m'execute (-2clics), et je me lance.
bon bah... PAREIL, DE LA CAILLASSE . ça semble finalement logique, mais je sais pas si j'aurai employé le terme "magnifique" ceci dit
En bas avec les avants bras en PLS et les mains totalement insensibilisées (mieux sur les jambes par contre, merci le rebond), je me retrouve alors SUR LA ROUTE NATIONALE. genre grande route quoi, la seule du coin en fait, putain et je m’aperçois que j'ai 3km à tirer dessus. Je me cale dans le bas coté et je pédale comme un malade pour sortir de cette zone de mort le plus rapidement possible.
Ca commence fort
Sorti de la nationale et retour sur un sentier en forêt pour remonter au niveau de la trace "simple", ça grimpe fort mais ça va, je m'économise en me foutant sur le 50 en rythme tracteur. Je finis par rejoindre la trace d'origine pour la descente de "Pumariello" qui m'attends.
croyez-le ou non, mais c'est encore de la putain de caillasse . Même si c'est un peu moins violent que la précédente, je suis très loin de l'image que j'avais d'Ainsa, avec des singles un peu travaillé par du passage soutenu de vélo, nan, ici c'est nature, c'est défoncé, truc de bonhomme.
en bas il me reste une mini boucle accessoire dans la foret de Banaston malheureusement en pleine découpe forestière. bon, m'en reste dans les jambes, c'est un mini détour (genre 80d+), je vais voir ça, de toute façon au point ou j'en suis . La montée est pas trop raide, ça se fait bien, et la descente, miracle sur terre , ne présente pas trop de caillasse, c'est déjà plus plaisant à mon sens, mais finalement très court.
J'arrive sur Ainsa 3h après mon départ, un peu fatigué (je me suis préservé à fond, je crois que j'ai à peine 2h20 de roulage effectif) mais surtout hyper déçu, bordel si je me mange 4jours de cailloux ça va me saouler...
Je lave mon vélo, ya un mec avec son fils qui arrive, des français, on discute un peu, eux sont quasiment d'ici, ils connaissent pas mal la zone.
"c'est normal toute cette caillasse là ??"
"bah oui c'est une zone World series hein, c'est pas tout plat".
La réponse me refroidit pas mal, je pense qu'il le voit à mon visage, et ils me proposent qu'on se retrouve après le repas pour un petit tour de 2h dans les "badlands", zone emblématique de la région que j'avais évidemment prévu de faire.
"oui mais ya badlands et badlands, là on on va t'emmener c'est pas sur les cartes".
On se retrouve donc 1h30 plus tard, départ pour une petite boucle au nord est d'Ainsa.
Montée 100% sur route, pas trop de pente, ça repose
Au 2/3 on croise un mec qui descend par la route. Il se trouve qu'il est également à l’hôtel où on dort, et mes 2 compères ont déjà discuté avec lui le matin même, donc s'arrête et on discute un peu.
il a percé son pneu arrière et perd en pression, ayant la flemme de foutre une CAA il était partit pour rentrer à l’hôtel (d'autant qu'il arrive pas à utiliser sa pompe, je crois que c'est surtout pour ça qu'il a abandonné l'idée de la CAA ). Je lui propose de foutre une mèche et de gonfler avec ma pompe. Les 3 qui me regardent en mode "mais késsessé une mèche ?" et "ah mais t'as une pompe sur toi ?" , bon je me dis qu'on est pas tous égaux devant les soucis mécaniques
J'opère donc le pneu en espérant que ça foire pas vu que je suis observé de près , tout fonctionne à merveille (et je m’aperçois qu'il n'a en fait pas de préventif dans son pneu ), le mec est content, et du coup se joint à nous, esprit vélo toussa
arrivé en haut, le "local" nous prévient "faut me suivre, car si tu prends pas le bon chemin tu peux avoir un vide derrière la bosse". Rassurant
bon on se cale au train derrière lui du coup, et là bordel ce plaisir, ça pump de partout, courbe, des bosses à avaler, c'est topissime, il connait par coeur donc le bon flow, et il faut garder la vitesse car ya des passages à flan de "falaise" (bon ya que 5/6m de pente quoi), sans la vitesse ça doit manquer de grip et donc ça doit pas passer je pense.
En photo ça donne ça :
(celles ci ont été prises un autre jour), moi quand je l'ai fait j'avais cette lumière
ça passe évidemment bien trop vite, et ça me redonne plein d'espoirs sur ce que je peux découvrir dans la zone. de mon côté, on quitte l’hôtel pour aller s'installer dans tout petit bled perdu pas trop loin (Sieste), situé juste à coté de Boltaña, autre zone de départ de plein de circuit, dont le fameux "Costa doble", descente EWS !
La suite quand j'aurai le temps