Focus Hristo Stoïtchkov :
Hristo a écrit :
Oui j'ai un caractère impossible, mais c'est ce qui fait ma force. Stoïtchkov, c'est un tout. Sans mon sale caractère, je ne suis pas bon. Alors quand j'y vais, j'y vais à fond.
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Attaquant ou Milieu offensif né pour honorer la race supérieure gauchère le 8 Février 1966 dans la très pitoresque petite ville de Plovdiv, il hérite très tôt du surnom "Le chien" pour avoir un jour de rage crevé un ballon avec ses dents (et non mordu un chien comme le raconte sa légende). Moult surnoms tel que "le Poignard", "le Kurde", "le Gaucher" ou encore "El Bugaro" seront attribué à ce joueur trapu avec des airs de lutteurs et un côté roublard bien des pays de l'Est. Il faut s'attendre à tout tous les temps avec un joueur si imprévisible, de la magie (dribbles foudroyants et frappes soudaines sont son quotidien) mais aussi les revers de la médaille (des coups de colères mémorables, des réflexions assassines, des jets de maillots, des échanges de coups...). Comme tout grand génie Stoïtchkov fait parti de ses gens qui ne peuvent supporter de laisser indifférent.
La rage de vaincre (parfois trop exacerbée) et le talent déborde du jeune Hristo ainsi à 10 ans, alors joueur au Maritsa Plovdiv, il affronte le Levski Sofia, victime d'une crampe à la gorge, son coach s'apprête à le sortir. Mais "Le chien" ne l'entend pas de cette oreille et se met à pleurer implorant son entraîneur de lui laisser finir le match. Ce dernier lui laissera sa chance devant la promesse du jeune talent de marquer un but et Stoitchkov le fera.
Sa carrière décolle (après un passage à l'Hebros Harmanli) : il rejoint le CSKA Sofia à 18 ans. Quoi de plus naturel pour un électricien (travail qu'il effectuera en parallèle à ses débuts) que d'éclairer le meilleur club du pays de ses buts décisifs ?
A peine débarquer, déjà sa réputation de râleur en poche, il se permet ce que nul autre ne ferait. Encore militaire, sous les ordres de Georgi Dimitrov (Coach du CSKA réputé pour son inflexibilité), l'insolent se laisse aller devant ses partenaires médusés après une séance d'entraînement éreintante à chambrer son coach.
Stoitchkov à Dimitrov a écrit :
Dis donc, Jacky, tu peux me passer la serviette ?
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Un coup à se faire expédier en Sibérie quand on connait le bestiaux, mais Stoitchkov parait si indispensable à son équipe que Dimitrov fait le dos rond.
Encouragé dans son attitude, Hristo devient incontrôlable et un an plus tard en finale de la Coupe de Bulgarie 1985 face au Levski, bien que menant au score (2-1), il déclenche une bagarre générale, prolongeant la guérilla jusque dans les vestiaires.
Les deux clubs sont dissous et cinq joueurs sont suspendus à vie dont Stoitchkov. Il sera le seul grâcié à peine un an plus tard pour faire oublier les crises du régime Bulgare d'avant la chute du mur. L'impunité est le privilège des grands, les quatre autres l'apprenant à leur dépend.
En 1990, pour sa dernière saison à Sofia, il marque 39 buts et se voit décerner le Soulier d'or européen. Au final en 5 ans, il aura remporter 3 championnats et 4 Coupes nationales.
Sous les ordres de Johan Cruyff, au sein du grand Barça du début des années 90, Stoitchkov s'épanouit complètement. En 5 ans, il remporte 4 liga (1991, 1992, 1993, 1994) et devient à jamais le premier bulgare de lhistoire à soulever une C1 qui sera marquée de sa griffe (1992). Johan Cruyff malgré ses relations des plus tendues avec, arrive à intégrer le bulgare individualiste dans son schéma de jeu collectif audacieux, lassociant avec perfection à Romario.
Au sommet de son art dans le grand club catalan, Stoitchkov fait découvrir à lEurope entière ce qui est sa marque de fabrique, son talent mais aussi et surtout ces colères, ses mimiques de rageux, ses fausses agressions et ses intimidations grossières. « Le chien fou » collectionne les avertissements et les suspensions, il est d'ailleurs probable que ces attitudes anti-sportives lui aient coûté le Ballon d'or en 1992, alors qu'il avait les faveurs des pronostics.
Hristo a écrit :
Il y a deux Christs
Un joue pour Barcelone, et lautre est en enfer
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Parallèlement, Stoitchkov devient capitaine de la sélection bulgare épaulé par une génération dexception (Kostadinov, Balakov, Letchkov, Ivanov
) qui se hissera jusquau demi-finale du Mondial américain après avoir effacé les grands pays de la Vieille Europe que sont la France (Qualif.) et lAllemagne (Quart) Avec 6 buts, Hristo termine meilleur buteur de la compétition. Et à la fin de l'année, il se voit enfin décerner enfin le Ballon d'or.
Stoitchkov après avoir apporter son soutien à Maradona (convaincu de dopage à léphédrine) a écrit :
Jai souvent le chic pour être très ami avec ceux quon suppose être mes ennemis sportifs.
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En 1995, Stoitchkov quitte Barcelone suite à un nouveau clash avec Cruyff, las de ses sautes dhumeurs, pour rejoindre l'équipe italienne de Parme, l'une des meilleures formations européennes du moment. Mais le Bulgare, régulièrement la cible privilégiée d'une presse spécialisée impitoyable, ne parviendra jamais à totalement s'imposer en Série A, il joue peu mais parle toujours autant.
Au bout d'une saison, il retourne à Barcelone, le club de son cur, mais où il doit le plus souvent se contenter d'une place sur le banc de touche après sêtre quereller avec son nouvel entraîneur Louis Van Gaal ainsi quavec la majorité de ses coéquipiers. Il remporte une coupe des coupes (1997), deux coupes dEspagne (1997, 1998), une Supercoupe dEurope (1997) et une nouvelle Liga (1998) en temps que Joker de luxe de léquipe catalane.
La carrière du Bulgare décline également au plan international. À l'Euro 1996, la Bulgarie est éliminée dès le premier tour, après notamment une défaite sans appel (1-3) contre la France. Notre « Dédé lembrouille du Yaourt » continue son uvre et se met à dos lensemble des dirigeants du football bulgare, leur reprochant davoir oser faire des économies de bout de chandelle en logeant la sélection dans un ancien asile daliénés aux équipements délabrés. Son histoire damour avec la sélection prend fin une première fois à lissue de leuro anglais suite à léviction de son mentor Dimitar Penev du poste de sélectionneur. Il claque la porte non sans avoir omis de critiquer le nouvel homme fort de la National Hristo Bonev :
Stoitchkov au sujet de Bonev a écrit :
Lui ? Connais pas. Cest Monsieur Personne.
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Deux ans plus tard, pour jouer le mondial en France, il se rendra à son domicile un bouquet de fleurs à la main pour Madame Bonev.
La Coupe du Monde 1998 confirme le déclin de la Bulgarie, qui quitte la compétition après une humiliante défaite contre l'Espagne (1-6) au premier tour.
Un an plus tard, pour sa dernière sélection face à lAngleterre à Sofia (1-1), il soffre un dernier contre-pied en arborant fièrement un brassard de capitaine aux couleurs de la Catalogne. Son compteur définitif affichant 37 buts pour 83 Sélections et en point dorgue la médaille en chocolat américaine.
A 34 ans et en fin de carrière, Stoitchkov, devenu intermitant du spectacle, part alors monnayer son talent dans des équipes de seconde zone. On le retrouve successivement pour de brefs contrats au CSKA Sofia, à Al Nassr (Arabie saoudite), au Kashiwa Reysol (Japon), au Chicago Fire (États-Unis) et enfin à Washington DC United (États-Unis). Doù il rapporte quelques trophées sans saveurs
Après avoir pris sa retraite de joueur en 2003, Stoitchkov a brièvement intégré le staff technique du FC Barcelone avant d'être nommé en 2004 sélectionneur de l'équipe de Bulgarie, qu'il ne parvient pas à qualifier pour la Coupe du Monde en Allemagne. Il démissionne de son poste le 10 avril 2007, après une série de résultats moyens, notamment un match nul 0 - 0 contre l'Albanie et débarque au Celta Vigo en Espagne avec pour objectif : le maintien.
Vidéothèque :
Barça-Osasuna : 8-1 Highlights
Stoitchkov in Barcelona
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