CR week-end romantique
Au retour de l'UCPA je suis sur mon petit nuage. Après un jour et demi sans message qui me laisse un peu dans le trouble, on reprend la conversation sur de bonnes bases. Je lui demande direct ce qu'elle fait ce week-end, elle est dispo et se débrouille pour s'incruster dans la voiture familiale d'amis à elle qui descendent dans ma région. A ma charge de trouver un endroit sympa où passer le week-end ensemble. C'est là que je me rends compte que c'est celui du 15 août. Bon point : ça dure 3 jours. Mauvais point : tout est blindé. J'arrive quand même à dénicher une location qui a l'air pas mal, même si clairement surdimensionnée (il y a deux chambres, je lui dis qu'on pourra se fâcher). C'est un peu cher mais quand on aime on ne compte pas. La veille, la résidence m'appelle pour me proposer un "surclassement" : on aura un appart avec vue sur le lac, mais un volet qui marche mal. Nickel
Vendredi soir je prépare mon sac et des petits moelleux au chocolat. Réveil tôtif samedi matin, petite douche et je file au train. J'ai quand même 3h de trajet. J'arrive à 9h30 sur place, et elle m'apprend qu'ils vont avoir au moins 2h de retard (beaucoup de pauses sur la route à cause de la petite). Je suis un peu deg, heureusement il y a un joli petit parc au bord du lac où je peux chill jusqu'à midi, je finis mon bouquin, j'enchaîne plusieurs siestes en me déplaçant selon la trajectoire du soleil et les fientes des moineaux. Elle arrive enfin (9h de trajet...). On est très contents de se retrouver. On reste posés un certain temps, sans beaucoup parler. Chill. L'endroit est chouette. Finalement on se lève en quête d'un resto (le timing n'est plus très pertinent pour mes moelleux). Elle peut pisser et enfin enlever son jogging de voyage pour enfiler un mini-short. Italien correct, sur une place sympa, c'est bien. Elle insiste pour payer, pas de souci
On grimpe ensuite dans la ville à la recherche de notre résidence, je tente ma spéciale "fuck le GPS c'est sûrement par là", elle est un peu méfiante (surtout que je lui avais raconté tous mes fails en la matière), mais cette fois-ci on parvient à notre but sans détour. On entre dans l'appart, la vue est parfaite
Le lac si grand, si calme, les montagnes au fond... On admire ça depuis le balcon, avant de s'enlacer sauvagement, en tournant de temps en temps pour que chacun ait droit à la vue
Puis direction la chambre d'amis pour terminer ce qu'on n'avait pas pu faire à l'UCPA (il y avait eu une interruption malheureuse
). Elle a un corps magnifique, j'adore. Ça dure un bon moment. Première fois un poil maladroite, mais ensuite ça va rapidement mieux
C'est déjà la fin de l'après-midi, on se décide à sortir pour profiter un peu de l'extérieur, d'autant qu'ils annoncent une météo affreuse pour le lendemain. Malheureusement il n'y a plus de pédalos dispos, tant pis, balade enlacés sur la promenade, verre en front de lac devant le coucher du soleil, on parle beaucoup. De nos familles, de nos aspirations...
C'est fluide, intéressant, intime, la connexion est évidente. Re-resto, puis on rentre, re-... Journée parfaite
Seul bémol, je tousse beaucoup, c'est super casse-couilles. Elle culpabilise parce qu'elle pense que c'est elle qui m'a refilé les microbes, mais je suis sûr que c'est l'inverse, j'étais déjà malade avant et connement j'avais bu dans son verre au début de la semaine UCPA. Je finis par lui avouer, un peu honteux
En plus de ça je perds ma peau sur mes bras cramés par la montagne, ça fait des taches et j'en fous partout, c'est dégueu. On se demande ce que je deviendrai après ma mue, c'est marrant ça fait écho à des thèmes abordés plus tôt
On se couche tard, on se lève tard, on part au petit déj encore plus tard. On retourne à l'appart, pour encore plusieurs heures... J'aurais jamais cru pouvoir déployer une telle activité
Puis on a créneau au sauna, privatisé pour nous pendant une heure
En sortant, j'ai pas récupéré tous mes esprits et je m'éclate le pied sur le rebord de la piscine. J'ai re-pété mon ongle déjà pété, ça pisse le sang dans le pédiluve, super glamour. Le lendemain (aujourd'hui) j'ai un orteil violet. Je suis vraiment dans un état physique déplorable, mais ça n'a pas l'air de la déranger plus que ça.
On retourne en ville, balade au bord du lac puis petite sortie théâtre, une pièce de Tchekhov, au milieu d'un parterre de grand-mères
C'est très réussi, la troupe est excellente, la mise en scène moderne et dynamique
Re-re-re resto, cette fois-ci on partage la note, après avoir partagé nos vies sentimentales (ou absences de
). Elle a connu beaucoup d'histoires compliquées, moi peu d'histoires simples. On est très différents mais vraiment sur la même longueur d'onde sur plein, plein de choses. On rentre, je ne vous fais pas un dessin... On papote sur l'oreiller, beaucoup de belles choses, des compliments... J'ai l'impression qu'on se connaît vraiment bien désormais. On parle de cul, ça l'excite... On se couchera tard. Je tousse de plus en plus j'en ai marre
Lendemain matin, réveil en douceur, c'est fou comme elle est câline. J'adore juste la regarder, la toucher, tout... C'est chouette
Petit déj aussi tardif que possible, dernière contemplation du lac, puis il faut bien rendre l'appart. C'est un peu la fin de la fête. Elle trouve que j'ai l'air triste, je me reprends, c'est bête d'être triste par anticipation. Il nous reste quelques heures, on va voir une expo de dessins sur le thème du rêve. Bon moi j'ai une culture artistique faiblarde, je me sens assez ignorant. Mais ça n'empêche pas d'apprécier un peu. Dans la première salle, il y a deux dessins au crayon de silhouettes endormies qui l'émeuvent presque aux larmes. C'est vrai que c'est très beau, avec un ratio simplicité/beauté assez fou. La série sur les paysages est pas mal non plus, j'ai la surprise de reconnaître deux peintures que j'avais vues sur Wikipedia quelques jours avant en lisant l'histoire de l'ascension du Mont Cervin. Drôle de coïncidence. Les autres salles sont un peu moins bien. Dans la dernière, dédiée à la musique, la sono égrène quelques notes de piano "C'est beau, j'adore... dit-elle. C'est de qui déjà ?". J'écoute, c'est vrai que c'est un truc connu, mais bon j'y connais rien. Je dis "J'en sais rien... J'ai envie de tenter peut-être Erik Satie, complètement au pif !?". Vérification un peu plus loin : c'est bien Satie
Ça m'arrive parfois ce genre de fulgurance, comme quoi ça peut être utile d'être Asperger
(je déconne, je ne le suis pas - enfin je crois pas)
On s'assied sur la banquette au milieu de la salle circulaire, elle me dit qu'elle a envie de faire l'amour. Bon là c'est un peu compliqué
Au lieu de ça on remonte dans la première salle revoir, enlacés, les silhouettes endormies au crayon.
C'est l'heure, direction la gare. On prend le même train, mais elle descend au premier arrêt retrouver ses amis. Fait cocasse, c'est la même situation que le week-end précédent, mais avec les rôles inversés (c'est moi qui étais descendu du train). On se regarde, on se serre, on debrief en quelques mots, on est tous les deux très contents de ce week-end. On se dit qu'on se reverra, même si pour les prochains week-ends c'est compliqué de part et d'autre. Elle a encore un "bon pour un massage" à utiliser, on n'a pas eu le "temps" et ça me tient à cœur (j'aime bien masser).
Le train démarre puis s'arrête, les au revoir sont fugaces par nécessité... Puis je m'endors comme une masse, puis je tousse, puis je me rendors...
Bref c'était bien. Un week-end intense de culture et de complicité
J'espère qu'il y aura une suite, mais quoiqu'il advienne c'est une belle rencontre (on a pas mal disserté sur l'importance des rencontres) et j'ai des souvenirs pour la vie
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J'aurais voulu être un businessman