Reprise du message précédent :

 
Soral évoque le mythe du beau gangster, dans un des abécédaires, il me semble.

Tout comme certains films sur des événements de la seconde guerre mondiale n'aident pas à la compréhension.

Le fait que ce soit codifié, personne ne le niera, c'est le mot "honneur" qui dérange. Soit. Il faudrait que je me replonge dans mes archives et dans mes classeurs, mais sans tomber dans une vision romantique de la mafia sicilienne, il me semble que la violence et la barbarie des méthodes ont pris des proportions toujours plus importantes. C'est en ce sens je pense qu'il faut entendre la perte ressentie du code d'honneur, qui correspond en fait à l'avènement du tout est permis, une sorte de dérégulation, plutôt qu'à la perte d'un réel code d'honneur.

 
Tout peut être, comment dire, légendarisé.
 
Mais transformer les immondes porcs de la mafia sicilo-américaine en ce que jouent Al Pacino, Robert de Niro ou Marlon Brando dans les Parrains, par exemple, c'est un cran au-dessus.
 
Ce qui n'empêchera personne, et moi moins que quiconque, de regarde les Affranchis pour la sixième fois et les Parrain I et II pour la neuvième.

"on s'amuse bien, les filles sont de vraies beautés, mais la bouteille ça ira, non merci". Signé Julien Rochedy (ou un fake) dans la video de Danny sur Amalek.
Qu'est-ce que j'aime cette phrase, je l'imagine très bien en train de la prononcer.
Peut-être pas un fake en fait... juste qu'il aurait nié a posteriori pour ne pas nuire à la cause ?  

 
Ça fait références à une période où bcp mettaient leurs gosses en première ligne, que ce soit face à des tanks ou à l'armée...

 
Franchement, c'est une évidence pour Wilem, mais je pense que c'est également vrai pour Amalek et sans doute son frangin : il y a un problème de désordre mental chez ces gens. Problèmes d'enfance, haine de soi même (homo refoulé ?), passer du trafic de drogue à la religion extrémiste... On est pas dans la stabilité et la raison pure.
 

 
La légende du "beau gangster" c'est typiquement ce qui plait au Master. Cette idée que la violence est acceptable quand il est du bon côté du flingue, que l'ordre naturel et sain c'est quand il peu péter la gueule des plus faibles, et qu'une couche de vernis suffis à rendre respectable la pire des ordures. En revanche, lorsqu'il se retrouve victime de violence, le discours change, ça devient de la ratonnade par des gens qui n'ont aucune moralité ni aucune élégance.
Soral se complaît dans les inégalités tant qu'elles sont à profit, c'est tout à fait similaire pour la violence physique.

Les mauvais films hein, dans Le Parrain quand Corleone refuse l'offre de Sollozzo et devant la commission il expose la logique de Luciano, dans les affranchis Paulie interdit la vente de drogue en raison des risques.
 
Je tombe sur le cul d'apprendre que des parlementaires croient aux mythes du code d'honneur.

 
Non non, Soral trouve ça insupportable qu'on dépeigne ces porcs comme on a pu les dépeindre au cinéma. Il faudrait que je retrouve l'extrait.
 
Il était encore sur terre, au moment où il a écrit les abécédaires, hein, faut l'savoir.

 
Tient, ça m'étonne beaucoup.
En effet, à l'époque ou il passait encore à la TV, il avait encore les pieds sur terre.

D'accord pour De Niro dans le Parrain 2, mais pas Al Pacino son entrée dans la mafia est montrée comme une déchéance.
Evitons le syndrome Scarface

C'est dans le paragraphe Gangster de l'abécédaire de la bêtise ambiante.
 
Ça ne correspond pas trop à ce que je raconte (enfin, à ce que l'hélenno-chrétien raconte), mais j'ai trouvé le texte ici :
 
https://books.google.fr/books?id=a5 [...] er&f=false

Le chapitre sur les gangsters mythe et réalité est mon préféré de l'abécédaire, avec celui sur les stars de cinéma, qui est fait pareil.

Dans les Affranchis et dans Casino, le personnage de Joe Pesci incarne la violence brute de ce milieu.

 
Dans mon quartier, un pote l'appelait Joe Pepsi.
 
HEIN, VOILÀ, RENIFLEMENT.

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Dans Donnie Brasco, on voit les mafieux comme des crevards et des parasites qui magouillent dans une arrière-salle de restaurant leur prochain racket.
Le parrain joué par Al Pacino est un espèce de petit leader de quartier, assez ridicule dans son manteau en fourrure, qui fait la cuisine chez lui pour bobonne.

   
Ulysse le spécialiste de la tromperie qui nique tout ce qui bouge.
Achille et ses excès.
Tristan et Iseult qui suivent leur passion et partent en adultère.
 
Soral ne peut pas écrire sans  vouloir outrageusement généraliser et se planter comme une grosse buse.

 
Ce qui a nui c'est le manque de jugeote des individus qui ne différencient pas fiction et réalité, hein.

Disons que quand on voit, dans un documentaire, le real life counterpart d'un mafieux de cinéma, on se dit souvent "bigre, qu'il est gros, laid, qu'il a l'air cruel, que je le hais, quel porc".

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Le vol de parcmètres comme les raboins  
Le lion enfermé dans la bagnole et nourrit aux hamburgers  
Le style vestimentaires des gars  

Ce qui est amusant, si on veut, c'est que les mafieux eux-mêmes se sont mis à imiter les personnages du Parrain.

 
Merci pour le lien.
En effet, on a un Soral qui a encore les pieds sur terre, mais qui a déjà la fâcheuse tendance à faire rentrer les gens dans des cases.
En revanche ça donne également un certain punch à son style.

La fin des Affranchis est très bien dans ce genre. Le personnage joué par Ray Liotta subit la pire fin :

Et oui.
Y a la même chose avec la pornographie et la sexualité. Jcrois que Soral en a parlé.

 
J'ai regardé un documentaire sur le vrai henry Hill, justement, il y a quelques jours (après avoir regardé Les affranchis pour la xième fois). Ça confirme mes dires, en l'occurence : il est plus laid, moins élégant, plus bête, parle moins bien, est encore plus faible, plus drogué, etc, que dans le film. Il n'a pas été capable de respecter sa liberté conditionnelle, en plus. Ça n'est pas le plus méchant des méchants, cela dit, même si un spécialiste expliquait qu'il y avait peu de chance qu'il n'ait jamais participé lui-même à un meurtre, comme il le prétend.

Est ce la faute d'un auteur ou de son oeuvre si le public ne fait la distanciation nécessaire?

Ce que les films de mafia représentent mal également, mais c'est normal, c'est quasi impossible à représenter cinématographiquement, c'est le degré de violence meurtrière de ces groupes. Quand on a retrouvé le chef de Cosa Nostra dans sa planque, Bernardo Provenzano, en 2006, je ne me souviens plus du nombre exact mais il était accusé de centaines d'omicides.

La série Gomorra montre bien la cruauté de la mafia je pense. Même si ça fait un peu la dichotomie entre jeunes impatients et vieux établies.

 
En ce qui concerne le Parrain, par exemple, je regarde ça comme une tragédie grecque, je n'attends pas de ce genre de film qu'il me livre une analyse documentée sur la mafia sicilienne, et je ne crois pas que ce soit la prétention du réalisateur.

À Alcatraz, où ont séjourné les Al Capone, Machine Gun Kelly etc., on apprend que les livres les plus demandés de la bibliothèque de la prison sont... de la philosophie !
Schopenhauer, Nietzsche et... Kant !

Autant les deux premiers, je peux concevoir, autant Kant, le penseur de la morale respectée par pur devoir, c'est assez comique.

Mais c'est certain que le tout-venant du truand n'a en effet rien du méchant de cinéma. On est plutôt niveau lumpenprolétariat.

 
   
Oui bien sûr, quand je voulais dire représente mal ce n'est pas un jugement de valeur. Mais ça entraîne une représentation erronée chez ceux qui ne connaissent que ça de la mafia, comme l'évoquait L'hélléno-chrétien et Rahsaan précédemment.

Un truc que je ne comprendrai jamais, c'est : qui est le vrai de vrai boss ? Est-ce qu'il y en a seulement un ?
Parce qu'à chaque fois que je lis dans les journaux le nom d'un mafioso arrêté, j'apprends que c'est toujours LE parrain. Mais c'est chaque fois un type différent.

Ben dès qu'il se fait arrêter il cesse de l'être. Mais oui il y en a un. Enfin du moins qqn que tous les médias s'accordent à désigner comme tel, même si l'existence d'un chef unique est sujette à caution oui et que la hiérarchie n'est en tout cas pas aussi formelle qu'on se l'imagine.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Capo_di_tutti_capi

En tout cas, Provenzano était assurément le membre de Cosa Nostra le plus recherché en Italie avant son arrestation.

Le cinema est un art visuel qui enjolive la réalité, si le gangster est plus beau cinéma c'est le cas du flic, de l'avocat du caissier du magasin ou encore du passant.
Tu connais un commissaire de police qui peut payer une pension alimentaire et louer un loft de 120m2 à Paris?

Parce qu'il y a deux boss, le boss en titre souvent en taule et le boss effectif qui gère les affaires.
En plus il existe différentes familles.

 
Oui, et ce n'est pas le réalisateur le responsable des mecs qui font des contresens de lecture.

 
 
Oui d'accord. Le fait est que la plupart des gens ont un autre contact avec la réalité de la vie dans la police que le ciné ou la télé. Ceux qui n'ont pas de potes flics voient au moins les policiers de leurs quartiers ou sont informés des plaintes des syndicats de policiers par les journaux, etc. Idem pour la vie du caissier ou de l'avocat.  Les gens ont beaucoup moins accès à de l'information, sans faire de recherche active, pour se représenter la vie du mafieux.

 
 
Of course.

 
Je n'ai pas vu la série mais j'ai vu le film. En effet, là, on sent qu'on y est, et c'est immonde.