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Préambule - Une passion embryonnaire
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J’ai toujours été fasciné par les montres. J’y voyais un intérêt technique et esthétique. J’aimais l’objet, sa gueule, parfois son côté extravagant (en plus au tournant des années 2000 on faisait des trucs de fou pour pas cher), et sa fonction.
Durant mon adolescence dans mon entourage il n’y avait que des montres à quartz, et autant j’étais fasciné par les montres à affichage digital et ses nombreuses fonctions (le temps que j’ai passé à essayer d’arrêter le chrono à la seconde près, ou bien à la demi-seconde…), autant de réaliser qu’il existait des montres mécaniques m’a totalement bouleversé.
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Chapitre 1 - Le premier terrier
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Avance rapide à l’âge adulte, et à l’achat de ma première montre achetée avec ma paie, une banale Festina qui a malheureusement fini à la machine, mais qui de mémoire était tout sauf degueulasse, et qui surtout a réactivé ma curiosité.
Jusqu’à la révélation devant la montre de John Hamm dans Mad Men, une Seamester noire, évidemment introuvable dans mon budget de l’époque et qui me fait tomber dans un premier terrier de lapin.
Un terrier uniquement centré sur le design des montres, et dont je ressortais avec l’achat d’une Junghans Max Bill noir, automatique qui est longtemps resté ma montre principale (je l’ai revendue depuis)…
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Chapitre 2 - Le début des ennuis
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Les mois passent, et puis je retourne sur les forums où j’avais creusé pour la Seamaster pour finir avec la Max Bill. Et je découvre Seiko. Et comme j’aime les choses atypiques et faire le malin avec des refs pointues, je finis par tomber sur Grand Seiko et tomber raide dingue de la Snowflake (à l’époque en double signature).
C’est bête, mais la texture du cadran reproduisant l’aspect du manteau neigeux immaculé me transporte complètement dans un monde à part.
J’ai l’impression d’être en montagne l’hiver, seul en haut des pistes le matin, au calme, sans bruit, avec une vue à couper le souffle et un air pur.
C’est un affect très personnel, mais c’est un endroit qui m’apaise totalement, et de fait les macros de ce cadran me fascinaient (encore aujourd’hui d’ailleurs) totalement.
Sauf que j’avais absolument pas la capacité de mettre 4k€ (de mémoire à l’époque) dans une montre à ce moment-là
C’était une somme débile à mettre dans une montre pour un jeune cadre remboursant encore un emprunt étudiant.
Du coup j’ai acheté une Seiko Turtle, et plus tard une GS vintage, puis toutes les montres que j’ai partagées ici.
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Chapitre 3 - Devenir débile
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La suite c’est un classique. Un terrier de lapin qui n’en finit plus, des découvertes de design, de mouvements, d’histoires dingues de marques et de modèles, et surtout le développement des goûts.
J’ai ainsi bien poncé de nombreuses micro marques, bavé sur la Tudor BB58 à sa sortie (une plongeuse en 39mm pas trop épaisse qui ressemble à une Submariner mais à sa propre légitimité ? C’est ouf non ?
), projeté de m’acheter toutes les iconiques (mais pas de Rolex, ça fait arriviste nouveau riche
, sauf si c’est du vintage, c’est légitime
en plus ça patine
), et surtout j’ai fini par céder à la mode du « petit c’est mieux ».
Je vais pas revenir sur tout. En revanche ce qui est certain c’est que tout ce temps j’ai toujours su que j’aurais une GS moderne.
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Chapitre 4 - Mûrir ses goûts et rejeter celui des autres
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Quoique j’en pense j’ai toujours été influencé par ce que je lisais ou voyais sur les forums et les réseaux. En positif et négatif.
Ma boîte à montre a été remplie de choix dictés par mon appréhension des choix et goûts des autres.
Mais ce qui y reste aujourd’hui, ce sont les montres que j’aime vraiment porter.
Ma FXD, premier vrai choix singulier, dicté par mon adhésion au design propre de la montre, issue d’un cahier des charges précis et cohérent avec sa fonction. C’est raccord avec ma vision du design, au service de la fonction et du beau.
Ma Toledano & Chan, proposant un design articulé autour des formes et des textures, et non de la fonction première d’une montre. Un choix fort qui me parle et affirme aussi fortement mes goûts et ma personnalité.
Ma Baltic Peter Auto, celle avec qui j’ai vécu de sacrées aventures et dont je n’arrive pas à savoir si je dois la garder ou non. Un cas particulier, avec beaucoup de sentiments ambivalents liés à mon histoire avec.
Mes Serica (revue générale à venir
)
Ma Ming, dont j’ai posté la revue il y a quelques pages.
Ma BB54, parce qu’une Black Bay en 37mm c’est encore mieux, que c’est « liquide » et qu’elle sera la première à partir si j’ai une envie particulière à financer. Et aussi parce que c’est une montre sans vraie originalité et que j’assume de pas toujours l’être (original). Savoir assumer d’être dans une case, de faire comme tout le monde, c’est aussi faire les choses par sa volonté propre et non celle des autres.
Et enfin la dernière. Tout ce temps je suis resté bloqué sur le cadran de la Snowflake.
Sauf que….
Le boîtier de la snowflake ne me plaît pas. Ni la légèreté du titane. Ni les index. Bref je n’aime pas la snowflake.
Et puis mis à part ma FXD (aberration dans ma collection
) j’ai compris que les petites montres c’était mieux
La Skyflake est sortie. Mais c’est un 40mm, donc trop large, et trop épais
De toutes façons les boîtiers 44GS c’est plus beau (puriste à deux balles).
Franchement une petite GS vintage, 44/45/61GS c’est mieux. Elles ont la double signature, de jolies patines, ont des mouvements très chouettes, et des tailles parfaites ! Et en plus elles ont une forme plus travaillée sur les modernes !!!
Sans compter que le prix reste encore doux pour de telles merveilles.
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Chapitre 5 - Boucler la boucle
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Et donc voilà. J’ai revendu ma Cartier Santos 2961, parfaite sur le papier et en photo mais qui ne fittait pas à mon poignet à mes yeux pour enfin acheter une GS moderne.
Et j’ai fini par aller sur une montre qu’on a pu ici me déconseiller, la Skyflake.
Oui c’est un gros diamètre, une belle épaisseur, une date pas ouf, mais à mon poignet il se passe un truc de fou dans mon ventre (et j’ai pas la gastro
)
En fait le boîtier n’est pas le plus original de chez GS, mais il est parfait pour servir d’écrin au cadran.
De plus, il est, je dirais « statutaire ». Imposant mais raffiné. Voluptueux mais pas gras. Généreux et distingué.
La réserve de marche apporte de l’équilibre au cadran et est à mes yeux intégrée de manière organique à celui-ci : on dirait que l’aiguille a laissé une trace dans la neige fraîche.
Bref c’est ma montre, mon choix, et pas celui des autres.
C’est la fin d’un cycle dans mon parcours. J’ai enfin pu m’offrir ce qui me faisait rêver au démarrage de mon parcours dans la passion horlogère, et malgré mon apprentissage et le développement de mes goûts, je suis resté fidèle à ce qui me fascinait à l’époque.
La plus belle des montres n’est pas la plus parfaite, je pense, c’est celle qui vous émeut le plus.
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Épilogue ? - Et après ?
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Que faire quand on a acheté son premier « graal » ?
Continuer sur la même pente glissante, remettre la main dans l’engrenage et se mettre sur le chemin d’un nouveau graal ?
Autrement dit viser un horizon fait d’achat de montres aujourd’hui inaccessibles pour ma bourse ?
Passer un cap et acheter peu mais dans la même tranche que cette GS ?
La vérité c’est que ma collection a atteint une valeur pécuniaire déraisonnable par rapport au reste de mon patrimoine, que ça fait déjà un an que je l’ai réalisé et que toutes les récentes entrées ont été financée par des sorties.
Mon « disposable income » a diminué depuis que je suis devenu père, qu’il est peu probable que mon salaire augmente autant proportionnellement que depuis le début de ma carrière, tandis que les dépenses liées à ma famille ne feront que grimper (tant mieux d’ailleurs !).
Du coup on verra pour la suite. Je vais kiffer ma GS, le reste de ma collection, probablement continuer à acheter des petits kiff ici et là.
La kimontre de samedi m’a tout de même donné deux pistes de réflexions.
L’Aquanaut est une très chouette montre, c’est déraisonnable, trop cher, si je devais me mettre un graal en tête ça pourrait être ce genre de délire.
La Kermit c’est plus raisonnable, dans l’absolu c’est atteignable aujourd’hui si vraiment je le souhaite, et c’est le genre de délire que je pourrais choisir si je suis prêt à me craquer pour le prochain passage de décennie à horizon pas si lointain que cela.
Ça dépendra d’à quelle point la côte reprend son envol cela dit, et si je fini pas par me décider sur une 16800 avec index peints avant.
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This is, this is, boring. Delete.