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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
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10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°52102565
rahsaan
Posté le 12-01-2018 à 23:29:03  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Sur la facticité, Sartre dirait en gros que c'est comme si on l'avait choisie, puisqu'on l'accepte. Donc on l'assume.
C'est un peu comme quand il dit que chaque fois qu'on allume la lumière, on accepte l'existence de la société industrielle.

 

Sinon, il faut rompre, partir, se rebeller...

 

Julien Gracq oppose une philosophie du oui de Paul Claudel (oui à la famille, oui à la religion, oui à l'ordre social, oui à la vie bourgeoise etc.) à la philosophie du non de Sartre (non à la famille, non à l'ordre social, non à la religion, non aux traditions...)

 

Et ces refus chez Sartre s'ancrent dans le fait que la conscience est indépendante des choses, non-liée à elle et que donc nous sommes libres, même si nous refusons la plupart du temps de l'assumer. C'est la mauvaise foi : c'est la faute des autres, c'est la société qui m'a fait comme je suis, c'est le passé qui m'a modelé etc.


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 12-01-2018 à 23:29:03  profilanswer
 

n°52102810
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2018 à 00:34:42  answer
 

rahsaan a écrit :

Sur la facticité, Sartre dirait en gros que c'est comme si on l'avait choisie, puisqu'on l'accepte. Donc on l'assume.
C'est un peu comme quand il dit que chaque fois qu'on allume la lumière, on accepte l'existence de la société industrielle.

 

Sinon, il faut rompre, partir, se rebeller...

 

Julien Gracq oppose une philosophie du oui de Paul Claudel (oui à la famille, oui à la religion, oui à l'ordre social, oui à la vie bourgeoise etc.) à la philosophie du non de Sartre (non à la famille, non à l'ordre social, non à la religion, non aux traditions...)

 

Et ces refus chez Sartre s'ancrent dans le fait que la conscience est indépendante des choses, non-liée à elle et que donc nous sommes libres, même si nous refusons la plupart du temps de l'assumer. C'est la mauvaise foi : c'est la faute des autres, c'est la société qui m'a fait comme je suis, c'est le passé qui m'a modelé etc.

 

Ton dernier paragraphe, je bloque  :D

 

Donc être libre et donc assumer selon Sartre, c'est quoi ?

 

Prenons un exemple: Je suis fils d'ouvriers, mes parents ont leur carte au parti communiste et à chaque repas, mes parent fustigent le capitalisme, les riches, les inégalités. Si je deviens, à l'âge adulte un fervent adversaire à mon tour de la finance et des multinationales>>> Serais-je soumis à un conditionnement lié à mes parents et leurs convictions ou serais-je libre en choisissant de manière totalement distanciée mon orientation politique ?

 


Message édité par Profil supprimé le 13-01-2018 à 00:35:41
n°52102814
rahsaan
Posté le 13-01-2018 à 00:38:20  profilanswer
 

Tout dépend selon Sartre si tu te dis communiste en disant que c'est parce que ton milieu familial t'a formaté comme cela, en disant qu'en gros tu n'as pas le choix, l'air de t'excuser un peu. Ou si tu l'assumes.  
Même si bon, pour Sartre, le problème se pose différemment d'un point de vue social : c'est de rompre avec la bourgeoisie pour rejoindre le mouvement révolutionnaire, en dénonçant les faux-semblants sociaux, les déterminismes illusoires.


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°52102817
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2018 à 00:42:20  answer
 

rahsaan a écrit :

Tout dépend selon Sartre si tu te dis communiste en disant que c'est parce que ton milieu familial t'a formaté comme cela, en disant qu'en gros tu n'as pas le choix, l'air de t'excuser un peu. Ou si tu l'assumes.  
Même si bon, pour Sartre, le problème se pose différemment d'un point de vue social : c'est de rompre avec la bourgeoisie pour rejoindre le mouvement révolutionnaire, en dénonçant les faux-semblants sociaux, les déterminismes illusoires.


 
Merci pour l'éclaircissement. Dis moi, Rahsaan, en dehors de l'existentialisme est un humanisme, quel bouquin conseillerais-tu pour démarrer en douceur (comme tu peux le voir me concernant :o ) la lecture de Sartre pour l'aborder sereinement ?

n°52102829
rahsaan
Posté le 13-01-2018 à 00:48:05  profilanswer
 


 
Le mieux est celui-ci.  
Sinon La Nausée, qui est en quelque sorte sa métaphysique mise en roman.  
La nausée, pour Sartre, est le sentiment de la plénitude étouffante des choses. Ce n'est pas la plénitude comme présence pleine, entière, euphorisante, c'est au contraire le trop-plein, comme la nausée d'une indigestion : on en a trop sur l'estomac et on a besoin de vomir. La réalité dégoûte par son omniprésence.  
 
C'est en fait pour Sartre l'engluement dans l'épaisseur de la matière, sa pesanteur, son inertie (et par extension, dans l'histoire, le passé, qui me pèsent en tant qu'ils font de moi ce que je suis sans que je l'ai choisi). Contre cela, Sartre veut montrer que la conscience n'est rien de matériel, elle n'est rien, elle est un néant (c'est le thème de L'Être et le néant) et en cela elle est libre.  
La nausée, c'est à la fois le sentiment d'un trop-plein d'être, et du besoin de rejeter, de dire non, de refuser cette réalité, au nom de la liberté.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°52102843
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2018 à 00:57:42  answer
 

rahsaan a écrit :

 

Le mieux est celui-ci.
Sinon La Nausée, qui est en quelque sorte sa métaphysique mise en roman.
La nausée, pour Sartre, est le sentiment de la plénitude étouffante des choses. Ce n'est pas la plénitude comme présence pleine, entière, euphorisante, c'est au contraire le trop-plein, comme la nausée d'une indigestion : on en a trop sur l'estomac et on a besoin de vomir. La réalité dégoûte par son omniprésence.

 

C'est en fait pour Sartre l'engluement dans l'épaisseur de la matière, sa pesanteur, son inertie (et par extension, dans l'histoire, le passé, qui me pèsent en tant qu'ils font de moi ce que je suis sans que je l'ai choisi). Contre cela, Sartre veut montrer que la conscience n'est rien de matériel, elle n'est rien, elle est un néant (c'est le thème de L'Être et le néant) et en cela elle est libre.
La nausée, c'est à la fois le sentiment d'un trop-plein d'être, et du besoin de rejeter, de dire non, de refuser cette réalité, au nom de la liberté.

 

J'ai écouté les podcats qui traitent de l'Être et le Néant Même ceux qui en parlent, je suis complètement perdu. C'est tellement conceptuel. Alors j'ai lu le bouquin introductif (l'existentialisme est un humanisme) et c'est vrai que c'est clair.

 

Mais quand j'entends qu'il faut que "l'être se néantise" ou "qu'il faut ne pas être pour être" ...  :pt1cable:  

 

Mais je trouve que lorsque je te lis, ça me paraît déjà plus compréhensible. Tu avais déjà évoqué cela il y a quelques mois d'ailleurs. Je vais relire tout cela avec attention.


Message édité par Profil supprimé le 13-01-2018 à 00:58:30
n°52102860
rahsaan
Posté le 13-01-2018 à 01:05:10  profilanswer
 

En fait, c'est la conscience qui néantise. C'est cela qu'il dit.  
Cela veut dire que la conscience réduit à néant : comme la conscience n'est rien de matériel, hé bien réciproquement, les choses matérielles ne sont rien pour elle. Sauf si j'accepte en quelque sorte de me complaire en elles.  
La néantisation est l'acte de la conscience qui pose que les choses ne sont rien, ne sont pas libres. Que donc je peux les refuser. Je peux toujours dire non. Car moi je suis toujours libre.  
 
Et "il faut ne pas être pour être", cela veut dire : pour être libre, il faut refuser d'être ce qu'on est (bourgeois, chômeur, étudiant, général, patron...) car ce n'est qu'un rôle, qu'un costume. Or, au fond, je ne suis pas cela, je ne suis pas mon rôle, mon uniforme. Au contraire, le fameux exemple du garçon de café est le cas d'un individu qui s'identifie si parfaitement à son rôle qu'il se prend pour ce qu'il n'est pas, un garçon de café. Il croit que c'est dans sa nature même d'être serveur. Comme s'il était fait pour cela, rien que pour cela. Mais non, s'il est garçon de café, c'est parce qu'il l'accepte chaque jour, et à chaque moment.  
Mais il pourrait rendre son tablier, ou le jeter à la tête d'un client, renverser son plateau, et s'en aller. Cela ne tient qu'à lui, qu'à sa décision personnelle qu'il n'assume pas. Et du fait de cette démission, il surjoue son rôle, il veut tellement être garçon de café qu'il en fait trop. Pour faire oublier qu'il est un individu libre.

Message cité 2 fois
Message édité par rahsaan le 13-01-2018 à 01:05:50

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n°52102874
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2018 à 01:10:41  answer
 

Oui ils ont évoqué le garçon de café et la coquette. Merci pour cette explication, ça me parle bien plus du coup. La néantisation pourrait correspondre au cogito ? Rien n’existe réellement sauf ma substance pensante ?

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 13-01-2018 à 01:11:08
n°52103142
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2018 à 07:46:35  answer
 

rahsaan a écrit :

En fait, c'est la conscience qui néantise. C'est cela qu'il dit.  
Cela veut dire que la conscience réduit à néant : comme la conscience n'est rien de matériel, hé bien réciproquement, les choses matérielles ne sont rien pour elle. Sauf si j'accepte en quelque sorte de me complaire en elles.  
La néantisation est l'acte de la conscience qui pose que les choses ne sont rien, ne sont pas libres. Que donc je peux les refuser. Je peux toujours dire non. Car moi je suis toujours libre.  
 
Et "il faut ne pas être pour être", cela veut dire : pour être libre, il faut refuser d'être ce qu'on est (bourgeois, chômeur, étudiant, général, patron...) car ce n'est qu'un rôle, qu'un costume. Or, au fond, je ne suis pas cela, je ne suis pas mon rôle, mon uniforme. Au contraire, le fameux exemple du garçon de café est le cas d'un individu qui s'identifie si parfaitement à son rôle qu'il se prend pour ce qu'il n'est pas, un garçon de café. Il croit que c'est dans sa nature même d'être serveur. Comme s'il était fait pour cela, rien que pour cela. Mais non, s'il est garçon de café, c'est parce qu'il l'accepte chaque jour, et à chaque moment.  
Mais il pourrait rendre son tablier, ou le jeter à la tête d'un client, renverser son plateau, et s'en aller. Cela ne tient qu'à lui, qu'à sa décision personnelle qu'il n'assume pas. Et du fait de cette démission, il surjoue son rôle, il veut tellement être garçon de café qu'il en fait trop. Pour faire oublier qu'il est un individu libre.


T'en parle bien en tout cas  [:implosion de carla]  
 
Au-delà de ça, on peut légitimement se demander si tout n'est pas physique dans notre monde.
La conscience n'est que la substance (non visible, certes) de phénomènes chimiques.... non ?

n°52103784
Yionel
Profil : lactique
Posté le 13-01-2018 à 10:46:27  profilanswer
 

Merci rahsaan pour ces clarifications :)
Ça donne envie (et peur :D) de lire Sartre. Ça donne le vertige aussi même si je ne comprends pas tout

mood
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Posté le 13-01-2018 à 10:46:27  profilanswer
 

n°52104259
rahsaan
Posté le 13-01-2018 à 12:06:42  profilanswer
 


 
Il y'a en effet chez Sartre une reprise du cogito de Descartes, mais à sa façon. Après je ne suis spécialiste ni de l'un ni de l'autre.
 
Mais pour Descartes comme pour Sartre, la matière existe. Descartes en doute provisoirement mais à la fin des Méditations, il lève le doute et reconnait l'existence du monde extérieur.
 
Chez Sartre, la matière existe, et elle existe tellement qu'elle donne la nausée. Elle existe beaucoup trop, on pourrait dire. Et surtout, ce qui donne la nausée est sa gratuité. Il est incompréhensible qu'elle existe alors qu'elle pourrait tout aussi bien ne pas être. C'est la prise de conscience que vit Roquentin en contemplant les grosses racines d'un marronnier :
 
« Et puis voilà: tout d'un coup, c'était là, c'était clair comme le jour: l'existence s'était soudain dévoilée. Elle avait perdu son allure inoffensive de catégorie abstraite : c'était la pâte même des choses, cette racine était pétrie dans l'existence. Ou plutôt la racine, les grilles du jardin, le banc, le gazon rare de la pelouse, tout ça s'était évanoui : la diversité des choses, leur individualité n'était qu'une apparence, un vernis. Ce vernis avait fondu, il restait des masses monstrueuses et molles, en désordre - nues, d'une effrayante et obscène nudité. [...]
J'étais là, immobile et glacé, plongé dans une extase horrible. Mais, au sein même de cette extase quelque chose de neuf venait d'apparaître; je comprenais la Nausée, je la possédais. À vrai dire je ne me formulais pas mes découvertes. Mais je crois qu'à présent, il me serait facile de les mettre en mots. L'essentiel c'est la contingence. Je veux dire que, par définition, l'existence n'est pas la nécessité. Exister, c'est être là, simplement; les existants apparaissent, se laissent rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire. Il y a des gens, je crois, qui ont compris ça. Seulement ils ont essayé de surmonter cette contingence en inventant un être nécessaire et cause de soi. Or, aucun être nécessaire ne peut expliquer l'existence : la contingence n'est pas un faux semblant, une apparence qu'on peut dissiper; c'est l'absolu, par conséquent la gratuité parfaite. Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même. Quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le coeur et tout se met à flotter. »
 
Il y'a en fait dans ce texte des tas de références à des philosophes (Spinoza, Kant, Schopenhauer, Husserl, Heidegger...).
 
Mais l'originalité de Sartre est dans cette notion de gratuité.  
 
Dans le langage journalistique, un marronnier est un sujet récurrent qui revient à une période de l'année, et qui est tout préparé : les soldes, les sports d'hiver, les bouchons du mois d'août, la dinde à Noël etc.
Ici, le marronnier est l'arbre banal d'un square ordinaire. Il est là mais on n'y fait plus attention parce qu'on le voit chaque jour. Mais soudain Roquentin a une prise de conscience que la banalité même de ce marronnier cache le fait qu'il est incompréhensible qu'il existe, car il pourrait ne pas être. La matérialité du marronnier le rendait auparavant banal, mais révèle soudain sa contingence.
 
Et lui, de même Roquentin, est comme ce marronnier, à la fois ordinaire et gratuit. Roquentin pourrait ne pas exister, l'homme pourrait ne pas être.  
 
La matière est pleine et entière, mais elle n'a pas de raison d'être. Il y'a donc une expérience simultanée et contradictoire du plein et du vide, de l'être et du néant. C'est la nausée : un trop-plein que je ne peux pas garder en moi car je ne peux pas le digérer.  
 
Cette prise de conscience douloureuse, qui m'arrache à mes certitudes ("une extase horrible" ) est en même temps libératrice. Soudain je perçois cette pâte des choses. En la découvrant, je me mets à distance d'elle. Je ne suis pas comme le marronnier, qui est seulement là, massif et purement matériel, je sais aussi que je suis là. C'est l'expérience de la conscience.
Roquentin veut donc assumer sans se détourner cette gratuité, sans essayer d'y trouver un échappatoire dans la métaphysique ou la religion, mais dans la liberté, car il comprend qu'il est inutile de vouloir rendre compte de l'existence du monde.


Message édité par rahsaan le 13-01-2018 à 18:19:22

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n°52107340
Yionel
Profil : lactique
Posté le 13-01-2018 à 20:11:44  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Et "il faut ne pas être pour être", cela veut dire : pour être libre, il faut refuser d'être ce qu'on est (bourgeois, chômeur, étudiant, général, patron...) car ce n'est qu'un rôle, qu'un costume.

Ce passage et même l'ensemble du post me fait penser au "petit traité de l'abandon" d'Alexandre Jollien. Il revient souvent sur le soutra du diamant attribué à Bouddha avec cette phrase "Bouddha n'est pas Bouddha, et c'est pour cela que je l'appelle Bouddha" (ou X n'est pas X c'est pour cela que je l'appelle X). Le principe de la non fixation. Dès qu'on fixe, on fige. (refuser ce qu'on est, c'est aussi se figer...), il faut refuser de refuser ^^
Jollien l'exprime pas mal ici : http://www.lepoint.fr/grands-entre [...] 69_326.php

n°52111089
Profil sup​primé
Posté le 14-01-2018 à 12:36:41  answer
 

Que change cette prise de conscience pour Roquentin ? En quoi se sentira t-il plus libre en ayant conscience qu’il est plus que ces racines statiques ?
Et surtout, quelles conséquences cette prise de conscience entraînera t-elle dans son comportement, son attitude ?


Message édité par Profil supprimé le 14-01-2018 à 13:15:42
n°52111462
rahsaan
Posté le 14-01-2018 à 13:26:48  profilanswer
 

Dans le roman, cela provoque la rupture avec son milieu.
Mais pour Sartre, c'est l'engagement politique révolutionnaire qui donne sens à l'existence.
Cela passe par la médiation de sa réflexion sur la responsabilité : je suis responsable 1) de tous mes actes, 2) devant tous les hommes et 3) je suis responsable des actes de tous les hommes.
Donc mes actes engagent l'humanité entière.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 14-01-2018 à 13:27:08

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n°52111718
Profil sup​primé
Posté le 14-01-2018 à 14:02:42  answer
 

rahsaan a écrit :

Dans le roman, cela provoque la rupture avec son milieu.
Mais pour Sartre, c'est l'engagement politique révolutionnaire qui donne sens à l'existence.
Cela passe par la médiation de sa réflexion sur la responsabilité : je suis responsable 1) de tous mes actes, 2) devant tous les hommes et 3) je suis responsable des actes de tous les hommes.
Donc mes actes engagent l'humanité entière.

 

Prenons un exemple, j'aime bien les illustrations.

 

Je choisis de tromper ma compagne. Ce faisant, j'engage tous les hommes, l'humanité entière à tromper leurs femmes. Est-ce mal ? Comment se positionne un sartrien devant ce genre de choix ?

 

EDIT: en tout cas Merci pour tes réponses claires et instructives, c'est un plaisir.


Message édité par Profil supprimé le 14-01-2018 à 14:03:06
n°52112054
rahsaan
Posté le 14-01-2018 à 14:55:10  profilanswer
 

De fait, c'est comme cela qu'ont vécu Sartre et Beauvoir. Un couple libre. Mais je crois que c'est plutôt Sartre qui le voulait que Beauvoir...

 

Mais quoi qu'il en soit, la réponse de Sartre serait claire :
«Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que je veux dire quand je dis l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et encore néanmoins la liberté, et à partir du moment où il est jeté dans ce monde il est responsable de tout ce qu’il fait » (L'existentialisme est un humanisme).

 

À l'arrière-plan de cela, il faut voir que pour Sartre, Dieu n'existe pas. L'homme n'a donc pas été créé, donc il n'a aucune nature, il ne se définit pas de telle ou telle façon, par telle ou telle propriété etc.
Je ne peux pas dire que c'est dans ma nature d'être jaloux, colérique, curieux ou... infidèle.
Donc si je trompe ma femme, j'assume seul car comme pour tout le reste, il serait hypocrite de nier ma responsabilité dans cet acte.

 

Et sans doute que si je suis infidèle, oui, j'engage l'humanité à rejeter le mariage "bourgeois" et à vivre en union libre.


Message édité par rahsaan le 14-01-2018 à 14:56:16

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n°52112716
Profil sup​primé
Posté le 14-01-2018 à 16:49:32  answer
 

Qu'aurait répondu Sartre à Spinoza qui arguerait que l'homme ivre n'est pas libre de ses propos (qu'il regrettera le lendemain) mais ne pérore que parce qu'il est saoul ?


Message édité par Profil supprimé le 14-01-2018 à 18:11:29
n°52112840
rahsaan
Posté le 14-01-2018 à 17:13:40  profilanswer
 

Qu'il est responsable de s'être saoulé ! :D


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n°52112858
Profil sup​primé
Posté le 14-01-2018 à 17:15:58  answer
 

rahsaan a écrit :

Qu'il est responsable de s'être saoulé ! :D


 
joli  :D

n°52164238
Profil sup​primé
Posté le 19-01-2018 à 01:17:02  answer
 

Bonsoir
 
suite au documentaire d'envoyé spécial ce jeudi, quels livres traitant de la relation entre les réseaux sociaux et l'altération des capacités de réflexion me conseillez-vous svp?
 
J'en ai trouvé un,que j'ai acheté,mais je souhaiterais en lire d'autres.;
http://eduscol.education.fr/numeri [...] s-internet

n°52182280
genkidama-​hfr
Révolutionnaire.
Posté le 21-01-2018 à 12:06:10  profilanswer
 

Je ne sais pas. (Pour ne pas laisser sans réponse.)


Message édité par genkidama-hfr le 21-01-2018 à 12:06:33
n°52217637
pascal75
Posté le 24-01-2018 à 14:24:45  profilanswer
 

Est-ce qu'il y en a qui lisent Michel Onfray ? Je suis très partagé à son sujet.
En ce moment j'essaye de lire Décadence. Je dis j'essaye, pas parce que ce serait difficile (Onfray est clair dans son expression) mais parce que j'ai un peu du mal avec l'atmosphère du livre. Moins sans doute à cause de ce qu'il nous décrit  -en gros, tout va mal et depuis le début- qu'à cause du sentiment qu'il nous donne dans sa perception des événements -on se dit que c'est plutôt lui qui va mal. Donc bon, j'essaye, je pioche des bouts, j'ouvre des pages au hasard et à chaque fois, de Jesus à Foucault en passant par Kant, Rousseau et Marat, c'est la déprime qui nous guette. Tous des sournois, des profiteurs, des menteurs, parfois même des terroristes sanguinaires, sauf Jesus, mais c'est parce qu'il n'a pas existé. Assez rapidement on se dit, même si ses arguments sont souvent justifiés, qu'il pointe uniquement vers les défauts des personnages ou des événements historiques et qu'il a une vision très glauque de l'âme humaine, au nom de qui ? En se référent à quelle belle âme idéale, à quel personnage de l'histoire parfait dans tous ses aspects ? Rien qui n'existe en tout cas. Parce qu'on pourrait aussi bien leur trouver des tares à ceux qui réchappent au dézinguage en régle, c'est pas difficile. Bref, c'est un hédoniste très sombre et un idéaliste (c'est toi qui y es, auraient pu dire Platon et Hegel).  
Pourtant il y a chez Onfray une conception de la philosophie qui vaut mieux que ça, une conception matérialiste qui reprend la lignée sacrée de Deleuze : Lucrèce, Spinoza, Nietzsche. Je crois même qu'Onfray doit beaucoup à Deleuze, sans doute plus qu'à Jerphagnon son prof à la fac de Caen. Jerphagnon versus Deleuze, c'est peut-être à ça qu'on pourrait résumer pour rigoler la contre-histoire moderne de la philosophie d'Onfray.
Et puis Onfray est un prof épatant qui a une grande capacité à résumer simplement des philosophes (Démocrite/Platon par exemple). C'est un pop-philosophe, second aspect deleuzien d'Onfray. D'ailleurs il est très souvent positif avec la philosophe de Deleuze, sauf sur les concepts, Onfray n'aime pas les concepts et les mots compliqués (déterritoriolo, detrilolarision, délatrilosation...) mais cet aspect évidemment est capital : la philosophie d'Onfray réfute le concept et du coup on se demande qu'est ce que c'est la philo pour lui ? Il y répond comme Jerphagnon : la philosophie c'est l'art de vivre en philosophe (je cite à peu près de mémoire, j'espère que c'est moins con que ça, pourtant c'est l'idée). Les concepts qui tendent à remplacer la réalité, voila l'ennemi d'Onfray. Ca, ça me parait très pauvre dans le livre et plus généralement dans sa pensée. Je ne vois pas pourquoi la philo n'aurait pas droit à ses termes techniques s'ils sont necessaires et pas du jargon destiné à intimider, ils sont là justement pour expliquer le réel.
Je suis allé voir les vidéos d'Onfray sur Youtube faute de pouvoir lire sa contre-histoire (faut quand même pas déconner, c'est des pavés, et puis il faut que je refasse la salle de bain). En visionnant des conférences et des interviews à la télé, il me semble qu'il y a un élément qui caractérise si ce n'est la philosophie d'Onfray, du moins sa conception du monde : c'est l'importance qu'il accorde à la vérité. Un exemple (dans Décadence, j'y reviens) : quand il parle de Rousseau qui, selon Onfray, écarte les faits dans « discours sur l'inégalité... », c'est une manière pour que ses présupposés deviennent des vérités par la grâce performative du philosophe, dit-il. De la même façon, quand il dit que l'idée platonicienne se veut plus réelle que le réel et plus vraie que la vérité, Onfray le déplore au nom de la vérité vraie. Il n'est évidemment pas le premier mais ce souci tranche singulièrement avec Nietzsche pour commencer (Nietzsche et les puissances du faux), avec Deleuze (la vérité c'est une vieille lune), et avec Foucault. Quand Foucault dit que la philo c'est poser la question de la vérité, il ne dit pas que c'est se demander ce qui est vrai et ce qui est faux, mais voir que la civilisation s'ordonne à ce partage. Onfray, quant à lui, se demande ce qui est vrai et ce qui est faux à la manière de ceux qu'il critique c'est à dire les idéalistes tout au long de l'histoire, ceux qui participent de notre décadence. Mais voilà, on est aujourd'hui à l'époque des fake news et des véracités hyperboliques de Trump, ça change l'atmosphère, ça l'alourdit. Danser et penser d'un pied léger c'est pas facile aujourd'hui.  
La conclusion (que j'ai parcouru rapidement faudra me corriger) revient à reprendre l'idée -assez connotée extrême droite- du grand remplacement. Perso, je ne vois pas pourquoi, même en accordant à Onfray l'idée qu'on vit une époque décadente, que l'Islam serait la mieux placée pour remplacer ce qu'il appelle la civilisation judéo-chrétienne. C'est à la fois pas une religion d'une grande santé (ses extrémismes en sont le signe) et pas la religion qui qui a le plus de nouveaux adeptes, ça c'est l'argument que lui oppose Régis Debray. Je ne suis pas sûr non plus que la civilisation à venir soit forcément liée à une religion. C'est ce que pense Onfray d'où des liens assez douteux sur la civilisation japonaise et le shintoïsme (pas seulement) et la civilisation bouddhiste chinoise : plus grand monde n'est bouddhiste en Chine aujourd'hui et s'il y a un client sérieux pour remplacer notre "judéo-christianisme" décadent, ce pourrait bien être cet empire.
Sur Youtube j'ai écouté aussi les deux "une vie une oeuvre" consacrés à Deleuze et à Foucault ; je me suis retrouvé a regarder la conception de la démocratie de Chouard (intéressante, il reprend l'idée du tirage au sort comme à Athènes) ; une vidéo dans une librairie avec Bouveresse à propos de son livre sur Nietzsche contre Foucault, dans lequel il chouine parce que ni Deleuze ni Foucault n'ont voulu débattre avec lui (ce qui prouve bien, hein, que, etc.) ; la version sous titrée en français de l'entretien Chomsky/Foucault, plusieurs conférences de Lordon, l'économiste spinoziste (impeccable ce type) et pas mal d'autres vidéos parmi lesquelles une conf de François Bousquet et sa critique de Foucault qui m'a rappelé le "oublier Foucault" de je sais plus qui.
Mais je me rends compte que quand on essaye de suivre Onfray, on s'éparpille, on regarde YouTube plutôt que lire, donc j'arrête là.

Message cité 2 fois
Message édité par pascal75 le 24-01-2018 à 15:31:24

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52217688
pascal75
Posté le 24-01-2018 à 14:27:10  profilanswer
 


Rien à te conseiller mais je ne suis pas sûr que les réseaux sociaux altèrent forcément quoi que ce soit. Tout dépend de ce que tu en fais, non ?


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52217821
rahsaan
Posté le 24-01-2018 à 14:34:58  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

sa critique de Foucault qui m'a rappelé le "oublier Foucault" de je sais plus qui.


 
 :lol:  
 
Depuis Cosmos à peu près, Onfray nous fait un virage sur l'aile bien droitard :o Etonnant pour celui qui fut anar / de gauche / libertaire / nietzschéen / hédoniste etc. Là, en gros, il en arrive à Oswald Spengler, Le Déclin de l'occident, un nietzschéisme d'extrême-droite (car c'est ça, Décadence, en bonne partie). Ce qui le rapproche donc d'Alain de Benoist par exemple. Retour à la nature païenne, éternelle et qui, hum, "ne ment pas", face à l'histoire et à la civilisation qui s'écroulent.  
 
Mais qu'est-ce qui s'écroule, au fond : l'Occident ou les anciens idéaux d'Onfray ? ;)

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 24-01-2018 à 14:39:56

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°52218403
pascal75
Posté le 24-01-2018 à 15:11:26  profilanswer
 

Voila. Une philosophie du retour à la terre. Son père, paysan, est souvent évoqué. Une philosophie paysanne qui trace bien droit ses sillons, travaille dur (il dit qu'il travaille beaucoup, ça doit être vrai). Au début je le voyais plutôt comme un philosophe prolétaire, je préférais :o


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52220181
Yionel
Profil : lactique
Posté le 24-01-2018 à 18:23:32  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
 :lol:  
 
Depuis Cosmos à peu près, Onfray nous fait un virage sur l'aile bien droitard :o Etonnant pour celui qui fut anar / de gauche / libertaire / nietzschéen / hédoniste etc. Là, en gros, il en arrive à Oswald Spengler, Le Déclin de l'occident, un nietzschéisme d'extrême-droite (car c'est ça, Décadence, en bonne partie). Ce qui le rapproche donc d'Alain de Benoist par exemple. Retour à la nature païenne, éternelle et qui, hum, "ne ment pas", face à l'histoire et à la civilisation qui s'écroulent.  
 
Mais qu'est-ce qui s'écroule, au fond : l'Occident ou les anciens idéaux d'Onfray ? ;)

[:eeeinstein:2]


Message édité par Yionel le 24-01-2018 à 18:23:45
n°52233708
Profil sup​primé
Posté le 26-01-2018 à 09:18:06  answer
 

Je ne sais pas si ça rentre complètement dans la philo, mais ce documentaire sur Bourdieu est épatant https://www.youtube.com/watch?v=aukfnAfFZ7A
Certes, on n'apprend pas grand chose une fois qu'on a lu ses livres. Mais je connaissais mal le personnage en dehors de ses écritures et c'est une vraie belle découverte.

n°52234240
Yionel
Profil : lactique
Posté le 26-01-2018 à 10:00:10  profilanswer
 

Je vais regarder, ça m'intéresse :)

n°52236440
sirolimus
Posté le 26-01-2018 à 12:35:32  profilanswer
 

Sur Onfray, si l'on applique la méthode qu'il préconise, à savoir regarder la biographie pour comprendre l'oeuvre; iL a perdu coup sur coup son père et sa femme.
Il faut lire Cosmos et Décadence dans cet esprit là, un homme qui vieillit et qui voit le monde qu'il aimait disparaître.  
Même si il a assez peu de recul là dessus. Je lui avais d'ailleurs posé la question via son site en lui disant qu'au fil des années l'épicurien laissait la place au stoïcien, mais il a répondu n'avoir pas changé de ligne...
 
Il faut pas oublier non plus que Cosmos et Décadence ce sont des parties d'un ensemble qui est sa "Brève encyclopédie du monde". Il promet deux autres volumes Sagesse et une Politique qui seront des "résistances au nihilisme" qu'il décrit.
 
Après, autant j'ai vraiment adoré se Contre-histoire de la philosophie, parce que ça a été ma porte d'entrée en philo. Autant j'ai plus de mal avec ce cycle, Cosmos tente de rester sur une  corde raide entre la sagesse populaire et le scientisme. Etre à l'écoute du monde, sagesse empirique en rejetant les superstitions (steiner et autres). Mais pour le biologiste que je fus ça fait un peu "sciences de la vie pour les nuls", et j'aime pas trop le sous entendu vitaliste qu'il y a tout du long.
Mais néopétainisme faut pas déconner, ou avoir lu que les résumés de l'Obs :/ C'est plus près d'une abstinence heureuse façon Rabhi  
 
 J'ai la même critique pour Décadence, il veut démontrer que les civilisations sont mortelles (la phrase de Valéry) et comment s'articulent les apogées et hypogées, mais ça tourne un peu en rond, redites et redondances...et puis qui doute encore que la civilisation chrétienne européenne est sur sa fin ?
 
Debray nous dit dans Civilisation qu'elle subsiste mais a muté (le livre accumule les aphorismes, mais est assez léger sur le fond je trouve), Onfray dit que son reflux laisse la place à une autre. (à voir sur youtube une conf croisée entre Debray et Onfray organisée par le think tank de Chevènement).
 
Moi j'aime bien la position de Luc Ferry (mon second chouchou pour ce qui est de la vulgarisation, ses cours sont à écouter en parrallèle avec ceux d'Onfray). Si les civilisations sont fondées sur le sacré, et le sacré par définition ce pour quoi on est prêt à se sacrifier. Quelle civilisation a la grande santé ?
 
 
   
 
 

n°52236889
j_f
Posté le 26-01-2018 à 13:16:30  profilanswer
 

Bonjour à tous,
Pensez vous qu'un abonnement à Philosophie magazine soit intéressant pour quelqu'un qui voudrait s'initier?
Merci (et désolé si la question a déjà été posé -ce que j'imagine bien-)  

n°52237518
rahsaan
Posté le 26-01-2018 à 14:10:45  profilanswer
 

C'est peut-être mieux de commencer par lire qqes oeuvres d'initiation à la philo, comme Epicure ou Sénèque par ex.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°52238858
genkidama-​hfr
Révolutionnaire.
Posté le 26-01-2018 à 15:38:27  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Est-ce qu'il y en a qui lisent Michel Onfray ? Je suis très partagé à son sujet.


J'ai lu deux livres de Michel Onfray, La force du sexe faible et La cour des miracles.
Ce ne sont pas des livres de philosophie et ils se lisent facilement.
Il y a beaucoup de critiquent sur des personnes qu'il n'aime pas, on sent que c'est personnel.

 

Il critique beaucoup les médias mais il y va souvent.

 

Concernant la politique, il a pris un virage à droite comme on dit, son admiration pour De Gaulle alors qu'il était loin d'être honnête, mais j'apprécie quand il dénonce les médias et les politiques qui se plaignent du fn mais qui contribuent à le faire monter.

 

A l'élection présidentielle, il n'a pas voté ou a voté blanc et je le comprends.

 

Concernant ses raisons pour lesquelles il y a des attentats en France, Laurent Joffrin lui a bien répondu.

Message cité 1 fois
Message édité par genkidama-hfr le 26-01-2018 à 16:03:19
n°52250273
pascal75
Posté le 27-01-2018 à 23:39:26  profilanswer
 

sirolimus a écrit :

Sur Onfray, si l'on applique la méthode qu'il préconise, à savoir regarder la biographie pour comprendre l'oeuvre; iL a perdu coup sur coup son père et sa femme.
Il faut lire Cosmos et Décadence dans cet esprit là, un homme qui vieillit et qui voit le monde qu'il aimait disparaître.  
Même si il a assez peu de recul là dessus. Je lui avais d'ailleurs posé la question via son site en lui disant qu'au fil des années l'épicurien laissait la place au stoïcien, mais il a répondu n'avoir pas changé de ligne...
 
Il faut pas oublier non plus que Cosmos et Décadence ce sont des parties d'un ensemble qui est sa "Brève encyclopédie du monde". Il promet deux autres volumes Sagesse et une Politique qui seront des "résistances au nihilisme" qu'il décrit.
 
Après, autant j'ai vraiment adoré se Contre-histoire de la philosophie, parce que ça a été ma porte d'entrée en philo. Autant j'ai plus de mal avec ce cycle, Cosmos tente de rester sur une  corde raide entre la sagesse populaire et le scientisme. Etre à l'écoute du monde, sagesse empirique en rejetant les superstitions (steiner et autres). Mais pour le biologiste que je fus ça fait un peu "sciences de la vie pour les nuls", et j'aime pas trop le sous entendu vitaliste qu'il y a tout du long.
Mais néopétainisme faut pas déconner, ou avoir lu que les résumés de l'Obs :/ C'est plus près d'une abstinence heureuse façon Rabhi  
 
 J'ai la même critique pour Décadence, il veut démontrer que les civilisations sont mortelles (la phrase de Valéry) et comment s'articulent les apogées et hypogées, mais ça tourne un peu en rond, redites et redondances...et puis qui doute encore que la civilisation chrétienne européenne est sur sa fin ?
 
Debray nous dit dans Civilisation qu'elle subsiste mais a muté (le livre accumule les aphorismes, mais est assez léger sur le fond je trouve), Onfray dit que son reflux laisse la place à une autre. (à voir sur youtube une conf croisée entre Debray et Onfray organisée par le think tank de Chevènement).
 
Moi j'aime bien la position de Luc Ferry (mon second chouchou pour ce qui est de la vulgarisation, ses cours sont à écouter en parrallèle avec ceux d'Onfray). Si les civilisations sont fondées sur le sacré, et le sacré par définition ce pour quoi on est prêt à se sacrifier. Quelle civilisation a la grande santé ?


Je ne sais pas si c'est pour moi que tu parlais de néo-pétainisme, mais en tout cas ce n'est pas ce que j'ai voulu dire en parlant de retour à la terre. Je faisais effectivement référence à Cosmos, à la mort de son père et à une certaine manière de vivre et de penser sa philosophie, c'est à dire comme un paysan qui laboure sa terre, laborieusement et quotidiennement. Rien de critique. En tout cas je ne vois pas Onfray comme un philosophe-artiste.
Quant à Debray il dit dans la conférence que tu cites que c'est la religion protestante qui a en ce moment le plus de nouveaux adeptes. C'est un des arguments qu'on peut opposer à Onfray qui porte à sa manière l'idée du grand remplacement de notre civilisation judéo-chrétienne (j'ai un peu de mal avec ce qualificatif) par la civilisation islamique.
Moi aussi j'ai trouvé très intéressante sa contre-histoire de la philo et je trouve que depuis quelques temps il est un peu sur le déclin...


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52250488
pascal75
Posté le 28-01-2018 à 00:12:36  profilanswer
 

genkidama-hfr a écrit :


J'ai lu deux livres de Michel Onfray, La force du sexe faible et La cour des miracles.
Ce ne sont pas des livres de philosophie et ils se lisent facilement.
Il y a beaucoup de critiquent sur des personnes qu'il n'aime pas, on sent que c'est personnel.
 
Il critique beaucoup les médias mais il y va souvent.
 
Concernant la politique, il a pris un virage à droite comme on dit, son admiration pour De Gaulle alors qu'il était loin d'être honnête, mais j'apprécie quand il dénonce les médias et les politiques qui se plaignent du fn mais qui contribuent à le faire monter.  
 
A l'élection présidentielle, il n'a pas voté ou a voté blanc et je le comprends.
 
Concernant ses raisons pour lesquelles il y a des attentats en France, Laurent Joffrin lui a bien répondu.


Qu'est-ce qu'il lui a répondu, Laurent Joffrin ? Je crois qu'Onfray explique les attentats par la politique de la France qui se mêle selon lui, en gros, de ce qui la regarde pas. L'autre jour à la télé il y avait une interview d'un de ces terroristes français en Syrie (enfin, lui il niait être un combattant) qui disait plus simplement que la France était simplement une sorte de bouc émissaire. Mais sans doute pas choisi au hasard, suffisamment grand pour que les attentats aient un impact international et pas trop loin comme les Etats Unis ou les terroristes peuvent y faire quelques gros coups mais pas y mener une réelle politique de terreur dans la continuité.


Message édité par pascal75 le 28-01-2018 à 00:14:29

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52250821
Profil sup​primé
Posté le 28-01-2018 à 07:32:30  answer
 

pascal75 a écrit :


Rien à te conseiller mais je ne suis pas sûr que les réseaux sociaux altèrent forcément quoi que ce soit. Tout dépend de ce que tu en fais, non ?


 
Envoyé spécial "accroc aux écrans" avec des spécialistes de neuro-marketing..
https://www.youtube.com/watch?v=Pc7gq-TND9c

n°52252674
pascal75
Posté le 28-01-2018 à 12:03:16  profilanswer
 

https://www.youtube.com/watch?v=DyK4vxbAmwQ
"Il n'y a pas de dommages permanents au cerveau"... Ouf  :sweat:  
Reportage très intéressant.
(Je ne suis sur aucun de ces réseaux sociaux, c'est pour ça que je ne voyais pas le problème).


Message édité par pascal75 le 28-01-2018 à 12:04:53

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°52340221
Profil sup​primé
Posté le 06-02-2018 à 11:12:22  answer
 

re-drap.  
Je bosse sur plusieurs sujets en ce moment, du coup je risque d'avoir besoins de vos lumières, principalement sur Canguilhem et Foucault auxquels je m'attaque à peine. Surtout Foucault, mais bordel qu'il est dur à lire.

n°52340668
rahsaan
Posté le 06-02-2018 à 11:42:53  profilanswer
 

Amusant en juin dernier, les TS ont eu au bac un texte de Foucault imbitable, qui est un extrait de sa préface au livre de Canguilhem, Le Normal et le pathologique.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 06-02-2018 à 11:43:18

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°52340742
Profil sup​primé
Posté le 06-02-2018 à 11:47:59  answer
 

rahsaan a écrit :

Amusant en juin dernier, les TS ont eu au bac un texte de Foucault imbitable, qui est un extrait de sa préface au livre de Canguilhem, Le Normal et le pathologique.


J'ai essayé d'attaquer les mots et les choses du coup là je me farci ses conférences et ses fiches wikipédia pour m'armer un peu plus.  
Et j'ai pu assister à une conférence de Frédéric Worms sur le bioéthique et esprit critique la semaine dernière du coup c'est déjà un peu plus clair.  
Mais rassure moi, y a pas que moi qui le trouve un peu hermétique ce chauve ? :o

n°52340855
rahsaan
Posté le 06-02-2018 à 11:56:51  profilanswer
 


 
Non, je suis bien de ton avis.  
 
Le plus lisible :  
- Surveiller et punir : comment on passe du cachot à la prison moderne, de l'isolement à l'idée de rédemption, d'amélioration du prisonnier etc.  
- Histoire de la sexualité, tome I
 
Le plus illisible :  
- Les Mots et les choses, qui n'a déjà ni queue ni tête je trouve
- L'archéologie du savoir, qui est totalement abscons et même à mon avis, franchement raté. Il défend l'idée d'une science qui serait l'archéologie (mais pas au sens d'Indiana Jones, hein), et qui aurait pour objet les « énoncés ». Mais quand on regarde le textes de près, on ne sait même pas ce que sont ces « énoncés ».  
 
Sur la plupart des sujets qu'il aborde, je trouve que F. apporte beaucoup plus de confusions qu'autre chose. Certains l'admirent comme un grand styliste, je le trouve pénible à lire et très kitsch. Je le considère comme un impénitent bavard qui veut avant tout briller (bien plus qu'éclairer son lecteur). Et les deux sont liés, le fond et la forme : esprit confus, langage confus.  
 
Pascal75 va hurler :o (tiens, tu as renommé le topic).

Message cité 2 fois
Message édité par rahsaan le 06-02-2018 à 12:00:54

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n°52340936
Profil sup​primé
Posté le 06-02-2018 à 12:01:18  answer
 

rahsaan a écrit :


 
Non, je suis bien de ton avis.  
 
Le plus lisible :  
- Surveiller et punir : comment on passe du cachot à la prison moderne, de l'isolement à l'idée de rédemption, d'amélioration du prisonnier etc.  
- Histoire de la sexualité, tome I
 
Le plus illisible :  
- Les Mots et les choses, qui n'a déjà ni queue ni tête je trouve
- L'archéologie du savoir, qui est totalement abscons et même à mon avis, franchement raté. Il défend l'idée d'une science qui serait l'archéologie (mais pas au sens d'Indiana Jones, hein), et qui aurait pour objet les « énoncés ». Mais quand on regarde le textes de près, on ne sait même pas ce que sont ces « énoncés ».  
 
Sur la plupart des sujets qu'il aborde, je trouve que F. apporte beaucoup plus de confusions qu'autre chose. Certains l'admirent comme un grand styliste, je le trouve personnellement pénible à lire et très kitsch.


Pourtant dans ce que j'en lis et de ce que j'en écoute je le trouve assez passionnant, quand il est compréhensible. Tout ce que j'ai lu sur surveiller et punir a l'air de coller parfaitement avec ce que je veux faire pour définir l'enfermement numérique et comment réfléchir à cet enfermement. Et vu que je veux l'accompagner d'une étude sociologique, son positionnement extrême sur la sociologie en tant que science ne permettant que de dégager des tendances d'un tout petit spectre de l'humain m'intéresse aussi.

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