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Russie : une opposition sous influence
Le mouvement de contestation à l’œuvre était né à l’issue des élections législatives à la Douma de décembre 2011. Porté par des ONG, les leaders des partis d’opposition et des figures de la société civile, il contestait les conditions d’organisations du scrutin jugées opaques et malhonnêtes, à l’avantage du parti Russie Unie. Le relatif affaiblissement de la majorité (49% contre 64% en 2007) était le signal déclencheur pour ses opposants. Durant les trois mois séparant les deux votes, l’on a vu se greffer à la légitime aspiration de certains citoyens russes à une autre société, à une autre classe politique, les voix d’ONG et d’officiels américains leur apportant leur soutien et dénonçant la répression menée à leur encontre. Les médias américains et européens se sont dans le même temps intéressés à ce mouvement et cette répression avec beaucoup d’intérêt. La « Marche des millions » du 5 mai 2012 à Moscou, qui devait marquer la poursuite de la critique du pouvoir après les élections n’a réuni que 20000 personnes selon les organisateurs et 8000 pour la police. En février, 120000 personnes défilaient dans la capitale russe d’après l’opposition (14000 pour la police). Cet échec, symbolique de l’essoufflement du mouvement, a révélé ses failles et ses lacunes, que la surexposition médiatique avait mises au second plan. La présente étude a pour objectif de mettre en lumière des éléments ayant jusqu’ici été minorés ou seulement effleurés...
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I . M A N Œ U V R E S A M É R I C A I N E S C O N T R E L A R U S S I E *** ZB r z e z i n s k i , t h é o r i c i e n d u r a p p o r t d e W a s h i n g t o n à M o s c o u Pour comprendre la posture des États-Unis vis-à-vis de la Russie,Le 1 Grand échiquier, de Zbigniew Brzezinski , est d’une grande aide. En 1997, son auteur plaide pour l’établissement de l’hégémonie américaine sur le monde, seule à même d’assurer sa stabilité. Dans cette optique, aucune puissance ne doit pouvoir venir contester cette dernière. Au sortir de la Guerre froide, la menace russe est affaiblie, mais pas éteinte et il résume dans ce livre ce qu’a été la position des États-Unis et ce qu’elle devra être afin d’éviter le renouveau d’une Russie antagoniste, puissante, impérialiste et concurrent...
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Les écrits de Zbigniew Brzezinski ne sont pas anecdotiques. Ayant été conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter (puis de la campagne de George H. Bush), actuel soutien de Barack Obama, il fait partie des artisans de la politique étrangère américaine et a toujours joui d’une aura importante auprès de ses décideurs jusqu’à maintenant. S’il est ardu de mesurer le poids effectif de ses théories sur les décisions de politique étrangère américaine depuis la chute du mur de Berlin, force est de constater qu’elles s’y reflètent largement...
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...L ’ i n g é r e n c e d a n s l e s é l e c t i o n s r u s s e s , u n e s t r a t é g i e s a n s p r é c é d e n t Les révolutions arabes ont fourni la matière à de nouvelles crispations entre les États-Unis et la Russie. La bannière étoilée s’est à nouveau immiscée dans des processus démocratiques, au risque de ternir à nouveau son image auprès de la Russie, de la Chine, et des autres « émergents », inquiétés par cette tendance à provoquer des changements. L’intervention de l’OTAN en Libye et sa manière n’a pas davantage suscité l’adhésion. Mais c’est surtout la campagne des Occidentaux contre le régime de Bachar el Assad, qui cristallise l’opposition entre les États-Unis et la Russie. Est-ce ce contexte qui a poussé les Américains à passer à un stade inédit jusqu’alors, le soutien à une tentative de révolution de couleur en Russie même ? Les élections législatives de décembre 2011 et celles présidentielles de mars 2012 ont été l’occasion de l’émergence d’un mouvement contestataire, inédit en Russie par son ampleur, calqué sur le modèle des révolutions de couleur, selon le triptyque : dénonciation du processus électoral — manifestations riches de 13 contenu symbolique — financements et soutiens américains . Très ouvertement, les officiels américains ont remis en cause l’honnêteté des élections et les méthodes employées par Moscou pour mettre un terme aux agissements d’ONG soucieuses de vérifier la validité du scrutin, malgré la présence d’observateurs internationaux de l’OSCE. Le jour des élections, au cours d’une visite à Bruxelles, la secrétaire d’État Hillary Clinton exprimait sans ambages les graves inquiétudes de son pays quant aux événements entourant les élections législatives russes. Étaient visées des fraudes enregistrées par les militants de l’ONGGolosvictime d’un piratage informatique laVoix »), (« La veille du scrutin et dont certains membres avaient été arrêtés le soir même au cours de manifestations non autorisées. Les éléments de discours de Clinton étaient ce jour-là caractéristiques de l’orientation prise par la diplomatie américaine depuis l’élection de Barack Obama : la défense de la démocratie et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes érigée en doctrine. La secrétaire d’État, en parlant deGolos, s’estime très fière « de ces citoyens russes ayant participé de manière constructive au processus électoral pour assurer qu’il soit fort, juste, libre et crédible ». Ajoutant que « le peuple russe, comme tous les peuples, mérite le droit de voir leurs voix et leurs votes pris en compte ». 13 Ces événements font l’objet d’un développement approfondi plus loin.... 12
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https://www.youscribe.com/BookReade [...] llscreen=0 C'est passionnant a lire, et montre bien comment les ricains via des ONG et certains partis russes essais déstabiliser le pouvoir en place... |