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Connue depuis des lustres pour améliorer la préhension ou adoucir la peau, cette poudre blanche n'en finit pas de révéler de nouvelles qualités. Déjà, depuis une trentaine d'années, le talc a acquis des lettres de noblesse dans de nombreux secteurs industriels : papiers, peintures, plastiques, cosmétiques, alimentation, engrais
Mais c'est un autre terrain qu'un trio de laboratoires toulousains et limousins1, associés au CNRS, a entrepris de défricher : le revêtement des métaux soumis à de fortes contraintes. Comparé aux téflon, graphite et autres lubrifiants incorporés dans ces revêtements, le talc présente deux gros avantages : il est résistant aux situations extrêmes (haute température ou milieu oxydant) et non polluant. Un candidat idéal, donc. Son profil ? Un silicate de magnésium naturel, doté d'une structure en « mille-feuille ». Reliés entre eux par de faibles liaisons, les feuillets glissent les uns sur les autres dès qu'ils subissent la moindre contrainte. De là les propriétés lubrifiantes hors pair du talc. « L'idée était d'incorporer des particules de talc de taille micrométrique dans un métal susceptible d'être soumis à des efforts de cisaillement avec une autre surface, explique François Martin, l'un des initiateurs du projet. Du coup, cela libérerait les feuillets de talc dans l'interface et abaisserait ainsi le frottement entre les deux pièces. » On pouvait ainsi espérer par exemple diminuer les frottements et donc l'usure d'un fuselage d'avion, soumis à de nombreuses secousses et fait de tôle en aluminium et d'un revêtement.
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