Dans une interview, Martin Bouygues a aussi tenu à rappeler, que pour lui "une entreprise n’est pas une marchandise comme une autre" et que "tout n’est pas à vendre." Surtout, que Bouygues Telecom n’est pas une entreprise comme les autres. Outre, l‘attachement personnel que Martin Bouygues — qui l’a créée —  lui porte, à l’heure de l’internet des objets, elle représente pour son groupe de BTP un enjeu stratégique majeur : "Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier" d’une nouvelle période "portée par le développement exponentiel des usages numériques", indique aussi le communiqué

Ses 11,273 millions d’abonnés mobiles (au 31 mars 2015), son portefeuille de fréquences et son réseau 4G sont certes des actifs forts, mais l’important aujourd’hui pour le groupe de BTP est de faire jouer les synergies entre ses métiers. En jeu ? Une position de leader dans le domaine de la ville intelligente.
 
Or, avec sa filiale télécom, Bouygues est le seul à pouvoir fournir des services complets du capteur dans les murs d’un bâtiment à l’administration centralisée d’une cité (comme à Issy-Les Moulineaux), en passant par l’analyse big data des données collectées (via sa filiale Embix. Il serait bien bête de s’en priver.

L’opérateur néerlandais KPN dans le viseur d’Altice

Le Canard Enchainé dévoile les dessous de la tentative de rachat de Bouygues Télécom par SFR

C’est au début de l’année qu’à eu lieu la première rencontre entre Patrick Drahi et Martin Bouygues, à l’initiative de François Pinault, persuadé que Bouygues va droit dans le mur s’il ne vend pas sa filiale télécom. C’est là que Patrick Drahi formule une première offre à 8 milliards d’euros. Une offre refusée par Martín Bouygues qui dit n’être pas vendeur.

Puis, à la mi-mai, Philipe Marien, le directeur financier du groupe Bouygues et Grégoire Chertok, le banquier du groupe, qui estiment qu’il faut saisir l’opportunité, invitent Dexter Goei, le directeur général du groupe Altice.

Concernant l’offre à 10 milliards, Patrick Drahi la remet le 3 juin, ce qui met Martin Bouygues dans une « humeur massacrante ». Elle ressemble à un ultimatum puisque valable une semaine seulement. Martin Bouygues demande alors à réfléchir. Mais ne voyant rien venir, Patrick Drahi organise alors une fuite qui sera reprise par le JDD, ce qui a exaspéré Martin Bouygues.

Une vingtaine de personnes assiste au Conseil : le pdg, les seize administrateurs, quelques dirigeants du groupe Bouygues, ainsi que le patron de Bouygues Telecom. Les administrateurs posent des questions, donnent leur avis sur l’offre. Assez rapidement, un consensus se dégage : pas question de vendre, et encore moins à Drahi, dont les administrateurs critiquent « le manque de sérieux » et réprouvent les méthodes de management, si éloignées du bon capitalisme familial défendu par Martin Bouygues.

Le patron d’Altice apprend la nouvelle via une alerte des « Echos » sur son smartphone.

il est impensable de mettre Patrick Drahi et Xavier Niel autour d’une même table

« Nous avons un désaccord sur le métrage. Nous ne voulons payer que ce que nous utilisons comme espace.
Or la Ville de Paris nous impose de payer toute la surface », explique Jérôme Yomtov, directeur délégué de Numericable-SFR.  
« On a beaucoup investi dans Paris et on va continuer à le faire », ajoute-t-il.

Puisqu’une convention avait été conclue en 2005 entre Numericable et la ville de Paris, c’est celle-ci qui s’appliquait jusqu’ici. Sauf qu’elle est arrivée à échéance le 10 février dernier et que depuis, Numericable se trouve donc être un « occupant sans droit ni titre » des locaux de la ville de Paris. Celle-ci a par ailleurs constaté des irrégularités (paiement partiels) entre 2008 et 2013, de la part de Numericable. Au total, le montant de l’addition atteint 8,37 millions d’euros (dont 1,97 million dus au nom de Completel, la filiale de Numericable).

D’autres collectivités ont eu maille à partir avec Numericable, parmi lesquelles Sarreguemines et Saint-Quentin en Yvelines. Ou encore les Hauts-de-Seine , qui réclament près de 100 millions d’euros à l’opérateur.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/tech-medias [...] feuYu0t.99

Paris a en effet mis en demeure Numericable de retirer toutes ses installations, au plus tard le 10 août prochain.

Les réseaux telecom nationaux des opérateurs s’interconnectant à Paris,  
ce sont tous les abonnés de Numericable sur le territoire français (1,7 million) qui seraient menacés  
et aussi les 2,4 millions de clients de Bouygues Telecom, qui loue le réseau de Numericable.

La Ville de Paris, qui exigeait de l’opérateur le paiement de 8,37 M€ d’impayés sous peine de procéder après le 10 août au retrait de ses infrastructures, a obtenu ce jeudi l’assurance que cette situation allait être régularisée.

Selon Mathias Vicherat, le directeur de cabinet d’Anne Hidalgo, le cas de Numéricable pourrait être le premier d’une longue série. «Nous sommes en train de passer en revue les entreprises qui occupent le domaine public, indique-t-il. Celles qui ne payent pas, nous allons nous en occuper.»

Les Etats-Unis restent dans le viseur de Patrick Drahi. Le président d' Altice, qui vient d'entrer sur le marché du câble américain en prenant le contrôle de Suddenlik Communications, a indiqué au « Wall Street Journal » être intéressé par le rachat d'entreprises comme Cox Communications et Cablevision Systems.

De son côté, Martin Bouygues refuse d’écouter ceux qui lui disent que sa société est fragile. "Il est persuadé que Drahi finira par exploser avec ses dettes, et que c’est lui in fine qui rachètera SFR.

Trois opérateurs sur quatre ont un problème : SFR perd ses clients, Bouygues perd de l’argent et Free n’a toujours pas un réseau suffisant pour tenir le coup sans l’aide d’Orange.

Martin Bouygues n’a jamais digéré cette défaite. Il voue depuis une haine absolue à tous ceux qui l’ont vaincu.

Grève chez Virgin Mobile après la découverte d’une prime de 3,36 millions pour l’ancienne direction

Un an après le rachat par Numericable, la grogne monte dans les équipes de Virgin Mobile au point qu’un mouvement de grève a été engagé aujourd’hui. Avec les départs non remplacés, l’érosion de la base de clients et les nouvelles orientations stratégiques, les salariés de l’opérateur télécoms ont peu goûté d’apprendre que neuf dirigeants s’étaient partagés 3,36 millions d’euros lors de la cession au groupe de Patrick Drahi.