tiwita a écrit :
Mi 2004, je rentre d'un échange a Singapour, je n'ai qu'une envie: travailler a l'étranger. Je candidate a des offres de VIE mais sans succès. Je pense que le fait d'avoir fait un stage de 6 mois merdique ne joue pas en ma faveur. J'enchaîne les candidatures spontanées; multiplie les RDV "prise de contact" ou "présentation client" a l'autre bout de la France a mes frais pour des SSII plus ou moins malhonnêtes type Axxxxx. Je vous passe les SSII qui osent proposer 22Keuros. Ça fait mal au cul. A la fin, ne trouvant pas, j'en finis même par douter de mon profil. Finalement je signe en CDI pour un client final (multinationale) dans une région superbe. Le poste propose est intéressant, le salaire correspond a la moyenne et je m'éclate bien dans mon boulot. J'apprends énormément de quelques personnes talentueuses qui bossent avec moi. Mon chef me fait confiance, ca se passe bien. Première déception quand vient le premier entretien annuel. Je prépare un petit peu en mettant noir sur blanc les projets que j'ai réalise; mes succès, mes points d'amélioration, les éventuelles formations qui m'intéressent. L'entretien se passe bien, mon chef reconnaît la qualité de mon travail, et arrive le moment crucial: l'augmentation qui m'est allouée. Le chiffre tombe: 3%, a peine l'inflation, et le minimum syndical a l'époque. J'en reste muet, je pense sincèrement que je mérite plus en comparant avec ce que je vois autour de moi, mais je ferme ma gueule (grave erreur). Je prends des vacances en Australie pour 4 semaines. A mon retour, je n’ai qu’une idée : partir a l’étranger. Ma boite ne pouvant pas m’envoyer en expat dans un de mes pays cibles (USA, Asie du Sud-Est, Australie), je cherche ailleurs. Une expat ? J’ai beau chercher et candidater, je sais que mes chances sont infimes et les réponses négatives ne se font pas attendre. Je me rabats donc sur l’option VIE. Apres avoir visite les sites web des grands groupes français, je vois une annonce qui correspond exactement a mon profil. Je postule, suis retenu, effectue des visio-conferences avec les responsables en France et aux US, passe des tests informatiques a Paris et finalement on m’offre le poste. A ce moment vient le moment difficile de faire le choix de quitter un CDI pépère avec une évolution planifiée, ou bien partir pour un contrat plus précaire et moins bien paye. Je décide de partir pour les raisons suivantes : -découverte d’un nouveau pays, avec une façon de vivre et de travailler très différentes parfois de ce que l’on peut voir en France -possibilités de voyager sur place -opportunité de faire mes preuves sur le marché américain et chercher un sponsor pour un job plus intéressant une fois sur place. -cadre de travail : Californie. -Les prises de contact avec mon (futur) manager se sont bien passées. Il a été très honnête avec le contenu de la mission, ce qu’il attendait de moi. Le courant est bien passe entre nous. -le rêve américain, ou plutôt mon rêve américain. J’ai envie de vivre une expérience professionnelle là-bas et me faire ma propre opinion. -ras-le-bol de ma situation professionnelle pépère -je suis jeune, je n’ai pas d’attache. Si cela se termine par un échec, les conséquences sont limitées et je ne devrais pas avoir trop de mal à trouver un boulot a mon retour en France. Donc pour être clair, je ne pars pas pour l’intérêt de la mission proposée, car techniquement parlant, je maîtrise pratiquement tout ce qui m’attend, et en terme de responsabilités, c’est plutôt une régression au départ puisque je passe de la gestion de projets d’envergure internationale et plusieurs milliers d’utilisateurs, a une structure d’une centaine de personnes et ou mon travail sera beaucoup plus contrôle/supervise par mon responsable. Je démissionne donc de mon poste. Mon chef tentera de me retenir en me proposant une revalorisation salariale. Ma décision est prise et je ferai mes trois moi de préavis. Il est évident que ma première augmentation (3%) , pas a la hauteur de ce que j’espérais, a joue un rôle important dans ma démarche de chercher ailleurs, mais c’était déjà trop tard et de toute façon je ne me voyais pas faire carrière dans cette entreprise. 3 mois et un préavis plus tard, il est temps de mettre les voiles… Cap a l’ouest. Je commence donc la mission debut mars 2007. Je me trouve une colloc, recupere un numero de secu, ouvre un compte, passe le permis (le permis international est valide 3 mois uniquement et il n’est pas possible de faire faire un equivalent a partir du permis francais en Cal). Je m’habitue rapidement a la vie locale: y a pas grand chose a faire a par faire le tour des vignobles et accessoirement boire du vin. San Francisco est a 1 heure pour trouver plus d’activites. Au niveau du boulot, c’est moins drole: le fait de faire pas mal de support utilisateur me met fait franchement ch..r. Si cela permet de progresser a l’oral, l’interet pour un ingenieur est quand meme limite. La configuration des bureaux (open space) fait qu’il y a toujours un utilisateur a s’arreter a mon bureau pour de l’aide, une question, ou autre et c’est epuisant a la fin. Quand au fait d’etre etiquette VIE, d’etre paye moins qu’un local, ca m’agace severement, surtout en sortant de plus de 2 ans en CDI. Mais bon ca je le savais en signant donc je peux pas trop me plaindre a ce niveau-la. Je tiens bon et si je ne prends pas mon pied au boulot, j’en profite pour voyager en Californie et dans les etats voisins. Rien que pour cela, je ne regrette pas d’etre venu: les paysages sont magnifiques (entre autres la Highway 1 entre SF et LA ou bien Yellowstone s’il ne fallait qu’en citer 2). En decembre 2007, j’ai une reunion avec mon chef au cours de laquelle je lui annonce que je ne souhaite pas continuer la mission sous la forme actuelle. Je ne souhaite plus faire de support utilisateur mais uniquement gerer des projets. De plus, je ne souhaite plus etre employe en tant que VIE mais etre embauche en CDI avec une tres forte revalorisation de mon salaire. 2 semaines plus tard, les RH et mon chef me proposent le deal suivant : la boite veut me garder en contrat local. On se met d’accord sur la remuneration de base et eux ils lancent le process pour l’embauche ou restent 2 point a regler : 1-le visa 2-justifier l’embauche au niveau des RH en central (France). De mon cote, j’accepte de prolonger mon VIE de 6 mois pour laisser du temps a la filiale de gerer les 2 points sus-cites. En ce qui concerne le visa, ma boite utilise un avocet d’immigration et applique pour 2 visas : E-2 et H1-B. Le E-2 est destine aux personnes tres qualifiees exercant des fonctions manageriales. Ce visa est destine aux ressortissants ayant la meme nationalite que la maison mere d’une boite, c’est-a-dire francaise dans mon cas. Ce visa n’est pas soumis a quota. L’avocat nous informe qu’il y a un risqué que la demande soit refuse dans la mesure ou il faut justifier le passage d’un visa type trainee (J1) a un visa type manager (E-2) tout cela en 1 an ½. Ce visa est exclusivement lie a l’entreprise qui vous sponsorisant pour la demande, il ne peut etre transfere. Le H1-B est destine aux personnes tres qualifiees qu’une enterprise souhaite embaucher car elle ne peut trouver les memes aptitudes avec la main d’oeuvre locale. Ce visa est soumis a quota (65 000 ces dernieres annees). Les demandes pour ce type de visa sont a addresser a partir du 1er avril pour une date effective de demurrage au debut de l’annee fiscale soit le 1er octobre de la meme annee. Cette annee le quota de demandes a ete atteint en 4 jours (sic) … L’interet de ce visa reside essentiellement dans le fait qu’il est transferable a une autre boite. Bref, le H1-B est visa maintenant dur a obtenir, et en realite une loterie est effectuee car le nombre de demandes depasse le nombre de visas disponibles. En ce qui concerne la justification de l’embauche au niveau de la maison mere, ceci se fera avec beaucoup de discussion avec le responsible de l’IT en France et surtout avec l’appui des mon chef, mon CEO et la DRH France. En mai, j’obtiens les 2 visas : E-2 et H1-B. En juillet, mon poste est approuve par la France. S’en suit la negociation de mon package sur base de contrat local. Mi-juillet, tout est boucle, mon nouveau contrat paraphe et je debute dans mes nouvelles fonctions au 1er septembre (je serai sous E-2 et non H1-B car sinon j’aurais du attendre le 1er octobre pour commencer a bosser).
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