Roadtrip de 3 semaines en Norvège
L’itinéraire :
J1 : arrivée à Oslo, route jusqu’à Odda
J2 : Odda
J3 : Bergen
J4 : Bergen
J5 : Aurland
J6 : Aurland
J7 : Jostedal
J8 : Jostedal (nuit à Solvorn)
J9 : Alesund
J10 : Alesund
J11 : Trondheim
J12 : Trondheim
J13 : vol Trondheim -> Bodo
J14 : Lofoten (Reine)
J15 : Lofoten (Reine)
J16 : Lofoten (Reine)
J17 : Lofoten (Svolvaer)
J18 : Lofoten (Svolvaer)
J19 : Tromso
J20 : Tromso
J21 : vol jusqu’à Oslo
J22 : Oslo
J23 : retour en France
Le budget
Cher. La Norvège est un des pays les plus chers du monde, on comprend pourquoi. Dur de trouver une nuit d’hôtel à moins de 150euros la nuit. Possibilité de faire du camping, mais ça peut être assez difficile selon les conditions climatiques. A plusieurs, il est intéressant de louer des Rorbuer, des petites cabanes de pêcheurs très mignonnes, mais à 2 ce n’est pas très intéressant. L’avantage des hôtels c’est que le petit-déjeuner est très copieux. Ça permet de zapper le repas de midi.
Niveau nourriture, là encore c’est très cher. On mange mal pour cher, par contre, si on augmente un peu le budget (entre 50 et 100euros le menu), il y a de super restos où on mange très bien.
Du coup on a majoritairement opté pour gros petit-dej + diner sympa ou sandwich le midi + diner quand il n’y avait pas de petit-dej.
Le climat
Variable. Les meilleurs mois sont juin et juillet à priori +/- aout (sauf si on y va pour les aurores boréales ou pour le ski évidement). Après, c’est de la chance (même en juillet, y a 14j de pluie dans le mois en moyenne, donc bon…). Du coup, faut vraiment anticiper le mauvais temps, parce que s’il pleut 7j de suite, c’est vraiment dommage de se limiter parce qu’on n’a pas les vêtements pour. Un dicton norvégien dit d’ailleurs : « il n’y a pas de mauvais temps, que de mauvais habits ».
On a eu un temps assez moyen, globalement 7j de beau temps (majoritairement Bergen, Odda et Oslo), 7j de temps pourri (Aurland et Tromso), et 7j de temps intermédiaire (mélange de pluie, éclaircies, nuages… surtout vers les Lofoten). C’est surtout sur le temps « intermédiaire » où il ne faut pas s’empêcher de faire des truc (randos, etc…).
Après il est évidement possible d’avoir beaucoup de chance et de ne voir que du ciel bleu pendant 3 semaines, mais bon, vaut mieux être préparé quand même.
Qu’est-ce qu’il y a à voir/à faire ?
C’est clairement une destination orientée très nature. Allergiques aux activités physiques, je pense qu’il y a de tas de destinations plus adaptées ! On a fait beaucoup de randos, du kayak, de la marche sur glacier, de l’escalade. Les villes sont mignonnes, avec des musées sympas, mais ça n’occupe pas un voyage entier (et puis quand même, c’est dommage de pas profiter de l’environnement !)
D’Oslo à Bergen
Après quelques péripéties (retard de notre 1er vol pour Paris, ce qui fait qu’on a raté notre correspondance, heureusement AirFrance a pu nous mettre sur le 1er vol du lendemain matin, on n’a pas perdu trop de temps), on récupère la voiture et on part directement en direction d’Odda.
C’est une étape essentiellement « route » pour rejoindre Odda/Tyssedal qui sont le départ de la très connue randonnée du Trolltunga. La route reste cependant très jolie (classée route touristique, parmi les plus belles du pays) et on s’arrête sur le chemin à Heddal, un petit village avec une des plus anciennes églises en bois debout (Stavkirke édifiée vers 1250) très typique de Norvège, parfaitement bien conservée/restaurée.
Près d’Odda, un petit arrêt s’impose aux chutes de Langfossen, qui deverse ses trombes d’eau tout prêt de la route.
Le lendemain, on avait prévu la randonnée du Trolltunga. Nous ne sommes pas de très grands randonneurs, donc c’est avec un peu d’appréhension qu’on se lance à 7h du matin à l’assaut des 28km. Le début de la randonnée se fait au choix soit par un sentier extrêmement raide et accidenté d’un km environ, soit (c’est ce qu’on a choisi) par 3km de lacets sur de la route goudronnée. Il est également possible de prendre un mini-van qui permet de zapper cette partie et d’arriver directement en bas du plateau. On traverse ensuite le plateau avec quelques cabanes (qui semblent vides), puis on attaque à nouveau une petite ascension pour rejoindre la partie haute du plateau où on marche ensuite jusqu’à la fameuse langue de troll. Etonnamment, je n’ai pas trouvé la randonnée difficile, malgré les 1250m de dénivelé positif, on mettra 8h30 en tout en comptant 1H-1h30 (le temps de manger un morceau et de faire la queue pour LA photo, la randonnée est quand même très fréquentée, n’espérez pas être les seuls à l’arrivée).
On reprend la route le lendemain en direction de Bergen. Cette région est très connue pour ses vergers, et effectivement, à cette époque, les arbustes croulent sous le poids des pommes et des prunes, il y en a partout. Entre Odda et Lofthus, on trouve sur le bord de la route des petites cabanes vendant des fruits de saison, souvent sans personne pour la tenir, mais avec une petite boite pour y glisser la monnaie.
On découvre les premiers fjords norvégiens, avec notamment le fjord Hardanger et une de ses branches, l’Eidfjord qu’on peut admirer depuis le pont.
On découvre aussi les tunnels norvégiens. Y en a partout, des plus ou moins longs. Celui qui suit le Hardanger bru fait déjà 8km de long, avec un rond-point à l’intérieur, original.
Avant d’arriver à Bergen, on s’arrête à Steindalsfossen pour se dégourdir les jambes. La chute n’a rien d’extraordinaire, mais un petit chemin aménagé permet de passer en dessous, c’est original.
Bergen est une des villes les plus touristiques de Norvège, mais aussi une des plus pluvieuses du monde : 180j de pluie/an en moyenne. On aura la chance de ne la voir que sous un grand ciel bleu.
Le plus connu, ce sont ses quais (Bryggen), alignement de petites maisons en bois colorées qui était le siège à l’époque d’un comptoir hanséatique (ligue allemande qui achetait la morue séchée en provenance des Lofoten pour l’exporter en Allemagne et qui importait des céréales).
Le Hanseatik museum permet de comprendre le mode de vie de ces commerçants d’autrefois, avec notamment la visite d’une des maisons bien conservées, avec mobilier d’époque. On s'imagine déjà à la place des commerçants, habitant dans ces maisons sans chauffage ni lumière (pour éviter tout risque d'incendie) par -25° dehors en hiver...
Le Floibanen est un petit téléphérique très raide, qui permet de monter au sommet du mont Floya, qui offre par temps clair une très jolie vue sur la ville et ses environs. Il est également possible de monter ou redescendre à pied, ou bien d’aller jusqu’au mont Ulriken qui offre également une très jolie vue, bien qu’un peu plus éloigné du centre.
Si vous avez le temps, prenez quelques heures pour flâner dans les quartiers de Nordnes et Nøstet : un ensemble de petites maisons en bois colorées, de rues pavées et fleuries, on se croirait dans un décor de dessin animé pour enfant.
Niveau alimentation, on en a profité pour gouter la fameuse soupe de poisson de Bergen (poisson et fruits de mer dans une base à la crème très riche, mais délicieuse) et les fameux roulés à la cannelle de chez God Brodt. Le marché au poisson, au niveau du port, semble plus destiné aux toursites qu’aux locaux, mais les étals sont alléchants (bien que les prix assez prohibitifs).
D’Aurland à Trondheim
Le jour suivant, nous avons établi notre camp à Aurland, Un petit village au fond du Sognefjord.
Sur la route, on s’arrête à Tvindefossen, une mignonne petite cascade en voile de marié. On fait également un petit détour pour aller visiter Undredal, un petit village assez connu pour son fromage de brebis, perdu sur une rive de l’Aurlandsfjord. Le temps est couvert, mais cela confère une ambiance assez mystérieuse au fjord.
On hésite à louer un kayak à Undredal, mais les prix sont délirants, du coup on finit par rejoindre notre hotel. Les prévisions météos sont catastrophiques pour le lendemain, alors que la la pluie laisse un peu de répit, du coup on loue un kayak 2 places à Aurland pour partir à l’assaut de l’Aurlandsfjord. Après les quelques recommandations d’usage et l’attribution des gilets de sauvetage (dont un magnifique imprimé enfant pour moi), on se lance vaillamment sur le fjord. L’objectif : atteindre la courbure pour avoir vue sur Undredal. Ca n’a pas l’air si loin. On a l’impression d’être dans le sens du courant, mais on galère à mort. Les quelques 3 kms ont du faire en réalité plus de 6 avec tous les zigzags qu’on fait. En plus de ça, on se prend un énorme nuage de pluie dans la tronche. Heureusement, la bruine norvégienne ne mouille pas beaucoup, et ca ne dure pas, j’échappe à l’aspect caniche mouillé. On a l'impression de glisser sur une mer d'huile sombre, c'est beau :
On décide de faire demi-tour un tout petit peu avant notre objectif pour rester dans les temps. Finalement, on ira super vite sur le chemin du retour (comme quoi, le courant n’est pas forcément dans le sens qu’on pense). Du coup, on flâne dans les environs d’Aurland, ce qui nous donne l’occasion de voir quelques dauphins qui se baladent dans le fjord à quelques mètres de nous.
De retour sur la terre ferme, on monte en voiture au Stegastein, un point de vue en hauteur sur le fjord d’Aurland avec une passerelle vitrée qui s’avance dans le vide. Toute la route en lacet offre de chouettes vues sur le fjord.
Le lendemain, malgré le temps pourri, on décide de faire une croisière sur le Neyfjord, le fjord le plus étroit du pays. On prend place à bord d’un bateau électrique au départ de Flåm, et on brave les intempéries en restant sur le pont pour observer les paysages dans les nuages, jusqu’à Gudvangen. De là, un minibus nous ramène à Flam. Vu le temps, on décide de zapper le voyage en train de Flam à Myrdal : apparemment c’est très joli, mais les avis lus sont plutôt mitigés compte-tenu de l’activité touristique super importante
La prochaine étape est Jostedal et son parc national avec les glaciers, où on a réservé une activité d’escalade de glace. Pour s’y rendre, on prend la route touristique Aurlandsfjellet : un peu plus longue que l’alternative « directe » (dont le tunnel le plus long de Norvège, 25km !), elle offre quand même de bien plus beaux paysages : paysage désolé de cailloux et de mousse avec des lacs et des plaques de neige
Depuis Balestrand, on décide de faire un détour pour prendre la Route 13 « Gaularfjellet » : elle longe le fjord puis emprunte une route en lacet qui grimpe en haut de la vallée. Je ne sais pas si c’est lié aux glaciers qui ne sont pas très loin, mais les eaux du fjord commencent déjà à prendre une couleur turquoise assez incroyable, qu'on a du mal à capter avec l'appareil photo.
Les prévisions météo sont toujours aussi pourries pour la journée suivante : pluie en continu toute la journée. On se rend quand même au point de RDV, et là, mauvaise surprise. Ils ont zappé notre réservation. Y a plusieurs personnes qui sont là pour le tour kayak + marche sur le glacier, mais apparemment personne nous attendait. Malgré notre mail de confirmation, on essaiera de nous faire croire qu’il fait trop mauvais pour aller sur le glacier, mais si on veut, on peut rejoindre le groupe pour faire l’excursion marche sur le glacier (!). Je suis d’assez mauvaise humeur, parce que c’était un des trucs que j’attendais le plus du voyage, et l’agence ne s’excuse même pas. Mais bon, il n’y a pas grand-chose à faire d’autre dans le coin, et on n’a jamais marché sur un glacier, donc vendu. Un peu de route, on s’équipe autant que possible et on arrive au bord d’un lac turquoise, avec le glacier Nyggesvellet en fond. Vues les conditions climatiques, les guides décident finalement d’y aller en zodiac. Sur le moment on est tous un peu déçus, mais bon, pas grave. Arrivés au pied du glacier, on enfile les crampons, on s’encorde en 2 petits groupes et on fait nos premiers pas sur le glacier, toujours sous une pluie ininterrompue. C’est vraiment une expérience assez incroyable, de se retrouver au milieu de cet océan de glace, avec les crevasses partout. On marche environ 2h sur le glacier, mais la fin devient difficile, pas du tout à cause de la marche, mais avec la pluie qui s’est infiltrée partout (et notamment au niveau des gants et des pantalons qui n’étaient pas GoreTex), je suis frigorifiée, j’ai du mal à bouger mes mains. Finalement, je me dis qu’heureusement on n’a pas fait la traversée en Kayak, je sais pas si j’aurai réussi le retour. Ca reste quand même une expérience incroyable, mais qui doit être encore plus dingue par beau temps. Et au moins, on apprécie le chocolat chaud au retour
Pour rejoindre Alesund, on décide à nouveau de faire un détour pour emprunter la route 55, une des routes touristiques les plus connues du pays. Elle longe d’abord le Lustrafjord et ses eaux complètement turquoise, on s’arrête tous les 100m au début pour faire des photos, forcément, ça prend du temps. Elle prend ensuite de la hauteur en montant sur les hauts plateaux avec des lacs et le glacier en toile de fond.
On poursuit avec la Strynefjellet : une autre route touristique qui longe le Jostedalsbreen. La route semble vraiment très belle, mais on n’en profite qu’à moitié, car vu le temps, les nuages sont coincés entre les sommets et bloquent un peu la vue.
Ålesund
Alesund est une ville originale en Norvège. Elle était initialement construite comme toutes les villes norvégiennes, essentiellement avec des maisons en bois. Mais en 1904, un énorme incendie a ravagé toute la ville, détruisant plus de 800 bâtiments et laissant 10 000 personnes à la rue (en janvier en plus, ca a du être funky d’être à la rue en plein mois de janvier en Norvège). Gros mouvement de solidarité de la part des pays voisins, notamment l’Allemagne, qui ont envoyé du matériel de construction et surtout plein d’archi pour reconstruire la ville, dans le style Art Nouveau de l’époque. Du coup, la ville est un musée à ciel ouvert pour les amateurs du style.
Toute l’histoire est reprise dans le Jungendstilsenter, un musée intéressant sur l’incendie qui a ravagé la ville en 1904 et sa reconstruction dans le style art nouveau, avec son ascenseur à remonter le temps. Une 2ème partie du musée un peu à l’écart construite dans un cube blanc propose des expos d’art contemporain temporaires.
Comme à Bergen, la ville offre aussi son petit mont, le Fjellstua qui offre un joli panorama sur la ville. Mais pas de funiculaire ici, juste une succession de 418 marches, entrecoupées de petites plateformes d’observation.
Pas très loin d’Alesund (une quarantaine de mn en voiture) se trouve un centre de magasins d’usine de sport dans la ville de Langevag. On décide d’y faire un tour le lendemain matin pour voir un peu ce que ça donne (surtout niveau tarif, si c’est dans la même veine que tout le reste). On y retrouve pas mal de marques, mais on venait essentiellement pour voir Norrona, leur marque locale de vêtements techniques, et Devold, une marque également autochtone qui fabrique des vêtements techniques en merinos. Les prix sont plutôt intéressants, notamment chez Devold, et au vu de notre expérience du glacier, on dévalise les magasins.
On regrette de n’avoir pas eu une journée supplémentaire pour aller explorer les iles autours, notamment l’ile de Runde qui abrite une grosse colonie de macareux (mais qui était probablement déjà partie), mais il est déjà temps de reprendre la route pour rejoindre Trondheim, notre prochaine étape.
On emprunte la route touristique 63 qui longe d’abord le Geirangerfjord. Petit arrêt au Gudbrandsjuvet, une jolie cascade avec un astucieux système de ponts suspendus en fer, puis on rejoint la fameuse route des Trolls (Trollstingen). Ce passage relie le haut du plateau au fond de la vallée par une route qui serpente tout le long, et que l’on peut admirer depuis des plateformes installées en haut du plateau.
Tout le coin mériterait plus de temps, il semble y avoir des randonnées très sympa à faire à la journée dans le coin, mais là encore, il a fallu faire des choix, et on continue jusqu’à Trondheim.
Trondheim a été notre petite ville coup de cœur. La ville n’est pas très grande, et c’est aussi peut-être lié au retour du soleil et du ciel bleu, mais on a beaucoup aimé l’ambiance qui s’en dégage. Le quartier le plus sympa (bakklandet) s’organise autour des quais, où les anciens entrepôts en bois colorés ont été pour la plupart rénovés et réhabilités en resto, cafés et boutiques. L’ambiance est vraiment décontractée et agréable, on y mange bien (on a entre autres testé les burgers de Super Hero Burger et les délicieux menus de Fagn et de Kalas et Canasta).
On a également visité la cathédrale ainsi que les musées de l’archevêché (qui retrace en partie la vie de l’archevêché il y a quelques siècles de ça en visitant les ruines du sous-sol) et les joyaux de la Couronne (qu’on ne pouvait observer que de loin, la pièce n’est pas accessible en ce moment pour un problème de sécurité).
On se balade également dans un quartier plus récent, construit essentiellement en briques, où là encore les boutiques et cafés branchés se succèdent.
Message édité par etoile64 le 14-09-2018 à 11:20:25