[DESTINATION & DUREE]
L'Amérique Latine : Pérou & Bolivie
1 mois pour faire le "BestOf" des deux pays.
Le planning est donc très chargé, en prévoyant à l'avance le temps que l'on compte passer dans chaque endroit, et les activités à faire.
Malheureusement, ça implique de faire une croix sur une bonne partie des pays. La zone amazonienne est complètement zappée faute de temps.
On est parti du 10 septembre au 10 octobre. La période est idéale : peu de touristes, beau temps (bon, ça descend en dessous de zero la nuit sur les hauteurs, mais c'est tenable)
Pour les traits : Bleu=vols, Rouge=Bus, Vert=Sorties en Collectivo/Taxi/4x4
Pour les points : Rouge=villes majeures, Vert=Villes secondaires & points d'intérêts.
On a des vols secs aller-retour Paris-Lima, en vol direct sans escale, via Air France.
En quelques chiffres : 5 Vols, 13 Bus, 13 Collectivos (minibus locaux), 31 Taxis, 6 Bateaux, 2 Trains
Niveau orga, on a tout fait par nous même, et on a composé sur place.
On a pris un "package" dans une agence locale pour chaque sous-activité :
- la journée dans le canyon de la colca
- les 2j sur les îles du lac titicaca coté Péruvien
- la sortie dans la mine
- le trip de 4j dans le salar, avec nourriture & hébergement
- la journée VTT sur la route de la mort
- la journée sur Condoriri
En fait ça se fait bien "au jour le jour", en réservant les transports/logements/activités au fil de l'eau.
Attention par contre pour le Machu Picchu : les places sont limitées, et il faut s'y prendre à l'avance pendant la période estivale. Attention surtout pour les transports pour accéder au site : il n'y a que le train, et les places sont limitées (en plus d'être chères)
[COMPTE RENDU]
J-1
Arrivée à Lima en fin de soirée, un Taxi nous attend pour nous amener à notre hotel, à quelques encablures de là. Un peu chamboulés par les 12h de vol, une bonne nuit de sommeil nous fera du bien.
L'hôtel est minimaliste, de l'extérieur on n'a qu'une porte blindée et un mur énorme. Le quartier proche de l'aéroport n'inspire pas forcément.
On ne prévoit pas de visiter la ville dans l'immédiat, et on a un vol le lendemain pour rejoindre La vallée Sacrée de Cusco. Lima est donc seulement une escale technique.
J-2
Taxi le matin pour nous amener à l'aéroport de Lima. Le vol nous amène à Cusco, ville principale de la "vallée sacrée", la zone la plus prolifique de l'époque Inca.
On retrouve donc de nombreuses ruines dans la région, des traces des anciennes routes reliant les villes, cités & temples. C'est dans cette région que l'on trouve le Machu Picchu.
On prend un taxi jusque notre hôtel, situé dans la partie Sud du centre ville.
Dès notre arrivée, on est mis dans le bain par des infusions de feuilles de Coca :
La plante est interdite en Europe (la feuille de coca est assimilée à de la cocaine), mais elle est très commune dans le pays pour ses vertus calmantes/apaisantes.
C'est pas mauvais, ça fait penser un peu à du thé, avec un gout plus "végétal" et une amertume plus prononcée, qui passe avec un peu de sucre.
C'est le premier remède en cas de mal des montagnes.
On part faire un tour dans le centre. L'altitude se sent, on est tout de même à 3400m.
La ville est sympa, avec un plan basé sur des blocs orthogonaux de bâtiments. C'est en bon état, il y a du monde, mais ce n'est pas envahi de touristes à cette époque (ouf !)
Une bonne partie des rues datent de l'époque Inca, on reconnait aux fondations des bâtiments qui utilisent les pierres typiques
Ici et là des locales habillées en habits traditionnels traquent les touristes pour faire des photos contre quelques pièces, accompagnées de leurs lamas
On part au Sud-Est de la ville, à 500m de la Plaza de Armas, pour visiter Qorikancha. Une Eglise qui a été reconstruite par les conquistadors sur les ruines d'un temple Inca.
On tombe sur des plafonds richement décorés.
Des grands cloitres d'inspiration hispanique (on se croirait vraiment en espagne), et en effet les arches surplombent des ruines Incas aux pierres si spécifiques
On passe la soirée en ville. Je ressens les effets de l'altitude : mal de tête terrible sur l'avant du crâne, difficultés à respirer, parfois des petits problèmes d'équilibre. Je bois une blinde d'eau pour favoriser mon acclimatation (et effectivement, ça passe les jours suivants).
J-3
On traverse rapidement la ville le matin pour aller jusqu'à l'embranchement d'où partent les collectivos pour Pisac (situé dan l'Est de la ville).
Les Collectivos, ce sont les minibus locaux, qui passent leurs journées (et nuits pour certains) à faire des allers-retours entre les villes. Il n'y a pas d'horaire précis : ils partent dès qu'ils sont plein, en pratique on n'a jamais attendu plus de 15min avant de partir.
Pisac est un petit village situé au Nord-Est de la vallée sacrée. Le lieu en lui même présente un intérêt limité (le village est peu touristique), mais l'intérêt vient d'en haut : le village est au pied d'une montagne, où sont accrochées plein de ruines Incas, sur différents paliers.
Une fois dans le village, on doit donc prendre un Taxi pour nous emmener par une route détournée jusqu'en haut des ruines, et on descend ensuite petit à petit les différentes zones de ruines jusqu'au village. Il doit y avoir dans les 800m de dénivelé négatif, et il nous faut 3h pour descendre en prenant notre temps.
On se dispense d'un guide, mais il faut tout de même payer le billet groupé des sites de la vallée sacrée : il n'y a pas de billet pour l'entrée de ce seul site. Le billet n'est pas donné, mais permet d'accéder à beaucoup de sites pendant les jours qui suivent.
Nous rentrons sur Cusco en fin de journée, et nous visitons cette fois la Merced
J-4
Objectif du jour : arriver à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu. Il n'y a pas de route pour arriver là bas, donc c'est au choix :
- train (qui coûte une blinde de $$)
- marcher sur les voies du train (30Km, une bonne journée de marche sur les rails)
- randonnée à pied sur plusieurs jours, par le "camino del Inca", littéralement "le chemin de l'Inca".
- collectivo pour faire le tour de la vallée par l'extérieur, jusqu'à l'autre extrémité des voies, et marcher ensuite 2h sur les voies pour revenir sur Aguas Calientes.
Malheureusement, on manque de temps pour se faire le trek de 3j, comme pour faire le tour de la vallée en collectivo, donc ça sera le train.
Cependant, on n'est pas obligé de partir de Cusco en train : on peut faire la moitié du trajet en Collectivo, jusque Ollantaytambo.
Manque de bol, il y a des grèves aujourd'hui, et la route principale entre Cusco et Ollantaytambo est bloquée. En arrivant au point de départ des Collectivos pour cette destination (au Sud-Est de Cusco, accessible à pied ou en Taxi), on nous informe qu'en raison de la grève, le chauffeur sera contraint d'utiliser un itinéraire bis.
Pas de souci pour nous, de toute façon il faut y aller.
On part donc tranquillement... on passe devant le carrefour qui devrait nous emmener par une route bitumée à destination... et s'engouffre sur une petite route (techniquement, c'est plus un chemin).
En fait, on emprunte le chemin qui longe la rivière et les rails du train Cusco <=> Ollantaytambo. Ca a surtout l'air d'être un chemin pour maintenir les voies. Il y a eu des éboulements importants, il y a de la poussière partout, on passe parfois des zones sableuses, à flanc de montagne, en contournant des blocs de granite qui se sont effondrés au milieu de notre route. Ca a l'air assez "roots"... visiblement ça l'est aussi pour les locaux, dont le chauffeur qui fait son petit signe de croix toutes les 5min .
On arrive tout de même sains et saufs (mais bien secoués par la route cahotique) à Ollantaytambo.
C'est une des seules villes de la région qui a conservé sa disposition de rues Inca (une succession de rues étroites sur un plan orthogonal).
Pour couronner le tout, la ville est dominée par une colline qui a été entièrement remodelée par les Incas. Comme on arrive en milieu de matinée et que notre train de part qu'à 13h30, on en profite pour en faire le tour.
La topologie est assez différente des ruines de Pisac. Ici les ruines sont plus concentrées sur la même zone, on est loin de l'étendues interminables de petits blocs de ruines de Pisac.
Après un encas pris dans un petit restaurant en direction de la gare, on embarque dans notre train. A bord, l'ambiance se veut feutrée, les serveurs sont en tenue. On nous sert rafraîchissements & encas. En même temps vu le prix exorbitant des billets, ce n'est pas de trop
Les montagnes sont tellement abruptes que l'on ne voit les cimes qu'à travers les vitres supérieures des cabines (ces vitres sont en fait sur le toit des wagons, qui sont spécialement étudiés pour ce trajet).
Le train s'enfonce petit à petit dans la vallée. En effet, on part de Ollantaytambo, vers 2800m d'altitude, pour finir à 2000m d'altitude à Aguas Calientes.
La végétation change progressivement, passant de broussailles arides à une forêt subtropicale luxuriante, avec fougères et lianes.
Arrivée à Aguas Calientes en milieu d'après midi. Ce village enclavé dans la vallée ne vit que pour et grâce au Machu Picchu. Il est littéralement traversé par les voies ferrées, qui poursuivent encore sur des Km jusqu'au Barrage hydroelectrica de l'autre coté de la montagne.
La hauteur des montagnes alentours donne le vertige.
Le village n'a pas d'intérêt particulier. Ce n'est qu'un empilement d’hôtels/auberges, de restaurants, avec entre les deux des petits commerces pour faire vivre le tout. Beaucoup de touristes & guides le décrivent comme un lieu ignoble ayant poussé n'importe comment. Perso on a trouvé ça original : ça ne ressemble à rien de ce que l'on a pu voir avant.
On achète nos billets pour le Bus qui nous emmènera sur le site du Machu Picchu.
Il est possible de faire l'ascension à pied, mais c'est 300m de dénivelé positif, et nos billets du Machu Picchu incluent la Montana, qui est 800m plus haut que le Machu Picchu (et qui ne peut se faire qu'à pied, lui). On préfère donc s'économiser
J-5
Levés à 4h du mat, on part au centre du village pour attendre notre bus vers le Machu Picchu. On n'est visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée, puisqu'il y a déjà des centaines de gens qui attendent, dans une file interminable.
Heureusement, dès que les bus commencent à partir, ça dépile assez vite, et on se retrouve devant l'entrée du site à 7h du matin. Le trajet en bus laisse déjà entrevoir du beau avec des trouées dans les arbres.
Le temps de valider nos billets, et on file direction l'accès de la fameuse Montana.
Au passage, on longe le site, et on en prend déjà plein les yeux, sous la lumière rasante du matin.
La montana nécessite un billet adapté. On est obligé de pointer : 35 et 36e personnes de la journée... on ne risque pas de se bousculer sur le sentier !
Enfin ça, c'était avant de voir le sentier en question : des marches abruptes, inégales, énormes, avec une pente impressionnante, et le précipice sur le coté.
un faux pas serait fatal !
L'ascension est difficile, surtout avec le peu d'acclimatation que nous avons. Malgré ça, on avance pas trop mal, et on arrive en haut en 1h20 (de 2300 à 3050m d'altitude), en faisant quelques pauses photo.
La fin sur le sentier de crête est magique, on a vraiment l'impression de flotter sur la vallée.
Il n'y a qu'une dizaine de personnes en haut, et on a une vue imprenable sur le Machu Picchu, le Wayana Picchu au second plan, et la vallée tout autour.
On redescend sur le site, pour découvrir de manière plus classique cette "merveille du monde".
Le site est vraiment vaste, s'étend sur des Km carrés, avec plusieurs zones bien délimitées, entre observatoire, champs, maison du Shaman, etc. C'est impressionnant de voir un édifice pareil sur un lieu pareil, paumé en pleine jungle, sur la crête d'une montagne. Il y a des blocs de pierre taillée de plusieurs dizaines de tonnes, des rochers dont la découpe calque parfaitement les crêtes des montagnes environnantes, un calendrier solaire dont les stries s'alignent parfaitement lors du solstice.
C'est... surprenant !
On passe du temps à vagabonder sur le site en prenant notre temps, et on redescend à Aguas Calientes. On grignote un truc dans un resto et on se repose en attendant notre train en fin de journée.
Nous arrivons à Ollantaytambo dans la soirée, où j'ai réservé un hébergement pour la nuit (qui finalement se révèle être à 500m de l'emplacement indiqué sur booking )
J-6
On quitte Ollantaytambo pour retourner sur Cusco, en prévoyant de faire un arrêt au niveau des Salineras de Maras. Malheureusement, ma copine n'a pas la forme (un truc mangé la veille ne passe pas), donc on reste un moment à patienter dans la gare routière d'Urubamba avant de rentrer finalement directement sur Cusco.
On a de la chance, il y a un concours des écoles de danse sur la Plaza de Armas. Les écoles se succèdent et font leur représentation, devant une foule nombreuse.
On visite la cathédrale. Des audioguides sont disponibles gratuitement sur présentation du passeport, au guichet à gauche juste après l'entrée. Il n'y a aucune pub dessus et des guides proposent spontanément leurs services, mais l'audioguide est bien foutu (une appli sur une tablette Android, avec vidéos, plans, informations & cie)
J-7
La forme est revenue après une bonne nuit de sommeil. On retrouve un Collectivo dans le but de faire les Salineras de Maras.
Ce sont des exploitations de sel, qui datent de l'époque pré-Inca. Des sources d'eau passent à travers des couches de minéraux avant de jaillir de la montagne, avec une forte concentration de sel. L'eau est détournée pour alimenter divers bassins, où le soleil et le vent sec favorisent l'évaporation. La concentration de sel augmente dans le bassin, jusqu'à cristallisation (comme le sel de Guérande en Bretagne).
Chaque bassin a un propriétaire (souvent une famille, qui le transmet de génération en génération depuis des milliers d'années) qui décide de l'exploiter directement ou de le mettre en location.
La couleur du sel influe sur sa qualité, plus il est blanc, plus il est pur.
Tous les guides touristiques en parlent, du Lonely au Routard. Le Routard conseille de se faire arrêter au milieu de la route, à l'embranchement vers la ville de Moroy, et de là prendre un taxi vautour qui attend gentillement des touristes pour les saigner emmener visiter les ruines. En fait le gars qui a écrit le routard s'est bien fait rouler (en plus de rouler les autres, vu la qualité et la fiabilité des informations données dans le bouquin), et des touristes débrouillards rencontrés la veille nous ont donné LE tuyau pour visiter le site : prendre un collectivo entre Urubamba et Ollantaytambo, et se faire déposer au village de Media Luna, sur la route.
De là, on part à pied vers le sud, et on remonte la gorge jusqu'aux Salineras. Ca coute rien, c'est le chemin emprunté par les locaux qui vont travailler aux Salineras, et on ne se retrouve pas dans une meute de touristes qui viennent prendre 3 clichés des salineras depuis le haut.
On traverse donc le village à moitié désert de Media Luna, avant d'entamer la montée vers les salineras
Après 20min de marche, au détour d'un virage, on tombe sur ce superbe spectacle :
La zone s'étend sur plusieurs Km, il y a des milliers de bassins.
On discute avec un monsieur qui travaille ici. Il remonte des sacs de plus de 50Kg pièce à longueur de journée. Il a les mains et les pieds rongés par le sel.
La zone offre un paysage magnifique pour les touristes, mais la vraie vie sur place est loin d'être idyllique.
On rentre sur Cusco dans l'après midi, et on passe notre dernière soirée à profiter du centre ville.
Message édité par cartemere le 23-10-2016 à 17:52:25