Reprise du message précédent :

Sympa !
Putain c'est quand même super cool de pouvoir louer une caisse si je pars ce sera seule et ça va être moins pratique

Vous avez prévu combien de budget par personne ?

 
Super parcours !
 
Perso, en atterrissant à 3H du mat', j'aurais pas dormi à l'hôtel (pour si peu de temps ça vaut pas le coup) la première nuit mais à part ça votre projet est cool  

 
j'ai pas vraiment fait un calcul précis, mais en comptant les billets d'avion, le jordan pass, la loc de voiture, la bouffe, les hotels (surtout à la mer morte ça risque de douiller un peu...), et les excursions dans le wadi rum et wadi mujib, à la (très grosse) louche et au pif, je dirais entre 1000 et 1500 euros par personne, mais j'aurais un décompte plus précis au retour    

Tenerife M-1  
Finlande / Varanger M-3  
 
   

Une semaine de glande à Holbox au Mexique  
M-1
 
J'ai peur de me faire chier

J'attends la suite des photos du Montana moi

CR au pire début de semaine prochaine  
 
Et j'ai pas fait le Montana en octobre dernier

Tu vas branler quoi en Finlande/Norvege ?

Voir des nozios dans la toundra. Les combattants variés en particulier  

Photographie les fleurs plutôt

Ou les volcans

Ou les finlandaises...

Ha ouais une semaine à Holbox? Tu vas en effet faire vite le tour

En juin t'aurais eu les requins baleines

Je sais mais c'était pas possible  
J'ai les boules.

Tu connais ?
C'est difficile d'aller passer une journée sur le continent ? J'irais bien voir un temple maya (ou incas je sais jamais)

Maya noob

Oui j'y suis allé, à la journée et ça m'a semblé suffisant
La traversée est pas très longue donc ça doit pouvoir se faire.
Ya une petite île avec une sorte de cenote qui est sympa (Yalahau je crois).

 
Après l'idée là c'est vraiment de glander et de se reposer, on verra bien
Puis je paye pas l'hôtel alors je fais pas trop la fine bouche

c'est le multi d'eclaireur?

#tagcr
 
Fin 2015 je savais déjà que 2016 serait une année chargée. Le Costa Rica en février était acté (quasi bouclé en fait) et LE Ecosse fin mai était déjà plus qu'une idée séduisante. Je n'avais en revanche aucun projet pour après, si ce n'est prendre une dizaine de jours en septembre ou octobre. J'ai un temps envisagé un retour aux sources et un road trip américain, par exemple entre Denver et Las Vegas. Mais j'ai vite abandonné l'idée : budget trop important, pas de plages alors que j'avais cette fois envie de lézarder un minimum...Puis après tout il y avait autre chose dans la vie que les Etats-Unis ! J'ai jeté mon dévolu sur les Canaries.
C'est dans la phase de préparation, début août, que mon frère qui vit à l'étranger m'a annoncé qu'il allait se marier en octobre. Pas 2017 non, 2016. J'ai lancé Google Maps. Je le savais déjà même sans jamais y être allé, il n'y a rien à faire dans son coin et trois quatre jours sur place pour le mariage constituaient un maximum. Pas terrible comme rendement. Puis j'ai examiné les alentours. Un peu à l'ouest, encore un peu...toujours plus...
J'ai tergiversé un moment puis rappelé mon frère pour le féliciter à nouveau mais aussi le remercier. Le prétexte du "on ne vit qu'une fois" finissait par perdre un peu de ses couleurs à force de me servir, mais il venait de me donner la meilleure des excuses pour me laisser aller    
 
 
 
"Je voulais voir les Etats-Unis au volant de ma Chevrolet, l'Amérique m'appelait"
Stephen King - 22/11/63
 
 
 
Etats-Unis d’Amérique, du 12 au 31 octobre 2016
 
 
 
J'ai pris l'avion à CDG direction Salt Lake City, Utah (J0, mercredi 12 octobre). J'ai eu la surprise de constater qu'il existait un vol direct (un peu plus de 10h30). La douane à SLC ne figurera pas dans mon guide des secondary inspections faute de matière, je suis passé sans aucun problème. C'est le type devant moi qui s'est fait coincer.
J'ai ensuite récupéré ma voiture. Je voulais un SUV de base pour ne pas me préoccuper des routes non pavées et modérément accidentées et avais donc loué un type Toyota Rav4. Je me suis retrouvé avec un KIA Sportage après avoir refusé le sur classement qui-ne-peut-pas-se-refuser. Pas de Chevrolet donc. J'ai été autant séduit par la sobriété extérieure que circonspect devant la pauvreté des équipements proposés.
Et j'ai pris la route    
 
 

https://roadtrippers.com/map?a2=t!1 [...] 9892637633
 
 
 
L'Utah
 
 
Je me souviens d'un cours de philo en terminale. Ca discutait du concept de liberté et, de mémoire, le professeur disait que notre liberté ne s'exprimait jamais autant que lorsqu'on se levait le matin pour aller en cours. Alors même qu'on n'en avait aucune envie et que dans l'absolu rien ne nous y forçait. Je ne suis franchement pas certain d'avoir tout compris. Ce que je sais en revanche c'est que peu de choses me procurent le sentiment de liberté que je ressens lorsque je conduis sur les routes américaines. Et lorsque c'est la première fois, le premier jour, c'est un plaisir physique. Dans l'Utah ça me fait bander direct. Bon, ici, j'ai commencé par une heures de bouchon pour sortir de Salt Lake City, notant au passage les propositions d'ablation gratuite des dents de sagesse ou de remplacement complet du genou...Puis j'ai mis le cap sur le sud-est et une oasis encaissée dans une vallée au milieu du désert, Moab. Arrivé après quatre heures de route, j'ai fait les courses (douze litres de flotte, des pistaches, des bars de calories, des fruits, des boissons fluos...) et mangé un Burger King pour fêter dignement mon arrivée.
 
J'ai passé cinq nuits au Silver Sage Inn qui n'est pas inoubliable mais plutôt "bon marché" dans ce coin où les tarifs sont totalement indécents. Une alternative est de dormir à Green River mais c'est à une heure de route au nord et plus éloigné des points d'intérêt.
 
 
 
                                   
 
 
 
                    Arches National Park (J1 & J2)
 
 
Arches National Park est situé au centre-est de l'Utah. Sa particularité est d'abriter, outre divers paysages et formations géologiques, la plus grande concentration d'arches naturelles du pays (plus de deux mille). Il est relativement petit avec tout juste 310km². Cependant il est mondialement connu, est repris pour symboliser l'Utah et à force de passer à côté sans m'arrêter j'ai finalement voulu voir de quoi il en retournait.
 
 
Après une petite demi-heure de conduite de nuit au petit matin (J1) j'ai eu la petite surprise de constater qu'il y avait déjà une grosse dizaine de voitures garées au parking de The Windows, deux arches contigües à l'est du parc. Un peu en avance j'ai pris quelques photos de Turret Arch qui fait face aux Windows. Puis je me suis dirigé vers l'ouverture de la South Window pour assister au lever de soleil. Je n'avais pas spécialement préparé le coup et je n'ai sans doute pas été là où il fallait question photo mais je voulais juste profiter. C'était sympathique mais pas dément. J'ai ensuite été voir Turret Arch de plus près puis j'ai fait la petite marche autour des deux Windows (distance totale aller-retour 1.1km, dénivelé positif total +21m, altitude maximale 1880m). Enfin j'ai aussi été voir Double Arch (0.8km, +11m, 1574m) qui est plutôt impressionnante. Mais ma favorite du coin reste Turret Arch, petit monticule isolé dans son coin.
 
Turret Arch

 
South Window

 
Après avoir régularisé ma situation en achetant le pass annuel des parcs nationaux américains, je me suis dirigé vers le gros morceau de la journée et la pointe nord ouest du parc. On y trouve la Devils Garden Loop (12.2km, +452m, 1676m) avec pas moins de sept arches au programme. Je ne vais pas détailler les cinq heures de marche et nommer toutes les arches mais il faut en retenir deux choses. La première c'est que la partie la plus intéressante de la boucle est Primitive Trail, sauvage, quasi désert et permettant de contempler des paysages typiques de l'Utah. Le sentier est balisé par des cairns et il a parfois fallu ranger le matos photo et utiliser les mains pour franchir quelques difficultés. La randonnée n'est pas très compliquée même s'il faut faire attention à la chaleur. La deuxième chose, et sans vouloir spoiler ma conclusion sur Arches, c'est que la seule arche véritablement intéressante est Lanscape Arch, la plus grande arche naturelle du monde avec près de 89 mètres de long à 32 mètres de hauteur. Majestueuse. Bon je n'ai pas réussi à en faire une photo vraiment potable.
Quoi qu'il en soit c'est malgré tout une randonnée à faire.
 
Primitive Trail

 
Primitive Trail

 
Landscape Arch

 
En repartant j'ai été à Panorama Point (bof) et Salt Valley Overview (joli, ça fait fortement penser à Death Valley et Artist's Palette).
J'ai enfin pris le chemin de l'extrémité est du parc pour THE cliché local, le coucher de soleil sur Delicate Arch. Ca se mérite un minimum, ça monte modérément mais sans cesse (4.9km, +189m, 1480m). Il faut le reconnaître, l'endroit est fantastique. L'arche trône sur le bord d'une cavité naturelle, une espèce d'amphithéâtre minéral. J'ai bien fait d'arriver en avance pour profiter un peu de l'endroit et réfléchir calmement au rétablissement de la peine de mort pour les connards qui posent devant l'arche à la queue leu-leu. Puis le soleil est descendu et tout le monde s'est un peu calmé pour admirer le spectacle. J'aurais peut-être dû écouter swimm3r et y aller pour le lever mais je ne suis pas certain que le soleil aurait été aussi bien placé.
 
Delicate Arch

 
Delicate Arch

 
 
Il faut savoir qu'à la base c'est Lanscape Arch qui aurait dû s'appeler Delicate, et inversement. Quand on les voit ça saute aux yeux. Il y a eu inversion des panneaux par un employé et je n'ai pas compris pourquoi ça n'avait pas été rectifié ensuite. Enfin Delicate Arch est le symbole de l'Utah et figure à ce titre sur les plaques minéralogiques.
 
Le soir à Moab j'ai été manger chez Pasta Jay's. C'est gras et copieux, parfait après une grosse journée. J'ai aussi failli battre le record du monde de tips pour la serveuse    
 
 
 
                                   
 
 
 
Nouvelle journée (J2), nouveau lever de soleil. C'était encore à Arches National Park, juste à l'entrée dans ce qu'on appelle Park Avenue (2.9km, +100m, 1384m). Ca a été un immense coup de cœur alors même qu'on n'y trouve aucune arche. Je suis arrivé de nuit, beaucoup trop en avance en fait, et j'ai marché un peu à la frontale dans ce petit canyon. Je me suis posé pour petit-déjeuner et j'ai attendu le lever de soleil.  Même si les nuages ont empêché d'avoir les toutes premières lueurs j'ai adoré ce moment, seul coincé entre les falaises. Fantastique.
 
 
Park Avenue

 
Park Avenue

 
 
Pour ma dernière étape dans le parc j'ai eu envie de faire une petite balade de deux heures pour voir trois arches dans la partie nord. Sand Dune Arch (0.6km, +42m, 1622m) est à quelques minutes du parking et n'est pas intéressante. Le duo Broken Arch/Tapestry Arch (2.9km, +69m, 1611m) est déjà plus significatif, surtout Broken Arch qui a de la gueule.
 
Broken Arch Trail

 
Broken Arch

 
Pour terminer je me suis dirigé vers la sortie en flânant sur la route du parc et en m'arrêtant aux points d'intérêts rencontrés. Je suis sorti du parc en début d'après-midi.
 
 
 
Arches National Park, le mot de la fin
 
J'ai un œil assez critique sur Arches. Oui c'est parfois grandiose et totalement dépaysant si c'est la première vue de l'Utah que l'on a. Certaines balades sont très belles. Mais beaucoup des arches ont plus ressemblé pour moi à des trous dans la roche qu'autre chose. J'imagine que l'appellation arche s'acquiert par le processus de formation, que c'est normé. Les deux stars sont Delicate Arch et Lanscape Arch. Si vous n'avez que peu de temps ce sont les deux qu'il faut aller voir en priorité. L'autre problème est que c'est noir de monde. C'est parfois franchement l'usine et ça atténue drôlement le plaisir.
En deux mots, oui mais    
 
 
                    Negro Bill Canyon (J2)
 
 
Je pourrais mentir et raconter que si j'ai fait cette gentille petite balade anonyme à côté de Moab c'était pour récupérer de la veille  (les genoux ont grincé fort dès le premier jour sans que je sache trop pourquoi) et anticiper sur le gros morceau du lendemain. Genre j'avais tout prévu quoi. En fait pas du tout, c'est consécutif à un joli fail. En sortant d'Arches je me suis tout naturellement dirigé vers le nord et Canyonlands National Park. Peu après l'entrée j'ai jeté un œil à ma jauge d'essence et constaté qu'elle avait baissé très vite depuis le matin. Tellement vite en fait que j'ai paniqué. Je savais que le parc était vaste et que la première station essence était à plus de 30 miles à Moab. J'ai joué la sécurité et suis retourné en ville. La fatigue a altéré mon jugement, j'aurais largement eu de quoi faire. Du coup j'ai eu la flemme de refaire la route et j'ai trouvé une balade à faire dans le coin.
Il s'agit donc d'un petit chemin (6.9km, +174m, 1323m) qui s'enfonce à l'intérieur du canyon de Bill ce Negro et aboutit après une dizaine de passages de gués au Morning Glory Bridge. Je me suis demandé tout le trajet si ledit pont aurait une forme de bite ou pas    La réponse est non, il s'agit d'un immense pont naturel de roche à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Sans vouloir en remettre une couche, et toute considération géologique à part, s'il avait été dans Arches il aurait eu droit au nom d'arche et aurait fait fureur.
 
Negro Bill Canyon

 
Morning Glory Bridge

 
 
 
                                   
 
 
 
                    Canyonlands National Park (J3, J4 & J5)
 
 
Canyonlands National Park est situé juste à côté d'Arches et de Moab, dans l'est de l'Utah. Il est divisé en trois districts pour une superficie totale de 1366 km². Island in the Sky est le plus connu et le plus visité. The Needles est bien plus au sud et est un peu plus confidentiel. The Maze est difficilement accessible, totalement sauvage. Ce n'est pas le plus connu des parcs des Etats-Unis ni même de l'Utah, pourtant il est foudroyant de beauté. J'espère vous convaincre avec ce qui va suivre.
 
 
J'ai d'emblée commencé par faire mon touriste de base (J3). C'est à Island in the Sky que se pressent les photographes (et les touristes comme moi) du monde entier pour prendre la photo qui va bien. Je me suis donc activé une bonne heure et demi avant le lever du soleil et ai pris la direction de Mesa Arch (1.1km, +21m, 1880m), frais comme un gardon et le réservoir d'essence plein à ras bord. Cette arche ne paie vraiment pas de mine au premier abord et je l'avais déjà visitée il y a trois ans. Sauf que c'était en fin d'après-midi. Sans surprise le parking était bien garni et j'ai entamé la toute petite marche vers l'arche. Arrivé en haut ça a été la consternation: des fzdp par dizaines étaient littéralement collés à l'arche. C'est bien simple je ne voyais même plus l'ouverture   J'ai essayé de me trouver une petite place mais j'ai vite abandonné. J'ai posé mon pied photo plusieurs mètres à l'écart en hauteur sur la droite. Je n'allais tout de même me laisser gâcher le spectacle du lever de soleil, et tant pis pour la photo. Le paysage est fantastique et j'ai pris mon pied tout seul dans mon coin.
 
Mesa Arch Overlook

 
Une fois le soleil levé certains ont décidé de partir et j'ai pu me trouver une petite place. C'était pas l'idéal et le soleil menaçait de se planquer derrière les nuages, alors j'ai fait comme j'ai pu. Mais j'ai ma version à moi du lever de soleil à Mesa Arch    
 
Mesa Arch

 
Je regrette d'avoir décidé de laisser mon reflex sur le pied plus loin pour gagner du temps. J'adore mon Fuji mais il gère les flares comme une merde, c'est assez flippant.
J'ai ensuite profité de la vue.
 
 
Je me suis ensuite dirigé vers l'extrémité nord ouest du parc.
Syncline Loop est une randonnée (11.5km, +499m, 1754m) qui m'intriguait depuis mon précédent passage dans le coin. C'est une boucle autour d'un cratère sans doute météoritique avec descente dans le canyon. J'ai opté pour la version descente abrupte/longue remontée. C'est en descente que mes genoux étaient susceptibles de me faire souffrir, autant l'avoir la plus courte possible. Et c'est effectivement impressionnant, ça va vite et fort par endroits. Le chemin n'est vraiment pas facile à suivre et les cairns sont nombreux. C'est lors de la descente dans ce sens que les paysages sont les plus beaux. Je me suis vite retrouvé au fond du canyon où la végétation est bien présente. A mi-parcours on tombe sur le départ de la randonnée pour aller au sommet du cratère. Il faut compter deux heures de plus et je n'ai pas spécialement eu envie de me les taper (puis j'avais déjà fait les overlooks du Upheaval Dome). Jusque là c'était plutôt une sympathique balade. Puis on tombe sur une paroi et un "escalier" qui monte quasiment à la verticale et c'est le signal, la fête est finie. S'il n'y avait que le dénivelé cela ne poserait pas trop de soucis mais il faut composer avec trois facteurs : le piège de la descente initiale qui mine de rien puise de l'énergie, le soleil qui se retrouve vite haut et qui chauffe fort même mi-octobre et enfin la nature du terrain. La remontée comprend la traversée d'éboulements géants et il faut se faufiler, enjamber, se baisser, sauter. C'est même plutôt pénible. Une fois ce passage effectué il n'y a plus rien à signaler, si ce n'est un peu de sable en guise de fatality.
J'ai mis 4h45 pour effectuer cette boucle qui, sans être incontournable, reste sympa à faire. Il n'y a quasiment personne et c'est une occasion de faire autre chose que les points de vue.
 
Syncline Loop Trail

 
Syncline Loop Trail

 
Syncline Loop Trail

 
Ensuite j'ai fait le touriste classique et j'ai parcouru la route et les points de vue.
Dans l'ordre, du nord au sud : Holeman Spring Canyon Overlook (superbe), le fantastique Murphy Point et sa petite marche (5.5km, +62m, 1905m), Grand View Point Overlook (étourdissant) et Buck Canyon Overlook (saisissant). J'ai fini par refaire le coucher de soleil à Green River Overlook, un instant magique de beauté et d'intensité. Je mets des photos à la fois de cette année et d'il y a trois ans : connaissant certains endroits j'ai parfois délibérément choisi de poser l'appareil pour en profiter.
 
Holeman Spring Canyon Overlook

 
Murphy Point

 
Grand View Point Overlook (2013)

 
Buck Canyon Overlook (2013)

 
Green River Overlook (2013)

 
Sur la route du retour j'ai constaté que la lune se levait. Et qu'elle l'avait fait de manière synchro avec le coucher de soleil. Tout comme le matin même je l'avais vue se coucher quand le soleil se levait. Puis elle m'a eu l'air bien grosse cette lune. J'ai cogité en conduisant, puis j'ai fini par comprendre    
 
 
 
                                   
 
 
 
Le lendemain matin (J4) je suis parti de nuit pour visiter pour la première fois The Needles et j'ai voulu en profiter pour faire un lever de soleil à Needles Overlook sur la route. J'avais déjà visité de jour ce point de vue. Alors je casse tout de suite l'ambiance, le ciel était encombré ce matin là et il n'y a pas eu de lever de soleil. Mais c'est presque un détail. On a peut-être bien là le plus invraisemblable paysage de l'Utah et de l'ouest américain. On fait en fait face à tout Canyonlands National Park, à perte de vue. A droite Island in the Sky, en face The Maze et à gauche The Needles. On ne les voit presque pas mais les fleuves Colorado et Green River s'écoulent sur cet immense plateau travaillé par les éléments durant des millions d'années. C'est démesuré, absurde en fait. Difficile à vraiment appréhender. C'est ce paysage qui me vient à l'esprit si on me parle de bout du monde. Vertigineux. Ridiculous    
Mes photos ne rendent vraiment pas justice à l'endroit.
 
 
Needles Overlook

 
Needles Overlook (2013)

 
J'ai repris la (merveilleuse) route et ai été accueilli par un coyote traversant devant moi, OKLM. Une fois garé je me suis attaqué à la randonnée Chesler Park (22.8km, +810m, 1736m). Et c'est une merveilleuse randonnée, vraiment. Un parfait compromis entre intérêt, aspect sportif et longueur. Ca monte et descend dans les canyons, les needles (le nom de ces formations rocheuses typiques du coin) sont parfois impressionnantes. On passe entre des parois très étroites, sous des rochers...Puis on déboule sur Chesler Park, cette prairie qui sort de nulle part, parsemée d'arbres. J'ai vraiment pris mon pied pendant plus de cinq heures. On peut coupler avec le sentier menant à Druid Arch mais j'ai choisi de ne pas le faire par peur d'être encore déçu. A priori j'ai eu tort, des nanas rencontrées en chemin m'ont dit qu'elle était pas mal du tout.
 
The Needles

 
The Needles

 
Chesler Park

 
The Needles

 
Du coup j'ai eu le temps de bouger un peu ailleurs dans le parc.
Pothole Point Trail (1km, +13m, 1550m) ne présente aucun intérêt. En revanche Slickrock Foot Trail (3.5km, +46m, 1538m) est agréable et agrémentée de plusieurs points de vue. J'espérais voir des bighorn sheeps mais non. Big Spring Canyon Overlook est le point de vue au bout de la route, pas trop mal.
 
Slickrock Foot Trail

 
 
J'ai enfin repris la route au soleil couchant, dans un tourbillon de couleurs fantastiques.
 
Pour mon dernier soir j’ai  fait un restaurant japonais, Sabaku Sushi, pas donné mais excellent. Les créations du chef sont inspirées des arches du coin et bien présentées. Je recommande.
De manière générale les restaurant ne sont pas de bonne qualité à Moab. Surtout j’ai trouvé le service dégueulasse. Peut-être est-ce parce que ça les emmerdait d’avoir un client assis seul à une table ?
 
 
 
 
                                   
 
 
 
Dernier jour dans l'Utah (J5) et dernier lever de soleil. Oui mais pas à Canyonlands. Tout proche de l'entrée d'Island in the Sky la route bifurque et rejoint Dead Horse Point State Park.
- Pfff c'est nul c'est même pas un National Park ! Remballe !    
- Puis bon y'a Arches et Canyonlands à côté hein, il sert à rien ton Dead Horse Truc là !  
Monumentale erreur. Si tous les points de vue du parc sont simplement magnifiques, celui qui donne son nom au parc est indescriptible de beauté. On fait face au nord-est d’Island in the Sky et en contrebas le Colorado coule paisiblement dans un majestueux méandre. Je l'avais découvert la dernière fois et je ne pouvais qu'y tenter le lever de soleil. Et je n'ai vraiment pas été déçu.
 
Dead Horse Point

 
Dead Horse Point

 
Dead Horse Point

 
J'ai repris la route vers Island in the Sky pour mieux...en repartir. En effet on peut rejoindre le plancher en empruntant une route taillée dans la falaise. Je me suis donc lancé sur Shafer Canyon Road puis Potash Road en prenant à gauche à la première intersection rencontrée. Si on ne bifurque pas sur Potash on finit sur White Rim Road qui fait tout le tour d'Island in the Sky sur plus de cent kilomètres. Il faut faire attention car le terrain peut être très accidenté sur la White Rim Road et le simple SUV ne suffit plus, il faut un vrai 4x4 à la garde très élevée. Je n'ai pas eu de problème sur les portions empruntées, simplement deux trois passages un peu délicats où je pense avoir un peu frotté à l'avant. Une voiture classique est exclue.
Globalement la descente, bien qu'impressionnante vue de haut, n'est pas difficile. Bien sûr le décor est grandiose mais j'étais seul et ce n'est pas facile de regarder la route en plein lacet étroit. J'ai choisi de vivre à la place. Avec pulsions suicidaires tout de même. Je n’ai pas pris de photos des lacets dans la descente parce que j’étais suivi, vous en trouverez facilement. Le grand moment arrive après quelques centaines de mètres parcourues sur Potash Road. Le terrain est plat et on longe une falaise. Et plus bas coule le Colorado, dans le même magnifique méandre que l'on voit depuis Dead Horse Point, en surplomb. Les couleurs explosent dans tous les sens. J'étais seul au monde sans un bruit si ce n'est celui de l'eau et du vent dans les feuilles. J'aurais pu y rester des jours    
 
Shafer Canyon Road

 
Potash Road - Colorado River

 
J'ai fini par me résigner à partir. Je suis passé devant les champs de potasse qui donnent son nom à la route et qu'on voit depuis DHP State Park. On ne peut pas les rater, surtout au moment de la journée où les bassins sont bleu électrique.
Avant de rejoindre la route principale j'ai profité de la petite randonnée vers Corona & Bowtie Arches (4km, +167m, 1358m) pour me décrasser les jambes et le cœur en mode fractionné. Corona est superbe et vraiment impressionnante. Il ne reste vraiment pas grand chose à Arches....
 
Corona Arch

 
Canyonlands National Park et l’Utah, le mot de la fin
 
Autant The Needles est superbe mais finalement composé de paysages typiques de l’Utah, autant Island in the Sky est hors norme. Vous aurez compris d’où vient le nom en voyant les photos, avec ces points de vue en surplomb tout autour de la presqu’île qui compose le parc. C’est un réel plaisir d’évoluer dans ce décor hallucinant. Pour autant, je me permets d’ajouter deux bémols. Le premier est que ma vue préférée du coin est juste à côté, c’est Dead Horse Point. Le deuxième c’est que, aussi dément soit le paysage, il n’a pas le côté titanesque et grandiose de certains autres endroits de l’ouest américain, principalement parce que les vues sont hautes et  que ça manque globalement de relief en face, on admire des plateaux. Il faudra un jour que je me promène dans The Maze pour voir ce qu’il en est.
Enfin je chipote, c’est un incontournable.
 
 J'ai longé une dernière fois cette section du Colorado puis suis remonté au nord après avoir rejoint la 191. J'ai enfin emprunté la fantastique I70 vers l'est pour quitter l'Utah et rejoindre le Colorado.
 
Mais avant d'aborder cette partie du séjour, quelques derniers mots sur l'Utah.
Je ne redirai pas à quel point j'aime cet Etat ni que chaque kilomètre regorge de merveilles. Il se découvre évidemment à pied mais aussi en voiture. Le décor bouge à la perfection sur tous les plans, on se croirait aux plus belles heures du scrolling différentiel sur Super NES. Le paysage s'y prête vraiment parfaitement. Les vues s'enchaînent. En fait c'est limite trop. J'ai souvent été frustré tellement ça envoyait dans tous les sens. J'aurais voulu être omniscient pour tout appréhender. C'est un peu comme regarder un porno sans les mains, il manque un truc    
 
Bref c'était presque un soulagement d'arriver dans le Colorado    
 

Le Colorado
 
 
Sur ma route vers les Rocheuses j'ai choisi de faire étape, après trois heures de route et un petit McDo, à Glenwood Springs. Le coin regorge de sources chaudes. Certaines sont accessibles par randonnée. A la tombée de la nuit j'ai été dans l'établissement thermal de la ville (15$ la journée, possibilité de louer maillot et serviette pour 5$). Il y a deux bassins dont le plus chaud est à 40°C. Avec une température extérieure d'une toute petite dizaine de degrés ça fait son effet. Mais ça été le coup de grâce. Je ressentais déjà les premiers effets de la fatigue (décalage horaire, quatre jours intenses, pas plus de cinq heures par nuit, alimentation limite...) et comme je le craignais cette petite séance de chaud-froid-chaud-froid n'a pas aidé. Je me suis forcé à manger un bon gros plat de pâtes bien grasses et des fruits et je me suis traîné à l'hôtel (croisant sans cesse des bandes de hippies/punks et franchissant difficilement les nuages de fumée de cannabis) puis au lit    
 
J'ai dormi une nuit au Starlight Lodge, bien situé et tout à fait acceptable pour un court passage.
 
 
 
                                   
 
 
 
Le réveil a été difficile (J6) avec toujours des nausées et faiblesses. Je me suis imposé un gros breakfast à base d'escalope de poulet panée géante chez Village Inn, une chaîne plutôt pas mal. Puis j'ai décidé que la meilleure façon de relancer mon corps était de reprendre une activité physique. J'ai roulé et fait un arrêt après quelques kilomètres pour me lancer dans une petite marche réparatrice. Hanging Lake Trail (5.1km, +370m, 2217m) est une randonnée très populaire. Elle a même sa propre sortie sur la I70. Ca monte sans discontinuer et je n'ai pas grand chose à raconter sur le trajet, c'est un classique chemin de montagne dans la forêt. On finit par arriver à un tout petit lac d'un bleu parfait, surmonté d'une cascade. C'est pas fou mais joli et rafraîchissant.
 
Hanging Lake

 
Hanging Lake

 
Quoi qu'il en soit cette petite balade a eu l'effet escompté et j'ai repris la route bien requinqué. J'ai pris la direction de Grand Lake, point d'entrée de la partie ouest de Rocky Mountain National Park. Je m'endormais au volant mais j'ai fini par arriver. L'après-midi était bien avancée, il faisait vraiment froid, les nuages étaient bas et il pleuvait..J'ai renoncé à mon ascension de Shadow Mountain pour me balader aux alentours des Adams Falls (insignifiantes). J'y ai rencontré un couple de Texans népalais et leur fille de quatre ans. Ils m'ont annoncé que Trail Ridge Road (qui permet de rejoindre rapidement la partie est du parc et Estes Park) était fermée pour la saison et qu'il faudrait donc que je me tape tout le détour par Boulder. J'avais prévu cette éventualité mais le temps ne me paraissait pas justifier la fermeture. J'ai cherché quelle randonnée faire le lendemain matin avant de partir pour Estes Park.
 
Du peu que j'en ai vu Grand Lake c'est pas fou fou. Tout était fermé quand j'ai voulu dîner (saison intermédiaire peut-être ?) et j'ai dû me rabattre sur les tacos congelés de l'hôtel. Le Gateway Inn Conference Center est plutôt pas mal, chaleureux et convivial. La chambre était très bien.
 
 
 
                                   
 
 
 
En me levant (J7) j’ai constaté qu’il avait neigé pendant la nuit. Sacré changement de décor en moins de deux jours !  J’ai croisé le couple texan au petit-déjeuner et me suis joint à eux sur la demande express de la petite    
 
 
                 
                    Rocky Mountain National Park (J7, J8, J9, J10 & J11)
 
 
Rocky Mountain National Park est localisé au centre-nord du Colorado (une grosse centaine de kilomètres au nord-ouest de Denver) et est parmi les parcs les plus visités aux Etats-Unis avec plus de quatre millions de visiteurs annuels. C’est de la haute montagne avec des sommets de plus de 4000 mètres, des lacs, des randonnées...Et dans les faits ça donne quoi ?
 
Pour ma demi-journée dans la partie ouest du parc j’ai choisi, en fonction du ciel bas et de l’enneigement, d’aller voir les Granite Falls (17.5km, +595m, 3000m). Le sentier part de Trail Ridge Road, un peu avant la partie fermée. Ce n’était pas transcendant :  randonnée en forêt, une belle prairie, de la neige par épisodes, aucune vue, des « cascades » ridicules….Ceci dit je n’ai croisé personne sur les cinq heures de marche et c’était très agréable en pleine forêt enneigée.
 
Granite Falls Trail

 
Granite Falls Trail

 
Non en fait tout est devenu subitement très intéressant quand je suis tombé sur ceci.
 

 
J’ai tout de suite pensé à un bobcat. J’ai suivi ces empreintes toutes fraîches sur plus de deux kilomètres, les perdant et les retrouvant successivement. J’ai sorti le télé pour être prêt au cas où. J’ai essayé d’être le moins bruyant possible. Puis j’ai perdu la trace subitement alors j’ai fouillé dans les alentours et là…
 

 
J’ai vu un arbre tanguer fort  à quelques mètres de moi et j’ai compris qu’il était monté pour se planquer et avait fini par partir. J’était vert. Ceci dit j’ai montré plus tard la photo à un ranger qui a identifié une empreinte de mountain lion. J’étais encore plus dégoûté mais il m’a clairement fait comprendre que j’avais fait n’importe quoi : en le traquant ainsi il aurait pu se sentir menacé, m’attendre au tournant et s’occuper de moi. J’ai donc eu de la chance de le rater selon lui. Je reste quand même déçu d’avoir été à quelques mètres d’un animal qu’on ne voit jamais.
 
J’ai fini la randonnée gelé et ai pris la direction de Estes Park de l’autre côté du parc. Je suis arrivé après 3h30 de route et de multiples assoupissements au volant. J’ai regardé le débat Trump/Clinton, puis j’ai appris que l’Oregon tuait plein de monde sous prétexte de la légalisation de l’euthanasie et qu’il ne fallait surtout pas faire pareil dans le Colorado    
 
J’ai passé quatre nuits au Discovery Lodge à Estes Park. Les chambres sont plutôt bien mais, en tout cas dans le bâtiment où j’ai séjourné, très mal isolées question bruit. C’est un poil excentré mais rien de dramatique et ça permet de voir des élans en rut traverser la route. Je ne recommande pas spécialement même si je n’ai pas de quoi comparer avec l’offre autour. En revanche les breakfast juste à côté, chez Mountain Home Café sont pas mal du tout.
 
 
 
                                   
 
               
 
J’ai retrouvé une dernière fois mes Texans pour la matinée (J8), mettant entre parenthèse mon côté sauvageon pour faire une petite marche familiale. Le père s’est mis en mode sherpa pas cher avec sa fille sur le dos et on a été faire le petit tour des lacs dans la région de Bear Lake (6.5km, +254m, 3081m). Au programme et dans l’ordre : Bear Lake, Nymph Lake, Dream Lake et Emerald Lake. Le sentier ne présente pas de difficulté mais le vent était glacial et selon l’exposition le chemin pouvait être sec, enneigé (il avait pas mal neigé la nuit précédente, comme à Grand Lake) ou gelé. Quant aux lacs ils sont juste jolis.
 
Bear Lake

 
Emerald Lake

 
Après des adieux émouvants j’ai continué dans les environs en me lançant sans réelle idée directrice sur le sentier de Glacier Gorge, un peu en aval de Bear Lake. C’est de la route de montagne, pas trop difficile même si ça monte parfois fort. Les Alberta Falls sont assez connues mais encore une fois j’ai juste vu un ruisseau tomber avec panache de quelques mètres, rien de plus. J’imagine que c’est autrement plus impressionnant quand le débit est fort au printemps. En continuant, dans la neige et le vent glacial et soutenu, je suis tombé sur une intersection. Je me suis engagé sur la route du trio Mills Lake/Black Lake/Frozen Lake. Mills Lake (3034m) est magnifique avec en toile de fond le glacier et quelques-uns des plus hauts sommets du parc, dont le point culminant Longs Peak (4346m). J’aurais adoré continué vers les autres lacs mais je m’y suis pris un peu trop tard, le terrain devenait très difficile (neige, glace…) et surtout le vent violent était insupportable malgré mes multiples couches techniques qui coûtent un bras. Il n’y avait plus aucun plaisir. J’ai fait marche arrière.
De retour à l’intersection j’ai décidé, plutôt que de rentrer, d’aller voir un autre lac pas trop loin, Loch Vale (3105m). Toujours dans le vent et le froid malgré le soleil. Et toujours un lac magnifique au bout, partiellement gelé lui aussi. On peut ici aussi pousser plus loin vers le très réputé Sky Pond mais j’ai renoncé pour les mêmes raisons que précédemment. Sur le chemin du retour j’ai retrouvé un des mes gants accroché à un arbre    
Au final sur cette seconde partie de la journée je n’ai pas trop avancé (11.9km,  +400m).
Je suis rentré profiter des derniers rayons du soleil sur mon balcon.
 
Mills Lake

 
Loch Vale

 
J’ai dîné chez Mama Rose’s, un italien pas très bon marché mais c’est copieux et plutôt bon. A essayer dans un coin où l’offre n’est pas super excitante.
 
 
                                   
 
 
 
J’ai attaqué la matinée (J9) par la petite ascension de Deer Mountain (9.5km, +447m, 3051m), une petite montagne quelconque dans la partie centrale du parc. Il n’y pas de difficulté ici à part la montée finale, une saloperie d’escalier qui n’en finit pas. La vue du sommet est loin d’être inoubliable. J’y suis resté un peu pour me ravitailler puis j’ai entamé la descente. En chemin j’ai discuté avec des américains du coin et on est arrivé à la conclusion que je devais absolument faire le Montana et Glacier National Park. En fait on a presque défini le parcours d’un road trip complet. Eventuellement septembre 2017, si j’arrive à m’organiser pour aller voir l’éclipse du 21 août.  
 
J’ai ensuite repris la direction de Bear Lake pour m’arrêter un peu avant et faire la courte marche vers Bierstadt Lake (4.7km, +196m, 2882m), d’après Albert Bierstadt,  un peintre américain d’origine allemande qui a visité pas mal de coins du pays et dont l’œuvre s’en ressent (j’ai été jeter un coup d’œil et c’est plutôt pas mal). Rien de difficile ici non plus, le lac est sympa mais ne casse pas des briques. De manière générale je n’ai pas trop étudié les orientations du paysage pour ce voyage et j’ai souvent eu l’impression de ne pas être au bon endroit au bon moment pour la lumière. Enfin en même temps on ne peut pas être partout à la fois le matin et le soir, surtout en road trip….Bref c’est un lac de montagne standard.
 
Bierstadt Lake

 
Vu le temps qu’il me restait j’ai décidé de rouler un peu sur Trail Ridge Road jusqu’à la section fermée, histoire de voir un peu le paysage. Je me suis vite rendu compte que la route avait été rouverte (avec fermeture à 18h dans le sens Grand Lake – Estes Park, faut pas se faire piéger….) Ca me semblait logique comme décision même si on m’avait dit que, pour des questions de contrat de maintenance et d’assurance, une fois fermée vers mi-octobre on ne la rouvrait pas). Je suis trop bien tombé…J’ai poussé jusqu’à Forest Canyon Overlook (à plus de 3500m) en faisant les points de vue et en attendant le coucher de soleil mais le vent glacial et les montagnes cachant très tôt le soleil m’ont convaincu de rentrer. En chemin j’ai observé les cerfs et élans sortant au crépuscule.
 

 

 

 
 
Je n’ai vraiment pas été inspiré par le parc cette journée    
 
 
 
                                   
 
 
 
J’ai attaqué la journée (J10) après seulement deux heures  de sommeil, gêné par mes voisins complètement défoncés et qui ont fait la bringue toute la nuit.
 
J’ai dû faire une croix sur plusieurs objectifs majeurs à cause du vent trop fort et de la neige accumulée à certains endroits : Flat Top Mountain, Lawn Lake et Chasm Lake. Alors je suis retourné à Bear Lake d’où j’ai entamé une autre tournée des lacs dans les environs (17km, +414m, 3260m) . Au menu : Lake Helene, Odessa Lake, Fern Lake, Fern Falls et The Pool pour enfin revenir à Fern Lake Trailhead.
 
Dans ce sens tout le dénivelé positif est sur les premiers kilomètres, jusqu’à Lake Helene, puis on entame une longue descente avec 800 mètres de dénivelé négatif. Et sans surprise c’est donc bien au début que les vues sont les plus belles, c’est de la vraie haute montagne. C’est glacé, venteux et sauvage. J’ai rencontré en chemin deux jeunes nanas parties un peu comme on sort promener son chien. D’ailleurs l’une d’elle était en pleine fringale : j’ai offert boisson énergisante, barres de calories, pistaches…Elle a refusé ma banane mais elle aurait dû comprendre que je ne déconnais pas quand j’ai dit que j’en avais plusieurs    
Ensuite malheureusement on s’enfonce dans la forêt. Odessa Lake est un merveilleux lac de montagne, gelé à ce moment là. Je serais bien resté toute la journée ici. Le reste est anecdotique. Il s’est mis à faire vraiment chaud, même à plus de 2500 mètres. Des records de chaleur ont été atteints avec plus de 30 degrés à Denver.
J’ai fini la randonnée avec des américaines qui m’ont ramené au parking de Bear Lake, puis je suis rentré à l’hôtel profiter encore une fois du balcon.
 
Lake Helene

 
Odessa Lake Trail

 
Odessa Lake

 
 
 
 
                                   
 
 
 
Pour ma dernière matinée dans le parc (J11) j’ai choisi de simplement prendre l’air dans la prairie centrale, Upper Beaver Meadow. L’idée était d’essayer de croiser des animaux ailleurs que sur la route. Ca n’a pas été très probant, juste quelques cerfs craintifs et des oiseaux, quasiment que des pics. Puis j’ai quitté définitivement le parc.
 

 

 

 
Upper Beaver Meadow

 
Rocky Mountain National Park, le mot de la fin
 
C’est compliqué de juger Rocky Mountain National Park. Je suis arrivé trop tard pour les couleurs d’automne, trop tôt pour le vrai manteau neigeux mais assez tard pour avoir de la neige parsemée et gelée et la route panoramique fermée. Je me suis peut-être mal préparé, j’ai été contraint de changer de plans à cause de la météo, mais je n’ai pas été enthousiasmé par les randonnées faites. Surtout, on a en France les Alpes et les Pyrénées. C’est sans aucune mesure avec cette partie des Rocheuses. C’est sympa d’être dans un tel endroits aux Etats-Unis, ça change des plateaux tout en canyons, mais on a vraiment plus beau à quelques heures de voiture de Paris.
J’y retournerai pourtant avec plaisir, en été, pour faire les randonnées plus exigeantes et essayer les plus hauts sommets.
Enfin, ça a été l'occasion, au gré de mes balades en montagne, de réfléchir aux grandes vérités du monde, celles qu'on a sous les yeux mais auxquelles on ne fait pas attention. Par exemple que le nom Colorado pouvait bien faire référence aux couleurs des paysages. Ou que le terme anglais pour l'automne, fall, était peut-être bien inspiré de la chute des feuilles. Oui, je me suis également enrichi dans ce parc    
 
 
 
 
Pour rejoindre la prochaine étape, Custer, South Dakota, j'ai pris la I25 plein nord. Sur les premiers kilomètres j’ai eu la vue que je cherchais à mon arrivée dans le Colorado, le mur des Rocheuses qui sort subitement de la plaine. C’est impressionnant (mais je n’ai pas pu m’arrêter pour mieux voir). Puis je suis passé dans le Wyoming, à l’est. C’est un nom qui me fait vibrer, qui m'évoque les grands espaces sauvages et les merveilles naturelles comme les parcs nationaux de Yellowstone et Grand Teton (tout dur). Au lieu de cela je me suis tapé une ligne droite infinie qui tranche à travers une immense et morne plaine d’herbe jaunie et délavée par le soleil. Difficile de faire plus monotone. Heureusement j’ai réussi à mettre un peu de piment dans le trajet. En passant une station essence je vois marqué « Next 66 miles». Un coup d’œil à ma jauge remplie à un peu plus du tiers et je me dis que c’est large. Sauf que comportement non linéaire de la jauge qui a toujours tendance à descendre plus vite sur la fin. Sauf que 90mph pour la première fois du séjour. Sauf que ça fait tout de même plus de cent bornes. Sauf que faux plats réguliers. Sauf que, sauf que, sauf que….J’ai commencé à paniquer à vingt miles de la station et selon mes projections c’était foutu, je me voyais déjà finir à pieds ou en stop ou les deux, dans un coin totalement paumé   J’ai pris une mesure utile - baisser fortement la cadence -  et trois psychologiques : fermer les fenêtres, couper la radio et débrancher mon Iphone. Bon d’accord, pas seulement psychologiques mais aussi inutiles et débiles. J’assume. Je suis arrivé à la pompe, le voyant d’alerte allumé depuis longtemps et la jauge au minimum.
J’ai quitté le Wyoming après cinq heures de route.
 
 
 
Le Dakota du Sud
 
 
 
Après le Colorado voici un autre état dans lequel je n’avais jamais mis les pieds. Le nom n’est pas super sexy mais c’était un passage obligé pour rejoindre mon frère. Et la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est Monica qui se justifie  - « Nobody cares about the Dakotas ! » - au jeu des cinquante états.  Est-ce à dire que je n’aurais jamais dû aller me perdre là-bas ? Don’t judge a book by its cover.
 
J’ai passé les deux premières nuits au Bavarian Inn à Custer (ville sans grand charme). L’environnement est joli (c’est un peu excentré et en hauteur, des biches se promènent), les chambres pas trop mal et les hôtes très sympas. Il y a également une piscine. Autre avantage, le plutôt bon restaurant à quelques mètres. Ca ne m’a pas empêché d’aller me chercher en ville une énorme pizza et de la déguster devant The Weather Channel et ses images de catastrophes en boucle.
 
 
 
                                   
 
 
 
 
                    Black Hills National Forest (J12 & J13)
 
 
 
Les Black Hills sont une chaîne de montagnes située dans la partie occidentale de l'État du Dakota du Sud et l'extrémité orientale du Wyoming, dont le point culminant, Black Elk Peak (anciennement Harney Peak), s’élève à une altitude de 2208 mètres. Le nom de Black Hills, traduit littéralement du Lakota, vient de ce qu'elles apparaissent sombres quand on les observe d'une certaine distance, du fait de leur couverture arborée.
 
Autant je n’ai pas pu faire les sommets de l’Utah (absolument pas prévu et sans doute même pas accessible) ni du Colorado (pas la bonne période, et de toute manière je n’étais pas spécialement préparé), autant celui-ci était parfaitement jouable. Et c’est donc par ça que j’ai commencé ma visite (J12). Le début de la randonnée Black Elk Peak (11.4km, +497m, 2208m) est dans Custer State Park (20$). J’ai été au début accompagné de deux américains mais ils étaient tellement bruyants que je les ai lâchés dans la montée. Malgré cela je les entendais encore clairement. Ils ont dû faire fuir toutes les bestioles ces fzdp. La forêt, vraiment clairsemée, a manifestement souffert des incendies. Mais cela m’a permis de voir les alentours et d’avoir le soleil, c’était pas plus mal. Au sommet trône un poste de garde incendie d’où on a une vue à 360 degrés vraiment sympathique. Une plaque croit utile de mentionner qu’on est là au plus haut sommet entre les Rocheuses et…les Pyrénées occidentales.
J’ai couplé avec l’ascension de Little Devils Tower (6.1km, +252m, 2099m) qui a le mérite d’offrir une vue sur Black Elk Peak. La montée finale est très raide au milieu des rochers.
J’ai beaucoup apprécié même si j’aurais aimé croiser un peu plus de faune (voire de la faune tout court).
 
Depuis Black Elk Peak

 
Depuis Little Devils Tower 

A droite c'est Black Elk Peak, avec le fort au sommet.
 
Little Devils Tower Trail

 
J’ai ensuite voulu parcourir Custer State Park en voiture, plus précisément en faire le tour en empruntant successivement la 87 (avec le passage du Needles Eyes Tunnel), Playhouse Road et Iron Mountain Road. C’est agréable à conduire et j’ai vu mes premiers bisons sur la route. Qu’est-ce que c’est impressionnant…
 

 
Et c’est tout naturellement qu’on arrive, bien aidé par les panneaux, à la cash machine du coin, Mount Rushmore Memorial. Sans parler de tout le business à l’intérieur du mémorial, le ticket d’entrée est à 11$. J’imagine qu’ils justifient cela parce que c’est valable un an. Mais c’est une vaste blague, qui va revenir plusieurs fois par an ? Alors oui c’est nickel, parfaitement entretenu, ça sent vraiment la tune. En revanche j’ai été agréablement surpris par la fresque en elle-même. J’avais peur qu’elle souffre du syndrome Statut de la Liberté, qu’on arrive devant et qu’on dise « Ah ? C’est tout ? ». La taille est plus que respectable.
Il y a un petit trail culturel (intéressant) tout autour.
Vous connaissez déjà tous alors je mets une photo un poil originale qui rend compte de la taille.
 
Mount Rushmore Memorial

 


 
 
Sur le chemin du retour vers Custer j’ai pensé m’arrêter une dernière fois. La nana de l’hôtel m’avait demandé la veille si j’avais déjà entendu parler de Crazy Horse    J’ai hésité une seconde et, dans un moment de lucidité, j’ai répondu que non. Il s’agit en fait d’une autre fresque sculptée à flan de montagne et qui se targue d’être la plus grande au monde. C’est la réponse des Indiens natifs  aux présidents US. Je me suis pointé un peu tard sur place, à vingt minutes de la fermeture. A 20$ l’entrée, et sachant que le musée serait fermé et que c’était toujours en cours de réalisation, j’ai renoncé.
 
 
 
                                   
 
 
 
J’ai terminé ma visite éclair des Black Hills (J13) en faisant une randonnée matinale à quelques kilomètres de Custer, dans Hell Canyon (9km, +314m, 1782m). Il s’agit d’un secteur qui a été complètement ravagé par l’incendie Jasper en 2000. Plus de 33000 hectares sont partis en fumée. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la vie reprendre difficilement, même si tout a été mis en œuvre pour accélérer le processus (épandage de graines, déboisement…). Malgré tout c’était une super promenade dans un décors apocalyptique mais aussi coloré. Surtout j’ai assisté à un concours de bite entre trois mouflons d’Amérique (bighorn sheeps). Deux ont même fini par se jouter. Je n’oublierai jamais le bruit incroyable des bois qui s’entrechoquent et l’écho derrière. Splendide.
 
Hell Canyon  

 
Bighorn Sheeps

 
Hell Canyon

 
Hell Canyon

 
 
Black Hills National Forest, le mot de la fin
 
Je ne peux pas vraiment dire que j’ai parcouru les Black Hills, j’ai dû faire des choix et plusieurs coins seront à faire une prochaine fois (Wind Cave National Park, les alentours de Deadwood ou même pousser jusqu’à Devils Tower dans le Wyoming). Mais ça a été une excellente surprise. Ca ne monte pas très haut, ce n’est pas tellement escarpé mais ça a vraiment du charme. La vie dans le coin a l’air paisible. D’ailleurs j’ai croisé une Suisse qui pour rien au monde ne reviendrait en Europe, elle s’y plaît trop. Je serais curieux d’y retourner en hiver sous la neige, ça doit dépoter. Je n’ai malheureusement pas croisé beaucoup d’animaux mais je ne suis pas plus étonné que cela tant les forêts sont peu denses après les incendies. C’était ma dernière chance du séjour de croiser un mountain lion.
 
J’ai repris la route vers l’est en passant inutilement par Rapid City, perdant ainsi plus d’une heure. Je suis alors retourné plein sud pour attaquer la dernière étape de mon voyage.
 
 

                   Badlands National Park (J13, J14 & J15) 

Le nom du parc, que personnellement j’adore, a deux origines qui se recoupent.
Les Lakota ont été les premiers à appeler ce lieu Mako Sica (land bad, terre mauvaise) en raison des températures extrêmes sur l’année, du manque d’eau et du terrain accidenté. Au début du XXème siècle les trappeurs franco-canadiens ont eux aussi donné le nom de « mauvaises terres à traverser » (bad lands to travel through). Le nom Badlands est resté. En fait c’est devenu un nom générique pour désigner une particularité géologique : un paysage ruiniforme de terrains marneux ou argileux, raviné par les eaux du ruissellement et dans un climat très sec. D’ailleurs on trouve d’autres badlands à travers le monde, par exemple les Bardenas Reales (que je recommande vivement ) en Espagne . Ces terres sont en général impropres à l'agriculture.
Ici les Badlands s’étendent au sud-ouest du Dakota du Sud, au nord des Grandes Plaines.
 
Ma première approche du parc a eu lieu à Red Shirt Table Overlook. Il s’agit d’une première vue sur les formations qui soudain découpent la plaine. Le contraste est assez saisissant. En revanche on n’est pas encore à l’intérieur du parc et c’était bondé de déchets. J’imagine que beaucoup de pique-nique sauvages ont lieu ici.

Red Shirt Table Overlook 

 
J’ai contourné par le sud la partie occidentale du parc, peu accessible, pour remonter ensuite vers le bled paumé de Scenic. En chemin j’ai fait un détour par Sheep Mountain qui propose quelques belles vues et un chemin sympa à conduire. Après une dernière route secondaire bien large et propice aux drifts on rejoint la route principale du parc, Rim Road. C’est à partir de cette route que 95% de la visite se fait.

Sheep Mountain Road

 
Sheep Mountain Overlook

 
Comme j’avais un peu de temps j’ai parcouru les premiers points de vue en mode relax, juste pour prendre mes marques. En fait je ne sais plus trop lesquels j’ai fait ni jusqu’où j’ai poussé.
En abordant un secteur j’ai fait une pause déjeuner/goûter. J’ai entendu une sorte de piaillement permanent mais j’ai eu beau chercher je n’ai vu aucun oiseau dans le ciel, ni aucun nid. Puis j’ai fini par comprendre. Mon regard a été attiré par un mouvement dans la prairie. C’est le premier que j’ai vu. Puis deux. Trois. Dix…Un nombre incalculable de chiens de prairie (groundhog) à perte de vue. C’est assez craintif comme bestiole, difficile de vraiment s’approcher sans que ça n’aille se terrer non sans avoir sonné l’alarme pour les voisins. Moi j’ai clairement craqué pour ces petites boules de poils. J'ai également revu des bisons.
 
Buffalo

Groundhog

 
J’ai passé deux nuits à Wall, au Best Western Plains Motel. Absolument rien à redire, c’était nickel sur tous les points. Wall est une minuscule ville qui jouit de sa proximité du parc. On y trouve le minimum nécessaire.
 
 
                                   
 

Après un solide petit-déjeuner j’ai entamé ma journée de visite du parc (J14).
J’ai commencé par suivre la route et enchaîner les points de vue, qui vont du splendide au quelconque. C’est à l’un deux que j’ai remarqué que quelque chose clochait. J’ai vite trouvé quoi. Pas de vent, pas d’animaux, pas de bruissements d’herbe, pas de voitures, pas d’avion, absolument rien. Je n’avais jamais eu affaire à un tel silence de toute ma vie. C’était vraiment impressionnant  

Ancient Hunters Overlook

 
Yellow Mounds Overlook

 
C’est au niveau de Fossil Exhibit Trail que je me suis garé pour me lancer à pieds à travers le parc. C’est en effet le point de départ de Castle Trail, à combiner avec Medicine Root Trail et Saddle Pass (au total 18.3km, +217m, 816m). Je me suis retrouvé absolument tout seul au milieu des badlands pendant plus de cinq heures, c’était génial. Dans ma tête j’étais clairement le Pistolero et je pourchassais l’Homme en Noir. Le seul bruit était celui des formations d’oiseaux en pleine migration au-dessus du parc. En revanche je n’ai pas réussi à les identifier. J’ai également croisé gazelles et mouflons mais pas de serpents à sonnette malgré les multiples mises en garde. Il n’y a quasi pas de dénivelé mais il faut faire attention au soleil, ça peut être très très violent en été.
Bref j’ai adoré.

Castle Trail

Castle Trail

Castle Trail

Saddle Pass

 

Revenu au parking j’ai parcouru Fossil Exhibit Trail (quelques dizaines de mètres) qui raconte que le coin est bien pourvu en fossiles et que cela a surtout permis de comprendre l’évolution des espèces et leur adaptation à leur environnement changeant. Ils différencient celles qui ont réussi, soit en évoluant soit en migrant, de celles qui ont disparu. C’est pas fou mais plutôt instructif.
Un peu plus loin on trouve Cliff Shelf Nature Trail (0.8km, +22m, 821m). Je n’ai pas trop compris l’intérêt de cette petite marche aménagée à flanc de falaise. C’est quelconque.
Beaucoup plus intéressante, Notch Trail (2.1km, +53m, 852m) permet de se balader à l’intérieur de monticules. La marche est très agréable avec un passage d’échelle à négocier. La vue finale, en surplomb de la plaine, est jolie sans être  réellement impressionnante. Je me suis permis d’apporter ma petite contribution à l’érosion  
 
Notch Trail

Notch Trail

 
J’ai  terminé par le point de vue Big Badlands Overlook. Je suis content d'avoir terminé par lui, c'est peut-être bien le plus beau du parc. On prend encore plus conscience du lent travail de l'érosion et les couleurs sont superbes.

Big Badlands Overlook

Sur le retour j'ai eu envie de faire un peu de hors piste, de marcher un peu hors des sentiers. Non seulement c'est agréable mais je suis en plus tombé sur un mouflon soit complètement insouciant soit aveugle et sourd. Il ne s'est pas fait prier pour se faire tirer le portrait.
Puis j'ai contemplé le coucher du soleil avant de rentrer doucement, profitant du paysage au crépuscule.

 
 
                                   
 
 
 
Pour ma dernière matinée de liberté (J15) j’ai parcouru le parc une petite heure au lever du soleil, sans succomber à la tyrannie de la photo.
 
Badlands National Park, le mot de la fin

Je pensais savoir plus ou moins à quoi m'attendre avec les Badlands mais j'étais loin du compte. J'en ai pris plein les yeux. Le paysages étaient attendus mais c'est surtout l'atmosphère du parc qui m'a enchanté. Le peu de monde à l'époque de la visite a sans doute grande contribué au plaisir, j'étais souvent seul. C'est très agréable de conduire. Et la randonnée Castle Trail est incontournable pour une immersion totale. Les animaux sont à découvert mais restent observables. C'était parfait. Je n'ai pas plus creusé que cela mais la partie ouest du parc doit tout de même être visitable d'une manière ou d'une autre. Le Visitor Center était fermé mais à la haute saison des sorties sont organisées par les rangers pour visiter le parc et observer les animaux. C'est également un très haut lieu de l'observation astronomique.
Bref, un coup de coeur.

J’ai quitté les Badlands et ai entamé une longue journée de route pour rejoindre ma famille à Lincoln, Nebraska. J’avais un temps eu dans l’idée de me rendre à Sioux Falls (et pourquoi pas Fargo )  mais j’ai renoncé, trop fatigué et à court de temps. J’ai tout de même traversé Sioux Falls juste histoire de
Et c'est après plusieurs heures de route et une petite incursion dans l’Iowa qu'a pris fin mon road trip en solitaire.
 

La bande son des vacances

Un des ingrédients pour un road trip réussi est la musique qui tient compagnie sur la route  
Je n’ai pas eu à me poser trop de questions, je suis tombé presque tout de suite sur les radios satellite ’60s on 6 et surtout ’70s on 7. C’est ma came et la programmation, quoi que globalement consensuelle, tenait plutôt bien la route. Petit florilège des morceaux marquants du séjour, pour quelque raison que ce soit.

Proud Mary - Creedence Clearwater Revival
You’re So Vain - Carly Simon
American Pie - Don McLean
On the Road Again - Willie Nelson
Piano Man - Billy Joel
You’ve Got a Friend - James Taylor
Someone Saved My Life Tonight - Elton John
One of These Nights - Eagles
Say You Love Me - Fleetwood Mac
So Long, Marianne - Leonard Cohen
Mockingbird - Carly Simon & James Taylor
Gimme Shelter - The Rolling Stones
Fortunate Son - Creedence Clearwater Revival
Show Me the Way - Peter Frampton
Uncle Albert / Admiral Halsey - Paul McCartney & Linda McCartney
25 Or 6 To 4 - Chicago
More Than a Feeling - Boston
House of the Rising Sun - The Animals
Space Oddity - David Bowie
Staying’ Alive - Bee Gees

Les photos

J'ai rencontré le même problème qu'en Ecosse, les espaces colorimétriques de mes appareils ne sont pas du tout en phase. Je ne suis pas certain de pouvoir y faire quelque chose, c'est embêtant.
De plus j'ai passé un temps fou en retouche, principalement à cause de la balance des blancs qui m'a rendu fou à plusieurs reprises. Je ne sais pas si je deviens de plus en plus tatillon ou si c'est la nature minérale des paysages mais j'ai galéré. Tellement que j'ai parfois laissé tomber, me promettant d'y revenir plus tard.
Il y a pas mal de panos dans ce CR, ils ne rendent pas super bien à ce format.
Enfin je m'attends à ce qu'on trouve certaines photos un peu fades. J'ai essayé de retranscrire le plus possible ce que j'ai vu, sans trop en rajouter et me lâcher sur les curseurs. C'est un principe auquel j'essaie de me tenir mais je suis de plus en plus tenté de me faire plaisir. A voir.
Tout ça pour dire que je me réserve le droit de largement les modifier à l'avenir

Le budget

Voici les lignes budgétaires inévitables et incompressibles de mon voyage.

Avion
CDG-SLC + LNK-MSP + MSP-CDG par AF/DL - 1041 euros

Voiture
Kia Sportage chez Hertz via Carigami, 21 jours, de Salt Lake City, Utah, à Lincoln, Nebraska - 1122 euros (dont 270 euros de frais d’aller simple).
Je n'ai plus tout le détail en tête mais on doit être autour des 250$ d'essence.

Hôtels
Silver Sage Inn, Moab - 5 nuits - 539$ - 576€ TTC
Starlight Lodge, Glenwood Springs - 1 nuit - 59$ - 61€ TTC
Gateway Inn and Conference Center, Grand Lake - 1 nuit - 99$ - 99€ TTC
Discovery Lodge, Estes Park - 4 nuits - 296$ - 307€ TTC
Bavarian Inn Custer, Custer - 2 nuits - 148$ - 156€ TTC
Best Western Plains Motel, Wall - 2 nuits - 152$ - 153€ TTC
Total : 1352 euros

Pass America The Beautiful - 80 dollars

Au total, sans faire de concessions, il a fallu compter près de 4600 euros.

Epilogue
 
 
Le Nebraska est un état du cœur de l’Amérique, c’est un peu l’équivalent de notre Creuse. C’est le grenier de l’Amérique avec ses champs à perte de vue. D’ailleurs question géographie c’est pas super excitant, c’est tout plat. Je revoyais Hot Shots 2 l’autre jour et il y a un passage où les infos sont en fond sonore : « Le gouverneur du Nebraska s’est excusé pour le manque de relief dans son Etat »  
Le climat y est extrêmement continental. L’Etat fait partie de la Tornado Alley même s’il est moins touché que d’autres car plutôt en bout de course. Mon frère a déjà eu droit aux sirènes mais sans suites.
Enfin inutile de préciser que sur la carte politique c’est rouge vif même si Trump n’y a fait que 58.7%, j’aurais parié sur beaucoup plus  
 
Lincoln, la capitale, est au sud-est de l’état. Elle est grande comme deux fois Paris pour seulement 270 000 habitants. On m’avait promis le pire mais j’ai été agréablement surpris. C’est une ville universitaire très jeune et dynamique. Le stade de football américain fait 80 000 places  (30% de la population, c’est dire l’ambiance de malade en ville les jours de match) et affiche en permanence complet depuis plus de cinq ans. J’en ai profité pour réellement apprendre les règles du jeu. L’équipe féminine de volley est championne nationale. Il y a également (et forcément) une grande arène pour le basket. De grandes entreprises, notamment pharmaceutiques, sont implantées dans le coin. Le downtown est agréable. Je peux clairement comprendre qu’on s’y plaise.
Ceci dit j’ai eu de la chance, il faisait presque chaud alors que je m’attendais à être frigorifié une fin octobre. Et c’est un peu loin de tout.
 
C’est dans ce cadre qu’après deux semaines de plaisirs solitaires, tout au long des 2544 miles (4094 kilomètres) parcourus sur 6 Etats différents, j’ai repris pied avec la réalité. J’y ai passé trois jours pour me reposer, faire des restos, aller à l’outlet du coin (pas terrible du tout)…
Et très accessoirement assister, ému, au mariage de mon frère  
 
 
 
 
 

ça va pas de poster des CR à cette heure ci C'est EXCELLENT comme à chaque fois, entre photos superbes, les renseignements super détaillés et l'humour. Encore un travail phénoménal. Merci. Du grand art

Beau CR
J'aurai conseillé un passage à Monument Valley aussi
Beaucoup de paysages que je n'ai pas eu l'occasion de voir encore
 
Par contre 5000 balles de voyages tous les 6 mois  

Je viens de finir l'Utah. Fan du style.
J'me doutais bien qu'il y avait de quoi faire 1 semaine / 10j dans le coin (p'tet même plus si on pousse au Nord vers le lac salé...)

Hop, ajouté à la liste  

Go Colorado  
(comme dit Van, on n'est pas couché )

CR de folie > ajouter aux favoris dossier destinations futures USA  

Le genre de retour qui vaut 30 guides papier.

merci pour le CR    

Qualitay j'ai juste survollé je me garde ça pour la pause déj
 
Tiibo, l'Utah est l'un des endroits les plus beaux du monde.

Le style et l'humour, l'itinéraire original, les photos, tu t'es fait plaisir, superbe road trip      
A défaut de pouvoir y retourner tu m'as donné envie de ré-ouvrir quelques grands romans sur l'ouest américains et le désert    

classe

superbe CR  

Super CR

L'effet de lire ça un lundi matin au taff après avoir pris le métro    
 
Super CR, comme d'habitude

Jaloux, je suis!!!  
 
Excellent CR, encore une destination dans le carnet des rêves!

C'est mon écran au taff où les photos sont surex ?
Très bien le CR mais j'avais lu dans le topic Southwest, nan ?

Waaaaouh

Tu parles de l'État traversé en 2j dans la plupart des roadtrips Ouest Américain ?

Ouais

Très chouette !  
J'ai pas pigé l'histoire de la lune qui se lève quand le soleil se couche par contre.