"Le dossier du financement par la Libye de Kadhafi est le dossier le plus sensible et le plus difficile à instruire par la justice. Une incroyable quantité d'indices, de coïncidences, de témoignages est contrebalancée par l'absence quasi totale de preuves tangibles.
Tout aurait commencé dès 2005/2006 avec de très nombreux déplacements de Sarkozy, Guéant, Hortefeux et Ziad Takkiedine en Libye dont la plupart sont bien avérés. On notera un des témoignages les plus déconcertant par un diplomate Français en place à cette époque parlant d'une réunion entre Hortefeux et des dignitaires Libyens débouchant sur un accord entre collectivités locales (à l'époque, Hortefeux était secrétaire d'état aux collectivités locales) alors que d'après ce diplomates, ces entités n'existent pas en Libye.
Le soudain revirement en Libye, passant de la lune de miel à la guerre est l'occasion de déclarations d'un des fils Kadhafi sur un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye. À l'époque, ce témoignage n'est pas vraiment pris au sérieux. Le premier article de Mediapart évoquant l'affaire date de mars 2012 et apparait via le suivi des affaires entourant l'intermédiaire Ziad Takkiedine. Une note est versée au dossier par les policiers suite au témoignage d'un ancien proche de Balladur qui aurait recueilli lui-même le témoignage du médecin personnel de Takkiedine, évoquant un financement à hauteur de 50 Millions d'€ via une société panaméenne et une banque suisse, sans plus de détails.
Le 28 Avril 2012, Mediapart publie un document qu'il affirme être la preuve de la volonté de mise en place d'un financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy porte alors plainte pour faux et usage de faux, évoquant un ""faux grossier"".
On découvre à cette occasion que certains dignitaires Libyen ont été exfiltrés par Claude Guéant, notamment Moussa Koussa et Bachir Saleh, ce dernier s'enfuyant d'ailleurs de France quelques jours après ces révélations, l'autre résident au Qatar hébergé par la famille du Qatar, proche de Nicolas Sarkozy.
Moussa Koussa fait envoyer un communiqué pour dénoncer un faux (il est censé être un des signataires du document).
Ensuite, de mois en mois, les témoignages abondent pour confirmer l'éventualité d'un financement. L'ancien premier ministre Libyen Baghdadi Ali al-Mahmoudi évoque notamment le sujet par son avocat alors qu'il est détenu en Tunisie, affirmant qu'il possède les informations sur les flux financiers, ayant lui-même effectué certains virements. Il est malheureusement extradé mystérieusement et très rapidement vers la Libye très peu de temps après sans même l'accord du nouveau président Tunisien de l'époque (alors que les premiers communiqués affirmaient qu'il avait signé l'accord d'extradition ce qu'il a publiquement infirmé).
Depuis, d'autres témoignages sont venus confirmer ces présomptions, notamment l'ancien interprête du dictateur Libyen et plusieurs anciens dignitaires en dehors de Moussa Koussa qui continue de traiter le document de faux et Bachir Saleh, introuvable depuis sa fuite précipitée de France.
Un autre témoin a été présenté à la justice par le clan Sarkozy, affirmant qu'il avait prévenu Mediapart que le document était un faux, mais malheureusement pour eux, il s'est avéré être un mythomane, le même qui a prétendu pendant quelques temps reprendre la raffinerie Petroplus avant de disparaître.
Deux instructions sont en cours dans cette affaire, une est liée aux présomptions de financement, l'autre, déclenchée par la plainte de Nicolas Sarkozy pour faux et usage de faux à propos du fameux document de Mediapart.
L'instruction sur le financement lui-même a donné lieu à plusieurs ""mini-affaires"" dont la découverte du fait que Christian Flaech, patron de la police parisienne, informait Brice des perquisitions à venir et l'aidait à préparer ses réponses aux questions des policiers et l'affaire des fameuses écoutes Sarkozy ayant permis la découverte d'un trafic d'influence avec un juge de la cour de cassation. Néanmoins, cette instruction ne possède apparemment pas, aujourd'hui, d'éléments tangibles mais seulement d'un assez important faisceau d'indices et de témoignages. La preuve directe des flux financiers manque.
Du côté de l'instruction sur le document lui-même, un récent rebondissement est venu dans le dossier avec l'expertise judiciaire graphologique confirmant, à l'aide d'autres documents signés de sa main que la signature du fameux document suspect était bien celle de Moussa Koussa et ce, sans aucune discordance. Ceci à rapprocher du récent témoignage ambigû de ce dernier (préalable à l'expertise) : ""Le contenu du document n'est pas faux, mais ce n'est pas ma signature qui est sur ce document donc c'est un faux.""
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Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s'il est important qu'il s'en approche, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance.