Tietie006 Dieu ne joue pas aux dés. | lxl ihsahn lxl a écrit :
Oh non, c'est une simple question de justesse des mots.
Le socialisme (en bref), c'est l'abolition de la proprieté privée au profit de la proprieté de l'état. L'état est central et gerre l'économie.
Le communisme, c'est l'abolition-même de notion de proprieté, y compris celle de l'etat. Et ce n'est pas qu'une nuance. Les révolutionnaires russes ont vu dans le socialisme une transition qui consiste en la confiscation autour d'un organe avant de le faire disparaitre une fois sa tache accomplie (je shématise). Cette procédure s'est arrêtée au socialisme, et a ensuite pris un tournant totalement opposé au communisme : l'état s'est renforcé, l'économie a été gerée par une administration, une administration de plus en plus lourde qui était au contraire des preceptes initiaux de cette révolution.
Cela n'enlève en rien la part de violence de la révolution, les plus idéalistes communistes aussi étaient pour beaucoup dans cette révolution pour l'éradication de toute forme d'opposition, mais pour en parler sérieusement il faut savoir faire la distinction entre les fins et les moyens.
Au début de la révolution, le sang à coulé pour la marche vers un idéal (ou une utopie), puis la révolution a stopé net (avec l'accession de Staline au pouvoir), et la repression était une défense contre le régime établi. C'est la même différence qu'entre les morts pendant la révolution française, et les morts pendant la Terreur, ou encore la différence entre les morts au front et les morts pendant l'occupation. Pour être clair, dans l'histoire de l'URSS, les morts au nom du communisme officiellement comme réelement ne concerne que la révolution en elle-même. Les victimes du régime sovietique sont victimes du régime socialiste totalitaire, pas de l'idéal communiste qui n'était que propagande.
Le régime en place en Russie n'a jamais été communiste, il a toujours été socialiste. La notion-même de communisme s'oppose à l'Etat fort, et la mise en place d'un régime totalitaire était un moyen, un mal nécessaire, celon certains.
On pourrait dire que c'est du même niveau que dire que ce n'est pas l'arme qui tue, mais l'homme qui la tiens, et c'est assez juste. Sauf qu'à ce compte là on oublie que l'homme peut choisir de ne pas utiliser cette arme.
Pour un communiste, le socialisme est un moyen parmis d'autres, et l'histoire a montré que c'est un moyen a proscrire si l'on aspire à arriver au communisme, étant donné qu'un grand pouvoir implique des personnes qui veulent en tirer parti.
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lxl ihsahn lxl a écrit :
Non, le communisme ce n'est pas abandonner ses désirs ou ses fantasmes, c'est abandonner ses désirs et fantasmes consuméristes, il y a une nuance. L'idée du communisme est que les choses materielles n'appartiennent pas a une personnes, mais à tous. Les choses culturelles aussi. Les choses spirituelles sont propre à chacun et fait partie de son identité.
Exemple pratique : la freebox ( ) : aucun abonné ne la possède, pourtant chacun en dispose librement comme s'il en était propriétaire. Remplace une societé privée par l'etat, et tu obtiens du socialisme. Remplace une societé privée par rien, et tu obtiens le communisme. Au final, sur le papier ça ne change rien pour le consommateur...
Après extrapoler d'un objet à un état complet, c'est délicat, j'entend bien...
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Enfin bon, le communisme ne se décrète pas ! La phase de transition, c'est à dire la "dictature du prolétariat", nécessaire pour combattre les opposants à la révolution socialiste, nécessite une inflation de l'appareil étatique assez phénoménale qui va créer une nouvelle classe, les apparatchiks, avec leurs propres intérêts à défendre ! La révolution bolchevique ne s'est pas arrêtée avec Staline, déjà, sous Lénine, à cause de la guerre civile, les organes de sécurité avait connu une augmentation exponentielle, et la bureaucratie était présente de partout ...ce qu'avait déjà remarqué Lénine, lui-même ! De plus, avec l'interdiction des fractions, lors du 10eme congrès du PCUS, en mars 1921, décidée par Lénine, des armes légales, seront données aux futures purges. Conclusion ? La "dictature du prolétariat" débouche, nécessairement, sur un super-Etat centralisateur, qui concentre tous les pouvoirs pour lutter contre les ennemis de la révolution (vrais ou fantasmés) et qui se pérennise naturellement par l'émergence d'une classe de bureaucrates qui défendront leurs intérêts de classe. Les moyens condamnent la fin.
De plus, à part une "dictature du prolétariat" pour imposer le socialisme, c'est à dire le recours massif à la force et à la violence, la classe bourgeoise n'étant pas un groupe de Bisounours, je ne vois pas trop comment une société socialiste et donc communiste, pourraient naître ... ---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
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