J'en oublie même de raconter mon expérience... A vrai dire c'est bizarre quand je dois raconter je sais pas trop par où commencer tellement c'est le bordel dans ma tête. On va dire que j'ai toujours été un grand angoissé. Par exemple, pendant beaucoup d'années, je me suis gâché l'existence à cause d'un faux problème. En effet je croyais que j'avais une anomalie à la bite, qui est en fait ce que l'on appelle le frein. Je faisais une fixation là dessus, je me disais que j'étais pas comme tout le monde, que j'allais devoir passer sur le billard, etc. ... c'était horrible, cette sensation de ne pas être comme les "autres" ("l'enfer c'est les autres" - Sartre), ça m'a fait déprimer pendant une bonne partie de mon adolescence, ça m'arrivait de fondre en larmes en classe en voyant les copains en train de s'amuser au fond de la salle. Je pensais qu'ils ne se rendaient pas compte de la chance qu'ils avaient d'être normaux. C'était la cata... mais heureusement tout cette angoisse (totalement absurde vue de l'extérieur)s'est terminée la fois ou un copain m'a passé un porno et que j'ai vu que finalement, j'étais "normal". Désolé de paraître cru pour certains mais ce que je dis c'est du vécu, c'est un pan de ma vie que je livre ici, et ça me fait beaucoup de bien d'en parler. Cette façade de moi, personne n'en n'a jamais entendu parler jusque là. A cause de ça j'ai même voulu me supprimer. Me supprimer à cause d'un faux problème, vous vous rendez compte ? J'aurais bien eu la haine tiens en sachant qu'en fait j'étais normal !
De plus, depuis mon enfance, j'ai toujours haït vomir, puis avec les années ça a empiré, jusqu'à devenir une phobie (la phobie de vomir s'appelle l'émétophobie), ce qui m'a pourri la vie pendant pas mal d'années, c'est à dire que pendant l'hiver (période des gastros) je menais une vie totalement invivable, à savoir : je me lavais les mains 15 fois par jour de peur d'avoir chopé un virus en ayant touché une poignée de porte par exemple ; à côté de ça lorsqu'un de mes amis avait une gastro je le fuyais comme la peste de peur qu'il me contamine. J'angoissais chaque soir par peur d'avoir été contaminé dans la journée et de devoir me réveiller la nuit pour aller vomir. Ceci durant plusieurs hivers consécutifs, ça a été très dur à vivre, pour ma famille comme pour moi. Durant les autres saisons ça allait, je faisais simplement (trop) attention à ne pas avaler quelquechose de périmé, mais sinon je vivais normalement bien que cette peur subsiste mais à un degré tout à fait moindre.
Alors, aujourd'hui, où en suis-je exactement ? Dieu merci j'ai grandi, j'ai fait le plus dur, à savoir passer le cap de l'adolescence, où on est tellement fragile et instable émotionnellement. Mais ce n'est que très récemment que j'ai combattu ma phobie de vomir. Je l'ai combattue car je connais son origine désormais, car c'est en fait plus du medecin que de vomir dont j'ai peur (peur d'un diagnostique grave, peur que l'on m'annonce que je vais mourir finalement...). Ca va peut-être en faire sourire certains, mais c'est la lecture des ouvrages de Freud qui m'a surtout aidé à mettre le doigt sur les racines de ma phobie (notamment les Cinq Psychanalyses). Je me suis identifié à certains des cas présentés, par dans leur intégralité (chaque cas à sa propre histoire) mais dans certaines parties. C'est surtout grâce à une grosse part d'introspection, de travail sur soi, de ressassement de souvenirs enfouis pas forcément agréables à ressortir, que je m'en suis sorti. je parle comme un rescapé, mais je vous jure que des fois je ressemblais plus à un mort qu'à un vivant.
Bref, aujourd'hui, je suis encore stressé, il m'arrive souvent d'angoisser pour un oui pour un non, mais moins qu'avant, car je fais un travail énorme sur moi même. Je sens que je suis en bonne voie tout du moins, et que le pire est derrière moi. J'essaye de positiver, de ne pas ressasser mes problèmes tout le temps, de passer des bons moments avec les amis. J'ai encore deux trois choses à régler avec moi-même avant de me sentir réellement bien mais ce sera bientôt fait.
Donc si vraiment malgré tous les avis favorables vous ne voulez pas aller consulter, essayez au moins de vous instruire sur votre angoisse, ça ne peut que faire du bien. Mais ne surtout pas s'enfermer sur soi-même, c'est la pire des choses à faire, et ça n'apporte rien de positif. C'est ce que j'ai fait pendant bon nombre d'années par peur d'être jugé, et je me rends compte que c'est une des plus grosses erreurs que je n'aie jamais commise.
Donc voilà, merci de m'avoir lu, j'avais besoin d'en parler et de prendre du recul là dessus. Si mon histoire peut aider quelqu'un, alors j'aurais été bien au delà de mon but. Et si ça n'a aidé que moi de parler, alors c'est déjà une bonne chose. Surtout n'hésitez pas à réagir !
---------------
Nihilistes !