2 semaines au Sultanat d'Oman
Le sultanat d’Oman est un petit pays de la péninsule arabique, coincé entre la mer d’Arabie, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et le Yemen.
Près de 50% de sa population est composée d’immigrés (essentiellement indiens, pakistanais, mais également quelques européens).
La langue officielle est l’arabe, mais l’anglais est parlé à peu près partout au niveau des zones touristiques (beaucoup moins dans les petits villages, mais globalement on arrive à se faire comprendre partout).
Niveau religion, les guides de voyage sont assez rigides dans leur présentation : pas de jupe/short ou de bras découverts, baignade en short et t-shirt pour les femmes… En pratique, je n’ai pas du tout ressenti ça au quotidien. Est-ce lié au tourisme en pleine expansion ou bien à la population relativement multiculturelle du pays ? En tout cas, même si j’ai évité les mini-jupes, poum-poum short et décolletés plongeants, je me suis baignée en maillot 1 pièce et j’ai porté des t-shirt à manches courtes sans aucun problème.
Les omanais sont réputés pour leur hospitalité et leur gentillesse avec les voyageurs. Cela s’est confirmé. On nous a invité plusieurs fois à manger, on nous a offert des cadeaux, on nous a invité à prendre le thé. Même si la conversation n’était pas toujours facile avec les habitants des zones rurales du fait de la barrière de la langue, on sent une curiosité bienveillante envers les étrangers. Nous n’avons ressenti aucune insécurité dans le pays, nous avons laissé plusieurs fois nos affaires sans surveillance sans aucun problème.
Le tourisme reste encore peu développé dans la région. Ne vous attendez pas à une offre pléthorique d’hôtels et restaurants. Dans certains coins, vous n’aurez pas d’autres choix que le bivouac, et les restaurants sont souvent de petites cahutes locales qui proposent une nourriture plutôt simple. Si vous aimez ça, le pays se prête extrêmement bien au camping (le camping sauvage est autorisé partout). Dans le cas contraire, faites attention, les infrastructures d’hébergement sont assez limitées, et pas d’un très bon rapport Q/P.
Il faut obligatoirement louer une voiture, tout est assez « loin » (Mascate est par exemple très étalée, il doit bien y avoir 40km d’un bout à l’autre de la « ville »). Ne faites pas l’économie d’un 4x4, ça serait dommage de se priver de plein de choses pas accessibles aux voitures de tourisme.
Quand y aller ?
Entre octobre et mars, sachant qu’il fait déjà assez chaud à ces 2 extrémités. Le climat est le plus tempéré en décembre/janvier, mais c’est également la haute saison.
En mars, nous avons eu globalement 30-32° en continu, un magnifique ciel bleu, 0 jours de pluie.
Quel budget ?
Comme d’hab, y en a pour tous les gouts.
Apparemment il peut être assez rentable d’atterrir à Dubaï et de louer la voiture à Dubai avant de traverser la frontière (moins cher en avion et en location de voiture).
Pour les hôtels : compter entre 30 et 50 OMR pour une chambre double (1 OMR = 2 euros et des poussières)
Pour les restaus : les restos un peu touristiques de la capitale, ca tourne entre 4 et 6 OMR un plat. Dans les cahutes locales, c’est plutôt 1 à 2OMR. Ils font de très bons jus de fruits pressés, entre 0,5 et 2 OMR selon les endroits
La location de voiture : 450 OMR les 2 semaines environ pour un gros 4x4
L’essence est peu chère : 0,2 OMR le litre
J1 et 2 : Mascate
Après un petit tour au supermarché local pour acheter 2-3 bricoles, on va directement sur le quartier de Mutrah et sa corniche pour une petite visite du souk. On y trouve tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi d’ailleurs !) et dans la partie réservée aux bijoutiers, les étalages rivalisent de bling-bling pour attirer locaux et touristes.
Après un déjeuner au Ait Ban Luban près du marché aux poissons qui nous donne déjà un bon aperçu de la cuisine locale, on retourne à l’hôtel passer les heures les plus chaudes à l’ombre du parasol au bord de la piscine.
Pour ce premier jour light, on ne ressortira que pour aller diner chez Kargeen, un adorable resto qui accueille locaux et touristes dans un petit jardin aménagé au milieu d’une zone commerciale, avec là encore une très bonne cuisine.
Le lendemain, on part directement visiter la Grande Mosquée avant qu’il ne fasse trop chaud. Prévoir de quoi se couvrir la tête et les bras pour les femmes (les hommes peuvent évidemment rentrer n’importe comment ). Elle est impressionnante avec son dôme doré et son tapis persan gigantesque (le plus grand au monde).
Direction ensuite l’opéra de Mascate. Malheureusement, les représentations aux dates où nous sommes sur place affichent complet (pensez à regarder à l’avance, il y a l’air d’avoir des choses sympas), mais on peut faire une visite guidée pour visiter l’intérieur, absolument magnifique avec son mélange d’ancien et de moderne.
Retour au bord de la piscine en attendant la fin d’après-midi
Dès que le soleil se fait moins ardent, on prend la direction du Vieux Mascate où on se balade rapidement devant le palais royal et le long de la corniche jusqu’à Mutrah, qui est quand même plus charmante sous les rayons déclinants du soleil.
Nouvelle petite balade au milieu du souk avant de rejoindre la plage de Qurm où on admire le coucher du soleil au milieu des locaux qui viennent y faire du sport ou piqueniquer en famille.
J3 et J4 : sur la route de Sur
C’est le début de la vraie aventure ! Départ à bord de notre 4x4 en direction de Sour, avec plusieurs détours piochés dans le Oman Off-Road au programme.
On commence par quitter la route qui va en direction de Sour pour voir notre premier wadi : le Wadi Dayqah. Un petit détour par de la piste permet d’approcher 2 ou 3 bassins en contrebas, rien de folichon, mais ce sont nos premiers, du coup on est tout contents. On rejoint ensuite la route du Wadi Dayqah: ce grand barrage (le plus grand d’Oman) offre de jolis points de vue sur l’eau ainsi que sur les oasis en contrebas.
On enchaine directement avec la route menant au Wadi Al Arbiyyin : la route n’est pas mauvaise, et on aperçoit bientôt nos premières piscines naturelles caractéristiques du pays, avec leur eau turquoise.
On longe le wadi à sec jusqu’à récupérer la route côtière jusqu’au Sinkhole : ce trou profond rempli d’eau à la couleur turquoise est un peu trop bétonné, mais le tout garde quand même un certain charme.
On continue jusqu’au petit village de Tiwi, où on est censé bivouaquer. C’est sans compter l’esprit d’aventure qui sommeille en nous : on termine finalement dans le seul resort du coin, qui a 2 avantages : une jolie piscine vue mer, et le fait de nous épargner une nuit dans la voiture.
Le lendemain, on quitte tôt notre bivouac improvisé pour découvrir le Wadi Shab avant l’invasion des touristes. Le parking est vide c’est nickel, on semble être les premiers. Un local nous fait traverser à bord de sa petite barque (on ne sait jamais, il y a peut-être des crocodiles dans l’eau), et en route ! On longe le wadi et les plantations de dattiers, heureusement le soleil est encore caché derrière les parois rocheuses. On passe par une zone plus caillouteuse, quand tout d’un coup, un serpent me tombe à moitié sur les pieds. Ni une ni 2, je l’attrape à main nue et je lui arrache la tête d’un coup de dent, il ne faut jamais passer à côté d’une bonne source de protéine. Bon en vrai, je hurle et je bloque sur place, pendant que mon courageux co-aventurier me pousse en avant en criant « surtout ne t’arrête pas ! »
A peine remis de nos émotions, on traverse le wadi où les premières jolies piscines d’eau turquoise apparaissent. Le panneau « interdiction de se baigner » nous motive à continuer le chemin, qui devient plus difficile : sentier escarpé en bord de paroi, escalade de rochers… On finit par ne plus trouver la suite du chemin. On erre pendant un petit moment en cherchant ce foutu chemin. Aventuriers que nous sommes, nous n’avons évidemment pas pris le guide. On voudrait bien qu’il y ait plein de touristes pour nous montrer la route, du coup. Le soleil a fini par émerger de derrière la paroi, il commence à faire bien chaud. On revient sur nos pas pour se baigner dans les premières piscines vues un peu avant, fuck l’interdiction, de toute façon, il n’y a personne. L’endroit est charmant : l’eau turquoise (« émeraude !!! » m’a gentiment repris mon mec) et complètement transparente, les petits poissons qui volent le travail des salons de beauté thaï sans le savoir, les oiseaux qui font cui-cui… On en profite, tout en espérant secrètement que quelqu’un arrive enfin pour nous montrer le chemin… 30mn plus tard, enfin ! Un couple arrive et nous indique qu’en fait, nous sommes bien au niveau des bonnes piscines. Pour aller voir la grotte, il faut nager/marcher le long des piscines jusqu’au bout. On laisse donc nos quelques affaires et on se lance vaillamment, avant de faire demi-tour 10mn plus tard : on est parti pieds nus, et le sol est quand même bien caillouteux… La nage dans le wadi en maillot de bain avec des chaussures de rando aux pieds est terriblement moins glamour, mais beaucoup plus efficace : on traverse d’autres piscines toutes plus turquoises les unes que les autres, et on aperçoit tout au bout une minuscule faille dans la roche. Mon courageux conjoint attend que des touristes s’y engouffrent, puis m’y envoie en premier, sait-on jamais. Le passage est étroit, mais une lumière surnaturelle nous appelle : on débouche dans une petite cave voutée avec une mini chute d’eau. La lumière du soleil qui passe dans les anfractuosités du rocher donne une lumière complètement incroyable, on dirait une piscine éclairée.
On quitte finalement le wadi Shab avec beaucoup de regrets, regrets qui se dissiperont bien vite vu la quantité de touristes qu’on croise sur la route du retour (au moins 10 !).
Après avoir déjeuné dans une cahute locale (fish or chicken, c’est la seule chose que nous avons eu le droit de choisir), on s’avance dans le wadi tiwi. Au 1er parking, on hésite : on s’arrête en voiture, on continue ? On décide de continuer, mais pas pour longtemps, la route est étroite et notre Fortuner nous parait gigantesque. On continue un peu la route à pieds, mais il fait vraiment chaud, et le wadi semble plutôt sec et du coup bien moins joli que son voisin. On rebrousse donc chemin pour continuer jusqu’à Sour, petite bourgade cotière.
On prend possession de notre chambre d’hôtel et de sa jolie « vue sur mer » qui se révèle être plutôt « vue sur route passante et sur terrain de football avec la mer en arrière plan », mais la piscine sur le toit finit de nous convaincre pour le reste de l’après-midi.
J5 et J6 : Sour et les environs
Ce matin, on prend la direction de la péninsule de Ras el Hadd /Ras al Jinz et de ses plages qui servent de lieu de nidification aux tortues.
Un premier détour de la route principale nous amène à une jolie lagune (awhq Jalimi) puis on poursuit vers Ras al Hadd.
Sa longue plage de sable blanc nous servira de première arrêt repos et l’occasion d’inaugurer nos super masques de snorkelling made by Decathlon. C’était vachement bien, pour voir le sable au fond de l’eau. On reprend ensuite la route vers Raz el Jinz. On bifurque sur une piste juste avant l’arrivée au Turtle Reserve Center. Le mode 4x4 enclenché, on grimpe en haut d’un petit plateau qui surplombe la mer. On aperçoit une magnifique crique de sable blanc en contrebas, mais on n’a pas pris le matos d’escalade, ça va être compliqué d’y accéder.
Finalement, on trouve le chemin qui mène à une autre superbe plage : c’est décidé, ça sera notre 2ème arrêt repos, mais il faut d’abord qu’on se sustente. On retourne donc au Turtle Reserve Center (où on mangera très bien), qui propose également des sorties d’observation de ponte des tortues (à 21h et 4h du matin). Je n’ai pas lu que du bien de ces sorties, donc on décide de faire l’impasse, un peu à regret, on n’a jamais vu de tortue en milieu naturel encore.
On retourne passer l’après-midi sur notre bout de plage déserte, digne des meilleurs koh-lanta, alternant baignade et grillade au soleil. Alors qu’on s’apprêtait à partir, j’aperçois un truc étrange pas très loin du rivage. Un bout de bois me dit mon conjoint. Je ne suis pas convaincue, j’observe encore : mais c’est une tortue ! Une tortue de plus d’1m d’envergure, qui a l’air de venir repérer les lieux pour ce soir. On retourne donc à l’eau pour s’approcher de la créature féroce, qui finit par s’éloigner nonchalamment.
On finit par rentrer sur Sour, tout fous d’avoir pu voir une tortue (même si au fond, je me doute que c’est la prod qui a dû la mettre là). On s’arrête en chemin pour voir le chantier de boutres (des bateaux de fabrication traditionnelle très typique de la région), le petit phare et la plage de Sour, mais plus rien n’a de saveur après LA tortue.
Journée coolos le lendemain après toutes ces aventures : on décide de passer la journée au Wadi Bani Khalid. Même s’il est sur notre route prévue demain, on aura au moins le temps d’en profiter.
La route est un peu longue et monotone pour y arriver, mais 1h30 après, nous y voilà. C’est le dernier jour du we omanais, et les locaux se pressent pour profiter du bassin d’eau turquoise. On comprend pourquoi. On continue plus en avant vers la grotte et d’autres trous d’eau à taille plus humaine et moins bondés. On glandouille longuement dans ces piscines naturelles, alternant baignade, nage et bronzette.
En milieu d’aprem, sur le chemin du retour, on s’arrêtera dans le petit village d’Al khamil visiter le old castle museum : un ancien château restauré dans lequel le propriétaire actuel accumule des tas d’objets hétéroclites. Ce sera au moins l’occasion d’un kawha avec le propriétaire des lieux à tenter de comprendre son anglais, encore pire que le nôtre si c’est possible.
J7 et J8 : à l’assaut des dunes
Le lendemain, c’est le grand jour : à nous le désert ! On reprend la route en direction d’Al Mintirib, à l’entrée du désert. On aperçoit déjà les dunes au loin. On s’arrête faire le plein et dégonfler les pneus, et déjà les guides locaux tentent de nous faire peur : « les premiers km sont faciles, mais vers la fin, y a une dune à gravir, beaucoup de touristes sont restés coincés ! ». Ils y arrivent, mais on est courageux, on s’élance quand même à l’assaut des 35km de piste au milieu des dunes : Inch’Allah ! Finalement, pas de difficulté particulière, on a bien fait de ne pas céder à la peur.
On arrive au 1000 nights camp, un camp construit au milieu du désert avec des petites tentes avec salle de bain de plein air et piscine. On laisse passer les heures les plus chaudes de la journée avec notre activité favorite : la glandouille au bord de la piscine. On décide ensuite d’aller se promener dans les dunes en attendant le coucher du soleil. On hésite : à pieds, ou on tente le dune bashing très en vogue dans le coin ? Toujours aussi courageux, on décide de laisser sagement la voiture sur le parking. En haut des premières dunes, on observe un groupe d’allemands s’enliser dans le sable, essayer d’en sortir tant bien que mal, en ricanant et en se félicitant de notre choix. On profite du coucher du soleil sur les dunes : çq ressemble à la plupart des déserts de sable, mais c'est toujours aussi magique .
A défaut d’un 2ème véhicule et de matériel adapté, on laisse tomber la traversée des Wahiba Sands et on rebrousse chemin. En arrivant à Al Mintirib, un dur choix s’offre à nous : la solution rapide par la route 32 ou bien la route côtière, un peu plus longue ?
On opte pour la deuxième solution. Ce fut une longue journée de route, mais la route longe le désert avec parfois les dunes qui viennent mordre sur le bitume, et la mer de l’autre côté.
On finit par arriver à Al Khaluf en milieu d’après-midi. Ça semble beaucoup moins « organisé » que l’entrée du Wahiba : pas de station-service pour dégonfler les pneus. On trouve un petit « auto repair » à qui on demande de dégonfler les pneus, et on se lance à l’assaut de la plage. 1er arrêt au bout de 5m : le sable semble bien mou, on le sent moyen. Pas grave, si on s’ensable on est encore à l’orée du village, on trouvera bien quelqu’un pour nous aider. On se lance, ça passe. Mais les pneus ne semblent pas bien dégonflés, il a pas du très bien comprendre ce qu’on lui a demandé… Tant pis, on continue, le sable est plus ferme, on pense avoir passé la zone difficile. Grossière erreur : tant que la piste longe la mer et qu’on roule sur le sable bien tassé, ça passe. Mais là, faut rejoindre la piste qui passe derrière la colline, et la jonction semble bien tendax. En plus, on est maintenant à plus de 6km du début de la plage. On s’arrête, on hésite. On en a rêvé de ces sugar dunes, ça serait trop con de s’arrêter là. Mais en même temps, on se sent bien seuls ici. Est-ce qu’on prend le risque ? Au pire on a 24h de marge pour se désensabler si besoin (belle perspective). Alors qu’on est en pleine tergiversation (aucun de nous 2 n’a envie d’abandonner les sugar dunes si près du but, mais on a tous les 2 la trouille), on aperçoit 2 4x4 au loin qui s’approchent : un groupe de copains émiratis qui viennent camper dans le coin. Après quelques baragouinages, le 1er 4x4 se lance, on suit et le dernier ferme la marche pour nous aider si besoin. Ça passe, mais franchement de justesse. La conduite dans le sable était une première pour mon conjoint (à part la mise en bouche des Wahiba, mais bon…), et bien il a été mis direct dans le bain. Heureusement, la suite de la piste est plus safe. On abandonne nos copains émiratis qui s’arrêtent un peu plus tôt, et on poursuit vers les dunes, qui se rapprochent. On trouve un endroit à peu près stable où garer la voiture sans difficulté, et on gravit la première dune. Et là, c’est magique : à perte de vue des dunes de sable blanc, et derrière nous, la mer, et personne à l’horizon. On les aura bien méritées ces satanées dunes, elles nous auront fait passer par tous les états. On a juste le temps pour une courte baignade avant de remonter pour le coucher du soleil.
Après une nuit difficile, on a mis le réveil pour aller regarder le lever de soleil depuis les dunes. Le spectacle est toujours aussi incroyable. D’autant plus que dès que le soleil monte un peu et réchauffe l’atmosphère, l’évaporation de l’humidité de la nuit enveloppe tout d’une brume inquiétante, on se sent vraiment à l’aube du jugement dernier. Tout finit par se dissiper, et les dunes s’éclairent les unes après les autres.
On reprend la route en continuant le chemin, qui finalement sera tout à fait praticable jusqu’à retrouver la route principale.
J9 à J12 : Nizwa et ses environs
Après la longue route du retour des Sugar Dunes, on arrive finalement à Nizwa un jour plus tôt que prévu. Après cette nuit en bivouac, on ne rêve que d’un hôtel avec piscine. C’est chose faite au Falaj Daris Hotel. On se décide quand même à décoller de la piscine en fin d’après-midi pour une petite excursion au Wadi Tanuf, pas très loin. Cette petite balade nous emmène dans un petit village typique de wadi, avec ses plantations à flanc de montagne et leur ingénieux système d’arrosage. Le soir, on fait un petit tour au Souq, situé juste à côté du fort (qu’on ne visitera pas, à priori ils rackettent les touristes à coup d’entrée à 5 OMR, pour un fort bien moins sympa que celui de Bahla…). On sirote un milk-shake à la datte en regardant les hommes faire les courses et aller prier à la mosquée.
Le lendemain, on prend la direction de Jibrin pour visiter le château : magnifiquement bien conservé/restauré, avec un système d’audioguide bien fait, on s’y balade au frais pendant une bonne heure. La vue sur la plaine alentours depuis les toits-terrasses est de toute beauté.
On poursuit ensuite en direction du Wadi Damm : on se gare sur le parking, puis on marche le long du wadi, qui semble plutôt sec. Mais plus on remonte, plus les piscines commencent à devenir profondes. Après l’escalade d’un gros rocher à l’aide d’une corde, on se pose près d’une piscine qui s’enfonce sous un autre gros rocher. L’eau est plus froide ici, on sent que l’eau circule. Ca n’a pas le charme de Wadi shab, mais c’est mignon quand même.
On reprend la voiture, et on tente un raccourci en direction du Jebel Shams : la route est impressionnante, longeant la falaise à pic, avec de bonnes descentes parfois, mais la route reste relativement large, ça passe bien. On récupère ensuite la route du Jebel Shams qui monte tout en haut du plateau, jusqu’au petit village de Khatayam ; De là part une petite rando de 7km aller-retour, bien justement nommée la « balconny walk ». La route longe en effet la paroi à pic avec le grand canyon en contrebas. Ça se fait quand même relativement facilement même pour les vertigineux « moyens », car le sentier n’est pas trop étroit. Au bout d’une heure de marche, on arrive à un petit village abandonné tout mignon : de petites maisons en pierre construites à flanc de paroi. Il était habité par des villageois (une quinzaine de familles) qui cultivaient des fruits le long de la paroi, alimentés en haut par une source située pas très loin (apparemment il y a même des piscines naturelles à certaines périodes de l’année, mais qui était à sec lors de notre passage). Ils ont finalement déménagé pour s’installer dans un endroit plus accessible, on comprend bien pourquoi, même si l’endroit est vraiment spectaculaire.
Le jour d’apres, on teste les 2 balades conseillées par notre AirB&B :
- Le wadi Muaydin : le Lonely n’en parle pas du tout, il en est fait à peine mention dans le OOR. Pourtant, c’est un de nos coups de cœur, juste après les wadi shab et bani khalid. Une fois le petit barrage passé, le chemin n’est pas toujours évident (escalade de rochers, marche le long du falaj, passage par le petit sentier emprunté par les chèvres), mais permets d’accéder à pleins de petits bassins tous plus jolis les uns que les autres. On y passera la matinée, passant de bassin en bassin pour un petit plongeon suivi d’un bain de soleil.
- On teste ensuite le wadi Qurai, situé à une quarantaine de km de Nizwa en direction de Mascate. Il est accessible sans 4x4, mais c’est bien le seul avantage qu’on lui a trouvé. On a du complètement raté le truc. L’accès se fait en marchant le long du falaj. Ca peut être amusant, sauf :
o Quand l’un des 2 a le vertige
o Quand le falaj n’est pas très fourni en eau et que l’eau est un peu croupissante
o Quand on a eu la flemme de remettre nos chaussures de rando, et qu’on est partis respectivement en tong et basket.
Le chemin n’est vraiment pas évident à suivre, le falaj est parfois bloqué par de gros rochers qu’il faut réussir à contourner ou escalader. Du coup on a marché un petit quart d’heure seulement, et ne voyant toujours pas de bassin, on a rebroussé chemin.
On s’apprête à reprendre la voiture en râlant un peu sur cette excursion ratée, quand un habitant du coin nous aperçoit et nous invite à prendre le café : on se retrouve donc chez lui à manger des pommes et des dattes avec lui et sa fille en essayant tant bien que mal de discuter avec son anglais sommaire. Mais du coup, cette petite rencontre a sauvé la sortie.
On retourne au Souk de Nizwa en fin d’après-midi pour faire quelques emplettes (ne manquez pas le magasin de dattes au fond du souk qui propose pas moins d’une quinzaine de variétés de dattes différentes, ainsi qu’une purée de sésame à tomber par terre).
Le lendemain, c’est journée luxe : on a réservé dans un superbe hôtel situé sur le plateau de Saiq, vers le Jabal akdhar. Pour y accéder, 4x4 obligatoire, ça monte sec. Les vues sont fabuleuses, parfois sur le plateau en altitude, parfois sur les montagnes. On peut passer plusieurs heures à explorer le coin, toute la zone étant truffée de petits villages à flanc de montagne, avec des cultures en terrasses vraiment impressionnantes. Le coin étant plus frais et plus humide que le reste du pays, ils y cultivent des fruits ainsi que les roses qui commencent juste à fleurir en libérant leur parfum (le pic étant apparemment en avril) pour fabriquer leur fameuse eau de rose. On découvre également un petit village, tellement escarpé qu’ils ont installé un système de câble car pour transporter le matériel.
Après s’être bien baladé, on rejoint en début d’après-midi notre hôtel, l’Anantara resort : tout l’hôtel ainsi que notre chambre offrent une vue panoramique sur les montagnes ainsi que 3 des petits villages environnants. On profite pleinement de la piscine à débordement et la terrasse avec vue pour siroter des cocktails (avec de l’alcool, nos premiers verres depuis 2 semaines !) jusqu’au coucher du soleil
J13 et J14 : retour sur Muscate
On quitte à regret notre hôtel de luxe pour rentrer sur Muscate via une route bien connue dans la région : le wadi bani Awf. Là, encore, 4x4 obligatoire.
Après un « raccourci » qui nous fera perdre un peu de temps, mais qui nous mettra en jambe pour la suite du trajet, on arrive au point le plus haut. On enclenche le mode 4x4 low Gear, et c’est parti : la piste descend en lacets serrés à flanc de paroi, avec une vue magnifique sur les montagnes environnantes (enfin, quand on ose quitter la route des yeux). La piste est assez étroite, mais bien protégée, ça se fait sans trop de problèmes au final. En chemin, on croise un pick-up avec un drôle de chargement : un bébé dromadaire sagement couchée à l’arrière, qui regarde tranquillement le paysage.
On s’arrête en route devant le Snake Canyon, dont on ira juste voir l’entrée. S’y aventurer seul est à priori assez dangereux : la moindre averse dans les environs, même lointains, peut provoquer des torrents ravageurs sans possibilité d’y échapper. Des agences organisent des excursions dans le coin en mode canyoning/rappel, ça a l’air assez sympa. A défaut, on se rabat sur le Little Snake Canyon quelques kilomètres plus loin. Après une vingtaine de mn de marche (alternant lit du wadi et escalade de rocher), on arrive enfin dans le canyon. L’eau semble plus basse qu’à l’habitude, mais permet quand même de nager sur une trentaine de mètres pour déboucher sur l’autre côté du wadi, c’est assez rigolo.
On file ensuite jusqu’à Mascate après une journée de route bien chargée.
Dernier jour des vacances : on a réservé une sortie observation des dauphins et snorkelling. On rejoint la Marina et on monte à bord. Quiproquo : finalement c’est juste une sortie observation des dauphins, pour le snorkelling on est que 2, donc ça sera tarif « bateau privé ». Pas très réglo, tant pis, on se contentera des dauphins. La mer est tranquille malgré les quelques nuages de ce matin (les premiers depuis 2 semaines). On finit par trouver un groupe de dauphins, tout le monde s’extasie et s’émerveille. On rentre au port en longeant la côte, l’occasion de voir qu’il y a quand même de superbes plages dans le coin, malheureusement souvent privatisées par les hôtels de luxe.
Après le déjeuner, on va piquer une dernière tête sur une des plages situées derrière le quartier des ministères, avant de prendre la direction de l’aéroport…
Nos coups de cœur :
- Wadis : ne pas hésiter à continuer plus haut après les premières piscines, la plupart des gens s’arrêtent au début, on trouve des bassins plus au calme et souvent plus mignons
o Le wadi shab et le wadi bani Khalid se disputent la première place
o Le wadi Muaydin complète le podium
- Plage :
o Vers Ras-El-Hadd, en suivant la route indiquée sur le OOR, on tombe sur une magnifique plage de sable blanc complètement désertique
o A Mascate, il y a quelques perles malheureusement souvent privatisées par les hôtels de luxe (notamment celle du Shangri-La)
- Montagne :
o Le plateau de Sayq : les paysages sont assez dingues, entre montagne, plateau et petits villages avec des cultures en terrasse
o La route du Wadi Bani awf
o La « Balconny walk », le long du grand canyon d’arabie
- Monuments :
o S’il n’y en avait qu’un à voir, le château de Jabrin sans hésiter
o La grande mosquée
o Le souk de Nizwa : plus petit que celui de Mutrah, mais plus mignon. Si vous y passez le vendredi, allez-y tôt pour voir le marché aux bestiaux
Nos « bonnes adresses » :
- Mascate :
o Hotel : Centara Muscat Hotel : excellent rapport Q/P, belle piscine sur le toit
o Restaurants :
♣ Ait Al Luban, à Mutrah : jolie vue sur la corniche, et cuisine de spécialités omanaises absolument délicieuse
♣ Kargeen : la nourriture est plutôt bonne sans être exceptionnelle, mais tout le charme réside dans le jardin illuminé. Bons jus de fruit, et possibilité de fumer la chicha
♣ D’Arcys Kitchen : pas loin de la plage, excellents plats et dessert et accueil extrêmement serviable
- Vers Sour :
o Hotel : Sur Grand Hotel : bon rapport Q/P, sans etre extra
o Restaurant :
♣ Zaki : une chaine très prisée des locaux, menus classiques pour le pays (beaucoup de cuisine indienne)
♣ Ice Cream Rolls : un concept de glaces préparées « minutes » sur une plaque très froide avec de la crème et des ingrédients au choix. Amusant.
- Dans le désert :
o Wahiba Sands : le 1000 nights camp a l’avantage d’être vraiment à l’intérieur du désert contrairement aux autres qui restent souvent à la lisière, mais le rapport Q/P n’est vraiment pas très bon.
o Sugar Dunes : attention, pas d’hôtel aux alentours d’Al Khaluf, prévoir obligatoirement de quoi camper.
- Dans les montagnes :
o Hotel : l’Anantara Resort offre une vue sublime sur le plateau de Sayq et tout y est parfait. Malheureusement, prix en adéquation…
o Restaurants : l’Irani House à Nizwa, bon buffet de spécialités iraniennes.
Message édité par etoile64 le 06-04-2018 à 15:26:58