On passe ensuite à la partie Ouest de la province de Sabah, celle qui est la moins perturbée par la Mousson:
On repart de Sandakan vers Kota Kinabalu, la principale ville de la province via un vol interne (on avait trouvé des billets à 20€ avec 1 bagage en soute avec MAS Wing, la filiale low cost pour les vols internes de Malaysian Airlines... avant de s'apercevoir que je me suis gouré dans la date du vol )
A partir de Kota Kinabalu, on récup notre voiture de loc dans une agence Europcar après 3h d'attente à l'aéroport, ces cons pensaient qu'on arrivait à midi, ils s'étaient barré tranquillou prendre une pause entre 9h et 12h on ne sait où avec un GPS. Ah oui, la conduite se fait à gauche. On avait une Proton, une caisse merdique locale. Les freins étaient mega usés et fallait prévoir grave à l'avance pour freiner
GUNUNG ALAB - CROCKER'S RANGE NP
Pas grand chose à dire ici, on est passé voir la curiosité du coin, à savoir la rafflésia Les joueurs de pokemon doivent connaitre, il s'agit d'une grosse fleur qui a la particularité d'être un parasite, de ne pas avoir de tige ni de feuille. Certaines espèces produisent une odeur nauséabonde (de chair en décomposition, miam) pour attirer les mouches afin d'assurer la pollinisation. La fleur met environ 1 an à "grossir" et ne fleurit que pendant 7 jours. Il n'y a pas de saison de floraison et elle peut se produire n'importe quand. C'est donc assez rare de voir une de ces floraisons. Et cette fleur ne parasite qu'une espèce bien particulière de liane... Donc pour mettre toutes les chances de notre côté, on passe par le Rafflesia Information Center, qui comme son nom l'indique, répertorie s'il y a une floraison en cours ou non. On a du bol, il y en a 2 actuellement. Là où c'est limite de l'escroquerie, le "guide" c'est 100 ringgits juste pour nous montrer la fleur... on peut partager le guide avec les autres visiteurs mais comme on est que 2... Pour donner une référence, on a payé une nuit au motel (Gunung Alab Motel) + dej + diner pour 100MYR à 2.
Rafflesia pricei by Wei Tan, on Flickr
On est également venu pour certaines espèces d'oiseaux endémiques, mais on aura pas trop de bol sur ce point. On n'y reste de toute façon qu'une soirée + 1 matinée, avant de repartir en caisse pour le Kinabalu Park. Totalement dispensable si vous êtes pas ornitho.
KINABALU PARK
Un lieu hautement touristique de Bornéo. Principalement connu pour le Mont Kinabalu, dont l'ascension attire beaucoup de monde pour le fameux lever de soleil. On peut également se balader dans le parc grâce à un système de trail très bien conçu et pensé. Dans le parc, tout est extrêmement cher, que ce soit bouffe au niveau des restos (buffet midi pour environ 30€, le soir 45€ ) ou des logements (75€/nuit en dortoirs, à 400€/nuit pour les rajah lodge). On a trouvé un bon plan sur agoda, on a pu bénéficier d'un lodge dans le parc pour le prix en dortoirs, ce qui reste cher mais la pilule passe mieux. Comme je voulais faire l'ascension du mont Kinabalu, je préférais éviter à madame le fait de sortir/rentrer dans le parc tous les jours.
Aller, je sais que les photos de piaf vous ont manqué
Bornean Green Magpie by Wei Tan, on Flickr
Halo by Wei Tan, on Flickr
et pour finir mon piaf préféré du voyage
Whitehead's Broadbill by Wei Tan, on Flickr
GUNUNG KINABALU
Le mont Kinabalu, en malais Gunung Kinabalu, est une montagne de Malaisie, point culminant de ce pays et de l'île de Bornéo avec 4 095 mètres d'altitude. Elle comprend de nombreuses espèces endémiques, notamment plusieurs plantes carnivores ainsi que de nombreuses orchidées.
L'ascension du Mont Kinabalu se fait maintenant en 2J/1N principalement, avec le transfert à partir de votre hotel à Kota Kinabalu inclus. Il y a des packages plus long, avec 1 ou 2 nuit supplémentaire dans le parc mais ce n'est pas nécessaire. Auparavant il y avait le permis ascension en 1 jour, mais c'est assez violent si on a pas le physique d'un triathlète. Pour la formule 2J/1N (celle que j'ai prise) débute l'ascension vers 1800m à la Tympohon Gate, et on monte jusqu'à 3200 environ jusqu'au refuge de Laban Rata avant d'attaquer l'ascension finale à la frontale à 3h du mat.
Je flippais un peu car l'année dernière le trail jusqu'au sommet a été fermé, suite à un tremblement de terre. Au moment de la résa, je ne savais pas si on pouvait aller jusqu'au bout. Finalement le trail a rouvert depuis début décembre 2015.
Pour ce qui est du prix, il y a eu une hausse de tarif spectaculaire; auparavant le permis coutait environ 150€, le gestionnaire du parc a passé le nombre de permis à 100 par jour seulement, et font payer ce permis environ 350€ désormais!!! J'ai opté pour un package auprès de amazingborneo.com, pour 400€ environ, il y a un guide (obligatoire, de toute façon le mec ne sert à rien car il ne porte rien pour vous, ne vous montre rien, et ne fait que vous suivre), une nuit au refuge de Laban Rata, et tous les repas / snacks lors de l'ascension et de la descente. Ils se chargent également de la réservation du permis. On peut tenter de prendre un permis le jour même à l'entrée du parc, mais il y a énormément de monde qui veulent faire l'ascension donc j'ai opté pour la sécurité même si le prix fait mal au cul. Dans le prix y a également le transfert depuis votre hôtel de Kota Kinabalu (+ le retour le lendemain).
Le matin même du départ, je fais rapide connaissance avec les clients et guides de l'agence, chaque groupe a son propre guide et non pas un mec partagé entre 15 randonneurs. Je rejoins 2 jeunes australiens qui ont l'air de péter le feu, il y a un couple de vioques norvégiens et un gros groupe de philippins qui ont pas l'air super affutés physiquement. On entame l'ascension tambour battant dès qu'on franchis le check des permis à la Tympohon Gate. Un des australien marche vite, j'ai du mal à le suivre. On dépasse un groupe de scolaires australiens qui sont là pour la "World Challenge" (un gros summer camp d'ado) qui ont au moins 20kg chacun sur le dos La montée n'est pas très difficile techniquement, le sentier est bien entretenu et tous les 500 600m il y a une petite cabane pour faire une pause. Je galère au début à suivre le rythme, mais je trouve peu à peu un second souffle et je m'accroche. Rapidement on prend la tête et on sème tous les gens qu'on a vu à l'entrée du parc. On évolue dans une jungle d'altitude dans une brume qui nous arrose de temps en temps de quelques gouttes de pluie. J'ai beaucoup plus chaud que prévu et finalement j'enlève tout et reste simplement avec un t shirt mérinos.
La piste sur les éboulis... vers les 2000m:
Vers les 3000m... les éboulis font places à des grosses plaques de roches, qui seront assez cassantes pour les pattes au retour surtout.
En plein dans les nuages...
On arrive après 3h30 de montée au refuge de Laban Rata, vers 3300m:
Il est 12h30, on est pas beaucoup dans le refuge. On tue le temps en jouant aux cartes, et à admirer le paysage du balcon. Le temps change toutes les 10 minutes, et on compte le temps mis par les autres randonneurs. Les philippins qu'on a vu le matin arrivent en dernier, vers 19h30
Après le diner vers 17h, on observe la disparition du soleil derrière la mer de nuage:
Ocean of Cloud by Wei Tan, on Flickr
Tout le monde va se coucher vers 20h, réveil à 2h30 pour attaquer l'ascension final. Nos guides ont estimé notre vitesse de progression, et pensent qu'on peut partir plus tard vers 3h30 pour pas arriver trop tôt là haut et se peler les miches. On croise tous les doigts pour que le ciel soit dégagé pour observer le lever, sinon ça fait cher l'ascension pour rien. La nuit sera courte... car la 4eme occupante de notre piaule ronfle comme une sale
On part vers 3h30 après que tout le monde ait quitté le refuge. C'est cool, le vent a dégagé tous les nuages de la veille, on a une super nuit étoilée. On s'habitue rapidement à l'obscurité et on se suit en file indienne, le passage devient un peu plus étroit. Après 300m de montée environ, on rattrape les gens partis 1h à 30min avant nous. Y a un gros embouteillage, sur les passages un peu plus verticaux où les gens s'aident d'une corde. Ils sont vraiment pas très dégourdis... Après 20min à piétiner je pète un cable et je monte façzon Spiderman la paroi, juste en m'agrippant au rocher. Je laisse sur place tous les vioques et arthritiques, ainsi que mes 2 australiens. J'avais une patate pas possible, et je ne voulais rater le lever à aucun prix. On passe le dernier portail checkpoint, montre nos badges avant de faire les 400 derniers mètres. On évolue maintenant sur des grosses plaques de granite, mais la pente n'est pas si sévère que ça. On ne voit rien du sommet ni des autres pics, une nuit d'encre et un silence vraiment reposant. Après un dernier effort, je rejoins le petit groupe de personne installé à côté du panneau qui indique le sommet, et prends 5min pour faire un vieux selfie d'AW de compet avec ma frontale qui éclaire que dalle
Il caille putain! Je me gèle les doigts à essayer de prendre les gens qui peinent encore en bas et galère avec le focus à cause de l'absence de lumière.
All Neon Like by Wei Tan, on Flickr
Je profite du peu de monde pour essayer de faire des panoramiques du coin
Headlights by Wei Tan, on Flickr
Alexandra & Oyayubi Iwu Peaks by Wei Tan, on Flickr
une mer de nuages qui se déverse par dessus la crête
Cloud Waterfall by Wei Tan, on Flickr
Peu à peu les premières lueurs arrivent, et tout le monde lance des WAAHHHH et des WOOOOH.
First Light by Wei Tan, on Flickr
St John Peak by Wei Tan, on Flickr
On prend notre temps au sommet, certains sont conscients qu'ils sont lents et commencent à redescendre. Mes 2 australiens ont eu du mal à finir l'ascension, l'un d'eux a fait un petit malaise apparemment, mal de crane, difficulté à respirer... alors que hier il pétait le feu.
On profitant de plusieurs arrêts photos au fameux "pic Sud" qu'on voit sur tous les t shirts et cartes postales, très photogénique avant d'entamer la descente.
South Peak by Wei Tan, on Flickr
Un petit arrêt au refuge pour prendre un 2nd petit déj et on met les voiles. On mettra environ 2h pour descendre, en traçant bien. Je manque de me tordre la cheville 2 fois en sautant les rochers à la con en forme d'escalier. Mes genoux prennent chers et on est content d'arriver à l'entrée du parc ou on nous remet le diplôme de l'ascension (youpi). Après un déjeuner entre randonneurs, je retrouve ma femme avec des supers souvenirs pleins la tête.
PORING HOT SPRING
Autant le dire de suite, c'est de la merde. Ca n'a rien à voir avec les onsen japonais si c'est ce que vous pensez, mais ça ressemble plutôt à un mélange de piscine municipale et d'aquaboulevard au rabais. Pleins de touristes, chinois de surcroit, méga bruyant. On est venu pour faire l'unique trail du parc pour des zozios, mais si c'est pour faire de la piscine, y a franchement mieux. Bon y a aussi un jardin botanique (mais faut payer des fees en rab malgré un ticket d'entrée ) et un jardin à rafflesia (10RM, donc 10 fois moins cher que l'arnaque scandaleux du Rafflesia Information Center décrit plus haut)
Pollinator by Wei Tan, on Flickr
On verra pas bcp de trucs, la piste est pas bien entretenue et assez dangeureuse par moment. Le seul truc que je retiendrai de cette matinée sera une grenouille marrante
Dying in the Sun by Wei Tan, on Flickr
PULAU GAYA
Notre dernière étape. Pas grand chose à dire ici, c'est une ile comme pleins d'autres, elle est occupée par une chaine hôtelière de grand luxe à un tarot assez sympa (env. 75€ par nuit avec le ptit dej, mais dej et diner facturés au prix fort:25-45€ selon plat, cocktails à 10 15€). L'ile est privée donc pas de petits magasins, et la navette bateau jusqu'à Kota Kinabalu est facturée pour obliger les gens à consommer sur place Pas vraiment un "bon plan" mais ballec, je veux reposer mes jambes après 2 semaines et qq de crapahutage dans la jungle et montagne
Bon les plages privées sont qd meme cool, et possibilité de faire de la plongée, kayak, etc.
Pristine Beach by Wei Tan, on Flickr
Conclusion
Bornéo est une super destination, globalement pas chère (environ 2000+ € par personne, pour quasiment 3 semaines) et dépaysante. Il y a de tout pour tous les goûts, montagne, jungle, plage, you name it. Avec tout un tas d'activités. La vie sur place n'est vraiment pas chère si on évite les palaces à touristes (mais il y a également moyen de se faire plaisir). La jungle n'est plus que l'ombre d'elle même suite au développement effréné des plantation de palmes à huiles, donc allez y avant qu'il n'y ait vraiment plus rien Meme quand on est pas un fondu de nature, c'est une destination que je recommande vivement Mon plus gros kiff du voyage a été évidemment le mont Kinabalu.
Bon, merci de m'avoir lu, je suis vraiment pas inspiré par le CR cette fois ci, sorry pour le style très décousu. A vous les studios
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