Bon donc tampis pour vous,  voilà mon pavé (j’avais prévenu) dans la série : traumatisme de jeunesse.
 
Flashback :
 
Étant ado,  je me souviens que je suis souvent face à un dilemme : J’ai un certain succès, mais jamais avec les filles qui m’intéressent et,  à l’inverse, dès qu’une fille me plait,  c’est l’hémiplégie générale. Je suis juste capable d’envoyer des banalités qui me qualifient immédiatement pour la pôle position de la best friend league cup.  
 
En plus de ça, je dois gérer la frustration de penser au sexe 30 fois à la minute à une époque où mon modem 56k et mon abonnement chez AOL ne me permettent de télécharger les nibars de Pamela Anderson qu’a raison d’une image toutes les 30 minutes. Je ne compte plus les fois où j’ai joui alors que l’image basse résolution dégueulasse n’était qu’à moitié chargée et qu’on ne voyais qu’un haut d’une tête anonyme ou au mieux les épaules ( les images chargeant de haut en bas). Je restai la, la queue a la main et la larme à l’œil, maudissant cette putin de technologie.  
 
Bref c’est dans ce contexte de pression hors norme dans mon calbut que mes parents reçoivent un jour des amis à la maison. Là, surprise, ils amènent avec eux leur fille. Elle a mon âge, environ  16ans, elle est pas fabuleusement belle mais elle a des gros seins ; c’est donc pour moi la paralysie faciale immédiate. Je me planque une bonne partie de la soirée comme le bon gros lâche que je suis mais, arrive le moment de diner et je dois venir montrer ma tronche boutonneuse a table et dire bonjour.  On me place bien entendu à côté d’elle et après un long moment, le miracle arrive, elle m’adresse la parole. Je ris niaisement avant de réaliser qu’elle m’a dit une connerie de base genre passes moi le sel. Tout le repas est à l’avenant ; j’envoie niaiserie sur niaiserie. Le calvaire  se termine bientôt et, pour une raison que j’ignore encore aujourd’hui, le courant passe finalement entre elle et moi.  Je fais donc ce que tout homme viril ferait ; Je l’invite à venir dans ma chambre  pour lui montrer comment je speedrun le niveau 1 de Duke Nukem 3D.
 
Arrivé sur place, on s’échange quelques regards, on s’envoie encore des banalités affligeantes mais on se rapproche encore et au bout d’une heure, ce qui doit arriver arrive, j’ai ma main dans son soutif et je lui malaxe maladroitement et fiévreusement un nibar. C’est la consécration. Malheureusement c’est aussi l’heure du départ pour elle. Ses parents l’appellent et elle descend les rejoindre en mode « tout vas bien on a joué aux légo ». Pas la peine de vous dire que je suis tendu comme jamais et que j’entrevois déjà la nuit en PLS sur la béquille.
 
Je décide donc de me rabattre sur la collection de Bd de mon père parce que je sais que dedans il y a une ou deux histoires un peu foireuses avec un semblant de scène de cul. Au point où j’en suis ça suffira très largement. Je chope donc un tome dans lequel je sais qu’il y a un peu de contenu et je me besogne tranquillou dans mon pieu. D’un coup c’est l’énorme soulagement. Trop même. J’envoie un jet qui traverse la moitié d’une page et qui continue sa course sur mon mur et même une partie de mes rideaux.  
 
Panique.
 
Je pose la BD, je remballe le matos, je descends à la cuisine, je remonte et je commence à frotter mon mur avec le premier produit que j’ai chopé en aveugle sous l’évier. C’est très efficace. Ça nettoie parfaitement les traces et ça laisse même une belle trace claire sur environ 1m² .  
Bordel de merde : J’ai un cercle bleu clair au-dessus de mon lit alors que le mur est sombre.   Il est 1 heure du mat et le seul truc logique que je trouve à faire est de me lancer dans des travaux de BTP pour faire tout le mur de la même teinte.  Bien entendu, grand moment de solitude ;  avec tout le bordel que je fais, ma mère se pointe et je dois expliquer pourquoi je suis en train de lessiver mon mur et les rideaux avec un produit détergeant bien hardcore. Je lui balance un mytho infâme du style j’ai renversé du thé et le la vois qui roule des yeux genre « j'ai enfanté un débile mental ». Elle sait que je sais qu’elle sait. C’est l’humiliation, chacun retourne se coucher. En partant, elle ramasse la BD que j’ai laissé trainer au sol pour aller la ranger. J’ai pas le temps de lui expliquer qu’il faut la nettoyer aussi…  
 
Le lendemain, c’est le round 2, le match retour. Mon père se pointe dans ma chambre avec la fameuse BD. Il la pose juste au sol et se barre sans un mot. Chose curieuse il y a en fait deux BD.  Je m’approche, je soulève la première et je constate que non seulement les pages à l’intérieur sont collées mais qu’en plus  la deuxième BD pendouille, collée elle aussi par la couverture,  en dessous de la première.  
 
J’ai passé la matinée à réfléchir à une explication incroyablement complexe et foireuse à balancer mais j’ai eu la chance de ne jamais  être soumis à la question.
J’ai juste été hanté par les regards croisés et les sourires en coin de mes parents les jours qui ont suivi en mode : «  t’inquiète pas mon poussin, tu sais qu’on sait mais on dira rien pour t’éviter un trouble mental futur »