Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait une revue. Même s'il y en a déjà plein sur la MM300, j'en rajoute une couche! Depuis que je l'ai je n'ai pas trouvé de temps pour faire des photos, alors, pour les jolies photos, ça sera pour un autre jour, ce soir c'était à la fénix P3DQ5 dans la cuisine... mais au moins j'ai des photos pour la revue.
Tout d’abord, pourquoi cette montre ?
Toute montre devant avoir une place dans ma boite pour y rentrer, je voulais une toolwatch, en complément de ma Sinn EZM1. Ca faisait trois ans que je tournais autour du pot avec cette MM300, il était temps de passer à l’acte, avec Paul_Klee qui vendait la sienne, ça faisait toutes les conditions d’un bon deal !
Un peu d’histoire :
On parle régulièrement des plongeuses de Seiko, alors, pour y voir plus clair sur ces plus de 40 ans d’histoire, il y a un post très complet d’Alemnar sur MdP (http://montresdeplongee.forum [...] -t5401.htm) retraçant les deux grandes lignées des plongeuses Seiko.
Pour résumer, la première montre de plongée de Seiko a été la 62MAS-010 en 1965.
Ensuite, une gamme standard et une gamme professionnelle se sont côtoyées. La gamme standard, bien connue, est représentée aujourd’hui par les Diver 200, Samuraï et autres Sumo, précédée depuis 40 ans par les 6217, 6105, 6309, 7002 et aujourd’hui les SKX…
la 6309:
la 7002:
enfin la SKX007:
La gamme professionnelle débute sur de très bonnes bases. En effet, on retrouve dès les premières 6215 de 1967 ou les 6159 de 1968 des specs communes : étanchéité 300m, boitier monobloc pour plongée en saturation,… La 6159-7001 a même été appelé la Grand Seiko diver pour ces finitions et sont calibre de haut niveau battant à 36.000 alt/h.
On peu la voir ici avec la MM300 (prise sur le site de J. Gaush).
Les tuna can font ensuite leur apparition, les quartz et les springdrive.
J’avais aussi fait un post sur les montres professionnelles de Seiko ici même (http://forum.hardware.fr/hfr/Discu [...] #t20303522)
Caractéristiques de la bête
C’est bien dans cette lignée professionnelle que se place la SBDX001, aka Marinemaster 300. Ses caractéristiques sont :
- Boitier monobloc, permettant la plongée en saturation, jusqu’à 300m,
- 44mm hors couronne, 14.6mm d’épaisseur, 210g avec son bracelet,
- Lunette rotative uni-directionnelle 120 clics,
- Couronne non siglée, vissée, à 4h
- Calibre 8L35, heure, minute, seconde et date, 28.800alt/h, 26 rubis, rhodié, donné pour -10 à +15s/j, 50 heures de réserve de marches.
- Verre hardlex, légèrement bombé et traité anti-reflet.
- Bracelet métal et caoutchouc
Le boitier est résolument massif. Il a été conçu monobloc, c'est-à-dire d’une seule pièce pour permettre la plongée à saturation, sans utiliser de valve à hélium, l’étanchéité étant telle que celui-ci ne peut pénétrer la boite. Le démontage se fait donc par le verre.
Malgré tout, les finitions brossées/polies, ses chanfreins et ses formes atténuent un peu ce coté brut et massif et malgré sa taille, elle est très confortable au poignet, grâce à ses cornes lui donnant une forme ramassée et ses « facettes » ne gênant pas les mouvements du poignet, ça en devient presque curieux compte tenu des mensurations de la montre et de mon gout très modéré pour les grosses montres.
Le fond est classique pour une plongeuse Seiko, gravé de la vague.
Dans le cas de ma montre, il accuse un peu le poids de ses 5 ans, surtout avec des micro-rayures, mais pas trop de coups.
Le cadran est une grande réussite. Clair et lisible, il ne laisse pas en route la finition ni l’allure. Il est assez profond par rapport à la lunette, mais visible par tous les angles. Gros index cerclés, fond noir mat sur lequel se détache les inscriptions peintes, deux larges aiguilles pour les heures et les minutes, Lumibrite à gogo, la lisibilité est optimale.
Le cadran est d’un noir profond, qui semble capter la lumière sans jamais la refléter, contrairement à d’autres montres à cadrans noirs que je connais, même directement orienté vers une source lumineuse, le cadran reste mat.
Les aiguilles ont une forme originale, massives pour aller avec le reste, mais finement réalisées. Le brossé sur les aiguilles des minutes et des heures est du plus bel effet, et de plus elles sont chanfreinées et le chanfrein poli, le contrepoids de la trotteuse avec sa pointe originale et très visible aussi. Les découpes des aiguilles et index sont irréprochables, et leur forme, avec des reflets les faisant ressortir sous différents angles est très efficace.
La visibilité dans l’obscurité est un autre gros point fort de cette MM300, il ne vaut mieux pas l’oublier sur la table de nuit si l’on veut dormir tranquille.
La lunette, élément crucial d’une bonne montre de plongée est très réussie. Elle offre une très bonne prise en main, et ses finitions sont très belles. La tranche est brossée. L’ensemble est en un seul morceau, pas d’insert. Il semble, d’après ce que j’ai pu lire sur le net, que la lunette est noircie puis les indices gravés au laser. Sa partie supérieure est légèrement bombée.
Pas de Lumibrite sur la lunette hormis le point à zéro.
Celle de la montre étant un peu rayée, j’ai pris contact avec un hollandais officiant pas mal sur les site anglo-saxons et qui peut fournir des pièces détachées diverses et variées. Je vais donc avoir une nouvelle lunette, et l’ancienne reprendra peut être sa place lors des utilisations à trop grands risques !
Le verre est souvent le point reproché à Seiko pour cette montre. Le hardlex visiblement épais est de mise, et non pas un saphir comme beaucoup le souhaiterait. Les ingénieurs Seiko craignent que la pression subie soit risquée pour un saphir principalement en cas de choc, et ont préférés un Hardlex plus solide, mais moins résistant aux rayures (la mienne en a d’ailleurs une). Toujours est il que son positionnement légèrement sous la lunette et bombé, le protège assez bien.
Le Mouvement
Le 8L35, est la version non Grand Seiko, du 9S55. Il en garde les caractéristiques principales, sauf qu’il est juste rhodié et non décoré, et qu’il ne subit pas les réglages ni les tests chronométriques de la gamme Grand Seiko. De plus, il est équipé d’un balancier plus grand pour mouvoir les lourdes aiguilles de la MM300. Toutefois, même s’il est annoncé pour du -10/+15s/jour, les performances sont souvent très bonnes, on voit la plupart du temps des propriétaires faisant état de performances chronométriques. Mon exemplaire perd en moyenne 5 sec/jour.
Les photos du calibre ne sont pas légion, vu la conception monobloc de la bête, peu de gens se lancent dans le démontage.
Sur Timezone, toutefois, Jérome K. Jérome a posté ces photos du mouvement :
Un petit mot sur le packaging. Il est simple, très simple même, mais permet d’avoir deux bracelets, le bracelet métallique avec extension de plongée et le bracelet caoutchouc. Les deux sont très réussis. Le bracelet métal respire la solidité et la conception de sa rallonge de plongée est remarquable. Elle permet un ajustement sans retirer la montre et avec un réglage fin. C’est admirable de simplicité et d’efficacité, même si cela ajoute un peu d’épaisseur à la boucle, c’est particulièrement appréciable.
L’entrecorne est de 20mm, ce qui est un peu fin sur une montre de cette dimension, mais permet aussi d’améliorer la compacité de la montre.
La fabrication dans son ensemble sent la qualité, c’est normal, ces montres sont réalisées par la dream team de Seiko, au Shizukuishi Watch Studio, là où sont faites aussi les Grand Seiko.
Vous trouverez ici un article du journal de la haute horlogerie au sujet de cette usine un peu particulière : http://journal.hautehorlogerie.org [...] japan.html .
Dans les points négatifs, le SAV revient aussi souvent. Je pense que pour mes entretiens ou réparations, je repasserai peut être par Katsu, il est dépositaire de la marque, et sera peut être plus apte à reprendre cette montre qu’un Seiko Center.
Impressions :
Elle est massive, lourde, costaud, donne vraiment l’impression d’avoir été conçue pour être un outil de plongée. Ca parait peut être évident, mais je trouve que peu de montres de plongée donnent à ce point cette sensation. Ce coté hardcore toolwatch ne la prive pas d’un véritable confort et de très bonnes finitions.
Ne plongeant pas, je vais allègrement l’emmener à 2-3m de fond (après j’ai mal aux oreilles !), mais une utilisation en toolwatch lui siéra parfaitement. Sa cousine la Landmaster étant à peu près la même me paraissait encore plus massive, et pour le coup même un peu trop.
Coté points faibles, en plus de ce qui lui est régulièrement reproché sur le SAV trop difficile, le hardlex au lieu du saphir ou la couronne non siglée, j’ajouterai qu’une petite pointe de rouge sur la trotteuse ne m’aurait pas déplut, de même qu’un cerclage de la date pour la rendre symétrique de l’index du 9.
Bref, c’était une évidence pour moi que cette MM300 viendrait plonger dans ma boite depuis trois ans. J’ai eu beaucoup de coup de cœur depuis, mais elle est toujours restée dans mon esprit, et malgré cette grande attente, je suis une fois de plus bluffé par Seiko.
Le niveau général de la conception de la montre est un quasi sans faute, elle est très originale et c’est une montre très agréable à porter. Les finitions sont d’un excellent niveau, et comme sur ma Grand Seiko, on peut la regarder des heures et la voir changer en permanence. Une fois de plus, Seiko atteint les sommets. Je lui décerne avec l’EZM1 le titre de la toolwatch ultime, et cette paire me fait passer l’envie de toute autre montre de ce type.
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