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Auteur Sujet :

[Topic cinéphile] Analyse de films

n°27335732
Mine anti-​personnel
Posté le 04-08-2011 à 12:57:42  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Incroyable: on vient de découvrir un film inconnu d'Alfred Hitchcock: http://www.lemonde.fr/cinema/artic [...] _3476.html

mood
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Posté le 04-08-2011 à 12:57:42  profilanswer
 

n°27344565
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 05-08-2011 à 07:40:10  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Incroyable: on vient de découvrir un film inconnu d'Alfred Hitchcock: http://www.lemonde.fr/cinema/artic [...] _3476.html


 
Pas très étonnant, puisque l'anglais était un serial-réalisateur !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°27370244
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 08-08-2011 à 11:56:55  profilanswer
 

El Chucho, Quien Sabe ? de Damiano Damiani, dans la veine des westerns révolutionnaires italiens !
 
http://img.over-blog.com/500x189/3/02/92/11/Quien-sabe/gian-maria-volonte-cri.JPG
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 94774.html
 
L'idéalisme ne se fera pas corrompre par la luxure et le cynisme !  :non:


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°27370367
maurice ch​evallier
Versus Maurice Laspallès
Posté le 08-08-2011 à 12:07:06  profilanswer
 

Le prochin Van Damme va tou déchiré : Universal Soldier 2, le premier à l'ancienne il étai dla bombe je m'en rapèle, eupeuh ! Les patates dans la gueules !

n°27370390
Mine anti-​personnel
Posté le 08-08-2011 à 12:10:23  profilanswer
 

Dans la même veine se tient bientôt l'Etrange festival. Je ne pourrai pas y aller mais je compte sur vous pour me raconter.
 
http://www.etrangefestival.com/index.php

n°27370565
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 08-08-2011 à 12:31:29  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Dans la même veine se tient bientôt l'Etrange festival. Je ne pourrai pas y aller mais je compte sur vous pour me raconter.
 
http://www.etrangefestival.com/index.php


 
Elem Klimov, et son stupéfiant "Va et regarde", sur le conflit germano-soviétique en Biélorussie ...Par contre, Jean Rollin, c'est du nawak complet ! :D


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°27392374
louter
Posté le 10-08-2011 à 00:40:40  profilanswer
 

Mon analyse de Avatar :
 
C'est pas mal fait, on sent vraiment que le bond technologique apporté par la 3D ouvre la porte à une certaine réflexion qui n'existait pas auparavant.

n°27393411
crushedtoa​poulpe
SWAG
Posté le 10-08-2011 à 09:33:12  profilanswer
 

Mon analyse de Fast and Furious 5 : cé tro bi1 ya de l'axion et plein de groce voitur XD


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et la musique est une science / qui veut qu'on rie et chante et danse / partout où elle est, joie y porte / les déconfortez réconforte / et n'est seulement de l'ouïr / fait-elle les gens resjouïr - rym
n°27396173
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 10-08-2011 à 13:00:32  profilanswer
 

crushedtoapoulpe a écrit :

Mon analyse de Fast and Furious 5 : cé tro bi1 ya de l'axion et plein de groce voitur XD


 
Je te conseille de regarder Rodriguez au pays des merguez,  
 
http://www.cinema-francais.fr/images/affiches/affiches_c/affiches_clair_philippe/rodriguez_au_pays_des_merguez.jpg
 
Y'a que des trapannelles comme voitures, mais y'a plein de chipolatas et de merguez, pour te faire de bonnes grillades cinéphiles !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°27401306
shamatoo
Posté le 10-08-2011 à 18:50:34  profilanswer
 

Je connaissais la "parodie du cid" d'Edmond BRUA, assez hilarante à l'époque pour qui comprenait le "pataouète", mais j'ignorais totalement qu'il en existait une version filmée.

mood
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Posté le 10-08-2011 à 18:50:34  profilanswer
 

n°28149706
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 21-10-2011 à 21:30:08  profilanswer
 

The Deer Hunter ou le Voyage au bout de l'enfer !
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 42423.html


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°28243492
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 31-10-2011 à 21:55:42  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

The Deer Hunter ou le Voyage au bout de l'enfer !
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 42423.html


 
Le trip de la roulette russe, fil conducteur de Voyage au bout de l'enfer :
 
John Savage :
 
http://img.over-blog.com/500x219/3/02/92/11/the-deer-hunter/roulette-russe.JPG
 
De Niro:
 
http://img.over-blog.com/500x238/3/02/92/11/the-deer-hunter/niro-russian-roulette.JPG
 
 
et Walken:
 
http://img.over-blog.com/500x218/3/02/92/11/the-deer-hunter/russian-roulette.JPG


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°28430230
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 20-11-2011 à 07:28:04  profilanswer
 

Machine Gun Kelly, de Roger Corman (1958), qui lança la carrière de Charles Bronson,
 
http://img.over-blog.com/500x309/3/02/92/11/Mitraillette-Kelly/magine-gun-bronson-kelly.JPG
 
avec la superbe Susan Cabot,  
 
http://img.over-blog.com/500x277/3/02/92/11/Mitraillette-Kelly/bronson-angry.JPG
 
qui, curieusement, arrêta sa carrière après ce film !
Un long-métrage décalé, avec très peu d'action, et très freudien ... Corman devait avoir à régler un compte avec sa mère ... :D  
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 38853.html


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°28573274
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 05-12-2011 à 07:06:17  profilanswer
 

Lorsque Fritz Lang s'éloigne des rivages mabusiens pour des horizons plus hollywoodiens, cela donne le superbe "Les contrebandiers de Moonfleet", avec l'élégant Stewart Granger,  
 
http://img.over-blog.com/600x251/3/02/92/11/Moonfleet/granger-face-moonfleet.JPG
 
 la beauté suédoise, Viveca Lindfors.
 
http://img.over-blog.com/600x251/3/02/92/11/Moonfleet/viveca-lindfors-moonfleet.JPG
 
et un George Sanders, délicieusement décadent !
 
http://img.over-blog.com/600x271/3/02/92/11/Moonfleet/sanders-moonfleet-copie-1.JPG
 
 
Partagez la rédemption de Jeremy Fox !
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 92789.html
 


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°28882537
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 09-01-2012 à 14:17:51  profilanswer
 

The searchers, (la prisonnière du désert), de John Ford, 1956, à la recherche de Nathalie Wood.
 
http://img.over-blog.com/500x252/3/02/92/11/The-searchers/rifle-duke-wayne.JPG
 
http://img.over-blog.com/500x273/3/02/92/11/The-searchers/hunter-blue-lard.JPG
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 05392.html


Message édité par Tietie006 le 09-01-2012 à 14:18:14

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°29079815
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 29-01-2012 à 10:46:40  profilanswer
 

Les 7 mercenaires, western culte qui a pris un coup de vieux ...
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 48039.html
 
Il restera un casting prestigieux, avec le biblique Yul Brynner,  
 
http://img.over-blog.com/500x210/3/02/92/11/the-magnificent-seven/brynner-chris-magnificent.JPG
 
un McQueen, jeune ambitieux qui eut quelques problèmes avec le divin chauve, [:tatsui]  
 
http://img.over-blog.com/500x208/3/02/92/11/the-magnificent-seven/mcqueen-magnificent.JPG
 
et un Eli Wallach, en chef de bande, que l'on retrouvera, quelques années plus tard, avec les mêmes accents, dans le Bon, la Brute et le truand de Leone !
 
http://img.over-blog.com/500x216/3/02/92/11/the-magnificent-seven/wallach-angry.JPG


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°29222827
Amenodes
Posté le 12-02-2012 à 12:16:40  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

Je propose un topic consacré au cinéma. Sur HFR, il n'y a pas grand-chose sur le cinéma. Il y a des topics de hit-parade pour établir le meilleur western, le meilleur polar, le film le plus gore, le plus nul…, le dernier DVD acheté, un concours de caps, VFL, une quantité de topics consacré à un film en particulier, en général un film qui vient de sortir, mais il manque un topic général, sérieux et substantiel sur le cinéma d'un point de vue cinéphilique. Il y en a un pour les médecins, les juristes, les philosophes, les matheux…, pourquoi pas pour les cinéphiles ? Il y a certes le topic « Sorties, news, débats, discussions » mais il est surtout destiné à recueillir les impressions sur les films qui font l'actualité du moment.  
Peu importe la taille du message, 10 pages ou 10 lignes mais le but de la manip est d'aller un peu au-delà du simple : c'est bien, c'est génial, c'est nul, tel film sort bientôt... Un forumeur propose l'analyse d'un film et on en discute. Ce topic est déconnecté de l'actualité cinématographique.
 
Je commence par une analyse de Celui par qui le scandale arrive (1959) de Minnelli. Le texte est un peu long :o  mais j'ai écrit sous le coup de l'émotion du chef-d'oeuvre, impossible de faire plus court. J'espère simplement que ce n'est pas trop chiant à lire et surtout que ça donne envie d'aller voir le film.
 
 
Le meurtre du beau-père
 
ou le bon fils n''est pas forcément celui qu'on croit

 
La première vision du film est étourdissante. La raison de cet étourdissement ne vient pas du nombre ou de la nature des personnages (la cellule familiale classique) ni des conflits qui les opposent (les conflits conjugaux et filiaux courants) mais de l'incroyable intrication des relations, de leur entrecroisement et dans certains cas de leur duplication. Mais pour peu qu'on se donne la peine de compter les coups de feu et de se demander qui tire sur qui, le sujet du film et son enjeu dramatique apparaissent avec une simplicité qui crève les yeux.
Le film comporte quatre personnages principaux : le Père (Robert Mitchum), la Mère (Eleanor Parker), le Fils (George Hamilton) et le Bâtard (George Peppard, fils naturel du Père, issu d'un premier lit et non reconnu par le Père), à quoi s'ajoutent quelques personnages secondaires, comme la petite amie du Fils et le père de la petite amie, mais strictement subordonnés aux personnages principaux. L'histoire est scandée par cinq coups de feu (de CF1 à CF5, un coup de feu dès les premières secondes, deux dans la première partie, deux dans la dernière. Ne sont pas pris en compte les coups de feu d'entraînement sur les bouteilles dans la première partie, car ils ne visent personne, ni réellement ni symboliquement, et font partie du programme général d'apprentissage de la chasse), ce qui donne le tableau suivant :  
 
                            http://hfr-rehost.net/preview/http [...] sse4go.jpg
 
 
                                              http://hfr-rehost.net/preview/http [...] earkk4.jpg
 
                                                             CF1 Les dieux ont parlé: un jour, le Père sera abattu
 
 
La case vide de CF1 demande quelques explications. Puisque coup de feu il y a eu, c'est que forcément quelqu'un a tiré sur le Père : on est à la chasse aux canards, on a quitté le générique depuis quelques secondes quand un coup de feu éclate. Personne n'a rien vu venir, sauf un chien qui a flairé quelque chose, et le Bâtard, qui a vu le chien flairer quelque chose et se jette sur le Père, lui sauvant la vie. Au moment où le coup part, la caméra bascule vers le haut pour nous montrer un rectangle de ciel. Le coup vient-il du ciel ? L'auteur du coup de feu est un mari jaloux mais il ne joue aucun rôle dans l'économie dramatique du film, il disparaît sans laisser de trace après avoir commis son forfait, expliqué sa présence et être relâché par le Captain, bon prince ; quant à la blessure, elle ne dure pas plus de dix minutes, le temps pour le brave docteur d'avertir les spectateurs que si ce coup-ci a été bénin, il en appelle un autre, qui, lui, sera mortel. On peut donc considérer que ce personnage n'a qu'une existence scénaristique mais aucune consistance dramaturgique ; c'est d'ailleurs la seule concession du film au mélodrame, si on entend par mélodrame un drame dont les rebondissements sont dus uniquement aux décisions arbitraires du scénario. Ce mari jaloux n'est personne en particulier mais la Jalousie personnifiée qui désigne de son courroux l'un des personnages pour nous le présenter.
Si donc on admet la vacuité de la première case de CF1, un bref coup d'oeil sur le tableau de tir (qui est en même temps un tableau de chasse) permet de constater ceci : le Fils apparaît trois fois dans la colonne Tireur, jamais dans la colonne Tiré ; le Père apparaît deux fois dans la colonne Tiré, jamais dans la colonne Tireur. On remarque également que ces cinq coups de feu ont tous soit le Fils comme tireur, soit le Père comme tiré. Et puisque les deux premières lignes ont chacune une case vide complémentaire l'une de l'autre, il suffit de faire glisser la première ligne sur la seconde pour voir apparaître le contenu du film, « surdéterminé » (comme on disait dans le temps) par tout le tableau : le Fils tue le Père. Il reste une incertitude sur le lieu du crime ; au bord des marécages ou devant la cheminée ? On verra que c'est les deux à la fois et que c'est précisément l'itération de ce coup, pourtant deux fois mortel, qui en marque l'échec.
Le coup de semonce inaugural est suivi d'une très longue partie introductive qui plante les décors, présentent les personnages et les conflits qui les opposent. Cette partie n'est cependant pas loin de mener le spectateur sur une fausse piste, avec de longues préparations du Fils à la chasse, un safari au sanglier comme morceau de bravoure qui serait plus à sa place chez Hawks que chez Minnelli (il n'y a pas de scène de guerre ni de poursuite dans le reste de son oeuvre), puis une sous-partie plus domestique se terminant par un happy end apparent (le Fils a su transposé son succès de chasseur et conquérir sa première petite amie). A la fin de Ic) (la scène du pique-nique, voir schéma suivant), on est assis devant l'écran depuis plus d'une heure. Comme on se doute que la chasse au sanglier n'est pas le sujet du film, on se demande où Minnelli veut en venir ; on pressent que ledit sujet doit résider dans un conflit entre le Père et le Fils ou entre le Père et la Mère au sujet du Fils, mais on ne voit pas d'où ce conflit pourrait venir : George Hamilton n'est pas James Dean, et s'il est vrai qu'il est timoré et retardataire, il apprend vite et paraît plutôt satisfait des leçons que lui prodigue le Père. Il passe avec succès la terrible épreuve du dépucelage, à laquelle avait failli succomber le Sister-boy de Thé et sympathie, et savoure visiblement la relation avec sa petite amie. C'est un bon fils. Quant au père, il n'a ni la veulerie lâche et molle, ni le rigorisme moral des pères de James Dean dans La Fureur de vivre et A l'est d'Eden ; ce grand propriétaire terrien du Texas est certes fier de sa position sociale, engoncé dans ses préjugés et soucieux d'assurer la transmission à son fils, pour lequel il n'envisage pas d'autre choix enviable que d'occuper sa propre place, mais il est suffisamment intelligent pour comprendre qu'une transmission filiale réussie doit faire sa part à la rébellion du Fils contre le Père.
 
                                             http://hfr-rehost.net/preview/http [...] ivecf2.jpg
 
                                              CF2: Le Père initie le Fils au meurtre du Père, sur le lieu même de sa propre mort.
 

C'est un bon père. Et pourtant, la messe est déjà dite, les pièces de la machine sont en place et se mettent en branle, et le piège à rat va se rabattre violemment sur le museau de notre jeune héros avec la précision d'une montre suisse et le bruit d'une carabine qui claque en rase campagne.
Car s'il est évident que la chasse au sanglier, avec ses préparatifs, sert de métaphore de la chasse aux filles (le film y insiste lourdement), avec pour but programmé de faire accéder le Fils à la nuptialité et donc à la paternité, c'est précisément parce que ces deux sous-parties se ressemblent et se correspondent qu'il faut chercher dans ce par quoi elles diffèrent la clé de leur ressemblance et le moteur de l'évolution dramatique ultérieure, que l'on peut résumer par le schéma suivant :
 
Prologue. Présentation du Père : la chasse aux canards (CF1)
I Déniaisement du Fils par le Père
a) Présentation du Fils : la chasse à la bécassine
b) Déniaisement métaphorique : la chasse au sanglier (CF2, CF3)
c) Déniaisement littéral : la chasse aux filles
II Revanche de la Mère sur le Père : le Fils repasse du côté de la Mère
III Retour du Bâtard
a) Captation de la paternité du Fils par le Bâtard
b) Meurtre du Père (CF4, CF5)
Epilogue. Restauration de la famille légitime
 
Soit un drame en trois actes, dont chacun est dédié à un personnage principal : le Père (I), la Mère (II), le Bâtard (III), tous trois constituant les angles du triangle oedipien, tandis que le Fils, pôle apparent d'un triangle voué à la destruction, sert en réalité à son corps défendant d'électron libre passant successivement d'un pôle à l'autre en vue de la constitution d'un triangle rénové, ce qu'il paiera par son éviction définitive.
La connotation sexuelle de la chasse et du maniement des armes est trop évidente pour qu'on y insiste. A la fin de Ib), le Fils est allongé sur le dos, épuisé mais heureux, les jambes écartées, la bête abattue à ses pieds et son flingue gisant à ses côtés ; le Père et le Bâtard arrivent trop tard pour le tirer d'un éventuel danger mais juste à temps pour admirer le tableau de chasse et avaliser l'exploit. A la fin de Ic), le Fils est allongé sur le dos, sa tête posée sur les cuisses de sa petite amie en tenue légère assise à ses côtés, elle lui caresse les cheveux ; surgit le Bâtard qui constate le tableau et en félicite le Fils, non sans que la fille fasse remarquer ironiquement que c'est à lui, le Bâtard, qu'elle et le Fils doivent cette scène champêtre (elle l'appelle «le marieur municipal»). Car si les deux tableaux de chasse se correspondent, la façon dont le Fils y est parvenu diffère, ce qui va jeter le trouble sur la validité du second tableau et provoquer le drame.
 
                                                http://hfr-rehost.net/preview/http [...] ivecf3.jpg
 
                                                CF3: Le tir au sanglier, crime parfait et métaphore du meurtre du Père
 
 
Au cours de la chasse au sanglier, à la veille de la scène cruciale, le Fils et le Bâtard doivent interrompre la poursuite pour bivouaquer. C'est une scène de western, tout droit sortie de La Prisonnière du désert, avec le Bâtard dans le rôle de John Wayne (on peut considérer toute cette scène de la chasse au sanglier comme le seul western jamais tourné par Minnelli). Le Fils, auprès de qui le Père a délégué le Bâtard pour parer au danger, fait part de ses inquiétudes au Bâtard : on dira qu'il était là pour le protéger. Il fait preuve pour une fois de présence d'esprit et prend les choses en main, ne s'en laisse pas conter en dépit des assurances de son compagnon et profite de son sommeil pour filer à l'anglaise et affronter seul la bête, comprenant fort intelligemment qu'on risquerait sinon de lui contester la paternité de son acte. Arrivé sur les lieux, le Père ne manque pas de reprocher au Bâtard sa bévue, qui de tout le film est sa seule erreur, de même qu'elle est corrélativement, et nécessairement puisqu'ils luttent pour la même place, le seul point marqué par le Fils dans cette lutte fratricide.
Dans la scène correspondante de la chasse aux filles, à laquelle l'initie également le Bâtard, le Fils refuse obstinément d'affronter seul la fille et prie le Bâtard de la draguer à sa place pour l'inviter à danser. Le Bâtard s'exécute et remplit cette mission avec un professionnalisme qui doit faire sentir au spectateur qu'il est aussi adroit à cette chasse-là qu'à prendre toute sorte de gibier dans les bois. La fille s'amuse de cette drague par procuration et finit par accepter l'invitation, non sans soupçonner le subterfuge d'un dragueur chevronné, d'autant que le Bâtard conclut la scène en prévenant que la prochaine fois qu'il lui fera un discours, ce sera en son nom propre. Plus tard, au cours de sa déclaration d'amour, le Fils reconnaît face à la fille l'incongruité de cette médiation et pressent qu'il y a là une erreur qui risque d'obérer la relation naissante ; il ne va pas tarder à s'en mordre amèrement les doigts.
Au début du second acte, tandis que le Fils confie à la Mère qu'il y a un détail qui cloche dans cette relation : il s'est fait sèchement rembarrer par le père de la fille alors que celui-ci savait pertinemment le fils de quel personnage important il était, la Mère lui révèle que c'est précisément parce qu'il est le fils du Père qu'il s'est fait rembarré ; le père de la petit amie appartient à la tribu nombreuse des maris jaloux du Père, dont le premier coup de feu du film nous a avertit qu'ils auraient leur mot à dire dans l'histoire. Ce qui plonge le Fils dans une grande perplexité, puis questionnant plus avant, le fait sombrer dans une hargne furieuse à l'endroit du Père lorsqu'il apprend la raison de cette infidélité conjugale chronique : De retour d'un voyage de noce idyllique, la Mère découvre avec horreur qu'elle a été devancée par une autre, qui traîne en outre derrière elle le Bâtard enfant. Se braquant dans une pose d'amour propre blessé, elle décide d'infliger au Père une punition cruelle et décrète que plus jamais il ne la touchera. Suite à ce décret, les deux époux concluent un pacte de non-agression pour sauver les apparences, au terme duquel le Père reçoit un permis de chasse illimité sur tout le gibier féminin de la contrée, tandis qu'elle s'adjuge le monopole de la garde et de l'éducation du Fils.
Par la révélation de ce savoir honteux des circonstances qui ont accompagné la naissance du Fils, la Mère tient sa revanche sur le Père. Car c'est lui qui avait rompu le pacte le premier. Lors de la chasse à la bécassine qui nous présente le Fils, les compagnons de chasse du Père constatent goguenards que ce garçon-là est d'une « innocence » supérieure à la moyenne. Faut-il voir dans ce retard à l'allumage une conséquence de l'absence du Père ou de la tutelle excessive de la Mère ? Toujours est-il que l'épisode met la puce à l'oreille du Père, qui décide de reprendre la main sur son éducation ; ce qui rend la Mère furieuse, observant impuissante comment le Fils passe sous l'autorité du Père, mais elle le prévient que le Fils a le même caractère entêté que sa mère. Et de fait, le Fils, apparemment docile aux enseignements du Père tant il comprend qu'ils émanent d'une compétence évidente et qu'ils sont nécessaires à effacer l'humiliation de la chasse à la bécassine, hérite de la même attitude de raidissement moral que sa mère lorsqu'il apprend que le Père refuse de reconnaître Rafe (le Bâtard), son meilleur copain, qui est donc son demi-frère.
 
Mais pourquoi le Père refuse-t-il de le reconnaître ? Il en donne l'explication dans la scène électrique où le Fils défie le Père (Robert Mitchum atteint le sommet de son art), avec une telle évidence et une simplicité dans la justification qu'on sent qu'elle devait être partagée par les spectateurs de 1959. Parlant du Bâtard, le Père assène à son fils : « his mother was a tramp ! » Mon Oxford Paperback Dictionary donne deux définitions de ce substantif lorsqu'il s'applique à une personne : « 1. a person who goes from place to place as a vagrant 2. (slang) a sexually immoral woman ». Dans l'Amérique des années cinquante, une tramp est un être femelle ayant toutes les apparences extérieures d'une femme et pouvant servir en cas d'urgence à assouvir certains besoins physiologiques du mâle, mais en aucun cas elle ne saurait devenir une épouse légitime (Dean Martin, incrédule, le dit à Frank Sinatra dans Comme un torrent : « Tu ne vas tout de même pas épouser une tramp ! ») et encore moins une mère respectable. Lorsque par accident un homme fait un enfant à une tramp, l'enfant naît orphelin de père avec un statut hybride entre les humains et les tramps, ce qui lui confère une place dans la société proche de celle des Noirs, serviteurs des Blancs et spectateurs non-conviés de leurs réjouissances. Sorte d'intouchables de la réprobation morale, les tramps ont même leur cimetière à eux, envahi par les herbes folles, à l'orée du cimetière des paroissiens honorables, le cimetière des réprouvés, ceux qui n'auraient jamais dû exister ; et s'il y a un nom sur la pierre qui fait office de tombe, c'est uniquement parce que la loi l'exige.
Ce personnage était déjà brièvement apparu dans Thé et sympathie (c'est la serveuse de bar, avec qui Sister-boy tente maladroitement de se débarrasser de son pucelage), avant de devenir l'un des personnages principaux de Comme un torrent (ces deux films semblent d'ailleurs former avec Celui par qui le scandale arrive un triptyque, dont le troisième opus prélève des éléments dans les deux premiers pour en former une synthèse parfaite, mais qui transcende les lois du mélodrame). Quoique les conséquences en sont sans doute moins graves, les tramps peuvent être également de sexe mâle, soit par hérédité comme le Bâtard, soit par déchéance. Minnelli a même consacré à l'un d'entre eux l'un de ses plus beaux films : Van Gogh ; lorsque Vincent est éconduit par les parents de sa bien-aimée, il s'écrit scandalisé : « Vous me prenez pour un tramp ? ». On serait tenté de voir dans l'irruption de ce conflit au sein de la famille une dénonciation d'une hypocrisie sociale induisant une discrimination infamante. C'est sans doute ce que pensait l'homme Minnelli, mais on ne fait pas de grands films avec de bons sentiments et ce que pense un artiste des sujets de société n'a généralement que très peu de chose à voir avec ses oeuvres. Minnelli charge avec un trop malin plaisir le personnage de Shirley MacLaine dans Comme un torrent pour qu'on ne soupçonne pas le réalisateur Minnelli et ses scénaristes de puiser dans ce fait social un extraordinaire moyen de complexifier à l'extrême les relations conjugales et familiales, relations dont il était une manière de spécialiste à Hollywood. Car la réprobation morale présente l'infini avantage sur la ségrégation raciale et la stratification sociale d'être beaucoup plus insidieuse, elle est à la fois invisible au premier abord et perméable. Elle peut tracer une frontière impalpable au sein d'une même famille, et toute personne bien née est susceptible de tomber dans cette caste de parias ; sont particulièrement exposées les jeunes filles, surtout si elles sont « in trouble » comme la petite amie du Fils.
Quant au sursaut moral dans lequel se drape le Fils pour reprocher au Père de ne pas traiter ses deux fils avec équité, il faut se garder d'en faire trop vite une lecture politique et d'y voir l'expression de l'opinion personnelle de Minnelli sur le sujet car cette rancoeur du Fils a une motivation beaucoup plus inavouable : il est furieux contre le Père parce qu'il se sent floué. Car par la révélation de la Mère, il apprend à la fois que son meilleur copain, qui a levé pour lui sa première girl friend, n'est autre que son grand frère et que le père de celle-ci, donc potentiellement son futur beau-père, a sans doute été autrefois cocufié par le Père. Autant dire qu'il flotte sur cette relation un fort relent d'inceste et le Fils pressent aussitôt que ce coup-là ne lui sera pas validé ; il va devoir tout recommencer, ce qui le conduit à repousser désormais tout lien conjugal avec la fille.
 
Si le problème du Fils est celui de tout fils normalement constitué : tuer son père pour accéder lui-même à la paternité, tous les personnages du film ont aussi le leur, auquel ils se vouent corps et âme. Le drame se noue parce que tous, sauf un, s'y enferrent sans comprendre que leur problème, pris isolément, est insoluble ; le drame se dénoue parce que seul le Bâtard a compris que c'est en combinant son problème à lui avec ceux des autres qu'il a une chance d'être résolu.  
Le problème du Père est de faire de la Mère sa femme, celui de la Mère, de préserver le Fils de l'influence du Père et de regagner cette influence lorsqu'elle l'a perdue, elle refuse de se donner au Père car elle est convaincue que c'est uniquement parce qu'il ne peut l'avoir qu'il tient à elle. Se donnerait-elle qu'elle subirait le même sort que toutes les autres et perdrait de toute façon le Fils ; elle ne fait pas confiance dans l'amour du Père, pourtant sincère. Les problèmes du Père et de la Mère sont donc opposés et voués à l'affrontement irréductible. Ce n'est qu'in fine, mais un rien trop tard, que la Mère va comprendre au terme d'un parcours douloureux que son travail de sape de l'éducation prodiguée par le Père, s'il trace bien une frontière infranchissable entre le Père et le Fils, la place aussi avec le Père du mauvais côté de la barrière, et que son problème à elle ne peut finalement se résoudre qu'en incluant le problème du Père. Le parcours du Père est tout aussi douloureux et il finit par comprendre également que son problème à lui ne peut se résoudre qu'en incluant le problème du Bâtard, mais pour lui il est plus que trop tard puisqu'il est à l'agonie.  
Le problème du Bâtard est également diamétralement opposé à celui du Fils : il est à la recherche d'un père. Mais de part son origine sociale, il sait qu'il faut composer pour arriver à ses fins, il observe les autres et saisit sa chance quand elle se présente ; il avance masqué. Bon chasseur, vif d'esprit, il devine instinctivement le problème qui anime les autres et calcule aussitôt comment leur problème peut se combiner avec le sien pour contribuer à le résoudre. Exploitant systématiquement les erreurs du Fils pour faire avancer son pion d'une case, il devine très vite dans la tentative de flirt maladroite de la petite amie du Fils qu'elle est « in trouble » et donc en recherche urgente d'un père pour son enfant à naître (c'est le début du troisième acte) sans lequel elle tombera elle aussi dans la catégorie des tramps, ce qui se laisse très bien combiner avec son problème à lui. Il se garde bien de révéler au Fils cette paternité à venir que la fille n'avait pas osé lui avouer du fait de son rejet de la conjugalité, car en captant la paternité du Fils à son profit, le Bâtard se rapproche du Père d'une façon décisive.
Quant aux motivations du beau-père du Fils, il est évident que ce personnage représente la morgue du Fils contre le Père. Rappelons que le beau-père du Fils tue le Père parce qu'il croit que le Père a séduit et engrossé sa fille. C'est exactement ce que le Fils reproche à son père, inconsciemment, de par la délégation du Bâtard mise en place par le Père pour chaperonner le Fils. De ce point de vue, le tableau de tir est éclairant. A la question : où a lieu le meurtre du Père ? le film répond explicitement en mettant en correspondance CF2 et CF4 par la communauté du lieu de tir. En CF2, le Père initie son fils à la chasse en l'invitant à tirer dans la cheminée (« entre les jambes de la cheminée » aurait dit autrefois le docteur Lacan). Curieux endroit pour apprendre à son fiston à manier une carabine, et plutôt dangereux quand on est assis dans le fauteuil placé juste devant, ne serait-ce qu'à cause des ricochets sur l'âtre. La signification du lieu s'éclaire par CF4, le meurtre du Père. Si on combine l'incomplétude des deux premières lignes du tableau avec la similitude des lieux de tir selon le modèle suggéré par CF2/CF4, on obtient les équations suivantes :
 
CF4 + CF2 = le beau-père du Fils c'est-à-dire le Fils tue le Père devant la cheminée.  
CF5 + CF1 = le Fils tue le beau-père du Fils c'est-à-dire le Père au bord des marécages.
 
On voit que « beau-père du Fils », comme l'expression le fait entendre, est ambigu. Sa signification n'est pas référentielle, c'est-à-dire renvoyant invariablement au même objet, mais structurale, c'est-à-dire dépendant du contexte. « Beau-père du Fils » désigne le Père quand il apparaît dans la colonne Tiré et le Fils quand il apparaît dans la colonne Tireur. Le beau-père du Fils est le Fils parce qu'il est la matérialisation de sa haine du Père surgie de son inconscient. Mais il est également le Père, car CF5, tel que nous le présente le film, est particulièrement suspect ; s'agit-il pour le Fils de venger son père ou bien d'endosser le meurtre ? Il semble plutôt furieux de s'être fait voler son meurtre du Père. En assassinant l'assassin de son père il reprend le meurtre à son compte, pour un meurtre du Père probablement inédit dans les annales de la psychanalyse : par ricochet ou beau-père interposé. Cette omniprésence du Fils par déplacement en tant que tireur est encore renforcé par le fait que, lorsque le Fils tire, il est toujours dans le champ, avec même en CF2 et CF3 un montage particulièrement soigné incluant plusieurs gros plans, alors que lorsque le tireur n'est pas le Fils, il est hors-champ.
 
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                                                   CF4: Le meurtre du Père par le beau-père du Fils.
 
Il reste à élucider qui se cache derrière le sanglier. Le film relie explicitement CF3 à CF5 : même parcours de reconnaissance pour atteindre la cible et même duel dangereux pour le tireur, ce qui poserait l'égalité : sanglier = beau-père du Fils, mais on a vu que cette dernière expression est ambiguë et une telle égalité nous mène dans une impasse. En réalité, le sanglier est lui aussi double (c'est le sens de l'égalité, non celle des objets mais celle de leur duplicité). Il désigne à la fois le Père et la fille. Tout fils sait que c'est seulement en accédant à une fille qu'il tue symboliquement son père, l'un ne va pas sans l'autre mais l'un ne va pas non plus avant l'autre, les deux doivent être simultanés ; le père vient-il à contrarier cet accès, le fils risque alors de se retourner réellement contre son père. Et c'est ce que le Père tente de faire comprendre au Fils en l'initiant à la chasse (dont il faut toujours garder à l'esprit les sous-entendus sexuels) sur le lieu même où il va mourir. Un parricide réel est en général l'indice d'un complexe d'Oedipe mal assumé, donc d'un meurtre du père symbolique raté. CF3 est le crime parfait, le coup qui s'élève au-dessus de la série pour se constituer en paradigme des quatre autres, annoncé par CF1, préparé par CF2 et réitéré vainement par CF4 et CF5. C'est ce coup-là que le Fils est tragiquement condamné à répéter car, puisqu'il rate la fille, il doit recommencer à tuer le Père, et cette itération est elle-même dédoublée, à la fois pour contourner la censure de ce que le film ne peut dénoter nulle part mais qu'il connote partout, et pour marquer par ce bégaiement l'échec de ce qu'elle vise, propre à tout acte manqué. Le Père l'avait pourtant prévenu qu'il aurait à tuer le sanglier du premier coup pour éviter des dégâts collatéraux considérables.  
On dira qu'il est paradoxal de voir dans CF3 à la fois le modèle du meurtre du Père sublimé et le lieu du meurtre réel, donc le signe de son échec. Mais nous sommes dans le cauchemar de la tragédie et l'interprétation des rêves nous a appris à associer par condensation des contenus qui sont contradictoires ; et ce n'est pas pour rien si Minnelli a exploré en tout sens les univers parallèles de la danse, de l'hypnose et du rêve. La logique de ces univers parallèles est tout aussi rigoureuse que celle de la réalité ordinaire, même si elle ne respecte pas dans sa topologie le principe de non-contradiction. Ce film ne recèle pourtant pas le moindre onirisme, c'est le moins minnellien de tous les films de Minnelli ; mais c'est parce que les personnages évoluent dans un cauchemar éveillé d'autant plus étouffant qu'ils n'y entrent ni n'en sortent jamais. Ce sont des êtres de cauchemar qui évoluent dans un monde cauchemardesque, et ils ne sont pas destinés à prendre conscience de quelle étoffe ils sont faits.
 
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                                            CF5: Le meutre du beau-père: à la fois réitération du meurtre du Père et conséquence de son échec
 
 
Celui par qui le scandale arrive n'est pas un mélodrame, c'est une tragédie grecque, ou à la rigueur une tragédie bâtarde, c'est le cas de le dire, quelque part entre Sirk et Kazan mais plus proche de Kazan que de Sirk (« un film de Kazan tourné par Sirk » aurait dit autrefois Jean-Luc Godard). En ce sens il y a une grande différence entre celui-ci et le film qui le précède immédiatement ; car le meurtre final de Comme un torrent est un rebondissement mélodramatique que le film ne s'embarrasse guère à justifier, et le meurtrier n'a pas de consistance dramaturgique. Tandis que Celui par qui le scandale arrive pose ses personnages et les fait évoluer dans la stricte application de la place qu'ils occupent et de la motivation qui les anime. Les lois de cette application sont quasi géométriques et la géométrie oedipienne est implacable : un triangle n'a que trois points saillants. Ce film est à la relation filiale ce que Vertigo est à la relation conjugale. Dans les deux cas, le héros (Scottie dans l'un, le Père dans l'autre) s'échine à établir une relation sans voir que ses efforts sont voués à l'échec parce que l'un des termes de la relation est dupliqué par un leurre ou un prétendant en souffrance dont le travail de parasitage va finir par la faire éclater.
C'est une tragédie pour le Père et le Fils, avec le Fils dans le rôle d'Oedipe roi. C'est précisément en fuyant un schéma familial qui lui fait horreur qu'il reproduit involontairement le schéma qu'il fuit, ce qui est le destin tragique par excellence : le Fils renonce à la relation conjugale qu'il avait esquissée par dégoût du conflit familial qu'il vit au quotidien, mais il abandonne ainsi à son triste sort la fille qu'il a engrossée, reproduisant les conditions originales de tout le drame : la venue au monde d'un nouveau bâtard. Son rôle est de restituer au Bâtard la place qu'il lui avait usurpée, celle de l'aîné, en se débattant vainement à essayer d'assumer sa filiation. Eternel puîné, fils déchu, père indigne et parricide raté, il est condamné à s'effacer sitôt rempli la tâche que les dieux lui avait assignée. Il disparaît alors sous la végétation, dans le fond du plan, lentement absorbé par le vert des feuillages mais il continuera sans doute longtemps à hanter le paysage comme un spectre, devenu à son tour « a person who goes from place to place as a vagrant ».
C'est une épopée pour le Bâtard. Tel Ulysse rentrant à Ithaque (le titre original du film est Home from the hill, c'est-à-dire : de retour au bercail, sous-entendu : après de nombreuses péripéties), il doit éliminer les prétendants dans un carnage final. Le meurtre du Père éclaircit d'un seul coup, ou plutôt de deux, sa situation puisque c'est en mourant que le Père devient son père, reconnaissant son fils avant de mourir (c'est la Mère, prostrée, qui interprète en ce sens les râles ultimes du Père, et en effet on ne voit pas pourquoi sinon le Père à l'agonie aurait fait appeler le Bâtard). C'est aussi cette mort qui disqualifie définitivement le Fils comme fils légitime et père de son enfant ; de même qu'elle le débarrasse d'un beau-père potentiellement encombrant. N'ayant pas lâché le Père d'une semelle de tout le film, non par amour filial, mais parce qu'il sait que l'auteur de ses jours est le seul à pouvoir l'affranchir de la marque d'infamie qui lui barre l'accès à la communauté des hommes, il arrache cet affranchissement in extremis au Père gisant avec l'aide de la Mère, au terme d'un « parcours de reconnaissance » qui a pour symétrique et nécessaire corollaire de barrer l'accès du Fils à la communauté des mâles. Tel un célèbre modèle bressonnien, il pourrait dire à sa bien-aimée, délaissée par le Fils : « Quel étrange chemin j'ai dû faire pour parvenir jusqu'à toi ! »
C'est un mélodrame pour la Mère. Elle perd son mari au moment précis où elle vient de décider de l'accueillir à nouveau dans le lit conjugal, après dix-huit ans d'absence. Dans un étrange épilogue en forme de faux happy end, la Mère fait preuve d'un irréel détachement après la mort de son mari et la disparition de son fils. Mais c'est que le happy end ne vaut que pour l'épopée ; la tragédie et le mélodrame sont terminés et la Mère est devenue une sorte de mère tutélaire et bienfaitrice pour cette famille recomposée d'un nouveau genre. Et ce sont les dieux désormais qui parlent par sa bouche tandis qu'elle se tient près de la pierre tombale où elle a fait graver dans le marbre le fin mot de l'histoire ; de même que c'était eux déjà qui avaient parlé par le premier coup de feu.
Quant à qualifier la situation quand on adopte le point de vue de l'enfant (le fils du Fils, c'est-à-dire du Bâtard, puisque celui-ci a intégré désormais la place laissée vacante par le Fils), la nomenclature littéraire est muette sur un tel noeud de vipères : son père n'est pas son vrai père mais le demi-frère de son père et fils naturel de son grand-père, son grand-père paternel a été assassiné par son grand-père maternel, lui-même assassiné par son père. Un cauchemar oedipien ! prodrome sans doute d'une tragédie future plus dévastatrice encore. Mais pour l'heure, les dieux sont apaisés. Lorsque la Mère s'enquiert du petit, le Bâtard lui répond, jouant ironiquement comme à son habitude de l'excédent de savoir qu'il possède sur les autres : « Il ressemble à son père ». Lequel ? est-on tenté de lui demander, le vrai ou le faux ? S'il est vrai que la Mère l'a intronisé fils et héritier légitime, il devrait se souvenir qu'il n'est aux yeux des dieux que le père putatif de son fils, et puisque ce sont eux qui parlent à travers la Mère, mieux vaudrait ne pas trop faire le finaud devant elle, au risque sinon de perdre à nouveau la place qu'il a ravie au Fils, celle que l'on perd, c'est bien connu, quand on va à la chasse.


 
 
 
  Merci pour ce topic et superbe analyse de ce film que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à vous, je pense le regarder deux ou trois fois pour voir ce que j'ai laissé passer... ;)

n°29225701
Mine anti-​personnel
Posté le 12-02-2012 à 19:15:54  profilanswer
 

Amenodes a écrit :

Merci pour ce topic et superbe analyse de ce film que je ne connaissais pas et que je découvre grâce à vous, je pense le regarder deux ou trois fois pour voir ce que j'ai laissé passer... ;)


Merci  :jap:  

n°29226114
Amenodes
Posté le 12-02-2012 à 20:16:08  profilanswer
 

Il est vrai que de lire une analyse de qualité va peut-être en bloquer certains - dont moi - pour rédiger quelque chose sur des films que j'aime. :lol:

n°29226197
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-02-2012 à 20:25:39  profilanswer
 

Belle soirée western, sur Direct 8, ce soir:
- Nevada Smith, d'Henry Hathaway, avec Steve McQueen.
- Une bible et un fusil, de Stuart Millar, peut être mon western préféré avec le Duke !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°29226242
Mine anti-​personnel
Posté le 12-02-2012 à 20:31:08  profilanswer
 

Amenodes a écrit :

Il est vrai que de lire une analyse de qualité va peut-être en bloquer certains - dont moi - pour rédiger quelque chose sur des films que j'aime. :lol:


Mais non, faut pas hésiter, quelle que soit la quantité et la teneur, du moment qu'on laisse parler la passion.
Et donc tu as vu le film de Minnelli ou pas encore ?

n°29226361
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-02-2012 à 20:44:01  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :


Mais non, faut pas hésiter, quelle que soit la quantité et la teneur, du moment qu'on laisse parler la passion.
Et donc tu as vu le film de Minnelli ou pas encore ?


 
Tiens, concernant Minelli, pour moi, son meilleur film, c'est Comme un Torrent ! :)  


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°29226496
Amenodes
Posté le 12-02-2012 à 20:59:57  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :


Mais non, faut pas hésiter, quelle que soit la quantité et la teneur, du moment qu'on laisse parler la passion.
Et donc tu as vu le film de Minnelli ou pas encore ?


 
 
J'avais commencé la lecture de l'analyse fouillée que tu as faite mais j'ai préféré voir le film avant de la lire dans son intégralité craignant que mon jugement ou  mon analyse ne soit faussé mais c'est le début de ton topic qui m'a donné envie de voir ce film dont je n'avais jamais entendu parler  :whistle:

n°29356609
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 25-02-2012 à 21:50:41  profilanswer
 

Mister Clint ou Docteur Estwood ?
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 86965.html
 


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°29674548
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 26-03-2012 à 15:54:28  profilanswer
 

La dolce vita, de Fellini, pour Marcello !
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 09284.html
 
http://img.over-blog.com/500x321/3/02/92/11/La-dolce-vita/marcello-sorry-desole.JPG


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°30551740
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 09-06-2012 à 19:00:48  profilanswer
 

Blue Velvet, l'ovni cinématographique de David Lynch :
 
http://img.over-blog.com/500x213/3/02/92/11/Blue-velvet/blue-velvet-titre.JPG
 
Très autobiographique ...
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 92152.html


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°31989084
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 15-10-2012 à 08:33:02  profilanswer
 

The Big Combo, où une solaire apparition dans un film noir !
 
http://img.over-blog.com/451x333/3/02/92/11/big-combo/jean-wallace-sleep.JPG
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 38229.html


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n°32561546
-cas-
Bescherelle proof
Posté le 04-12-2012 à 21:55:23  profilanswer
 

:hello:  
 
The chaser
 
il y a des trucs que je n'ai pas pigé dans ce film
 

Spoiler :

1) comment la petite fille à été bléssée dans la ruelle ?
 
Lorsque la meuf, qui a réussis à s'enfuir de la maison du tueur, se retrouve dans l'épicerie:
2) pourquoi quand elle tel à son mac elle ne lui dit pas ou elle se trouve ? Tout ce qu'elle trouve a lui dire c'est qu'elle en à marre ???    
3) Et pourquoi la police n'est pas intervenue pour la sauvée ?


 


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n°33203472
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 04-02-2013 à 18:36:08  profilanswer
 

Un peu déçu par La Terrasse d'Ettore Scola (1980) qui ne renoue pas vraiment avec la magie de la comédie à l'italienne.  
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 42184.html
 
Il reste le plaisir de retrouver tous ses grands acteurs qui ont marqué le cinéma italien, comme Vittorio Gassman, toujours amant de Stefania Sandrelli,  
 
http://img.over-blog.com/500x267/3/02/92/11/La-terrasse/sandrelli-gassman-love-kiss.jpg
 
Ugo Tognazzi se gavant de pasta,  
 
http://img.over-blog.com/500x271/3/02/92/11/La-terrasse/ugo-tognazzi-pasta-barilla.jpg
 
Marcello en séducteur déchu,  
 
http://img.over-blog.com/500x264/3/02/92/11/La-terrasse/marcello-mastroianni-cry.jpg
 
et Trintignant, en scénariste raté qui névrose sur Staline !
 
http://img.over-blog.com/500x263/3/02/92/11/La-terrasse/trintignant-staline-urss-cccp.jpg
 


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n°33721446
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 22-03-2013 à 19:53:58  profilanswer
 

Zabriskie Point de Michelangelo Antonioni (1970),
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 13305.html
 
http://img.over-blog.com/500x198/3/02/92/11/zabriskie-point/zabriskie-point-antonioni.JPG
 
dans le sillage de la contestation étudiante sur les campus américains.
 
http://img.over-blog.com/500x204/3/02/92/11/zabriskie-point/black-panthers.JPG
 
Le héros du film, Mark Frechette,  
 
http://img.over-blog.com/500x207/3/02/92/11/zabriskie-point/boys-band-x-gay.JPG
 
qui formera un duo célèbre avec Daria,  
 
http://img.over-blog.com/397x500/3/02/92/11/zabriskie-point/mark-frechette-daria-halprin-copie-1.jpg
 
sera arrêté pour braquage, 3 ans plus tard, et mourra en prison, en 1975 !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°36042412
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 28-10-2013 à 11:27:22  profilanswer
 

Glen or Glenda, (Louis ou Louise, en français  [:paco fpg:2])  d'Ed Wood Jr, réputé comme être le plus mauvais réalisateur d'Hollywood ...ce qui n'est pas tout à fait vrai, car ce film là n'est pas si mal ! :D  
 
http://farm8.staticflickr.com/7357/10530760666_f087d2e8af.jpg
 
Avec un thème qui devait être bien scandaleux, à son époque, dans l'Amérique puritaine ! [:gaou50]  
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] -ed-wood-1


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n°36231121
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 17-11-2013 à 20:10:36  profilanswer
 

L'oiseau au plumage de cristal, le premier film de Dario Argento, en 1970, qui sortait juste de l'écriture du scénario d'Il était une fois dans l'Ouest.
 
http://farm6.staticflickr.com/5492/10897315886_58bb7e3e02_z.jpg
 
Un thriller sophistiqué, qui s'inspire du Blow up d'Antonioni et de la grammaire hitchcockienne.
 
http://farm6.staticflickr.com/5490/10897321255_a9afbc2e96_o.jpg
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] de-cristal


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°36379050
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 02-12-2013 à 09:03:11  profilanswer
 

Le désert rouge de Michelangelo Antonioni, premier film en couleur de l'italien, sortie en 1964, qui est un pamphlet névrosé contre la société industrielle ! Un beau face à face entre Richard Harris :
 
http://farm4.staticflickr.com/3813/11166053626_5ce39c726c_z.jpg
 
et Monica Vitti.
 
http://farm3.staticflickr.com/2881/11166081516_6da762d294_z.jpg
 
Antonioni, comme d'habitude, casse le code narratif classique, pour filmer une atmosphère plus que des actions.
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] sert-rouge


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°36576857
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 22-12-2013 à 08:12:50  profilanswer
 

Le dernier face à face, de Sergio Sollima (1967) est un western qui n'a pas la popularité des oeuvres de Sergio Leone mais qui vaut le détour. Entre le professeur Fletcher, joué par l'admirable Gian Maria Volonte, théoricien de la révolution,
 
http://farm4.staticflickr.com/3680/11490677875_52128ede99_z.jpg
 
 et Tomas Milian, bandit sans foi ni loi,  
 
http://farm3.staticflickr.com/2854/11490950803_de4066578f_z.jpg
 
c'est plutôt le deuxième qui fera preuve de bon sens et d'humanité.
 
http://farm6.staticflickr.com/5483/11490677865_c347b98ffa_z.jpg
 
Très intéressante réflexion sur le thème de la violence comme moyen pour changer l'ordre social, que reprendra Sergio Leone dans Il était une fois la révolution. Leone qui rendra hommage au dernier face à face dans Mon nom est personne.
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] ace-a-face


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°37570032
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 24-03-2014 à 10:48:26  profilanswer
 

Une petite analyse du film culte Heat de Michael Mann, en 1995, confrontation des deux stars du moment, Robert de Niro et Al Pacino !
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] iro-pacino
 
Qu'est ce que ça téléphone dans ce film ! :D  
 
https://farm8.staticflickr.com/7159/13375531245_a605a56323_z.jpg
 


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°43131595
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 05-09-2015 à 20:02:56  profilanswer
 

Il Soliti Ignoti, Le Pigeon, en français, de Mario Monicelli (1958), archétype de la comédie à l'italienne :
 
https://farm6.staticflickr.com/5644/20978556849_5d9bca5044_z.jpg
 
 
 
http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] -italienne


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°43501542
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 10-10-2015 à 11:04:28  profilanswer
 

Le curieux opus du belge André Delvaux (1968), Un soir, un train, avec Yves Montand et Anouk Aimée, qui s'inscrit dans les traces du cinéma de Michelangelo Antonioni, spécialiste pour filmer la vacuité ...Qu'est ce qu'Anouk était belle !  :love:  
 
https://c2.staticflickr.com/6/5724/22053736182_2615b76a49_b.jpg
 
Dépressif s'abstenir ... http://le-cinema-de-tietie007.blog [...] r-un-train


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°43504395
l'avventur​a
Oblomovtchina
Posté le 10-10-2015 à 18:52:15  profilanswer
 

[:drap] Tu m'as l'air bien seul ici toi... Vu que tu aimes Antonioni, je vais venir te faire un peu compagnie. :hello:

 

Et au passage, Antonioni ne filme pas la vacuité.  :sarcastic:

Message cité 1 fois
Message édité par l'avventura le 10-10-2015 à 18:53:48
n°43504887
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 10-10-2015 à 19:44:37  profilanswer
 

l'avventura a écrit :

[:drap] Tu m'as l'air bien seul ici toi... Vu que tu aimes Antonioni, je vais venir te faire un peu compagnie. :hello:
 
Et au passage, Antonioni ne filme pas la vacuité.  :sarcastic:


 
Un peu quand même ...enfin bref, c'est une question de ressenti. Je trouve d'ailleurs que Blow up tranche avec la trilogie, que j'aime beaucoup, qui d'ailleurs changeait complètement du Cri, que j'ai vu il n'y a pas longtemps. Un vieil article sur Blow up :
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 26816.html
 
Et puis être seul lorsqu'on parle d'Antonioni, c'est normal, non ? :D

Message cité 1 fois
Message édité par Tietie006 le 10-10-2015 à 19:54:35

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°43505097
l'avventur​a
Oblomovtchina
Posté le 10-10-2015 à 20:18:35  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :


 
Un peu quand même ...enfin bref, c'est une question de ressenti. Je trouve d'ailleurs que Blow up tranche avec la trilogie, que j'aime beaucoup, qui d'ailleurs changeait complètement du Cri, que j'ai vu il n'y a pas longtemps. Un vieil article sur Blow up :
 
http://tietiecinema.over-blog.com/ [...] 26816.html
 
Et puis être seul lorsqu'on parle d'Antonioni, c'est normal, non ? :D


Je ne pense vraiment pas sur la vacuité, il s'intéresse souvent aux petits problèmes "bourgeois" : un couple qui ne se comprend plus, un enlisement moral, etc. mais ce n'est pas le vide.  :o  
Il y a plusieurs phases dans la filmo d'Antonioni. Il a commencé avec des films néo-réalisme, puis il y a eu le Cri qui fait la transition avec ses films avec Monica Vitti plus formels. Après, il s'échappe de l'Italie et change un peu de ton suivant les pays où il tourne, mais il garde toujours le même style.  
 
 
 

n°43505145
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 10-10-2015 à 20:26:51  profilanswer
 

l'avventura a écrit :


Je ne pense vraiment pas sur la vacuité, il s'intéresse souvent aux petits problèmes "bourgeois" : un couple qui ne se comprend plus, un enlisement moral, etc. mais ce n'est pas le vide.  :o  
Il y a plusieurs phases dans la filmo d'Antonioni. Il a commencé avec des films néo-réalisme, puis il y a eu le Cri qui fait la transition avec ses films avec Monica Vitti plus formels. Après, il s'échappe de l'Italie et change un peu de ton suivant les pays où il tourne, mais il garde toujours le même style.  
 
 
 


 
 
J'ai trouvé Le Cri très nouveau réaliste.


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L'arrière-train sifflera trois fois.
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