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  [Roman] Double Je

 


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[Roman] Double Je

n°36884188
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 17:00:53  profilanswer
 

Bonjour à tous.
 
Du haut de mes 16 ans, tout nouveau sur ce forum, je viens vous présenter mon deuxième essai de roman, ayant abandonné le premier faute d'inspiration.
Je suis bien entendu ouvert à toutes critiques.
 
Le roman raconte l'histoire d'un policier traquant un tueur en série, dont les meurtres sont principalement axés sur des prêtres. Le texte raconte deux histoires qui se rejoignent, celle du tueur et celle du policier.  
 
Il est agencé de cette manière :
Chapitre 1 : policier, chapitre 2 : tueur, toujours 1/2 chapitres.
Ci-dessous vous trouverez les 6 premiers chapitres, le 7 est en cours d'écriture. Je vais poster tout d'abord le Prologue et les deux premiers chapitres, histoires de ne pas faire un énorme pavé pas super encourageant à lire, après quelques retours je posterai les autres !  
 
Bonne lecture !
 
                                                                         Prologue
 
- Vous allez me tuer n’est-ce pas ?  
- Assurément.
- Pourquoi ?  
- Pour vos crimes, mon père. Pour le sang que vous avez versé sous le regard de Dieu.
- Je ne vois p..
- Silence ! Hurla le bourreau. – Les trois enfants Marshall, chacun retrouvé assassiné, ou plutôt sacrifié, en l’honneur de votre tout-puissant.  
Il y eut un moment d’extrême tension, le silence transperçant à l’avance le cœur du condamné, rendant le court couteau du bourreau plus menaçant qu’une épée.
- Croyez-vous que Dieu aime la mort, mon père ?  
Cette question inattendue eût au moins l’effet de raviver la flamme de la bête apeurée, le chasseur attendant patiemment sa réponse.
- Dieu est amour. Malgré mes actes, il m’est inconcevable de croire que le Tout-Puissant les accepte.
- Croyez-vous que vous irez en enfer, après notre entrevue ?  
Cette phrase eût l’effet d’un tsunami, éteignant les flammes d’espoir qui brûlaient encore, grâce à l’essence de la foi, dans la poitrine du condamné.  
- Bien que j’ai tué, je pense avoir assez sauvé pour éviter l’enfer.
-  C’est là ou vous vous trompez, mon père. C’est là où tous ceux qui, comme vous, eurent  mon couteau sous la gorge font erreur. Il n’y a pas de bon actes ni de mauvais actes. Tout cela n’est qu’une question de point de vue. Dieu aime la mort, il la vénère. Elle est son seul moyen d’entendre des supplications. Elle seule a le pouvoir de mettre à genoux une famille entière, pour qu’elle implore la pitié du Tout-Puissant.  
- « Je ne vous suis pas. »   Répondis le prêtre.  
- Pourquoi mourrons-nous de cancer, d’accident de voiture, d’homicide ? Pourquoi des milliers d’humains meurent d’une lente et douloureuse agonie ? Car c’est le destin, me diriez-vous. La seule chose plus forte que Dieu. Je ne suis pas d’accord. C’est Dieu qui vous tue d’une manière horrible, Dieu qui vous fait naître avec un bras à la place de la jambe. Mais pourquoi ? Pour que l’on prie son nom. Dieu se nourrie des prières des condamnés. Si je meurs d’une longue leucémie, ma famille, mes amis, les amis de mes amis et ceux de ma famille, les médecins de l’hôpital, tous prierons pour moi.  Il y a fort à parier, que malgré tous les crimes que j’ai commis, dans cette situation, j’irai au paradis. Or, vous, mon père, vous êtes un homme détesté de son entourage à cause de ses actes abjects, très prochainement assassiné dans un hangar lugubre. Qui priera pour vous ? Je peux vous assurer que vous irez en enfer, mon père.  
- « Mais alors ! » S’exclama-t-il, «  si il n’y a pas de bons ni de mauvais actes, et que la mort de mes victimes a apportée des prières à Dieu, pourquoi voulez-vous me tuer ?  
- On ne touche pas aux enfants. Ils sont aussi innocents que naïf. Ce sont des lapins prêts à se blottir contre les ailes d’un aigle.  
- Vous n’en êtes pas à votre première entrevue telle que celle-là, n’est-ce pas ? Ce n’est pas votre premier crime, n’est-ce pas ?
- Effectivement.  
- Vous aimez-ça ?  
- Non, j’en ai surtout besoin. Il n’y a pas d’actes plus abjects que celui de tuer, mais c’est le seul qui m’apaise.  
- Sachez que vous irez en Enfer, j’en suis persuadé.  
- Ne m’avez-vous donc pas écouté ? Il n’y a qu’un seul moyen de savoir qui ira en Enfer et qui ira au Paradis, il n’y a qu’une seule question qui subsiste : « Ma mort sera-t-elle plus tragique que la vôtre ? »
 
Sans laisser le temps au prêtre de répliquer, l’homme lui asséna un coup de couteau précis, lui tranchant la glotte. Le bourreau s’en alla, laissant sa victime s’étouffer dans son sang.
   
 
                                                                   Chapitre 1 : Scène de crime
 
S’il y a bien une chose que j’ai apprise dans mon métier, c’est que les gens ne connaissent pas sa réelle signification. Avec le temps et l’expérience, j’ai compris qu’un criminel arrêté en amène un autre, et qu’au final, nous sommes plus des acteurs de la vengeance des proches de la victime que de réels hommes de justice.  
Je me plais parfois à penser qu’une victime est prédéfinie, et que si elle n’est pas tuée par un habile et discret tireur, elle le sera par un barbare boucher. De cette pensée, si nous empêchons l’habile tireur d’accomplir son méfait, nous retardons seulement la mort de la future victime, laissant place inévitablement au boucher.  
Notre but sera donc d’empêcher et le tireur et le boucher de tuer, et tous ceux qui suivront pour tenter d’accomplir le destin de la victime, jusqu’à sa mort naturelle. J’espère que parfois, sans le savoir, nous y arrivons. Or, ce n’est pas un hasard si mon métier ne souffre pas du chômage.
 
C’était un matin banal à Miami, j’avais reçu un appel de la centrale : « Meurtre près du Benito Juarez Park, dans le hangar du concessionnaire de voiture »
Tout le monde connaissait le concessionnaire de voiture du Benito Juarez Park. Cet afro-américain de 40 ans avait durant 10 ans, assassiné plus d’une vingtaine de prostituée dans son hangar. Une sombre histoire, que la presse avait enflammée après que le criminel eût été tué par un agent fédéral lors d’une perquisition, l’agent prétextant la légitime défense.
Bien entendu, et comme c’est souvent le cas avec le FBI, c’était suspect.  
Depuis ce scandale qui a fait parler Miami pendant tout un mois, les dealeurs et autres petits criminels c’était dit que ce hangar suscité assez la peur et le dégoût pour être un endroit parfaitement désert et adéquat à leur délits.
Quelle fut ma surprise quand arrivé sur place, le meurtre n’était pas dans les standards de cet endroit. Le règlement de compte bâclé, les preuves mal effacées et la lourde odeur de stupéfiant auquel je m’attendais avait laissé place à une scène de crime épurée et un coup de couteau aussi précis que mortel. On aurait pu croire qu’une agence de nettoyage avait lavée l’endroit dans chaque recoin tellement le passage du meurtrier était fantomatique. Même les traces de semelles, pourtant presque inévitable était absente. Comme si la victime avait été assassinée dans un autre endroit et que son corps avait délicatement volé jusqu’ici.
 
Le criminel était un vrai criminel, de ceux qu’on appelle tueur et non pas meurtrier. Bien qu’il n’y en a pas de faux, il y a bien une distinction entre un meurtrier et un tueur. Le meurtrier tue par nécessité et parfois inconsciemment, règlements de comptes, vengeances, pulsion de rage…  
Le tueur lui, est organisé, soigné, prend son temps, préfère la traque à l’acte de tuer, et surtout y prend du plaisir. C’est de cette catégorie là où nous espérons aboutir à une arrestation, un tueur ne tue jamais une fois, et malheureusement, il faut souvent attendre plusieurs meurtres pour pouvoir les relier à une seule personne.
 
La scène de crime présente devant mes yeux était celle du « vengeur divin ». Ses méfaits n’étaient pas difficiles à reconnaître : Un homme de foi, toujours impliqué dans de sombres affaires de pédophilie, de meurtres ou de tortures envers des fidèles, sans jamais avoir été inculpé fautes de preuves, assassiné par un coup de couteau au cou, tantôt tranchant la carotide, tantôt égorgeant simplement la victime.
Il était bien sur interdit de relier un meurtre à un tueur en série avant d’avoir réunis concrètement toutes les caractéristiques de ses crimes, de son mode opératoire, du choix de ses victimes, et d’avoir évincé la thèse de l’imitateur, or nous savions déjà tous ce qu’il en était. Le prêtre étant connu de nos services, car nous l’avions traqué pendant des mois, il était évident qu’un autre avait pris le relais de notre traque, avec des méthodes plus radicales.  
 
Il est de mise de dire que cet homme est un artiste. Bien qu’aucun de nous n’ait le courage de dire de telles choses devant une caméra.  
Ce tueur en était à son quinzième prêtre assassiné, oscillant parfois vers des évêques ou des moines, choisissant ses victimes de Washington D.C à Miami. Il était amusant de voir que l’église catholique regorgée de tant de monstres rien que sur la côte Est, même si c’était le troisième homme de foi assassiné dans Miami. Ce dernier prêtre, soupçonné  du meurtre de 3 enfants, n’était même pas le plus abject des victimes du vengeur divin.  
 
Le terme d’artiste lui convient non pas grâce au choix de ses victimes, qui causa une indignation dans l’église catholique de voir tant de ses hommes de foi tomber, mais qui parallèlement lui octroya une sorte d’amour de l’opinion publique, la presse le définissant plus comme un mystérieux anti-héros que comme un criminel sans foi ni loi. Certains journalistes allant jusqu’à l’encenser.
Non, le terme d’artiste convient de par ses scènes de crimes. Chaque scène est une œuvre d’art, nous pouvons les assimilées à des tableaux qui auraient pu être peint par Monet ou Picasso. Aucune imperfection, tout est mesuré, propre.  
Il ressort de ces scènes de crimes une beauté terrifiante, comme si un policier ne pouvait être qu’admiratif devant tant de perfection, mais terrifié devant une facilité aussi déconcertante de tuer sans risquer d’être arrêté.
 
Paradoxe de notre métier, les plus dangereux tueurs sont souvent d’ex-policier qualifié. Il est plus aisé de commettre le crime parfait quand on a passé sa vie à essayer d’en résoudre.
 
Mon supérieur, le Lieutenant Edgar Droover, s’approcha de moi.
Cet homme était l’Ours de notre service. Il avait passé sa vie à chasser des criminels, en tuant parfois, par défense. Il est dit que son pistolet a explosé autant de tête que les poings de ses bras démesurément musclés. Il inspirait un sentiment de confiance naturel à tous les membres de notre service, tandis que son corps trapu, ses nombreuses cicatrises et sa voix lourde et grave leur donnaient une impression de protection plutôt que de méfiance.  
De mon côté, son corps de bodybuilder,  sa tête de super-méchant de bande-dessinée et son attitude particulièrement abject avec moi me rendait à penser que mon boulot serait plus calme si il était à la place du corps encore frais du prêtre.  
 
- Toi la ? Qu’est-ce que tu fou encore à regarder le ciel ? Tu n’as pas des preuves à chercher par hasard ? T’es payé pour te la toucher ?  
J’avais oublié de préciser qu’il était aussi particulièrement rustre et grossier.
- Sauf votre respect Lieutenant, tous mes collègues ont déjà fouillé les moindres recoins de la scène de crime, et vous en savez assez sur le vengeur divin pour savoir que..
- Rien à foutre du nom que vous donnez toi et tous les autres à l’ordure qui a fait ça. On est là pour arrêter un criminel. Si ça me plait de te demander de passer ta journée à fouiller et refouiller cette scène de crime, t’obéis, c’est clair ?  
- Oui, Lieutenant.
- Va avec Manson faire une enquête de voisinage pour savoir si on n’a pas de témoin visuel, je veux un rapport demain matin à la première heure sur mon bureau, sinon tu comprendras pourquoi on m’appelle « L’Ours », je me suis bien fait comprendre ?  
- Oui, Lieutenant.  
Sur ces doux mots, il me tourna le dos, or j’avais une question osée que je décidai de lui poser à mes risques et périls.
- Lieutenant, j’ai une question.
Il se retourna.  
- Quoi ?  
- Si notre victime est réellement celle qui a tué les trois enfants Marshall, ça ne vous soulage pas qu’elle soit morte ?  
- Si vous étiez le père de cette victime, ne voudriez-vous pas planter vos ongles et déchirer chaque morceau du cœur de celui qui a tué votre fils ? Vous comprenez rien tous. Vous n’avez pas assez d’année dans le métier pour comprendre qu’on n’est pas là pour faire du sentimental et débattre sur le bien et le mal. Il y a un crime commis, et il est de notre devoir de rendre justice comme l’indique la Loi. Que notre victime soit Hitler ou Gandhi, je n’en ai rien à foutre. Maintenant je crois que t’a du boulot.  
- Oui, Lieutenant.
Je partis donc rejoindre Manson, un brigadier débutant dans le métier bien qu’assez prometteur, pour faire une enquête de voisinage qui n’allait aboutir à rien, je le savais d’avance. Fort heureusement, Manson avait une mère mexicaine et un père noir, dans ce quartier où les blancs se font rares, il allait être assez utile. Bien que son utilité ne soit restreinte qu’à un gain de temps et d’énergie.
Le vengeur divin ne se fera pas coincé à cause d’un citoyen lambda qui aurait vu quelque chose de trop, croire à une telle ineptie relève de l’insulte.
 
 
                                             Chapitre 2 : De l’avis d’un tueur
 
Avec le temps, j’ai remarqué que le mot « Pourquoi » était une condition sinéquanone à l’acte de tuer. Comme si le condamné devait absolument connaître la raison de sa condamnation, pour ce justifier lui-même de sa mort. Il y a deux sortes de tueurs. Il y a de ceux qui ne prenne pas le temps de répondre à cette question, tuant par pulsion, et de ceux qui prenne le temps d’amener sa victime à la réflexion. Il y a plusieurs manières de pousser la victime à raisonner sur sa mort. Par des jeux sadiques, bien que ceux-là ne dépendent souvent que du simple amusement du bourreau, par la mise en évidence de ses crimes, ou par une conversation. Moi, je me plais à converser. Il est étonnant de voir comment par ce procédé, le condamné s’acharne à continuer le dialogue, se torturant psychologiquement lui-même, en repoussant un trépas qu’il sait inévitable. Notre esprit à nous les tueurs, et je l’admets entièrement, est tordu. Si notre victime nous insulte et jure une vengeance terrible, nous en prenons autant de plaisir qu’à la voir essayer de presque devenir notre ami.
Mais il y a plus jouissif que tous ces plaisirs malsains, cette chose sans laquelle les tueurs n’existeraient pas, la traque. Quel intérêt aurions-nous à égorger une victime servie sur un plateau ? La traque est le plaisir le plus malsain qu’il existe. Sentir notre piège se refermer sur une proie inconsciente de son destin nous rend plus euphorique que le ferais une dose d’héroïne, au point que certains tueurs révèlent leur intention avant d’avoir pu attraper leur victime, pour rendre la tâche plus ardue.  
Or, et selon toute logique, cette traque est le combat le plus inégal qu’il existe. Prenez le dernier des idiots, armez le d’un couteau, dites-lui d’aller tuer le plus malin des hommes, et il aura quand même un coup d’avance sur lui. Comme si l’entaille de sa lame était déjà présente et n’attendait qu’un signal pour s’ouvrir, béante.  
 
C’est à ce jeu dangereux que je m’exerçais aujourd’hui.  
Le prêtre que j’avais tué chez le concessionnaire de voiture avait été net et sans bavure. La pauvre équipe de policier que j’avais observé, se démenant à trouver des preuves que je savais inexistantes, ne me faisait pas ressentir le moindre frisson de peur.
La solution la plus efficace serait de faire passer mes prochains crimes pour ceux d’un imitateur, et faire croire à ma rédemption. Scène de crime mal nettoyée, empreinte de chaussures par-ci, gouttes de sang par-là, tout était bon à mettre en scène pour contraster avec la perfection de mes dernières œuvres.
Cependant, prudence reste le maître mot, car plus je laisserai de fausses preuves derrière moi plus je risquerai d’en laisser des vraies.
 
C’est dans l’Eglise de Santa Barbara, à 50 kilomètres de Miami que la traque commença.  
Le père Marc avait été impliqué dans un meurtre d’un fidèle de l’église, relâché à cause d’un vice de procédure, il n’avait pas été excommunié, l’Eglise croyant dur comme fer à son innocence.  
Pour rendre mon jeu plus excitant, j’avais moi-même mis mes règles. J’allais tout d’abord me rendre au confessionnal. Quoi de plus amusant que de confesser à un prêtre le crime qu’il avait commis ?  
Après avoir entendu les trémolos coupables de sa voix, j’attendrai la tombée de la nuit.  
Profitant de la forêt en bordure de l’église, je me précipiterai vers lui, un air apeuré au visage, lui criant qu’un homme avait été blessé par un chasseur, suppliant son aide.  
En bon serviteur de Dieu, il me suivra sans hésitation, s’enfonçant dans les bois. Quand j’aurai convenu que son unique et dernier cri ne percera pas le voile d’arbre pour se faire entendre d’une oreille humaine, je lui déchirerai le cœur, prenant soin de laisser planter mon couteau dans son orifice.  
Moi, je trouverai mon compte dans cette affaire. Un meurtre rapide dans une forêt avec l’arme du crime à portée, la police croira à un imitateur maladroit. La traque sera assez excitante pour me satisfaire, et j’aurais encore une fois débarrassé le monde d’un meurtrier. Ce dernier argument aurait pu alléger ma conscience, si j’en avais une. Mon choix de concentrer mes meurtres sur des hommes de fois assassins n’était pas pour me qualifier d’héros de l’ombre ou de « vengeur divin » comme s’amuse à m’appeler les journaux. Non, mes actes étaient, grossièrement, un doigt d’honneur à Dieu, lui rendant ses hommes qui accomplissaient le mal qu’il a créé.  
 
J’entrai dans l’église et me dirigeai vers le confessionnal, prêt à accomplir mon dessein.  
- Pardonnez-moi mon père, car j’ai pêché.  
- Qu’avez-vous fait, mon fils ?
- J’ai tué.
- Que dites-vous, mon fils ?
- J’ai tué. J’ai tué un homme, qui comme moi va à l’église et prie notre seigneur. Je l’ai tué sans raison.. Parce que j’avais envie de le tuer. Vous comprenez, mon père ? Ensuite, la police est venue me chercher, j’ai été mis en garde à vue, et grâce à mon avocat, j’ai été relâché pour vice de procédure.  
- Avez-vous imploré le pardon du seigneur, mon fi..ls ?  
Bien, sa voix commençait à trembler. Bien que ce n’était pas encore la voix de la peur, mais celle de la culpabilité.  
- Oui, mon père. J’ai prié jour et nuit pour mon pardon. Mais j’ai peur.
- De quoi avez-vous peur ?  
Il avait repris la maîtrise de sa voix, je me délectais de ce moment, sachant qu’elle allait dérailler à ma prochaine phrase.
- J’ai peur de la vengeance. J’ai peur quand je dors de ne pas me réveiller. J’ai peur que quand je marche, la personne derrière moi pointe un revolver sur moi. J’ai peur de me faire foudroyer quand je prie à l’église, là où je devrais me sentir pourtant le plus en sécurité.
 
Ces derniers mots, je l’ai avaient prononcé sèchement, la menace presque perceptible.  
- Et bien.. Mon fils.. Je ne suis pas habitué à parler de ce genre de.. problème. Je vous conseille de vous recueillir encore dans la prière. Lisez la bible, priez, dieu vous pardonnera.  
- C’est ce que vous feriez ?
- Je.. Oui. Dit-il, d’un ton qui sonnait la fin de la conversation.
- Vous êtes sur ? Insistai-je.
- Oui. Revenez me voir plus tard si vous perdez pied.
- Cela vous ai déjà arrivé de perdre pied, mon père ?
- Cette entrevue est terminée.  
 
J’étais déçu. J’avais espéré le taquiner encore un peu. Il avait été plutôt habile, perdant la face que peu de fois.  
Par ironie, j’allai allumer une bougie. Ma prière n’était en fait qu’un message à Dieu, de ce genre ci « Un de tes amis va bientôt arriver ! »
Je partis de l’église le cœur impatient de revoir mon condamné, je m’allongeai dans l’herbe, juste derrière les premiers arbres de la forêt. Je m’allumai une cigarette et contemplai le ciel, sa teinte bleutée laissant peu à peu place à la noirceur. A 20h, le père Marc sorti de l’église et s’avança dans le chemin. En prenant soin de soigneusement ranger mes mégots dans la poche intérieure de mon blouson, je pris un air effrayé et accouru vers lui.  
 
- Monsieur ! Mon père ! S’il vous plaît !
- Qui est là ? S’exclama t-il, pris au dépourvu.
- Peu importe mon nom ! Il y a un homme blessé à quelques dizaines de mètres de là, dans la forêt ! Un chasseur lui a tiré dessus ! S’il vous plaît aidez-moi !
J’étais fasciné de mon habileté à transformer ma voix, me rendant méconnaissable. Si j’avais gardé la même que dans le confessionnal, il y a fort à parier qu’il aurait pris ses jambes à son cou.  
- Ou ça ? Il est gravement blessé ? Répondit-il, affolé.
- Je ne sais pas ! Aidez-moi, suivez-moi, vite !
- Dépêchez-vous ! Mon dieu cet homme s’il n’est pas mort à de la chance que vous soyez passé par là !
« Oh oui, pas autant que vous » Ces mots résonnèrent si fort dans mon esprit que je cru que le prêtre pouvait les entendre.
Mais malheureusement pour lui, il me suivit dans la pénombre de la forêt, accourant vers sa mort.  

mood
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Posté le 22-01-2014 à 17:00:53  profilanswer
 

n°36884236
DraX
♪ | Membre raccourci | 12th
Posté le 22-01-2014 à 17:04:32  profilanswer
 

Et donc, le flic est en fait le tueur.


---------------
| Un malentendu du cul | boum boum ! | La roulette
n°36884485
Borabora
Dilettante
Posté le 22-01-2014 à 17:18:30  profilanswer
 

J'ai arrêté à "assurément".


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Qui peut le moins peut le moins.
n°36884602
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 17:25:57  profilanswer
 

Ce serait plus enrichissant pour moi d'avoir quelques arguments qui expriment mes défauts plutôt que 4 mots acerbes ou une affirmation ( madame irma peut-être ? ) sans fondement sur la fin, ça permettrai de voir mes erreurs et d'en tenir compte, merci :)

n°36884703
fatah
Posté le 22-01-2014 à 17:33:03  profilanswer
 

Moi je pense qu'on peut être gentil pour une fois que ça a l'air écrit correctement, je vais donc éviter de dire que c'est nul à chier et te renvoyer ici :  
Ecrire un livre : vos romans amateurs
 
:o


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Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.  
n°36884940
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 17:52:32  profilanswer
 

Chapitre 3 : Indiscrétions
Le battage médiatique n’avait pas été aussi important envers le vengeur divin que depuis qu’on avait découvert son existence.  
Arrêter un tueur en série est une chose, que des imitateurs prennent le flambeau, s’en est une autre. L’expérience du métier nous apprends  que quand un tueur est arrêté et que nous sommes confrontés à un imitateur, c’est celui-ci qui nous causera le plus de tords, pour le peu qu’il soit doué. Autre que la forme du meurtre, c’est tout une enquête remise en question, il faut tout remuer, savoir si les anciens meurtres n’étaient pas de différentes personnes, si ce n’est simplement que l’œuvre d’un imitateur ou si un flambeau est repris.
En bref, si tous les tueurs s’acharnent sur le même profil de personne, il y en aurait beaucoup plus en liberté.  
Cependant il arrive que la chance nous sourit, là où nous l’attendons le moins. Paradoxalement, ce sont souvent les plus innocents qui sont témoins des pires situations, sûrement parce qu’une personne qui connaît le mal ne qualifierai pas cette situation de « pire », mais d’accidentelle, liée au destin.
Eleanor Vucci était une touriste italienne en voyage à Miami, sur le chemin, elle avait décidé de faire un arrêt près d’une église, pas par soudaine envie de recueillement, mais parce que la maison de Dieu était la seule à avoir un parking décent pour manger un morceau.
Entre 19h et 20h, elle avait eu la bonne idée de sortir de la voiture pour aller s’aérer l’esprit et se balader dans la forêt. A 19h30, elle entrevue un homme en bordure, fumant une cigarette. A 20h, elle se prépara à s’en aller quand elle entendit des voix stridentes, résonnant non pas de cris de peur mais de panique. S’approchant prudemment, elle perçue des bribes de conversations parlant d’un homme inerte, dans la forêt. Reconnaissant de loin le visage du mystérieux homme à la cigarette, elle eut la malice, entre 20h05 et 20h20, de suivre discrètement les deux interlocuteurs, son esprit tiraillé entre l’envie d’aider et la peur de se montrer.  
 
- Un coup sec dans le cœur, vous dites ?  
- Oui, Lieutenant Droover.  
- Pas de coup au niveau de la carotide ?  
- Si, mais après celui au cœur. Comme si le tueur avait voulu signer son meurtre.
- Je vous confirme que c’est la seule logique à cet acte. Même un débutant sait qu’on ne transperce pas un cœur de toute une lame sans que ce soit un coup fatal. Pas d’autres informations sur le meurtre ? Pas de lutte ?
- Non, pas de ce que j’en ai vu en tout cas.
- Bien, Madame vous êtes précieuse dans cette affaire, sachez que vous  êtes notre seule piste solide depuis des mois, je vous demande sincèrement de n’omettre aucun détail, même le plus anodin qui soit.  
- Naturellement.  
- Comment était le tueur ?  
- Vous savez je ne l’ai vu que de profil, et de loin..
- Ne soyez pas modeste, dites-moi.
- Et bien, il était plutôt grand, musclé mais sans plus, du genre dessiné mais sans veines proéminentes perlant sur ses bras. Châtain, plus clair que foncé mais assez équilibré tout de même, ni blond ni brun, mais plus blond quand même. Il avait un Jean bleu, avec un tee-shirt blanc et une veste de costard grise. Ah ! Et des pointues sables. Assez beau garçon, de loin en tout cas. Pas du tout le genre psychopathe torturé, plutôt gentleman en tenue classe mais décontractée. Du genre Bruce Wayne sur un Yacht. Vous voyez le style. Allongé sur l’herbe avec sa cigarette à la bouche, il avait une posture de penseur classieux. Ce genre de personne conformiste dans la forme mais marginale dans le fond. En clair, son profil dans un film serait plus celui du personnage charismatique et adoré car décalé plutôt que celui d’un dangereux tueur.
- Je vois.. Je vous contacterai pour un portrait-robot, bien que le style grand, musclé, châtain clair virant sur le blond avec une gueule de tombeur et des fringues de luxes soit répandu à Miami.  
- Aucun souci.
- Dernière question, pouvez-vous vous souvenir de la marque et surtout du modèle d’un de ses habits ? Les chaussures par exemple.  
- Non, pourquoi ?  
- Rien de bien important, pour le peu de chance qu’il ait acheté ses chaussures à Miami, notre vengeur divin à la gueule d’ange aurait pu payer par carte et être sur les serveurs de la boutique. Dans ce cas-là, on trouve les boutiques qui vendent le modèle, on prend la liste des acheteurs avec leur code de carte bleu, et avec ça on retrouve à tous leur identité. Ça paraît compliqué dis comme ça mais avec nos logiciels c’est un jeu d’enfant. Une fois qu’on a le nom et le prénom des acheteurs, on a aussi accès à leurs photos et on sélectionne avec les caractéristiques du profil. C’est une technique du désespoir qui n’amène généralement à rien. Bon, certes elle peut devenir intéressante si le tueur est roux par exemple ou s’il a une teinture particulière, là, on peut tomber sur quelques personnes qui concordent plutôt qu’une centaine, comme ça aurait été surement le cas si vous aviez eu des souvenirs plus précis, et ça devient intéressant si un suspect fait partie de la liste. La grosse faille de cette stratégie et qu’elle permet certes, avec de la chance, de nous confirmer l’identité du tueur, mais cela reste officieux. Généralement, on n’essaye pas d’incriminer quelqu’un avec ce genre de preuve parce qu’on se fait humilié pour peu que l’avocat soit compétent, et je n’aime pas que mon service perde de la crédibilité. Bref, la vue d’un acte aussi abject a sûrement été éprouvante et je ne vais pas vous retenir pour longtemps. Merci, pour tout. Vraiment.
- Un plaisir, Lieutenant.
- Au revoir madame Vucci.
Elle s’en alla sans ajouter de mots.  
Je savais que mon insistance à vouloir assister à la déposition aller me coûter une saute d’humeurs de Droover. Et ça n’avait pas manqué. Bon j’avoue que je l’avais un peu chercher, je l’avais contredis sur ses théories et il ne faut pas contrarié Droover même si il a tort.
J’ai encore en tête l’exactitude de la montée de nerf que ma question avait provoquée en lui.  
 
- Pardonnez-moi Lieutenant, mais ce n’est pas assez imprudent d’écarté une thèse de l’imitateur pourtant assez envisageable ?
- Heureusement que tu n’es pas le nouveau J. Edgar parce qu’on serait déjà sous le contrôle des terroristes. Tu m’as fait mal au crâne, à me bassiner pour entendre la déposition de l’italienne, et tu m’exposes des théories minables ?
- Le crime diffère beaucoup des autres..
- Bah ! Me coupa-t-il – A sa place je n’aurais pas attendu plus d’une dizaine de meurtre pour varier les plaisirs et induire un peu la police sur de fausses pistes. Tu vois c’est pour berner des policiers comme toi que les tueurs se donnent tant de mal à falsifier des scènes de crimes !
 
Je me suis tenu à acquiescer docilement, cet homme serait prêt à mettre deux innocents en prison par obstination d’avoir raison. On ne discute pas avec ce genre de personne, on ne débat pas. Et quand cette personne est notre supérieur, on exécute ses ordres et on paye les pots cassés. C’est comme cela que ça marche. C’est sûrement injuste, mais dans la police on ne crie pas à l’injustice sur tous les toits. Quand on a vu des innocents assassinés pendant qu’un meurtrier récidiviste sort de prison, on sait accepter notre mal et se dire qu’il y aura toujours un jardin avec une herbe plus jaune que la nôtre.  
 
Officiellement, l’enquête avait pris une nouvelle ampleur. Les médias se bousculaient pour réussir à intercepter Eleanor, elle avait dû revenir voir Droover pour qu’il la fasse sortir par une sortie de secours. Ce témoin oculaire était pour une partie de la presse, une grande avancée, certains journaux essayant même de faire leur propre portrait du tueur. Une autre partie de la presse, celle spécialisée dans ce genre d’affaires, savait que ce n’était que peu de chose et préférait se demander pourquoi notre témoin dont nous avons tu le nom n’a même pas pris une photo. Certes, cela pouvait paraître suspect, mais quoi qu’on en dise chacun réagis différemment dans une situation. Pendant que certains auraient poussé un rugissement et auraient sauté sur l’assassin, d’autres ce seraient enfui dès qu’ils auraient remarqué quelque chose de suspect, pour ne pas être impliqué.  
 
Officieusement, nous étions au courant que notre criminel ressemblait à tous les play-boys de la côte, pas très encourageant. C’était quand même fascinant. Nous avions besoin d’un seul cheveu, un seul ! Un millilitre de sang tombé par terre ! Mais rien, rien depuis des mois. Que des corps à inhumer et des familles à consoler.
 
Je décidai de sortir m’aérer, esquivant habilement journalistes et caméras. Je partis à quelques pâtés de maisons de là, et pris à mon commerçant mexicain favori une espèce de Fajitas dont les ingrédients me sont, depuis 2 ans de déjeuner plus ou moins réguliers, encore inconnu.  
J’avais eût la jugeote d’aller acheter un journal d’actualité générale plutôt que locale, craignant les inévitables pavés sur une enquête que je connaissais par cœur.  
C’est en dégustant mon repas que dans la partie « Fait divers », je lu l’article sur un Prêtre au Texas, présumé d’avoir assassiné un fidèle parce qu’il était noir.  
La logique veut qu’après avoir remuer la côte, le vengeur divin étende son territoire de chasse.  
Je craignais d’avoir sous mes yeux sa prochaine victime, priant pour que la police texane fasse son travail et mette cet homme de foi sous les verrous. Vicieusement, j’espérais aussi qu’il serait relâché, une mort de plus, c’est une potentielle découverte de preuve. Une victime pour la mémoire de dizaines et la sécurité de futurs probables, c’est honorable, non ?  
 
 
 
 
 
 
 
                                                                Chapitre 4 : Dangereuses affinités  
 
- Non mais tu te rend compte.. J’ai dû faire une déposition et tout le tintouin ! J’ai encore du mal à réaliser que j’ai vu un meurtre… A mais oui je te jure, comme dans les films… Oui !... Bah qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai couru et j’ai alerté la police pardi !..  
- Raccroche et pose ce téléphone.
 
Cette voix d’où suintait une menace terrifiante ne venait pas du téléphone d’Eleanor, mais de l’homme assis à la table derrière elle.  
Par instinct, elle exécuta les ordres de l’inconnu, sachant au ton de sa voix qu’il ne plaisantait pas.
- Viens à ma table.  
Pris par la peur et la curiosité, elle se leva et s’assis.  
- Vous ? S’exclama-t-elle en découvrant le visage de l’inconnu.
- Oui. Je préfère être clair, inutile d’essayer de me dénoncer à la police, je connais tous tes faits et gestes.  
- Ecoutez, je n’ai fait que raconter ce que j’ai vu, et ça ne va pas les aider à..
- Je sais. La coupai-je. – Mais tu as vu ce que tu n’aurais pas dû voir, et je vais être forcé de te tuer. Ça n’a rien de personnel, soit en consciente, c’est même contraire à mon éthique.
- Le tueur a une éthique, quelle blague ! Aurai-je l’honneur d’au moins savoir ton nom ?  
- Aaron Spencer.  
- Et bien Aaron, nous nous trouvons dans une impasse. Si je ne bouge pas d’ici et que je sors mon téléphone pour appeler la police, que feras-tu ?  
- Tu ne le feras pas. Et je n’aurais qu’à m’en aller, si tu le fais. Et tu mourras. Sous protection policière ou non. Imagine ta vie, qui y-a- t-il de plus horrible que de te demander à chaque instant si la personne qui marche derrière ou que tu croises n’est pas celle que j’ai engagé pour te tuer ?  
Elle se décomposa.  
- Ça vaut peut-être le coup d’essayer…  
Un silence.  
- S’il vous plaît…
Et contre toute raison, sa supplication me brisa le cœur.  
Ce n’est qu’à ce moment-là que mes yeux rendirent justice à son visage, la percevant en tant que femme au lieu de probable victime.  
Ses yeux marron terrifiés n’en étaient que plus beaux, le minuscule fil de larmes qui commençait à couvrir ses pupilles enflamma ma poitrine, tandis que mes membres, ceux qui d’ordinaire donnent la mort, s’adoucirent, réduisant ma peau dure comme du roc à du velours destiné à couvrir ce visage d’ange. Dans ma contemplation de ses moindres facettes, de ses lèvres fines à ses longs cheveux blond et brillants, je n’avais pas remarqué comment elle était habillée, sa jupe laissant à l’admiration ses fines jambes et sa silhouette élancée.
Envers toutes règles, contre toute logique, j’avais l’impression que des forces supérieures me dominaient, rendant le fait de faire taire la douce mélodie de sa voix inconcevable.  
Elle avait raison, nous étions dans une impasse. Pas de celle au qu’elle elle s’attendait. Dans cette unique phrase, cette unique tentative pour m’amadouer, elle avait réussi à transformer les mortels rugissements d’un lion en miaulement de chaton.    
 
Son visage s’attendrit, me voyant chanceler. J’étais confronté à un dilemme, à un crime passionnel. Je ne pouvais pas la laisser en vie, or j’aurais préféré marcher le restant de mes jours sur des tissons ardents plutôt que de l’érafler.  
J’avançai ma main ouverte contre la table vers elle, priant dans un ultime espoir qu’elle comprit ce qui venait de se passer dans mon esprit, qu’elle la prenne et la serre, de ces tendres poignes passionnées qui unissent deux êtres.  
J’ai passé ma vie à entretenir un masque, soigneusement étudié pour ne laisser transparaître aucune de mes émotions. Fort heureusement, elle n’avait fait que partiellement le déchiré, sans réussir à l’arracher. Devant le peu de solution qui s’offrait à moi, j’ai choisi celle qui me mettait le plus en péril, la peur.  
 
-  Tu en sais assez sur mes actes pour prendre mon avertissement au sérieux, je m’en vais, mais si tu retournes voir la police… Je te tuerai.  
Je me levai violemment, renversant la chaise au passage, et partis. Priant pour qu’elle n’ait pas remarqué les tremblements de ma voix dans mes derniers mots et qu’elle ait pris ma tentative désastreuse de sortie théâtrale pour un simple raté et non un accès de faiblesse.  
 
Ma première réaction fut le besoin de tuer. Or, ce n’était pas un besoin primaire, comme avant. Non, jadis, j’aurais pu décrire cette envie d’ôter la vie comme celle d’un fumeur, à 5 paquets par jour. J’y prends du plaisir, mais j’en ai par-dessus tout besoin. Dans mon état actuel, je me dois plutôt de pousser la métaphore à un fumeur de cannabis, pas de ceux qui fument pour le plaisir de s’envoler quelques temps entre amis, mais de ceux qui étouffe leur tristesse, leur frustration, leur colère et leur peur dans un nuage de fumée cannabinique.  
Or, mon exutoire ne fut pas le meurtre, mais le sentiment que j’ai ressenti quand j’osai ne plus regarder mes pieds.
J’eus l’impression d’être un nouveau-né découvrant le monde. Ce fut la première fois de ma vie que je sentis les aromes que dégageaient les restaurants et les bars, les odeurs d’essence près des voitures et même la puanteur des ordures. Pour la première fois, je pu percevoir l’excitation émanant d’une bande d’amis se dirigeant vers une boîte de nuit, l’amour s’évadant de deux amants, et par-dessus-tout, je sentis ma mâchoire se défaire de sa pourtant immuable rigidité à la vue de ce couple heureux, esquissant un naturel sourire de voir ces deux êtres liés dans tant de sincérité. Je sentis le béton sous mes pieds, plus réel que jamais. Le froid pouvait désormais me faire frissonner et la chaleur m’étouffer. L’acte final de cet exclusif spectacle était celui de la Nature. Du léger froissement des feuilles de bouleaux à l’arôme d’un rosier, je redécouvrais chaque facette de cette mère dont les hommes se nourrissent, je me surpris même à savourer l’harmonie des chants confondus d’un colibri et d’une mésange, leur symphonie s’évaporant dans la complexe œuvre d’art que m’offrait le ciel couvert d’étoiles.
C’est à ce moment-là que j’ai compris. J’ai compris que c’est dans cet instant de magnifique faiblesse que j’avais été pour la première fois humain.
 
Déambulant dans les dédales de Miami, je savourais les battements de mon cœur que je pouvais désormais sentir sous ma main. Fumant une cigarette dont je pouvais maintenant sentir la brûlure dans ma gorge, je me délectais du goût du tabac, lui qui c’était par maintes reprises consumé entre mes lèvres sans jamais que je puisse en percevoir le goût.
Certains passants me regardaient bizarrement, s’étonnant de voir un homme les yeux fermés, une main sur la poitrine, un air étrangement satisfait sur le visage.
 J’ai passé ma vie à penser que tous les humains étaient comme moi, loin de l’expression « sans cœur » uniquement par le côté organique de la chose. Et là, je pouvais le sentir battre, comme si le sang était des émotions et qu’elles se répandaient enfin dans tout mon être.  
Jamais je ne m’étais sentie aussi serein et détendu, j’étais empli d’une délicieuse vulnérabilité.
 J’étais le dur et froid rocher qu’un puissant torrent avait emporté dans son doux fracas.
 
 
Deux mois passèrent. Depuis ce temps, Eleanor devait être sûrement repartie en Italie. Pour la première fois de ma vie, je sus ce qu’était le malheur, et j’appris qu’il est constant et emprisonnant, à défaut du bonheur, meurtrier et éphémère. Il est amusant de voir que plus nous sommes heureux plus nous serons malheureux.  
Avant sa rencontre, j’étais comme endormi. Elle avait réveillé le bon côté en moi, le côté humain.  
Je n’avais pas réussi à tuer depuis tout ce temps. Les journaux s’affolaient presque, craignant de devoir reparler de la crise et du chômage. Tout le monde croyait à de simples vacances de ma part plutôt qu’à une rédemption,  
Ce fut ce jour-là, que j’allais relancer les tirages des revues policières.  
Je m’étais réveillé comme chaque matin depuis deux mois, en une coquille vide. Je ne su pas la cause de l’accès de rage qui me pris de cours. Peut-être était-ce l’énième café noir bu devant les informations, le plat de pâtes respirant la monotonie et le désespérant plateau-télé devant un mauvais film du soir sur les chaînes nationales qui me fit craquer. Cette affligeante banalité, presque absurde, qui m’emplie d’un sentiment de révolte. Il y avait deux choses qui me manquaient, le meurtre et Eleanor.  
 
C’est aujourd’hui, pour la première fois de ma vie, que je tranchai une gorge qui n’était pas celle de Dieu, et qu’un innocent passant se noyai dans son sang. C’est aujourd’hui, que la seule réponse au supplicié quand sa voix psalmodia d’un ton apeuré « Pourquoi vous faites ça ? » fut « Parce que. ». Il m’avait en effet semblé trop cruel de répondre « Pour me détendre », préférant accélérer la peine du malheureux. Sans prêter attention au sang tachant mes chaussures et au sale découpage que j’avais effectué, je m’enfuis et pris un taxi direction l’aéroport, avec assez d’argent pour un vol direct jusqu’en Italie.  
J’allais retrouver cette femme qui avait détruit la parfaite stabilité de ma vie.
 
 
 
                                          Chapitre 5 : Passage à vide
 
- Pensez-vous que le vengeur divin a arrêté ses crimes ?  
- S’il vous plait Lieutenant une déclaration !
- Lieutenant Droover ou en est l’enquête ?  
 
Les journalistes se bousculaient autour de l’entrée des bureaux de la police de Miami. Pour leur plus grand malheur, le Lieutenant Droover ne fera aucune déclaration officielle.  
Il faut dire que nous-mêmes partagions les mêmes interrogations que ces rapaces véreux aux griffes microphoniques.  
Cela faisait deux mois que nous n’avions plus aucuns crimes sous les bras de notre tueur de prêtres. Un véritable record. Paradoxalement, ces deux mois furent aussi les plus ennuyeux de ma carrière.
 
Après qu’Eleanor soit partie, Droover décida de m’envoyer faire une étude de voisinage pour chaque meurtre du vengeur divin se trouvant à Miami. Maintenant que nous avions un maigre profil, nous allions peut-être trouver une piste.
Je commençais donc par le tout premier meurtre, dans un quartier malfamé du nom d’Esperandos.  
Je connaissais bien cet endroit, il avait été un de mes repères pour le début de mes activités policières, Droover m’envoyant fréquemment arrêter des petits dealeurs et surveiller des gros. C’était amusant d’ailleurs, de voir que la police est aussi peureuse qu’inefficace quand on parle de stupéfiant. Métaphoriquement, nous préférons arrêter les balles que détruire l’arme, craignant que celle-ci explose à notre contact. Il faut dire qu’un baron de la drogue a des hommes de mains partout, et qu’ils sont généralement intouchables. Logiquement, nous privilégions la sécurité de notre service, préférant laisser les populations pauvres se poudrer le nez ou se piquer, pour qu’à leur tour, prisent dans l’engrenage de la drogue, elles commettent des crimes.  
 
Quand je rentrai dans le quartier, un sentiment de désespérant déjà-vu m’envahie.
Rien n’avait changé depuis les mois où je n’étais pas venu ici.  
Il y avait toujours cette horrible odeur de désespoir s’évadant des hommes et des femmes, ce sentiment d’infériorité à peine caché, comme s’ils savaient qu’ils sont nés dans la fosse et qu’ils y crèveront avant même d’avoir essayé d’en sortir.
Dans ce quartier, les balles touchaient plus facilement leur cible, la drogue faisait plus d’overdose, les voitures s’explosaient plus aisément contre les murs, la maladie se répandait plus rapidement dans les corps et l’argent devenait invisible à chaque fois qu’ils le touchaient. Comme si le destin épargné les beaux quartiers et envoyé ses démons pestiférés contaminer les damnés de ces marécages méphitiques.  
 
Avant de commencer à interroger ces malheureux, je m’arrêtai chez un ancien ami, qui m’avais parfois aidé à me réfugier chez lui quand des voyous me traquaient au cours d’une de mes missions.  
Cet afro-américain, d’une honorable taille d’un mètre quatre-vingt-dix, était réputé pour son commerce de pièces détachées de voiture. Il avait environ une dizaine d’adolescents à ces ordres, sillonnant les quartiers les plus aisés pour démonter en pleines nuits des moteurs, des roues, des pots d’échappements et tout ce qui pouvait rapporter quelques billets. Par la suite, ils les ramenaient à leur « employeur », pour qu’il les vende en toute illégalité sur internet ou au détail.
Il est certes admis dans les mœurs qu’illégalité rime avec prospérité. Mais ici, lorsqu’un dealeur, dans les quartiers aisés,  peut gagner plus de 3000 dollars dans les bons mois, un commerce illégal assez bien monté ne rapporte juste assez pour manger et payer les employés.  
 
Je toquai à la porte.
- Qu’est-ce que tu fou ici ? Dit-il sèchement.
- De même ravie de te voir, Angel.
- Dégage.  
- Tu me dois une faveur…
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase qu’Angel me fit chanceler, en m’envoyant un magnifique coup de poing dans le foie.  
- Pardon ? Une faveur ? Tu me rappelles quel est le con qui m’a collé le FBI au cul ?  
- Je t’ai aidé à t’en sortir. Dis-je péniblement, encore un peu amoché.  
- Encore heureux ! Ecoute moi bien, je t’autorise à rentrer mais ne crois pas que tu es retourné dans mes bonnes grâces, y’a pas mal de monde qui serait content de savoir que t’es de retour dans le quartier pour régler leur comptes et je n’ai pas envie d’avoir un macchabé sur mon palier.
- Merci.
 
Je n’étais pas assez sot pour ne pas prendre au sérieux cette menace, j’avais fait beaucoup de dégâts, ici.  
Dans le temps, Angel s’était plus ou moins entendu avec un baron local de la drogue pour mettre en relation leurs deux commerces. L’entente était simple, Angel effectuais des livraisons de pièces détachées remplies de drogues dans les villes alentours, et il touchait un pourcentage. En clair El Cocodrilo, le baron en question, dont son surnom est lié à l’immonde poison qu’il vend, la drogue du crocodile, pouvait asseoir sa domination sur le marché local tout en s’octroyant de généreux revenus extérieurs, gérés par Angel.
 Tout bascula le jour où deux dealers du quartier abattirent cinq policiers, venu faire une descente de routine. Manque de chance, ils étaient de mon service. Droover me demanda de subtiliser le nom des meurtriers à Angel pour qu’on les retrouve. J’avais organisé un rendez-vous, et nous nous étions retrouvés Angel, El Cocodrilo et moi pour que je leur explique la situation. Au final, le baron m’avait cédé les noms de ses dealeurs, craignant que ce dérapage n’incite les fédéraux à venir fouiner par ici. Ce que je n’avais pas prévu, c’est que Droover se chargea lui-même de retrouver les assassins, à une époque où il était assez instable, et qu’il les fit taire à jamais, de sang-froid. L’adage « œil pour œil, dent pour dent » avait été sèchement mis en œuvre. Sauf qu’Angel fut tenu, par son associé, comme complice de la police dans ce carnage. Résultat des courses, j’étais arrivé à temps avant que les hommes de mains du Baron ne l’achèvent et il avait passé la fin de l’année à l’hôpital. Depuis, c’est sur ma tête qu’étais la prime, le Baron prenant le sauvetage d’Angel comme un aveu de culpabilité.  
Angel avait la vie sauve mais il perdit son partenariat et mis longtemps avant de retrouver sa crédibilité dans le quartier. Il m’en tenait comme unique responsable, ce qui était certes vrai bien que je n’avais fait qu’obéir aux ordres.
- Et bien assis-toi, qu’est-ce que tu veux que je te dise.  
Je m’asseyais donc sur le familier canapé de son salon, les vestiges des sonorités de bières trinquées et d’éclats de rires désormais perdus dans le passé.
- Dis-moi enfin ce que tu veux qu’on en finisse. Dit enfin Angel.
J’avais beau savoir que sa rancœur était infinie, Angel était croyant, comme beaucoup de gens, ici, et il avait une réelle redevance à mon égard. Je lui avais sauvé la vie et pour lui, cela avait non seulement une valeur humaine mais aussi une valeur religieuse.
Il est d’ailleurs amusant de voir que ce sont les plus démunis qui prient le plus, et qu’il ne voit en Dieu qu’un sauveur plutôt que celui qui les a mis dans cette misère.  
- Ton aide. Je suis à la recherche d’un tueur et j’ai besoin de la mémoire et des yeux de tes gars.
- Laisse-moi deviner, le psychopathe tueur de prêtre qui fait la une des journaux ?  
- Exact.  
- Je crois que tu n’as pas bien compris les nouvelles règles, mec. Tu es en danger, ici. Tu es lucky luck. Il y a des liasses de billets pour celui qui te descend. Maintenant, dette ou pas, tu vas jouer selon mes règles pour une fois. Tu vas faire ton boulot, tu vas interroger les habitants des deux pâtés maisons adjacents au lieu du crime pour faire plaisir à ton boss, ensuite tu pars pour ne plus jamais revenir. Envoi moi une photo du portrait-robot, je ferais circuler à mes gars, je t’appelle si quelqu’un se souvient de quelque chose, mais n’y compte pas trop.  
- Merci Angel, même si ce n’est pas..
- Ce que tu espérais. Me coupa-t-il. – Je sais mec, je sais. Les gens changent, on ne peut plus être ami. Considère ma dette comme réglée. Je te laisse jusqu’à demain pour faire ce que ton Lieutenant t’a demandé. A partir de cette échéance, je te conseille de disparaître de ce quartier et de ne plus y refoutre les pieds.  
- Au revoir, Angel.
Il me tenait la porte sans un mot.  
Je marchai lentement dans l’allée en direction de la rue, me dirigeant ensuite vers la première maison et les premières personnes que je devais interroger.  
La virée chez Angel était un échec. Il avait raison, nous ne pouvons plus être ami, c’était une certitude. Mais je ne l’imaginais pas si remonté contre moi, et j’avais espéré une aide un peu plus enthousiaste, en l’honneur du bon vieux temps.
 
Mais Angel me connaissait comme un frère. Il savait que je ne prenais jamais aucun risque sans être sûr d’être gagnant. La preuve, la scène de crime c’était déroulée dans le secteur très occupé par les hommes d’Angel. C’était assez innocent comme ambiance, les divers voyous ne s’amusant qu’à fumer de l’herbe, boire, et siffler les malheureuses qui passaient trop près d’eux. En résumé, ils flânaient jusqu’à la tombée de la nuit, où la grande ville et ses automobiles les attendaient.  
Cependant, chacun avait une arme à sa ceinture, chacun s’en était déjà servie. Avoir donc l’immunité jusqu’à demain, promise par Angel, se révélait indispensable. Heureusement que je connaissais par cœur ce bandit et que je pouvais prévoir plus ou moins ses réactions.
La suite des évènements fit sans appel, l’interrogatoire de voisinage n’avait rien donné et je passais le reste de mes semaines à m’occuper d’affaires très intéressantes telles que des vols ou des bagarres entre voyous.
En clair, j’avais ce que tout policier redoute le plus, pas de crime sous les bras.
Après deux mois de triste monotonie, je décidai de m’octroyer une semaine de congé bien mérité en Italie, pays que j’avais maintes fois visité dans mon enfance.
 
Contre toutes attentes, Droover ne s’opposa pas à ma demande impromptue de départ, préférant ne plus m’avoir dans ses pattes que de savourer le fait de me voir amorphe, à tourner en rond dans mon bureau.
J’eus cependant droit à un petit questionnaire concernant ma destination, cette brute s’étonnant de mon voyage dans un pays culturel.
 
- Pourquoi l’Italie ? Me demanda-t-il.
- Milan, Turin, Rome, Venise, la Toscane, les Dolomites, le Da Vinci dans l’église de Santa Maria…
- Tu prends des congés pour te reposer ou pour jouer les touristes ?
- Je me repose déjà assez ici… Ricanai-je  
- Part avant que je décide ne pas oublier ce que tu viens de dire.
 
Je quittai les bureaux de la police de Miami et appelai un taxi. J’avais déjà tout prévu, mon sac contenait ce qu’il fallait comme habit de rechange, un jean et un t-shirt, le temps que je m’achète quelques vêtements sur place. Mon billet était soigneusement rangé dans ma poche arrière, attendant impatiemment son compostage.
L’aéroport de Miami était assez classique par son architecture, mais la diversité culturelle de ses passagers le rendait exotique.
Buvant un café pour tuer le temps avant l’embarquement, je retrouvais ce mélange de voix, d’accent, de langue, de cris de joies et d’au-revoir qui résonnait contre les guichets et les portiques de sécurités.  
Des mères récupéraient leur enfant à côté de celles qui les envoyait vers l’inconnu, des couples se séparaient dans de déchirant larmoiement tandis que des hommes d’affaires virulent crachaient leur venin au téléphone, blasphémant contre un cours de bourse trop aléatoire ou contre un employé incompétent.  
 
A l’entrée de l’avion, une charmante hôtesse m’accueilli avec le même sourire que le steward et le commandant de bord. A croire qu’on avait injecté la même quantité de botox dans la mâchoire de ces personnes pour qu’elles nous servent chaque jour un éclatant sourire forcé.
Assis sur mon siège, les oreilles engourdies par le ronronnement de l’appareil, je contemplais le paysage qui défilé devant mes yeux, avant qu’il ne laisse place à un infini océan, les reflets du soleil brûlant de Floride flamboyant sur l’intrépide houle de l’Atlantique.
 
 
                                   Chapitre 6 : Alliance
Ah, l’Italie.
Certains louent la splendeur de Paris, d’autres révèlent leur côté bestial dans la savane d’Afrique. D’autres encore, se perdent dans l’ombre des immenses tours d’aciers d’Asie, cachant de leurs façades rizières et cahutes de paysans.  
Moi, j’ai toujours adoré l’Italie. Si j’avais pu, j’aurais implanté en Amérique les immenses plaines ensoleillées du Vatican, j’aurais surplombé Miami des Appenins et j’aurais remplacé les gargantuesques hamburgers des fast-foods contre l’élégance d’un rizotto fait maison.
Ce qu’il y avait de magique, c’est que même dans ces conditions, rien ne pourra égaler l’atmosphère enivrante de ces contrées.
 
C’est logiquement plein d’entrain que je finissais mon quotidien repas chez un petit restaurateur du coin, perdu en Toscane. Cela faisait trois jours que j’avais atterrie, et si je n’avais pas eu le besoin de retrouver Eleanor, je me serais plu à jouer les touristes, ne connaissant pas bien cette région. Or, j’avais déjà retrouvé sa trace. Ce fut la première fois de mon séjour que j’avais éprouvé le regret d’être venu. Retrouver si rapidement une femme dans cette région inconnue aurait dû m’emplir de joie, sauf que l’article m’ayant appris où se trouvait Eleanor m’avait fouetté d’un vent glacial.  
Ce ridicule journal régional nommé « La Sala Comune » s’émerveillait devant l’annonce officielle du mariage de la fille du maire de Florence, Eleanor Vucci.
 
Pour la première fois de ma vie, je sus ce qu’était la jalousie. Un puissant élan de cet étrange sentiment tapissa mon être de son voile épineux. Comme si des milliers d’épingles c’était enfoncées dans mon corps pour coudre de ma peau un monstre informe. L’envie de tuer était maintenant bien présente. Aussi immuable et sempiternelle qu’une montagne. Seul le doux déchirement de la chair pouvait m’apaiser. Une femme, un enfant, un homme, qu’importe. Même un animal conviendrait. A ce moment précis, seul le decrescendo des battements d’un cœur orchestré par une lame aiguisée pouvait atténuer la douleur lancinante qui émanée du mien.
 
Je courus. Je courus jusqu’à sentir mes muscles se plaindre et me supplier d’arrêter. Et je courus encore. Je voulais fuir cette envie d’ôter la vie autant que je désirais retrouver le promis d’Eleanor pour la lui prendre. Le destin décida à ma place. Le chauffeur de taxi était déjà prêt à partir, s’étant hâté d’éteindre sa cigarette et de prendre place au volant à l’audition de mes cris.
- STOP ! Lui hélai-je.  
 
La suite des évènements était presque tracée. Quelle ironie, si un taxi n’avait pas croisé ma route ce jour-ci, aurais-je retrouvé la raison ? Me serai-je résigné à aller tuer le futur mari d’Eleanor ?  
- Florence. Dis-je au chauffeur.  
 
Je ne connaîtrai jamais la réponse à ces questions. J’étais pourtant conscient de l’absurdité de mon acte. Cette femme allait me haïr. De cette haine qui ronge le cœur, de cette haine qui la fera rêver chaque nuit de mon trépas. De cette haine, qui à chaque heures, à chaque minutes, lui donnera envie de me dissoudre dans un bain d’acide.
Tant mieux. Mieux vaut que mon visage la hante jusqu’à son dernier souffle plutôt que son cerveau m’efface de sa mémoire. C’était ça, le contrat. Etre à chaque instant dans la tête de la femme qu’on aime, mais pas pour les bonnes raisons, avec la certitude de ne jamais pouvoir la revoir.  
Cependant, une toute petite voix au creux de mon oreille me répétait en boucle « Et si ce n’était pas ça, la fatalité ? », à laquelle je répondais inlassablement « Nous verrons. »
 
- 30 euros, s’il vous plaît.
Je payai ma course et sorti du véhicule. Le chauffeur s’empressa de partir, ayant probablement remarqué mon air grave et dangereux.  
Il était amusant de constater à quel point mes idées noires contrastaient avec la beauté des lieux. Florence était née d’un campement romain, évoluant progressivement jusqu’à devenir le berceau de la renaissance italienne. Malgré les âges, elle n’avait pas perdue de sa superbe.  
L’architecture était typiquement italienne. Les immenses gratte-ciel des États-Unis laissaient place à un nombre incalculables de maisons cossues et bien ornementées.
A l’instar de San Francisco, un petit pont surplombant un long fleuve séparait la ville en deux. En touriste, j’aurais visité le baptistère Saint-Jean, le Palais Bartolini et les jardins de Boboli. Cela m’était triste, de devoir salir de mes futurs actes tant de magnificence.
 
Parcourant les dédales de la cité, je retrouvai ma sérénité. Mon visage déformé par la douleur se transforma en un masque calme, froid et déterminé. Cette façade, je pouvais en reconnaître la saveur, c’était celle de la traque. Je savais qu’en rentrant dans Florence, je passais le seuil de la mort. Elle m’accueillie de ses bras osseux, écoutant mes désirs. J’étais devenu la fauche, je m’apprêtais à prendre la vie d’un homme, et c’était l’envie la plus pure qui soit.  
Le travail sera facile. Ce mariage était l’évènement de la ville, les citadins ne parlaient que de ça. Les rumeurs, les suppositions, les commérages et les critiques concernant cet évènement s’entremêlaient dans les rues jusqu’à former un vacarme inaudible. Je ne passerais pas des jours à rechercher ma victime, ni à élaborer un plan pour la coincer. Je n’aurais juste qu’à tendre l’oreille et écouter. Un rien m’aurait suffi. Une place, un lieu, toutes informations sur le positionnement d’Eleanor et de son futur macchabé revenant de façon redondante.  
 
C’est au marché aux poissons, que je trouvai mes informateurs. Entre deux bêlements vantant les mérites de telle ou telle morue,  je surpris une conversation entre deux marchands qui s’octroyaient une pause cigarette bien méritée, après tant d’heures passées dans cet océan d’odeurs désagréables à essayer de gagner leur pain.
 
- C’est pour quand le mariage de la fille Vucci ? Dit le premier vendeur.
- Deux, trois jours. Quatre peut-être ! Lui répondit son acolyte.
- Toi qui connait bien le père, tu sais où ils se terrent ?  
- Dans une rue près de la Piazza della Repubblica. Je leur livre des poissons parfois. J’ai rendez-vous demain soir avec le futur mari pour une livraison de quelques poissons triés sur le volet, il veut faire un dernier repas romantique avec sa belle. Chandelle, vin de grande renommée et tout ce qui va avec.  
- Sans rire ? S’exclama son confrère. – Tu crois que je peux t’accompagner ? Allez ! Après tant d’années d’amitiés et d’affaires communes..
- Si tu veux, écoute ! Soit juste très discret, et rejoins moi demain soir à 2 heures du matin devant la Caffè Gilli.
- J’y serais !  
Sur cette exclamation, les deux marchands jetèrent leurs mégots et repartirent à leurs commerces respectifs.  
 
Le destin était bien cruel pour le pauvre fiancé d’Eleanor. J’avais tout ce qui me fallait : une date, un lieu, une heure.  
Je n’aurai qu’à arriver une petite demi-heure avant l’horaire fixée. Les deux malheureux commerçants devront être tués. Je ne pouvais pas risquer de tuer cet homme à la vue de deux témoins, si faibles soient-ils. Je ne pouvais pas risquer de rater mon exécution à cause d’un élan d’héroïsme de ces deux citadins. Tout était clair et défini dans ma tête : J’arriverai à 1H30, caché dans l’ombre du caffè Gilli. J’attendrai les deux marchands qui devraient arriver vers 1H45, je les tuerai et prendrai leur place devant leur cargaison, attendant 2h,  attendant l’arrivée de ma victime.
 
Ces pauvres hommes ne seront que de simples dommages collatéraux. Dans le temps, l’idée d’abattre deux innocents m’aurait repoussée, mais seul me faire passer pour le livreur me garantirai l’aboutissement de mon crime en toute discrétion. Il était nécessaire que le futur époux d’Eleanor se dirige vers moi d’un pas assuré, excité de la délicieuse soirée qu’il s’apprête à passer. Quand viendra le moment où les formes d’un visage qui lui est inconnu se dessineront dans la nuit, quand viendra le moment où il percevra l’éclat d’une lame aiguisée, il comprendra, sans toutefois en connaître les raisons, la fatalité.
Puis, d’un geste rapide et précis, il sombrera dans un éternel sommeil.
 
1H48. Les marchands se faisaient attendre. Le cadran de ma montre semblait trouver leur arrivée tardive risible, faisant défiler ses aiguilles à une vitesse folle.
 
- Il est où ton café ? Dit-une voix, à quelques dizaines de mètres de là.
- Tais-toi et suit-moi !  
Les bruits de pas se rapprochèrent progressivement, résonnant dans mes oreilles, au fur et à mesure de leur progression, comme des tambours.
- Enfin on y est ! Ce n’est pas trop tôt !
- Tu l’as dit ! Ras le bol de porter cette glacière, ça fait deux kilomètre qu’on se la trimballe.
- T’en veux une ? Dit-il en proposant une cigarette.
- Même deux ! Plaisanta son ami.
Les deux compères n’eurent pas le temps de sortir leurs briquets de leur poche.  
D’une démarche assurée et silencieuse, je sortis de ma cachette et tirai mon couteau.
De toutes les sonorités, celle d’une gorge tranchée est, pour moi, la plus apaisante. Le déchirement des veines et des artères s’harmonisaient avec l’indescriptible craquement de la glotte. Le premier marchand tomba, raide.
- Giorgio ?! S’exclama le deuxième.
Il effectua un rapide coup d’œil à l’endroit où son ami désormais mort se tenait.
- GI…
Seul le début de son hurlement s’échappa de ses lèvres, avant que la lame profondément ancrée dans son cœur n’empêche toutes paroles.
Je laissais les corps tels quels, ne préférant pas perdre du temps à les déplacer, craignant que le futur mari d’Eleanor n’ait décidé d’être en avance. Je pris la glacière contenant les poissons, et avançai d’une bonne dizaine de mètre, je n’allais tout de même pas attendre au milieu de cadavres.
 
1H58. Un homme d’une taille que je supposai être d’un mètre quatre-vingt-cinq s’approchai en sifflant. Malgré la nuit, il avait l’air bien bâti et de ce genre d’homme qui sait se défendre. J’avais tout intérêt à ne pas rater mon coup.
- Giorgio ! Pour une fois, tu es à l’heure ! S’exclama-t-il.
Plus que quelques pas et il serait à ma portée.
- Tu as ce que je t’ai demandé ?  
Je défouraillai mon couteau. Deux mètres nous séparaient.
- Giorgio ?  
Ce fut sa dernière parole. D’un revers, je le fis taire. Je n’avais eu que le temps d’entrevoir son expression devenue soucieuse et inquiète, à cause du mutisme de celui qu’il croyait être Giorgio.
 
La plénitude m’envahie. J’étais enfin libéré d’un lourd fardeau, celui de savoir Eleanor promise à un autre. En voyant le visage, il faut l’avouer assez agréable, de ma victime, en voyant ses yeux encore emplis d’un amour désormais inaccessible, je réalisai que cet homme aurait pu rendre Eleanor heureuse et que mon acte était le plus égoïste qui soit.  
Je m’attelai à une nouvelle tâche, celle de prévenir la fiancée.  
Je ne pouvais bien évidemment pas avoir commis un triple homicide pour simplement gâcher un mariage. J’allais informer Eleanor que c’était moi et moi seul qui avait tué son futur époux, et que ma présence en Italie s’explique de mon envie de la revoir. Peut-être allais-je lui expliquer tout ce que sa rencontre avec provoquée en moi, peut-être allais-je lui dire que, contre toute logique, il y avait une chance que je l’aime, bien que moi-même je ne sais pas définir ce terme.  
 
J’avais déjà tout prévu et avait le nécessaire sur moi. Je parcourais les rues adjacentes à la Piazza Della Repubblica, cherchant une maison dont je pourrais prendre l’adresse. Mon but était d’en trouver plutôt isolée, dans ce genre de ruelle aussi sombre la nuit que le jour. En clair, un endroit très peu fréquentée.  
Je trouvai mon bonheur et inscrivit l’adresse relevée grâce à la boîte aux lettres, sur un bout de papier. En dessous, j’écrivis : « Viens me rejoindre ici dès que tu auras ce message. Tu es en droit de savoir. A.S. »
Je retournai sur les lieux de mes crimes et déposait ma minuscule missive sur le corps de ma victime. Je savais que dans peu de temps, Eleanor allait s’inquiéter de l’absence de son fiancé. Probablement, elle l’appellera. Sans réponse, s’imaginant, à juste titre, les pires scénarios, elle accourra vers le lieu de rendez-vous et trouvera mon message.  
Voyant mes initiales en guise de signature, je savais d’avance qu’elle suivra mes instructions avant d’appeler la police.  
Je m’asseyais sur le trottoir et allumais une cigarette, attendant patiemment l’arrivée de ma désirée.

n°36885344
Borabora
Dilettante
Posté le 22-01-2014 à 18:28:20  profilanswer
 

fatah a écrit :

Moi je pense qu'on peut être gentil pour une fois que ça a l'air écrit correctement, je vais donc éviter de dire que c'est nul à chier et te renvoyer ici :  
Ecrire un livre : vos romans amateurs
 
:o


A en juger par son deuxième extrait, il n'a visiblement aucune intention de se mêler à la plèbe des autres écrivains amateurs.  :whistle:


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°36885376
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 18:31:07  profilanswer
 

Je ne veux pas polluer le sujet avec de gros pavés, c'est tout. Je suis allez lire le topic, y participer n'est pas une obligation. L'observation est une qualité d'écrivain !

n°36885585
Borabora
Dilettante
Posté le 22-01-2014 à 18:50:58  profilanswer
 

aaron spencer a écrit :

Je ne veux pas polluer le sujet avec de gros pavés, c'est tout. Je suis allez lire le topic, y participer n'est pas une obligation. L'observation est une qualité d'écrivain !


 [:neokill@h]


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°36885662
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 19:00:13  profilanswer
 

Belle mentalité en tout cas, bravo :)

mood
Publicité
Posté le 22-01-2014 à 19:00:13  profilanswer
 

n°36886231
Borabora
Dilettante
Posté le 22-01-2014 à 19:57:58  profilanswer
 

Il y a  deux catégories d'écrivains amateurs ici :
 
* Ceux qui postent sur le topic d'écriture.
 
* Ceux comme toi qui s'inscrivent uniquement pour poster leur prose et estiment qu'un topic unique doit leur être dédié.
 
Paradoxalement, les deuxièmes écrivent généralement bien plus mal que les premiers. Et affichant leur ego surdimensionné, ils s'attirent immanquablement les quolibets des habitués du forum.
 
Bref, ton roman :
 
* C'est très mal écrit.
 
* Ce n'est pas crédible une seconde.
 
* C'est bourré de mots et expressions désuets, comme souvent chez les impétrants écrivains qui veulent se la péter un peu et s'imaginent que le vocabulaire du 19ème siècle va faire "littéraire", donner du poids à leur histoire et de l'épaisseur à leurs personnages. Ils se trompent. Un serial killer (un quoi ?) qui répond "assurément", c'est juste ridicule. Ou alors il faut situer ton roman au 19ème siècle.
 
* C'est théâtral, emphatique, pompeux. Pour les mêmes raisons et avec les mêmes effets que l'utilisation d'un vocabulaire pédant.
 
Voilà.  [:spamafoote]


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°36886337
aaron spen​cer
Posté le 22-01-2014 à 20:08:04  profilanswer
 

Hormis le choix des mots qui ne te conviennent pas, tu pourrais développer les deux premiers points s'il te plaît ?  
 
Et juste une petite remarque : Je te demande un avis sur un texte, tu sais que je suis un jeune écrivain.
Est-il vraiment utile de descendre sans jamais encourager ou évoquer un seul point positif ? Chez un écrivain confirmé d'un certain âge, peut-être, mais là ça ne s'y prête pas trop

n°36889378
Borabora
Dilettante
Posté le 22-01-2014 à 23:43:02  profilanswer
 

aaron spencer a écrit :

Hormis le choix des mots qui ne te conviennent pas, tu pourrais développer les deux premiers points s'il te plaît ?


Ce sont les points 3 et 4 qui développent les 1 et 2.  ;) Rajoute à ça les innombrables fautes de français, la plupart portant sur les conjugaisons et les accords... Celle qui revient un nombre incalculable de fois est "eût" (pas d'accent circonflexe si ce n'est pas un subjonctif).
 
Lis à haute voix tes dialogues en t'imaginant dans une situation qui pourrait t'amener à utiliser le même type d'expression. Par exemple, tu racontes à un copain que tu n'avais plus le net hier :
 
- Quelle ne fut pas ma surprise en rentrant du lycée de constater que ma connexion au net ne fonctionnait plus !"
 
Une prof te reproche un truc que tu n'as pas commis. Tu t'expliques mais elle insiste sur le fait que c'est de ta faute. Tu lui réponds :
 
- "Ne m’avez-vous donc pas écouté ?"
 
Tu vois, ça sonne complètement faux, comme du mauvais théâtre de boulevard. [:spamafoote]
 
Tes phrases sont trop tarabiscotées, avec une syntaxe qui alourdit le texte et donne l'impression que c'est juste un premier jet pour coucher toutes les idées sur le papier.
 
La crédibilité, que dire ?  :sweat: Boris Vian avait un talent fou et pourtant ses pastiches de polars américains ne sont pas terribles. Tu as choisi des personnages, un milieu et même un pays que tu ne connais pas, si ce n'est à travers quelques séries télé et peut-être une poignée de bouquins. Le pastiche est un exercice de haute voltige. Là, forcément, ça sonne comme un top 10 des clichés les plus rebattus de ces 50 dernières années. Et l'emphase rend le tout assez puéril et un peu ridicule, puisque ça sonne presque comme une parodie au lieu d'un pastiche.

Citation :

Et juste une petite remarque : Je te demande un avis sur un texte, tu sais que je suis un jeune écrivain.
Est-il vraiment utile de descendre sans jamais encourager ou évoquer un seul point positif ? Chez un écrivain confirmé d'un certain âge, peut-être, mais là ça ne s'y prête pas trop


Le point positif, c'est que tu sembles aimer écrire et raconter des histoires. Et c'est vrai que l'on a vu bien pire, ici. Après, que te dire ? "C'est bien, mon chéri, continue" ? Ta mère n'est pas sur ce forum. ;) Tu viens ici pour que des inconnus lisent ton texte et le commentent. Tu as 16 ans, aucune expérience ni de l'écriture, ni de la vie, donc c'est forcément très mauvais et très chiant. Deux tips :
 
- Trouve un forum d'ados écrivains : il y aura au moins des commentateurs qui affectent l'enthousiasme dans l'espoir d'être lus à leur tour. C'est hypocrite mais ça fonctionne puisque cela crée une dynamique de groupe. Ici, il y a bien peu d'ados.
 
- Ecris sur ce que tu peux voir et entendre autour de toi, dans ta vie quotidienne, puisque tu parlais d'observation plus haut. Et analyse ce que tu observes pour pouvoir le retranscrire avec du recul. Ca t'apprendra à définir un personnage plausible, écrire des dialogues qui sonnent "vrai", planter des situations crédibles. Et donc créer ce sentiment d'immersion que l'on attend d'un roman. C'est un long apprentissage, et c'est sans doute très difficile à l'adolescence, âge du nombrilisme et des drama queens, mais ça peut aussi donner un sens à l'écriture et ça t'ouvrira bien plus de portes que de régurgiter de la soupe BD/TV/romans de gare, déjà pré-mâchée à la base.
 


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°36889592
aaron spen​cer
Posté le 23-01-2014 à 00:15:03  profilanswer
 

Tu vois, ce commentaire m'aide bien plus que ton "je me suis arrêter à assurément".
Merci pour ces remarques.
 
Pour ton dernier point : Malheureusement écrire sur la vie quotidienne est bien dur, la vie lycée-maison-amis-copine-sorties-soirées ne permet pas non plus de poser une intrigue réellement passionnante. Je trouve justement que les jeunes écrivains comme moi qui écrivent sur ce qu'il connaisse recycle un genre au moins autant fait et refait que le roman policier. Vu que je me refuse à me lancer dans de l'héroic-fantasy, même si c'est à la mode et que ça me permettrait d'inventer un monde créé de toutes pièces, j'ai préféré écrire une histoire classique avec ses particularités.  
 
Selon-toi, je devrai arrêter ce roman et chercher à écrire sur ce que je connais ? Car sur d'autres forums, des personnes ont adoré mon roman, je n'ai aucune prétention à être bon écrivain mais si des gens adorent ( différent d'apprécié, un mauvais texte peut-être apprécié ) c'est que ce n'est peut-être pas aussi mauvais que tu le dis et que ce roman est tout simplement très loin de tes goûts et des "canons de beauté d'un texte" que tu assimiles à la littérature

Message cité 2 fois
Message édité par aaron spencer le 23-01-2014 à 00:18:55
n°36893324
DraX
♪ | Membre raccourci | 12th
Posté le 23-01-2014 à 12:12:37  profilanswer
 

aaron spencer a écrit :

Tu vois, ce commentaire m'aide bien plus que ton "je me suis arrêter à assurément".
Merci pour ces remarques.
 
Pour ton dernier point : Malheureusement écrire sur la vie quotidienne est bien dur, la vie lycée-maison-amis-copine-sorties-soirées ne permet pas non plus de poser une intrigue réellement passionnante. Je trouve justement que les jeunes écrivains comme moi qui écrivent sur ce qu'il connaisse recycle un genre au moins autant fait et refait que le roman policier. Vu que je me refuse à me lancer dans de l'héroic-fantasy, même si c'est à la mode et que ça me permettrait d'inventer un monde créé de toutes pièces, j'ai préféré écrire une histoire classique avec ses particularités.  
 
Selon-toi, je devrai arrêter ce roman et chercher à écrire sur ce que je connais ? Car sur d'autres forums, des personnes ont adoré mon roman, je n'ai aucune prétention à être bon écrivain mais si des gens adorent ( différent d'apprécié, un mauvais texte peut-être apprécié ) c'est que ce n'est peut-être pas aussi mauvais que tu le dis et que ce roman est tout simplement très loin de tes goûts et des "canons de beauté d'un texte" que tu assimiles à la littérature


 
Tu as l'air un poil trop sur de toi.
 
Accepter la critique, c'est utile.
 


---------------
| Un malentendu du cul | boum boum ! | La roulette
n°36893396
fatah
Posté le 23-01-2014 à 12:18:12  profilanswer
 

Y'a qu'à voir le pseudo pour savoir que ce jeune malotru pète plus haut que son cul :o


---------------
Mon image publique est étonnamment négative, est-ce à cause de mon hobbie qui consiste à gifler des orphelines ? | Je dois aller faire quelque chose de masculin, tel conquérir une nation ou uriner debout.  
n°36896460
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-01-2014 à 15:39:25  profilanswer
 

Désirée c'est moche comme prénom.http://img4.hostingpics.net/pics/897605imagesfhj.jpg

n°36896979
Borabora
Dilettante
Posté le 23-01-2014 à 16:12:52  profilanswer
 

aaron spencer a écrit :

Tu vois, ce commentaire m'aide bien plus que ton "je me suis arrêter à assurément".
Merci pour ces remarques.
 
Pour ton dernier point : Malheureusement écrire sur la vie quotidienne est bien dur, la vie lycée-maison-amis-copine-sorties-soirées ne permet pas non plus de poser une intrigue réellement passionnante. Je trouve justement que les jeunes écrivains comme moi qui écrivent sur ce qu'il connaisse recycle un genre au moins autant fait et refait que le roman policier. Vu que je me refuse à me lancer dans de l'héroic-fantasy, même si c'est à la mode et que ça me permettrait d'inventer un monde créé de toutes pièces, j'ai préféré écrire une histoire classique avec ses particularités.  
 
Selon-toi, je devrai arrêter ce roman et chercher à écrire sur ce que je connais ? Car sur d'autres forums, des personnes ont adoré mon roman, je n'ai aucune prétention à être bon écrivain mais si des gens adorent ( différent d'apprécié, un mauvais texte peut-être apprécié ) c'est que ce n'est peut-être pas aussi mauvais que tu le dis et que ce roman est tout simplement très loin de tes goûts et des "canons de beauté d'un texte" que tu assimiles à la littérature


Tu vois, ce commentaire ne t'a pas plus aidé que mon "J'ai arrêté à assurément". Ce n'est pas vraiment une surprise, on en voit 10 comme toi tous les ans. Mais bon... j'avais un peu de temps à perdre. :sleep:
 
Bonne chance sur JVC.  :hello:  


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Qui peut le moins peut le moins.

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