Reprise du message précédent :

Moi je lisais l'Homme sans qualité dans le métro. Le titre se prêtait aux gens qui m'entouraient.

Je prends très rarement le métro mais la dernière fois je lisais la fin de Kaputt (tiens un bouquin qu'il FAUT ABSOLUMENT AVOIR LU ça ) quand il revient à Naples ravagée par la guerre et s'entasse avec tous les pouilleux horriblement sales, c'était assez à-propos à partir de gare du nord sur la 4    

J'savais pas que les parisiens lisaient  

Voici cinq titres à lire selon moi :
 
- L'Homme sans qualité, Robert Musil. Je crois que c'est le livre où je me suis dit, tient, ce mec est d'une intelligence incroyable, c'est tout.
- Ulysse, James Joyce. Je suis d'accord avec les critiques qui le posent comme un fondateur du roman moderne. Très compliqué, mais hétéroclite au possible, grotesque, drôle etc.
- Les gommes, Alain Robbe-Grillet. Pour une maîtrise de la narration exemplaire. C'est un exercice de style parodiant le roman policier car le genre n'est qu'un prétexte à la déconstruction du genre romanesque.
- Disgrâce, J.M Coetzee. Traduction excellente. Plonge dans l'Afrique du Sud post apartheid sans parti pris, sans manichéisme. Mêle l'aventure intime à celle d'une nation.
Suttree, Cormac McCarthy. Pavé composé d'un style très riche et de la vie d'un clochard et de ses amis dans un état du sud des Etats-Unis dans les années 50. Des personnages extras. Une sorte de parcours initiatique de la misère joyeuse.  
 
C'est pour de vrai  

JE HAIS LE NOUVEAU ROMAN §§§

Encore un exemple s'il en fallait de comment l'école peut te dégoûter à vie d'un truc

Bon alors si je devais en citer 5 qui me sont assez cher, pour divers raisons

- Les 3 Mousquetaires d'Alexandre Dumas premier vrai roman de jeunesse, j'ai pas bougé du canapé de toute la journée.
- Le Joueur d'Echec de Zweig Le desespoir de l'auteur, contemporain de la montée du nazisme est impresssionnant
- L'Etranger de Camus Mon premier livre 'Adulte', claque au niveau de l'écriture.
- Le Parfum de Patrick Süskind l'histoire, le style et le theme sont parfaits.
- Les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie Suspens magique et impossible d'anticiper la suite.

Vas-y propose, propose, j'attends    
 
Je rajoute l'emploi du temps de Butor, la mise en scène de Ollier  

cinq aussi;  
 
la petite poule rouge vide son coeur, de atwood
dune de herbert
wolf de harrison
le poney rouge de steinbeck
un quignard, n'importe lequel.

Ah putain OUI, j'aimais bien mon prof de français de troisième jusqu'à ce qu'il nous étouffe avec L'emploi du temps, c'est un traumatisme de mes 13 ans dont je ne me suis toujours pas remis

 
Du coup à cause du dernier je rajoute Au piano, d'Echenoz.

 
raconte je connais pas  

   
 
Faut réessayer maintenant. Vous êtes assez grands pour vous passez d'intrigue dans un roman quand même    
 
Non, sans déconner, c'est une mine d'or le Nouveau Roman. Limitez-vous à quelques titres de Grillet, Butor, Pinget. A la limite allez du côté de l'Allemagne avec Handke. Mais ratez pas ça.

 
C'est une espèce de conte très cruel qui raconte le purgatoire d'un pianiste puis son enfer. C'est court (200 pages), brillant (comme toujours avec Echenoz) et d'un style remarquable.
 
Si tu veux je te spoil tout ça.

Si vous mettez des top / listes / etc mettez au moins une mini ligne du pourquoi du comment de ce truc a atterri là, vendez-le un peu quoi

Ouais c'est ce que je me dis, peut-être que maintenant j'aimerais bien ça, mais c'est pas facile si j'avais été violé par tonton dans l'enfance j'aurais eu du mal à aborder de nouveau le coït, le nouveau roman c'est pareil avec ce traumatisme ancien si j'en achète finalement un je vais l'aborder de façon bizarre, genre le lire à l'envers, de haut en bas ou une perversion du genre, parce que je suis tout cassé à l'intérieur  

 
Done.
 

 
Vas-y prudemment alors. Le plus simple d'accès selon moi reste Les gommes, il y'a suffisamment de repère pour que tu ne sois pas trop déstabilisé. Ne te lance pas dans La jalousie ou L'emploi du temps à l'improviste par contre ça pourrait t'achever.  

Peut-être un jour...  

Fait.

Moi, au lycée, on m'a fait lire des extraits de La Modification de Butor.  
 
- Hey, je vais écrire un roman à la 2e personne du pluriel ! Personne ne l'a fait, c'est donc que je suis le premier à avoir cette idée, je suis un génie !
- Hey, si personne ne l'a fait, tu penses pas plutôt que c'est PARCE QUE C4EST UNE ID2E 0 LA CON §§§§

Et sinon, pour le moment, j'en ai un en commun avec Sebastien (et c'est tout).

Je ne débat pas avec des idées de lycéen  

 
et c'est pas pour flooder but you got mail.  

 
J'ai vu  

Bon allez je vous donne mon Quinté+, manants:
 
1. Le Désert des Tartares (Buzzati): le morceau de bravoure existentialiste par excellence. Il y a une petite musique façon bande-son de Morricone que je n'ai absolument pas trouvée chez les autres ténors du genre. Et ça fait la diff'.
2. Madame Bovary (Flaubert): la typique lecture de lycée où je me disais "putain mais ça va grave me les briser ce truc" et puis en fait non, merveilleusement bien écrit, j'ai eu l'impression de me prendre un 33 tonnes sur la tronche.
3. Fahrenheit 451 (Bradbury): le parfait exercice de dystopie, avec une fibre sensible qui le rend bien plus attachant qu'Huxley et cie.
4. L'Etranger (Camus): à vrai dire je ne suis pas sûr qu'en le relisant aujourd'hui j'en aurais une opinion aussi bonne (ou peut-être que si), mais ça devait correspondre à ce que je cherchais quand j'étais ado.
5. L'Empereur-Dieu de Dune (Herbert): le meilleur Dune amha, la construction, le dialogue, le propos sont brillants. Dur de parler de bouquins qu'on a lus il y a 20 ans mais pour moi c'est du lourd.

Bon et sinon.

Les Trois Mousquetaires parce que le jour où tu lis ça, ta vie change, et pendant les dix années suivantes tu le relis genre quinze ou vingt fois (j'ai arrêté de compter à quatorze) et tu passes toute ta jeunesse dans un état de fanboyisme absolu, tes rêves ne sont faits que de duels, de prises et de reprises du Bastion Saint-Gervais, que tu maudis Constance qui n'est qu'une cruche bonne à rien putain, et tu te dis que Mousquetaire, c'est un peu la belle vie et la classe à la fois, et tu ris à chaque lecture du baudrier de Porthos.

Les Misérables parce que ça ne se discute pas, point. C'est un buffet campagnard, tu l'ouvres quelle que soit ton humeur et tu y trouveras ce que tu cherches, que ça soit une logorrhée hugolienne sur la France de Louis-Philippe ou sur la barricadologie comparée, ou le drame de Jean Valjean qui lit le buvard de Cosette. Parce que c'est bon à chaque fois, et parce qu'on ne regarde plus jamais un égout de la même manière. Et putain samaÿr le style de Hugo. Samaÿr samaÿr (Sophie Trébuchet, je sais, merci). C'est un livre que tu peux ouvrir au hasard et lire, et paf tu es dedans, tu es assis à te geler les miches sur une dune pourrie et tu entends Hugo tempêter dans son lookout. Et puis je chiale toujours à la fin.

Le Maître et Marguerite parce que raconter, dans le même roman, à la fois comment Ponce Pilate rencontre Jésus (alors qu'il a une migraine atroce), comment un écrivaillon russe essaie de convaincre Satan de la non-existence du Diable (alors qu'Annouchka a déjà renversé l'huile et que Micha Berlioz se fera donc décapiter par une femme des Jeunesses Communistes), comment Varienoukha essaie de localiser le directeur du théâtre des Variétés qui a été téléporté n'importe où, comment l'esturgeon n'a qu'une fraîcheur (et c'est la première), et comment on envoie à l'asile de fous la moitié de Moscou mais on en sort le Maître parce que l'amour de Marguerite est suffisamment fort et parce que les manuscrits ne brûlent pas... ben arriver à raconter tout ça et un Sabbat, c'est à la fois irracontable et fabulousse.

Jane Eyre parce que c'est une petite chose en colère, une femme qui est faible et obscure et qui se tient à ses principes et à l'opinion qu'elle a d'elle-même, parce qu'elle est impossible à briser et qu'elle parle avec une violence inouïe par rapport à d'autres romans de l'époque, qu'elle parle de ses pensées comme d'enfants difformes qu'on ne veut pas nourrir, qu'elle parle de ses sentiments comme d'une main qu'elle doit se trancher et d'un oeil qu'elle doit se crever, et parce que le roman se lit à plusieurs niveaux, et qu'une fois qu'on sait on décrypte les dialogues animés qu'elle a avec Rochester et on sent, on sait, combien profonde est la manipulation qu'il lui fait subir et combien ils ne sont, ni l'un ni l'autre, la caricature qu'en font les films.

La saga des Neuf Princes d'Ambre parce que je n'aurais jamais cru qu'on pouvait avoir une écriture aussi débridée et oser raconter des choses pareilles, parce que j'adore douter de la parole de Corwin et chercher les embellissements de son récit, parce que la galerie de personnages est énorme, pour la montée du Kolvir et Bleys, et la rencontre avec Benedict, et pour les expériences fabuleuses de JDR que la série m'a ouvertes, avec un univers où on peut faire tout ce qu'on veut pourvu qu'on en supporte les conséquences, où tout est possible mais tout à un prix. Et parce que, définitivement, "nous ne sommes pas aux Jeux Olympiques".

Edit : et en outsider (c'est une BD mais les BD c'est aussi de la littérature), je propose V pour Vendetta parce que c'est, aussi, une histoire qui se lit à de nombreux niveaux, avec des personnages parfois tout noirs et sûrement jamais tout blancs, certains embarqués dans cette Angleterre post-nucléaire et totalitaire, d'autres qui se débattent, et le personnage de V au milieu de tout ça, fantastique manipulateur dont on peut imaginer l'identité et chercher à trier le vrai du faux.

 
Je souscris sans réserve pour le Désert des Tartares : une claque    
 
Fahrenheit, très bon, peut-être top 20.

 
Le Désert pas lu, Fahrenheit effectivement bon.  
 
pdbzombifiay a cité Dune et The_Declaration l'Empereur-Dieu, faut reconnaître que Dune ça déchire.  
 
Par contre, j'ai vraiment jamais spécialement accroché à Camus ni à Flaubert. Flaubert me donne une impression de glauque et d'étriqué, comme Maupassant en fait.

 
Joli post    

 
Flaubert je n'aime pas spécialement. Mais alors comme je me marre à chaque fois que je lis Bouvard et Pécuchet    
 
Cette rencontre et cette histoire d'amour improbable  

Et sinon, je brûlerais bien la Recherche du Temps perdu pour qu'on arrête de me les briser menumenu avec.  
 
/cross topic
/trauma d'enfance

Je n'ai jamais lu. Ca fait cinq ans que je me dis "c'est trop tôt, ne soit pas prétentieux, attend etc." (je le faisais aussi pour Faust de Goethe) donc c'est pas pour tout de suite. Et j'ai franchement peur d'être déçu.  
 
Je rajoute un truc de pleureuse que j'aime beaucoup, même si ça va pas faire l'unanimité : Les souffrances du jeune Werther.  

CHARLOOOTTTTEE §§§ JE T4AIME C4EST TROP HORRIBLE OH COMME JE SOUUUUFFRE §§§§§

c'est cette chanson de Brel qui m'a donné envie de lire "le desert des tartares" ;d'accord avec cheroque on n'en sort pas indemne depuis,je suis un inconditionnel de BUZZATI  
 
http://www.jukebo.fr/jacques-brel/ [...] u3kuz.html

 
 
pour moi c'est une bible, je pèse ce mot.  
sinon les deux pires livres en ce qu me concerne; les mémoires de ce pédé de rousseau et le grand maulnes. ça chiale avec des petites bites molles et je peux pas le dire autrement, je ne ferais que mentir. je nourris une HAINE de ces deux bonnes femmes de merde qui chialent, putain, l'un avec sa brosse dans le cul et l'autre avec son chateau de merde avec ses connasses en crinolines et masque de merde putain mais je les hais je les HAIS

ouvrir un de ces deux livres c'est ouvrir la boite de pandore de la mollesse et de la flasquitude sur le monde, tous ce qui est mou du genou dans l'univers est né de la rencontre contre nature de ces deux grosses fiottes.

Rousseau, je ne peux que plussoyer, j'ai toujours détesté ce chouigneur. Le Grand Meaulnes j'ai un vague souvenir que c'était chiant mais j'ai pas trouvé ça plus marquant que ça. Ca m'a vraiment laissé une impression... de... rien.

 
bordel, dire que voltaire a déménagé exprès à côté de chez rousseau pour lui pourrir la vie, mais comme il a BIEN FAIT. et le grand meaulnes qui s'est pris sa balle dans les tranchées, au moins la première guerre n'a pas été vaine pour tout le monde.

'Tain c'est devenu plus sérieux icÿte (oui, bon enfin presque).  

meaulnes j'ai trouvé ça flasque, un gary qui se prend pour un dandy et regarde de loin avec la goutte au bout du kiki une ado qui danse dans un chateau fabuleux qui est bien trop belle pour lui et alors il est triste mais c'est de l'amour, l'amour c'est ça, et oui, et les profs qui nous affirmaient "ça vous touche, ce sont vos PREOCCUPATIONS, vous etes des ADOLESCENTS", et perso j'avais déjà appris la haine avec souvenirs de la maison des morts et l'arrache-coeur, et les bédés de cul de mon père, j'allais pas me taper la relecture en boucle des aventures d'un pauvre type nauséeux qui a ses premières pollutions nocturnes, FAUT PAS DECONNER