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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°10877212
neojousous
Posté le 10-03-2007 à 17:18:24  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Saloute, bienvenue sur le topic !

mood
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Posté le 10-03-2007 à 17:18:24  profilanswer
 

n°10877621
crackingod​01
Posté le 10-03-2007 à 18:41:51  profilanswer
 

Merci bien :)

n°10877687
neojousous
Posté le 10-03-2007 à 18:49:26  profilanswer
 

Tu pourrais faire un petit résumé, ou nous dire de quoi parle History of Western Philosophy ?

n°10878034
crackingod​01
Posté le 10-03-2007 à 19:35:16  profilanswer
 

History of Western philosophy a ete publier en 1946 par Bertrand Russell. C'est une introduction parfaite pour la philosophie occidentale.
Russell commence en explorant la philosophie grecque pres-platonicienne, et nous ammene jusqu'au 20eme siecle.
Si il presente certes les idees de chaque auteur l'un apres l'autre il nous presente egalement le contexte d'ecriture de chaque auteur ainsi que l'evolution de la pensee a travers l'histoire.
 
Ce qui rend ce livre beaucoup plus interessant que beaucoup de manuels classiques de philosophie c'est la facon dont Russell va analyser les arguments de chaque philosophe et les contredire dans certains cas. Cela ne nous presente pas seulement une histoire de la philosophie occidentale mais aussi le point de vue de Bertrand Russell, l'un des plus grands philosophes du 20eme siecle, sur certains points majeurs de la philosophie.
 
Ce n'est peut etre pas l'introduction ideale niveau Lycee, car son style reste plutot lourd et la quantite d'information a ingurgite est mosntrueuse, mais niveau FAC ca convient parfaitement :)

n°10879505
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 22:02:00  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je n'ai pas dit qu'on ne pouvait savoir ce qu'était un philosophe. J'ai dit que la connaissance de telle époque ne permet pas de deviner ce qu'a pensé/écrit tel philosophe en particulier.
Et +1 avec le Vicaire : la pensée d'un philosophe est inscrite dans son époque mais elle ne s'y réduit pas. Ce qu'a dit Aristote sur la prudence ou les questions de Platon sur la justice sont encore valables.

 

 
Il reste cependant un problème de fond.
 
"Mais connaissant une époque, on ne peut pas savoir ce qu'a pensé tel philosophe."
"la pensée d'un philosophe est inscrite dans son époque mais elle ne s'y réduit pas"
 
Comment être certain de cette dernière assertion sachant que ta propre pensée est inscrite dans ton époque?
 
De plus, il existerait donc un jugement "universel" sur un philosophe indiquant que tel ou tel de ses écrits est "universel"? Et selon quels critères? Un protocole a-t-il été établi entre philosophes, au cours du temps, décidant de l'universalité de tel ou tel écrit? Non, c'est une question de consensus et de culture! Y aurait-il des pensées philosophiques "canoniques"?
 
Avec ce "système" chaque nouveau philosophe devrait prendre comme argent comptant  certains travaux de ses prédécesseurs, sans esprit critique, car "la pensée ne se réduit pas à une époque".
 
Une religion?

n°10879791
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 22:21:47  profilanswer
 

Non, non, l'universalité n'est pas le consensus de l'opinion.  
Tu ne peux commencer à penser qu'en pensant ce qu'ont pensé les autres.
Je vois bien la contradiction que tu soulèves, mais un penseur a toujours ses particularités (et celles de son époque) mais cela ne l'empêche pas de s'inscrire dans l'universalité de la pensée.  
L'universalité d'une pensée n'est pas toute faite, elle n'est pas donnée de toute éternité. Ce n'est qu'à force de travailler les auteurs que tu comprends ce qui en eux est universel. Il n'est évidemment pas question d'accepter les auteurs sans distance critique, comme s'il fallait croire à ce qu'ils disent.  
 
Ya t-il des pensées "canoniques" ?
Bien sûr, on ne doit pas penser qu'un auteur est universel, "canonique" parce qu'il est inscrit au programme de l'enseignement de la philosophie en Terminale. C'est à dire que l'institution scolaire a besoin de créer un corps d'auteurs qu'on peut enseigner. Les Socrate, Platon, Descartes, Kant, Hegel... champions incontestés des classes de philosophie.
Mais de ce fait, n'invente t-on pas de toute pièce une lignée de "grands" penseurs, de façon parfaitement abstraite, comme si ces auteurs étaient posés de loin en loin dans l'Histoire des idées, comme des grands phares qui éclairent l'humanité... et qui peuvent contribuer à l'édification des jeunes bacheliers ?...
 
Mais on ne peut nier qu'il existe des géants de la pensée et qu'ils passent au cours des siècles une sorte de flambeau de la philosophie. :o


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10880046
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 22:40:48  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ce n'est qu'à force de travailler les auteurs que tu comprends ce qui en eux est universel. Il n'est évidemment pas question d'accepter les auteurs sans distance critique, comme s'il fallait croire à ce qu'ils disent.

 


Mais on ne peut nier qu'il existe des géants de la pensée et qu'ils passent au cours des siècles une sorte de flambeau de la philosophie.  :o

 


A force de travailler: je suis d'accord, cette conclusion vient d'un travail personnel (et donc non universel).
 
"On" ne peut nier: c'est bien ce que je remets en cause...  JE peux nier :-) .
 
Et me tromper tout seul dans mon coin (et mon époque...).

n°10880343
phyllo
scopus inornatus
Posté le 10-03-2007 à 23:02:29  profilanswer
 

crackingod01 a écrit :

History of Western philosophy a ete publier en 1946 par Bertrand Russell. C'est une introduction parfaite pour la philosophie occidentale.  Etc.


 
Ce bouquin vient d'arriver sur ma table de nuit. Je voulait rajouter qu'il m'avait été conseillé par mon coloc anglais (lequel coloc a étudié la philo a Cambridge) comme bonne première lecture philo 'in english'. Russell emploie (semble-t-il et tjrs selon mon coloc) un vocabulaire simple et précis.
 
Cela dit je finis deux trois trucs avant de m'y coller et le truc fait quand même ses 8 ou 900 pages ce qui intimide un peu.
 
A+

n°10880378
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 10-03-2007 à 23:04:50  profilanswer
 

Quand je pense que le petit René Descartes au collège de La Flèche vers ses 10 ans devait avoir le même genre d'idées :d

n°10880384
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 10-03-2007 à 23:05:33  profilanswer
 

phyllo a écrit :

Ce bouquin vient d'arriver sur ma table de nuit. Je voulait rajouter qu'il m'avait été conseillé par mon coloc anglais (lequel coloc a étudié la philo a Cambridge) comme bonne première lecture philo 'in english'. Russell emploie (semble-t-il et tjrs selon mon coloc) un vocabulaire simple et précis.
 
Cela dit je finis deux trois trucs avant de m'y coller et le truc fait quand même ses 8 ou 900 pages ce qui intimide un peu.
 
A+


 
 
Bonne lecture ;)

mood
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Posté le 10-03-2007 à 23:05:33  profilanswer
 

n°10880735
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 23:31:02  profilanswer
 

vonstaubitz a écrit :

A force de travailler: je suis d'accord, cette conclusion vient d'un travail personnel (et donc non universel).
 
"On" ne peut nier: c'est bien ce que je remets en cause...  JE peux nier :-) .
 
Et me tromper tout seul dans mon coin (et mon époque...).


 
Le travail te met en contact avec de l'universel.  
Tu opposes de façon trop rigide particulier/universel.
 
Si je suis ce que tu dis, chaque philosophe n'aurait aucune valeur au-delà de son époque et plus encore, chaque lecture philosophique serait personnelle et ne vaudrait que pour le lecteur lui-même. Autrement dit, il n'y aurait que des particularités et une vaste foire aux opinions personnelles, chacune coupée des autres.


Message édité par rahsaan le 10-03-2007 à 23:34:40

---------------
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n°10884059
alcyon36
Posté le 11-03-2007 à 11:09:10  profilanswer
 

En effet, une pensée est necessairement inscrite ds une epoque, sansque l'on puisse pour autant reduire cette pensée  à son epoque...
Par exemple quand je vois le nombre d'etudes contextualistes qui s'evertuent à chercher toutes les sources de l'eternel retour, ca me fait bien marrer...non pas qu'ils ne nous apprennent rien, au contraire on apprend bcp de choses, par exemple ca evite de sortir des enormités du genre de celle de Deleuze qui oppose l'eternel retour à toute  hypothese cyclique, "ainsi se forme l'hypothese cycllique (de leternel retour) tant critiquée par Nietzsche"(Nietzsche et la philo,p55)...mais pas forcement ce que l'on cherche...pour le coupp jsuis assez d'accord avec Wotling, on peut chercher tout le contexte que l'on veut, toutes les sources et influences, tant que l'on ne cherche pas à comprendre l'economie de pensée même de l'oeuvre (en l'espece le versuch et sa  praxis culturelle) on passera toujours à côté...
 
"On ne peut nier", "Nul ne peut ignorer", "tout le monde sait que"...;) (Rahsaan je suppose que tu vois dejà à koi je fais allusion dc je ne precise pas;))
 

Citation :

"Avec ce "système" chaque nouveau philosophe devrait prendre comme argent comptant  certains travaux de ses prédécesseurs, sans esprit critique, car "la pensée ne se réduit pas à une époque".  
   
Une religion?"


 
Déjà, les religions sont aussi inscrites ds une epoque, donc... surtout "prendre pour argent comptant"!!! Perso, je considere comme un grand livre de Philo,  une oeuvre capable de modifier mon rapport au monde, aux autres et à moi. Comprendre, c'est prendre avec soi, mais bien aussi se laisser prendre... par exemple je suis pas du tout kantien, mais je pense, que l'on soit d'accord ou pas avec le propos de Kant (en l'espece on s'en fout), une lecture des "critiques" qui ne changerati pas ses rapports au monde, aux autres et à soi même, est la preuve que le lecteur, à la lettre, ne comprends pas. Ce qui ne veut pas dire lire sans esprit critique, ou sans distance, mais le probleme de l'esprit critique c'est de bien en user, être critique n'est pas "en soi" une bonne chose...critiquer Kant, pas de problème, tout le probleme, et c'est celui auquel la plupart des lecteurs de philo sont confrontés, c'est d'être en mesure de critiquer( Kant à son niveau, produire une critique pertinente de Kant...là, c'est tout de suite plus coton;)...toute la difficulté, c'est dejà de pouvoir se rendre audible le texte du philosophe, quand on lit, y'a tjrs une part de resistance, d'opposition de principe...on lit, mais on ne comprnd pas, on ne veut pas comprendre...C'est en effet apres un long travail (ce qui ne veut pas dire se priver de tout esprit critique) pour "s'autoriser" à ecouter ce que veut nous dire le texte philosophique, que commence à être pertinent l'usage de l'esprti critique.
 
enfin, quand je dis un "long travail", je generalise peut être un trait qui m'est propre:
 
"Les "fondamentaux"_Les traînards de la connaissance pensent que la lenteur fait partie de la connaissance." (GS,§231)  
 
en tout cas, la lenteur fait partie de la bonne philologie:
« On n'a pas été philologue en vain, on l'est peut-être encore, ce qui veut dire professeur de lente lecture :_finalement on écrit aussi lentement. Maintenant cela ne fait plus seulement partie de mes habitudes, mais aussi de mon goût_ un méchant goût, peut-être ?"(A,Avant propos,§5)


Message édité par alcyon36 le 12-03-2007 à 23:54:14

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10884390
rahsaan
Posté le 11-03-2007 à 12:06:53  profilanswer
 

>Alcyon36 : je trouve très bien ta réponse sur la distance critique. Il me semble que tu as dit tout ce qu'il y avait à dire.  
L'esprit critique n'est pas l'esprit de critique. [:aloy]
 


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10910041
rahsaan
Posté le 14-03-2007 à 12:27:54  profilanswer
 

Pascal et moi avons réalisé une vidéo, sous forme d'un entretien. Je parle de philosophie, autour d'un auteur méconnu, G. Delausse et je le compare à quelques figures marquantes du 20e siècle. :)
 
Vidéo disponible à cette adresse :  
http://videosvariees.free.fr/1.wmv  
 
;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10911017
Ache
immatriculé-conception
Posté le 14-03-2007 à 14:06:39  profilanswer
 

Le possible, le possible en tant que tel.


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Parcours étrange
n°10911044
rahsaan
Posté le 14-03-2007 à 14:09:33  profilanswer
 

Ache a écrit :

Le possible, le possible en tant que tel.


 
Voilà, c'est l'idée. :o
( :whistle: )


Message édité par rahsaan le 14-03-2007 à 14:09:46

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10921005
alcyon36
Posté le 15-03-2007 à 15:50:47  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Pascal et moi avons réalisé une vidéo, sous forme d'un entretien. Je parle de philosophie, autour d'un auteur méconnu, G. Delausse et je le compare à quelques figures marquantes du 20e siècle. :)
 
Vidéo disponible à cette adresse :  
http://videosvariees.free.fr/1.wmv  
 
;)


 :lol:  :lol:  
bien joué les gars, me suis bien poilé...
enfin j'aurais pu en faire tout autant;)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10921768
rahsaan
Posté le 15-03-2007 à 17:21:42  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

:lol:  :lol:  
bien joué les gars, me suis bien poilé...
enfin j'aurais pu en faire tout autant;)


 
Vas-y alors ! :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10921923
le vicaire
Posté le 15-03-2007 à 17:36:55  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Vas-y alors ! :D


 
L'a quoi dans son verre le gars qui cause ? :D

n°10922144
rahsaan
Posté le 15-03-2007 à 18:01:50  profilanswer
 

De la bière (de celle qu'on voit à la toute fin) :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10922159
pascal75
Posté le 15-03-2007 à 18:04:25  profilanswer
 

Valstar, la bière des stars.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10922168
rahsaan
Posté le 15-03-2007 à 18:05:47  profilanswer
 

Cette vidéo sera t-elle la première d'une série, Les conférences de pacotille ? :D


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n°10922189
pascal75
Posté le 15-03-2007 à 18:08:34  profilanswer
 

"Un homme, une oeuvre" :p


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10922251
rahsaan
Posté le 15-03-2007 à 18:16:45  profilanswer
 

Un homme dont la plus grande oeuvre aura été sa vie.  :sol:


Message édité par rahsaan le 15-03-2007 à 18:16:55

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n°10922291
le vicaire
Posté le 15-03-2007 à 18:21:03  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

De la bière (de celle qu'on voit à la toute fin) :D


 
j'en veux ! :bounce:

n°10922882
alcyon36
Posté le 15-03-2007 à 19:52:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Vas-y alors ! :D


visiblement tu es passé à côté de l'aspect fondamentaement subversif de la pensée Delaussienne..."l'action en tant que telle est beaucoup moin qu'un simple possible imaginé"
 :lol:  :lol:  
 
dc je maintiens et signe...
"j'aurais pu en faire tout autant..."  mais je ne vais pas m'abaisser à la "vulgarité" d'une telle effectuation;) Etant entendu  que je ne qualifie pas de vulgaire ce qui a été effectué, mais bien l'effectuation en tant que telle :na:

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 15-03-2007 à 20:11:44

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10927024
le vicaire
Posté le 16-03-2007 à 07:17:30  profilanswer
 

Sujets (le candidat traitera l'un des trois sujets au choix) :
 
- L'imposture
- Le langage peut-il dire la vérité ?
- Influence de la bière dans l'œuvre de Gilbert Delausse
 
Document : vidéo jointe. Durée de l'épreuve : au moins ça

n°10927084
rahsaan
Posté le 16-03-2007 à 08:07:16  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

visiblement tu es passé à côté de l'aspect fondamentaement subversif de la pensée Delaussienne..."l'action en tant que telle est beaucoup moin qu'un simple possible imaginé"
 :lol:  :lol:  
 
dc je maintiens et signe...
"j'aurais pu en faire tout autant..."  mais je ne vais pas m'abaisser à la "vulgarité" d'une telle effectuation;) Etant entendu  que je ne qualifie pas de vulgaire ce qui a été effectué, mais bien l'effectuation en tant que telle :na:


 
Ah oui pardon.  :lol:  
Que veux-tu, même moi, j'ai été dépassé par la puissance subversive de la pensée delaussienne. :o  
 
Nous-mêmes, Pascal et moi, n'avons pas été obligés de faire une vidéo ?...  
Le film muet tout noir n'est-il pas le meilleur hommage qu'on saurait rendre à Delausse ?  [:prodigy]


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n°10936480
alcyon36
Posté le 17-03-2007 à 12:59:52  profilanswer
 

Certains naissent posthumes nous disait Nietzsche...mais d'autres  ne naitront jamais aurait ajouté Delausse;)


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10936554
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 13:10:58  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

Certains naissent posthumes nous disait Nietzsche...mais d'autres  ne naitront jamais aurait ajouté Delausse;)


 
"Certains préfèrent être en avance sur le possible qu'ils auraient pu être."  :o


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n°10936614
alcyon36
Posté le 17-03-2007 à 13:22:03  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

"Certains préfèrent être en avance sur le possible qu'ils auraient pu être."  :o


 :lol:  pas mieux


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10936900
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 14:03:53  profilanswer
 

Il y en a parmi vous qui connaissent un peu Slavoj Zizek ?  
 
Penseur très intéressant, très percutant. Il a déjà écrit pas mal de livres.  
J'ai l'impression que le coeur de sa pensée, c'est la critique du monde "post-moderne" : la petitesse de ses idéaux et aussi ses contradictions douloureuses.  
Ses deux grandes références sont Marx et Lacan, qu'il utilise comme instruments d'analyses pour décortiquer les constructions politiques, économiques et "idéologiques" contemporaines.  
 
Le meilleur livre que j'ai lu de lui est La marionette et le nain - Le christianisme entre perversion et subversion. C'est d'ailleurs un ouvrage d'inspiration très nietzschéenne, sur notre sentiment de dette quant à notre rapport à l'Etat.  
Je vous le recommande pour ses analyses audacieuses, son style tout à fait plaisant et la vigueur du propos. :)


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10937159
crackingod​01
Posté le 17-03-2007 à 14:44:21  profilanswer
 

Tiens j'etait tomber sur un livres de lui l'autre jour, faudra que je pense a le lire, un de mes profs nous l'a d'ailleur recommande.

n°10937183
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 14:46:18  profilanswer
 

crackingod01 a écrit :

Tiens j'etait tomber sur un livres de lui l'autre jour, faudra que je pense a le lire, un de mes profs nous l'a d'ailleur recommande.


 
On pourrait dire qu'une partie de son oeuvre est comme une "dissertation" sur les "derniers hommes" dont parle Nietzsche.  
Misère de l'homme qui ne croit plus en aucun idéal et se contente de vivoter, dans un monde sécuritaire.


Message édité par rahsaan le 17-03-2007 à 14:47:09

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10937989
l'Antichri​st
Posté le 17-03-2007 à 17:15:09  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
(…)
 
II) LE VIRTUEL COMME ESSENCE DE DIEU
 
(…)
 
 2) Spinoza
 
Je me réfère à l’une des propositions les plus ardues de L’Ethique : II, 8.  
 
a. Les trois genres de connaissance
 
Le livre II s’intitule De la nature et de l’origine de l’esprit. Spinoza part du postulat que l’homme pense et analyse l’esprit humain comme mode de la substance divine s’exprimant sous l’attribut Pensée.  
C’est notamment dans ce livre qu’est développée la célèbre distinction entre trois genres de connaissance.  
 

  • Le premier genre est à peine une connaissance. C’est la compréhension du monde par imagination, c'est-à-dire à partir de l’effet que les choses produisent sur nous. Par ce mode, qui est celui de l’opinion, nous ne concevons que les effets des choses, sans du tout connaître adéquatement la cause qui a engendré cet effet.  
  • Le second genre est celui de la droite raison, par lequel nous passons de l’imagination des effets à la connaissance adéquate des causes. L’une des bases de cette connaissance est, pour Spinoza, la physique mathématique et les études de dynamique et de vitesse (étude des rapports relatifs de mouvement et de repos des corps). Cette connaissance relève de l’universel car elle nous apprend ce qui est valable pour toutes choses. Ainsi, lorsqu’un mobile rencontre un plan, l’angle d’incidence sera égal à l’angle de réfraction.  
  • Quant au troisième genre de connaissance, il n’est pas développé en tant que tel avant le livre V de l’Ethique, et encore seulement sur la fin du livre, avec le tournant mystique final, qui va de V,21 (« Dieu n’éprouve aucune joie ») à V,25 (« Dieu s’aime d’un amour infini »).  


[Je conseille aux débutants en philosophie de sauter l’explication qui suit, des plus ardues, et de continuer leur lecture au c. Le virtuel pur]
 
(…)


 
Bon, en venant jeter un coup d’œil sur ce forum, je tombe sur votre texte. Je le trouve intéressant (je passe sur toute la partie consacrée à Aristote et Leibniz : nous sommes en terrain connu), mais j’avoue qu’il me laisse perplexe. Je saisie donc l’occasion qui m’est offerte pour venir parler un peu de la philosophie de Spinoza (je l’avais annoncé il y a déjà un bon moment) et peut-être pas comme on pourrait classiquement s’y attendre (bien que votre second message sur Spinoza soit réjouissant de modernité) !
 
En effet, je ne vois pas ce qui, dans votre explication, vient justifier l’association entre la « virtualité divine » et l’idée que « le virtuel ne manque de rien » : dans votre présentation, la substitution de la « virtualité » à « l’actualité » de la substance néglige purement et simplement que la substance chez Spinoza implique l’exclusion de toute finitude ontologique, ce qui, sans aucune précision supplémentaire de votre part, empêche évidemment de conclure que « le virtuel ne manque de rien ». Je tiens à vous rappeler que dans la sphère d’immanence, tout n’est qu’actualité et effectivité, même si tout n’y est pas causa sui, c’est-à-dire substance. C’est bien pourtant sur ce point que votre texte est imprécis comme nous allons le voir !
 
La substance spinozienne est une affectivité et une subjectivité, c’est-à-dire un Soi qui ne cesse (d’où l’idée de « virtualité » ou de possibilité ontologique) de s’auto-affecter à travers une infinité de modes, sous une infinité d’attributs. Par substance, Spinoza entend « ce qui est en soi et est conçu par soi, c’est-à-dire ce dont le concept n’a pas besoin d’une autre chose pour être formé » (cf. Ethique, I, déf. III). La substance se manifeste donc par soi immédiatement sans s’extérioriser, par exemple sous la forme d’une idée dans l’entendement de l’homme. La substance est toujours en soi, elle n’est pas comme une Forme pure, c’est-à-dire un pouvoir formel vide et abstrait qui attendrait, en quelque sorte, un remplissement, comme les « formes » kantiennes, et qui se comprendrait par conséquent en cette autre chose. La substance est une manifestation de soi qui subsiste en et par soi. La substance a donc une texture si l’on veut, une matérialité qui n’est autre qu’elle-même en tant que manifestation de soi comme « jouissance infinie de l’exister » (cf. Spinoza, Lettre XII) ou « infinie jouissance de l’être » (cf. Ibidem). La substance spinozienne n’est ni un concept métaphysique, ni un principe méthodologique, mais un donné phénoménologique, non l’objet d’une expérience, mais l’expérience elle-même que nous sommes constamment et qui est l’épreuve d’un Soi vivant. Autrement dit, la substance est affectivité de part en part, tout à la fois l’affectant et l’affecté, ce qui révèle et ce qui est révélé, de telle sorte qu’elle est la vie, « la force qui fait persévérer les choses dans leur être » (cf. Spinoza, Pensées métaphysiques, chap. VI), un conatus qui n’a rien d’une force aveugle, inconsciente ou impersonnelle, mais se révèle comme Soi, comme ipsum et dont l’étoffe, la consistance (« l’essence ») est précisément l’infinie jouissance de soi. La jouissance de soi n’est pas une tonalité passagère de la substance mais sa propriété ontologique, c’est-à-dire le mode fondamental de manifestation du Soi qui résulte directement de la structure de l’affectivité elle-même.
 
De ce point de vue, ce qui caractérise la substance, c’est d’abord son impuissance, impuissance à prendre de la distance par rapport à soi. Comme jouissance de soi, la substance est impuissante à l’égard de soi : la jouissance est ici un « se souffrir soi-même », c’est-à-dire la possibilité dans l’être de l’être lui-même, identique à l’essence de l’affectivité de la substance et prescrite par elle. Comme possibilité pour la substance de s’éprouver, cette impuissance est alors identiquement puissance, puissance comme affirmation de soi et plus exactement comme jouissance de soi. L’impuissance de l’être est identiquement l’être de la puissance. La jouissance de soi est ce qui rend compte du processus infini de la substance. La substance est l’éternel procès par lequel elle vient en soi, s’éprouve elle-même, produisant ainsi constamment sa propre essence, pour autant que celle-ci consiste dans cette jouissance de soi et s’épuise en elle (nous reviendrons plus loin sur cette idée tout à fait essentielle pour comprendre la nature du rapport entre la substance et ses modes).
 
Cependant, et c’est là où votre texte manque l’essentiel, la connaissance de soi n’appartient pas à l’essence de la substance : en elle-même la substance ne contient pas l’ipséité car celle-ci suit de sa nature en tant que « mode infini » sous l’attribut Pensée. Certes, la conception par soi de la substance a pour propriété déterminante l’immanence et l’immédiateté. Autrement dit, comme vous le signalez, Dieu se connaît lui-même : il n’est pas objet de sa science, il est sa science (cf. Pensées Métaphysiques, II, chap.VII) ! « L’être de l’essence, de l’existence, de l’Idée et de la puissance » (cf. Pensées Métaphysiques, I, chap. II) sont en Dieu une seule et même chose, ce qui signifie que dans la substance, « son entendement ne se distingue pas de son essence » (cf. Ibidem). Ce qui se conçoit ainsi clairement par soi, c’est la puissance actuelle d’exister et non une quelconque « virtualité ». Cela n’a tout simplement pas de sens pour la substance ! La substance, en tant que ce qui est conçu par soi, est cette puissance d’exister qui se connaît immédiatement et de toute éternité sous forme d’une ipséité. Mais (et ceci pour rendre justice à votre texte), sans remettre en question l’immanence et l’immédiateté de la substance, Spinoza pose des distinctions de nature entre la substance (1), la substance comme Chose pensante (2) et enfin l’entendement infini ou Idée de la substance (3), distinctions que votre texte ne prend pas du tout en compte et qui sont pourtant fondamentales pout juger de la pertinence de l’usage de cette notion de « virtualité » !
 
1) Nous l’avons dit, la substance s’éprouve par elle-même et, dans cette épreuve de soi, engendre des modes. L’homme est l’un de ces modes. « Par mode, j’entends les affections de la substance, autrement dit ce qui est en autre chose, par quoi il est ainsi conçu » (cf. Ethique, I, déf. 5). La substance est donc la condition de possibilité des modes : elle est le pouvoir par lequel peuvent être et être conçus, c’est-à-dire peuvent se manifester et exister effectivement, les modes du penser.
 
Pour comprendre cela il faut se rappeler que la substance est pure affectivité. Appliquée aux modes, cette idée a des conséquences importantes. Nous sommes renvoyés aux propos du cinquième livre de l’Ethique : là il s’agit de mettre entre parenthèse les causes extérieures qui déterminent les passions, pour ne plus les considérer que comme « modes du penser ». L’affectivité est le pouvoir immanent du penser, pouvoir de s’éprouver soi-même.
 
En effet, lorsque l’on considère les idées comme modes du penser, c’est-à-dire comme réalités chaque fois singulières (différentes des notions communes), on exclut toute forme d’explication par les « objets mêmes qu’elles représentent », c’est-à-dire par ce qui est relatif au contenu objectif de l’idée et l’on réduit l’idée à son essence formelle : l’idée devient un ipsum intelligere, un « se comprendre soi-même » (cf. Ethique, II, prop. XLIII, scol.), c’est-à-dire un savoir de soi, une pure manifestation de soi. Nous ne sommes plus dans une problématique théorique, c’est-à-dire dans une connaissance du second genre qui pose intellectuellement des concepts au sens kantien. Spinoza nous introduit dans un nouveau genre de connaissance qui vise l’essence effective de la réalité et où l’intellection doit se comprendre comme « aperceptio originelle » : réduite à son essence formelle, l’idée se sent immédiatement. Dans le Traité de la réforme de l’entendement, Spinoza écrit : « Pour savoir, il n’est nul besoin que je sache que je sais et encore bien moins que je sache que je sais que je sais, pas plus que pour comprendre l’essence du triangle, il n’est besoin de comprendre le cercle... » Le « je sais » originaire, en dehors de toute représentation, c’est-à-dire sans mise à distance, sans redoublement, s’apporte lui-même à la connaissance de soi, sans rien présupposer : il est un effet qui contient sa cause, qui ne fait qu’un avec elle. Bref, ce « je sais » est une essence formelle : il se sent, c’est-à-dire qu’il se sait par soi, indépendamment de tout intermédiaire. Dans la scolie de la proposition XXIII de la cinquième partie de l’Ethique, Spinoza écrit aussi : « Mais néanmoins nous sentons et faisons l’épreuve que nous sommes éternels. Car l’esprit ne sent pas moins les choses qu’il conçoit par l’entendement que celles qu’il a dans la mémoire. En effet, les yeux de l’esprit, par lesquels il voit et observe les choses, sont les démonstrations elles-mêmes... » Autrement dit, les démonstrations géométriques ne sont que des instruments dont l’entendement se sert pour montrer à l’esprit « des choses » que nous connaissons déjà mais sans pouvoir les « voir » ni les « observer ». Le « sentir » et « l’épreuve de l’éternité » sont les conditions de possibilités des démonstrations dont nous pouvons ensuite tirer toutes les conséquences.
 
2) Réduite à son être formel, l’idée ne désigne donc plus un contenu de pensée (comme une équation mathématique), mais l’entendement (« l’acte même de compréhension », cf. Ethique, I, prop. XXXI, scol.) ou l’amour, le désir, la volonté, la sensation, l’imagination, les sentiments, etc… autrement dit tout ce qui est immédiatement affirmatif de soi. Réduite à leur essence formelle, nos idées se sentent et se manifestent immédiatement comme ipsum intelligere, c’est-à-dire comme Soi. Or, l’entendement, l’amour, etc… sont autant de « modes du penser ». La sphère d’immanence est donc constituée de l’ensemble de ces modes du penser considérés de façon immanente, en tant qu’ils se donnent dans l’épreuve de soi. Mais, se situant dans l’immanence pure, ces modes du penser, qui sont autant de pensées singulières, enveloppent le concept de Pensée ou de « chose pensante » (cf. Ibidem, II, prop. I, dém.) par quoi, nous l’avons dit, elles peuvent être et être conçues. Autrement dit, la condition de possibilité des modes, qui est le pouvoir par lequel ils peuvent être et être conçus, c’est la substance en tant que chose pensante, c’est-à-dire la pensée comme attribut de la substance.
 
Ainsi, les modes en lesquels s’expriment la substance se comprennent par rapport à la substance, en tant qu’affections de celle-ci : la substance est le pouvoir (ou la « puissance ») par lequel je m’auto-affecte et qui ne cesse de s’auto-affecter. C’est pourquoi, l’unité de l’homme renvoie directement à la substance conçue elle-même comme infinie jouissance de soi, comme ipsum intelligere, comme vie et conatus. Cela signifie une pensée absolue qui se connaît elle-même, qui est donc elle-même une épreuve effective. Nous l’avons déjà dit, comme subjectivité, la substance est pour elle-même son propre contenu, se sent elle-même, s’éprouve elle-même. L’affectivité pure de la substance ne révèle qu’elle-même. C’est précisément à cette condition qu’il est donné aux modes d’être et d’être conçus : «  Dieu agit par la même nécessité qui le fait se comprendre lui-même, c’est-à-dire que de même qu’il suit de la nécessité de la nature divine que Dieu se comprend lui-même, il suit également de la même nécessité que Dieu produit des choses en une infinité de modes » (cf. Ethique, II, prop. III. Scol.).
 
3) Toutes les pensées singulières qui s’affirment elles-mêmes renvoient donc à ce qui permet de les concevoir, c’est-à-dire au pouvoir qui les affirme toutes comme idées, à savoir la substance comme chose pensante. Or, en tant qu’elle est chose pensante, la substance pense nécessairement tout ce qu’elle est susceptible de penser (s’affirmer comme cause, c’est identiquement affirmer tous ses effets) : cela signifie s’exprimer de manière chaque fois déterminée sous la forme d’un mode, en donnant à celui-ci de s’affirmer lui-même. Mais en même temps, la substance s’affirme elle-même dans sa totalité, sous la forme d’une idée unique. « En Dieu, est nécessairement l’idée tant de son essence que de tout ce qui suit nécessairement de son essence » (cf. Ethique, II, prop. III). Dieu n’affirme pas que les modes : il s’affirme lui-même sous la forme d’une idée et en s’affirmant ainsi, il produit aussi tous les modes : « l’idée de Dieu d’où suit une infinité de choses en une infinité de modes » (cf. Ibidem, prop. IV). Les modes s’affirment donc (ipsum intelligere et conatus) en tant qu’ils sont conçus par Dieu, dans la mesure où lui-même est ce pouvoir de concevoir et de s’affirmer qui, effectivement, s’affirme et se comprend dans l’idée unique qu’il a nécessairement de lui-même.
 
Mais l’Idée unique de la substance n’est qu’un mode de la substance (ce qui, encore une fois, ne veut pas dire que l’idée de Dieu serait un objet de sa pensée, une re-présentation relevant de l’imagination) : « L’entendement en acte, fini ou infini, comme aussi la volonté, doivent être rapportés à la Nature Naturée et non à la Nature Naturante » (cf. Ethique, II, prop. XXXI). Ainsi, les idées de toutes les choses (modes finis) ne sont pas dans la substance mais dans l’entendement ou Idée de la substance. L’Idée de la substance, comme mode infini immédiat, précède tous les autres modes et renferme ainsi les idées de toutes les choses sans pourtant les avoir créées, puisque tous les modes sont engendrés et libérés par la substance.
 
Pourtant, l’Idée de la substance se différencie d’un mode fini parce qu’elle est co-éternelle à la substance. A la proposition XXI de la première partie de l’Ethique, Spinoza écrit que ce mode suit immédiatement (l’antériorité de la substance sur son Idée est « ontologique » par la cause et non par le temps) de la nature absolue de l’attribut Pensée, ce qui signifie qu’il a toujours existé et est infini, autrement dit qu’il est éternel. Mais si chacune des idées singulières est comprise dans l’Idée par laquelle la substance se connaît, si toutes les idées contenues dans l’Idée de la substance ne s’affirment elles-mêmes et ne deviennent des idées effectives, réelles, pleinement affirmatives d’elles-mêmes, que parce que la substance a d’abord engendré, de toute nécessité, l’idée de son essence, a donné à son idée de s’affirmer elle-même, on comprend que le rapport entre le mode infini immédiat et les modes finis n’est pas un rapport de cause à effet, mais un rapport entre le tout et les parties.
 
Toute la difficulté est alors de comprendre comment chaque idée singulière peut être une partie de l’idée de Dieu sans que l’indivisibilité de Dieu (cf. Ethique, I, prop. XIII) ne soit remise en question, c’est-à-dire sans que l’idée de Dieu ne se divise elle-même en une infinité de parties. Dieu doit être pareillement présent dans le tout et dans les parties, dans son entendement et dans le nôtre. Disons clairement que c’est en ces termes que se pose le problème de la « virtualité » de la substance. Toutes les idées ont pour cause Dieu : dans la mesure où chacune renferme ainsi toute sa cause, elle est nécessairement idée adéquate, se comprenant entièrement ! Quelle place reste t-il alors pour une « virtualité » distincte de la pure actualité ? Et si oui, sous quelle forme ?
 
Parler de l’unité de l’affectivité de la substance, c’est affirmer l’identité de l’essence et de l’existence, de la cause et de l’effet. Il n’y a aucune altérité dans la substance infinie qui puisse permettre une distinction entre deux ou plusieurs parties qui seraient nécessairement finies, puisqu’elles se limiteraient l’une l’autre. Mais l’unité de l’affectivité de la substance ne désigne pas seulement l’identité figée du contenu et de la forme : elle est plus fondamentalement la puissance ontologique qui pose et maintient cette identité, c’est-à-dire le pouvoir de parvenir en soi-même, de se recevoir et de s’unir ainsi à soi-même. Spinoza conçoit la substance comme puissance ou comme force : puissance par laquelle la substance se produit elle-même, s’unit à elle-même, force par laquelle elle persévère dans son être, par laquelle elle s’affirme elle-même. Bref, il n’y a pas d’au dehors de Dieu : Dieu ne se connaît pas en s’objectivant, mais se connaît immédiatement comme pouvoir de se connaître lui-même. Cette connaissance de soi est donc contemporaine de Dieu, puisqu’elle est Dieu lui-même. Ainsi, « l’idée de Dieu, en vertu de laquelle il est appelé omniscient, est unique et parfaitement simple » (cf. Ethique, II, prop. IV). Cela signifie que la manifestation de Dieu, c’est-à-dire de l’essence, s’accomplit dans l’unité de son rapport à soi, c’est-à-dire comme totalité de sa réalité ou, ce qui revient au même, comme réalité effective. Autrement dit, dans l’unité de la substance, tout n’est que nécessité, c’est-à-dire existence. L’Idée de Dieu et les idées qui en dépendent sont donc privées de toute possibilité, c’est-à-dire d’un horizon temporel : elles ne peuvent devenir autre chose que ce qu’elles sont déjà. Comme idées adéquates, les idées ne souffrent d’aucun décalage temporel entre ce qu’elles sont et leur apparence : il n’y a pour elles aucun espace de jeu pour que le possible devienne lui-même possible. Dans l’épreuve de soi, il n’y a rien que la substance ne soit pas ou pas encore dans l’actualité de sa réalité. La substance ne se donne pas par esquisse, elle ne connaît ni passé, ni avenir, elle n’est pas dans l’attente de soi, ni ne se retient : elle est toute présente à elle-même, tout en elle est nécessairement présent. Dans l’épreuve de soi qu’est la substance, tout est donné : rien en elle n’est à venir, rien non plus ne saurait avoir disparu. La substance se donne dans la totalité de sa réalité. Nulle volonté et nul désir dans la substance, ce serait introduire de l’imperfection en elle (cf. Ethique, I, prop. XXXII, cor. II ; XXXIII, scol. II et aussi l’appendice). Dans l’épreuve de soi de la substance tout est nécessité. Or la nécessité désigne à la fois l’impossibilité d’un recul par rapport à soi et l’absence de progrès ou de déchéance : dans la totalité de sa réalité, la substance ne possède donc aucun au-delà ni aucun dehors, ni aucun autrement et est nécessairement sans manque, sans désir ni poursuite d’aucune finalité. Bref, la substance est une épreuve absolue excluant de soi toute temporalisation extatique : ce qui se manifeste dans l’immanence de la substance est par essence éternel : « la nécessité, autrement dit l’éternité » (cf. Ethique, I, prop. X, scol. et aussi ibid., I, déf. VIII). La durée, l’avant et l’après ne peuvent concerner l’existence nécessaire de la substance : l’existence de Dieu étant son essence même, nous ne pouvons lui attribuer l’existence future, car cette existence qu’il aurait à l’avenir lui appartient déjà en acte. L’épreuve absolue de la substance est l’épreuve d’une pure actualité, ne contenant dans son essence aucune puissance, aucune possibilité, aucun à-venir. La pure actualité de la substance n’a ni passé, ni futur, elle est pure présence à soi, pure éternité ou nécessité.
 
Or, si la substance est indivisible, si elle pose son existence sans la moindre restriction, si elle s’éprouve dans la totalité de son être, sans limite, sans commencement ni fin, elle s’exprime néanmoins à travers une infinité de modes : en tant que cause immanente du mode, la substance est toujours toute entière à l’intérieur de chacun de ses modes. Pour résoudre la difficulté de l’immutabilité de la substance qui se modalise sous telle ou telle effectuation, en d’incessantes modifications, il faut alors lier la substance comme « virtualité » ou Potentialité et l’effectivité de nos propres pouvoirs. Le passage de la virtualité à l’effectivité ne doit pas s’entendre comme passage de la puissance à l’acte à la manière aristotélicienne, mais comme affection de la substance. La puissance implique la notion de non-être sous la forme du pas-encore. Or, dans la virtualité de la substance, dans l’épreuve qui consiste à posséder toutes les effectuations possibles, il n’y a pas de place pour le pas-encore ou pour l’avoir-à-être. La virtualité, c’est l’idée de l’idée, l’idée constamment en possession de soi, c’est-à-dire comme un éternel demeuré en soi, le pouvoir de se mettre à tout moment en œuvre. L’effectivité, c’est le fait d’éprouver nos actes dans l’immanence de leur exercice. Ainsi, la virtualité de la substance ne signifie pas la puissance en possession d’elle-même, attendant son accomplissement pour être effectif, mais que nous sommes actuellement et constamment en possession de toutes nos idées. Cette virtualité reste ce qu’elle est que nous accomplissions ou non les possibles. Autrement dit, l’effectuation ou la non-effectuation des virtualités de la substance ne lui apporte rien, ne vient aucunement la parfaire. La substance reste pleine actualité ontologique, comme Soi immuablement en possession de soi, contenant en ce sens toutes les effectuations passées, présentes ou à venir, c’est-à-dire les rendant possibles. L'Idée de la substance est une possibilité générale qui, dans son présent ontologique, porte en elle toutes les idées passées et à venir. Aucune effectuation de celles-ci ne saurait donc signifier un accomplissement de la substance, sa réalisation. C'est cette ambiguité dans l'usage du terme de « virtualité », c'est-à-dire comme non-être, comme puissance, qui méritait d'être clarifiée : aucune puissance ne peut concerner la « virtualité » de la substance toujours en acte. Si la substance est la possibilité que je suis, ce n'est pas en tant que cette possibilité contient du non-être mais en tant qu'elle se modalise constamment sans jamais altérer ou accomplir la substance elle-même.
 
L'affectivité de la substance est donc une forme qui, loin d'être vide et en attente d'un contenu, est déjà pour elle-même son propre contenu mais en tant que forme (c'est-à-dire comme substance et plus précisément comme Soi, comme ipséité) et qui, d'être ainsi une forme en acte, est du même coup la possibilité universelle et pure de recevoir un contenu, un contenu qui, bien sûr, n'est pas un contenu de la forme, c'est-à-dire ne lui est pas étranger. C'est la substance toujours actuelle qui est la possibilité, en tant que forme, de devenir une idée effective toujours singulière. L'effectuation de l'idée n'est pas un contenu que le mode se donnerait, il est ce que le mode devient lui-même. Bref, l'épreuve immanente de la substance est celle d'une « virtualité » qui est toujours en même temps modalisée d'une manière ou d'une autre. Les modes finis sont une « virtualité » pure et universelle (mais ipséisée), en même temps toujours modalisée d'une manière singulière. C'est donc cette modalisation, toujours singulière et déterminée, qui s'éprouve comme accomplissement de la substance, non comme sa simple mise en œuvre mais comme son développement que nous sommes et dont nous ne pouvons jamais épuiser la pleine épreuve !  
 
PS : je viens d'éditer en prenant en compte le contenu de votre remarque juste en dessous.

Message cité 1 fois
Message édité par l'Antichrist le 19-03-2007 à 18:04:33
n°10938046
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 17:27:08  profilanswer
 

>L'Antichrist : Merci pour cette longue réponse que je vais m'empresser de lire. Je précise tout de suite que mon texte ne vient pas du tout d'un coursde JL Marion sur Spinoza ni la causa sui (peut-être que je l'ai laissé entendre, mais par erreur). Du reste, j'ai cru comprendre que Marion n'aimait guère Spinoza et nous n'avons jamais eu de cours sur lui.  
Donc je suis seul responsable des propos que je tiens sur l'auteur de l'Ethique. :D


Message édité par rahsaan le 17-03-2007 à 17:33:11

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10938181
alcyon36
Posté le 17-03-2007 à 17:57:34  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Il y en a parmi vous qui connaissent un peu Slavoj Zizek ?  
 
Penseur très intéressant, très percutant. Il a déjà écrit pas mal de livres.  
J'ai l'impression que le coeur de sa pensée, c'est la critique du monde "post-moderne" : la petitesse de ses idéaux et aussi ses contradictions douloureuses.  
Ses deux grandes références sont Marx et Lacan, qu'il utilise comme instruments d'analyses pour décortiquer les constructions politiques, économiques et "idéologiques" contemporaines.  
 
Le meilleur livre que j'ai lu de lui est La marionette et le nain - Le christianisme entre perversion et subversion. C'est d'ailleurs un ouvrage d'inspiration très nietzschéenne, sur notre sentiment de dette quant à notre rapport à l'Etat.  
Je vous le recommande pour ses analyses audacieuses, son style tout à fait plaisant et la vigueur du propos. :)


 
si tu vx j'ai un itw de lui?


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10938200
alcyon36
Posté le 17-03-2007 à 18:02:14  profilanswer
 

d'ailleurs peux tu developper un peu plus sur "La marionette et le nain - Le christianisme entre perversion et subversion. " et son apport nietzscheen? merci


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10939003
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 20:02:49  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

si tu vx j'ai un itw de lui?


 
Volontiers. Dans quel journal ?
 

alcyon36 a écrit :

d'ailleurs peux tu developper un peu plus sur "La marionette et le nain - Le christianisme entre perversion et subversion. " et son apport nietzscheen? merci


 
Oui j'en avais envie justement. Mais là, je suis un peu pris : j'ai le capes de philo lundi et mardi, donc je reparlerai de Zizek après. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10939254
alcyon36
Posté le 17-03-2007 à 20:41:52  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Volontiers. Dans quel journal ?
 
 
 
Oui j'en avais envie justement. Mais là, je suis un peu pris : j'ai le capes de philo lundi et mardi, donc je reparlerai de Zizek après. :)


merci j'attends ca avec impatience...et je ne te souhaite pas bonne chance pr le capes, tu n'en auras pas besoin!...enfin ca peut aider quand même :wahoo:  
 
et pr l'itw c'est audio, c'est sur son dernier livre sur les querelles du sujet...c po tres long


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10939344
rahsaan
Posté le 17-03-2007 à 20:53:49  profilanswer
 

Bah, ya très peu de places au Capes. Et puis cette année, j'ai eu peu de temps pour le préparer, puisque je suis prof maintenant.  
Donc bon, j'y vais pour me maintenir un peu.  
Mais si je rate, c'est pas dramatique. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
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