Reprise du message précédent :
Ha mince, quelque part je suis déçu J'aimais bien l'idée de citoyens qui passent la majeure partie de leur temps dans les musée à balancer les groupes clandestins

Ok je passe l'info.
Ouais la dernière fois on s'était fait engueuler. Pensez un peu, ces jeunes qui se bidonnent en regardant des soliflores

Tain je suis en train de chialer comme un con en regardant le JT de FR2 un reportage sur le saccage des musées par des extrémistes. Voir des mecs taper à coup de massue sur des statuts ça me rend d'une tristesse

 
Je sais j'ai vu et je regrette d'avoir vu  
 
Je sais même pas par où commencer

Je leur en ait presque voulu de pas avoir alerté sur la violence des images  FR2
Je pigerai jamais ça, jamais. Y'a trop de truc que je peux pas piger en fait, je vais acheter une île et m'y réfugier.
Je vous ai parlé du Musée Michelin ?

Non, keksekça ? (enfin, le nom est peut-être un indice )

/anniversaire de Victor Hugo cette semaine

Pardon pour le pavé mais ça m'a plu.

Les Bas-fonds du Baroque - la Rome du vice et de la misère (Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris, jusqu'au 24 mai 2015)

L'exposition :

Le thème de cette exposition : les peintres pas propres sur eux. Mais la première chose qui frappe, c'est la scénographie quelqu'un s'est bien fait plaisir et c'est vraiment impressionnant.

On entre dans le Petit Palais, on tourne la tête vers l'entrée de l'espace d'exposition, là-bas à droite. Au bout de la galerie, les fenêtres ont été obturées en ocre rouge entre les moulures crème, on se dit vache, ça fait classe déjà. Et là on rentre dans l'exposition

Le parcours est plus court que pour Paris 1900 (une deuxième exposition va bientôt ouvrir à côté de celle-ci) : une galerie et deux jeux de petites salles. Le plafond de la galerie est blanc, elle est haute, lumineuse et elle a été tapissée du sol au plafond d'immenses reproductions de gravures de la Rome du XVIIe siècle, celle des livres d'images avec ses places, ses églises, ses fontaines. Au milieu, quelques reproductions de statues antiques et une fausse balustrade. C'est vachement chouette.

Une carte donne le ton à l'entrée, on vous y loge les principaux peintres qui sont passés par là, où vivaient leurs mécènes et les lieux de quelques rixes. Hum. Bah oui, Caravage il tue (parfois) des gens tout de même. Lui et ses amis ainsi qu'une association bachique de peintres flamands (les Bentvueghels, les "oiseaux en bande" ) sont au cœur de l'exposition. La Bent adopte des rites dionysiaques pour l'intronisation des nouveaux membres et ils se peignent sans se prendre trop au sérieux. Après les peintures comme celles qui font l'affiche (de caravagesques scènes d'invention du vin) on voit donc des tas de types joyeux en train de se baptiser avec du vin devant un Bacchus ventru à la moustache flamande. Des jeux de regards et de mains, des visages parfois trop sérieux font hésiter devant les tableaux, sur ce qu'il faut regarder et quels sens sont cachés derrière une porte entr'ouverte ou un banc. Parfois, c'est simplement un belge bourré qui vomit ses tripes

La sorcellerie est là avec ses sabbats et ses monstres, les diseuses de bonne aventure dépouillent les gogos en vous faisant la fica, tout ce monde est fait de grands aplats de lumière et d'une ombre visqueuse et noire qui se glisse partout, conférant aux tableaux un air inquiétant et un relief irrégulier. Les chevelures sont folles, grasses, noires, les visages tout mangés d'ombre.

Fig. 1 : Pieter Bodding van Laer a trop joué à l'Appel de Cthulhu

Fig. 2 : en bas à gauche de ce tableau, Salvator Rosa nous présente son compte-rendu des élections municipales dans le Cinquième arrondissement

Cette première partie se passe dans de petites salles crépies de brun et se termine par des visions de brigands et de charmants paysages de ruines romantiques dans lesquels se prostituent des très jeunes filles, où pisse sur un monument un passant irrévérencieux. Vous repassez alors dans la galerie, vous respirez dans ce grand espace clair, vous regardez la suite... WTF. Les deux dernières salles sont tendues de velours rouge sombre et percées de chambranles en trompe-l’œil... percées, ou pas, car sur quatre portes il y a trois miroirs, on est dans une sorte de palais baroque infini. Certains visiteurs sont perdus et se cognent et avec une patience infinie la gardienne de salle répète à chacun par où sont la suite de la visite et la sortie.

Dans ces deux salles, c'est la fin de la fête, les peintres représentent la misère, l'âge ou la fatigue en face, et quand on joue de la musique dans une taverne (je ne connaissais pas Valentin de Boulogne, wolala) c'est avec fatigue, mélancolie, dégoût presque, quand on ne vous regarde pas directement dans les yeux en ayant l'air de vous demander ce que vous faites là.

Aspect pratique :

L'exposition est complétée par un accrochage dédié à Claude Gelée (le Lorrain) dans les collections permanentes, mais celles-ci ne sont pas ouvertes en nocturne, je ne l'ai donc pas vu. Par contre, on rappelle qu'elles se visitent gratuitement (et sans faire la queue m'a-t-on dit) donc vous pourrez y retourner sans états d'âme. L'exposition, elle, est ouverte jusqu'à 21h le vendredi. Pour ce qui est de la fréquentation, j'ai attendu environ 25 minutes et on se marchait un peu dessus à 16h30 dans les salles de début de parcours qui sont petites. A 18h il n'y avait pas de queue à l'entrée du musée.

L'exposition est complétée par des activités : des visites guidées qui ont l'air ouvertes à tous sans réservation, des ateliers gratuits de dessin, un atelier (sur réservation) "photo de famille baroque" avec des costumes, des accessoires et photographe pour mettre en place les poses, les ombres et les lumières comme un tableau. Enfin, une cabine photo baroque vous permet de vous costumer et de faire l'andouille. Il y a aussi des cycles de conférences d'histoire de l'art. Du coup si vous voulez visiter, jetez un œil au programme auparavant, des fois que.

Notes en vrac :

J'ai regardé après coup et la scénographie a été confiée à Pier Luigi Pizzi. Tu m'étonnes que ça m'a plu, le type il est metteur en scène d'opéra

Enfin, des gens ont dit dans le livre d'or qu'ils avaient trouvé l'exposition prétentieuse et ennuyeuse, je comprends pas les gens  

Ha oui, et j'ai vu aussi qu'un certain nombre d’œuvres venaient de collections particulières donc je trouve ça bien de les exposer, je ne sais pas si elles sortent très souvent.

C'est un très cool CR (j'aime beaucoup les légendes )

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Histoire de nuancer un peu, j'ai regardé ce qu'il y avait comme critiques sur Internet, mais il n'y en a pas beaucoup vu que l'expo vient d'ouvrir ici (elle était auparavant Villa Médicis à Rome). J'aurais bien voulu feuilleter plus avant le livre d'or mais il y avait quelqu'un qui attendait alors j'ai pas osé.

J'ai vu que des gens se plaignent de la présence de moulages et pas de statues authentiques dans la galerie, personnellement j'ai trouvé ça plutôt cool pour plusieurs raisons, mais certaines me sont propres.

D'abord, parce que certains moulages sont anciens et que certains ont en leur temps servi de modèles à des artistes (un moulage fait au XIXe ça m'intéresse, ça dit quelque chose du statut de l’œuvre et ça devient soi-même un objet à conserver). En plus de ça, j'ai eu l'occasion de visiter la gypsothèque et c'est vraiment un endroit que j'aime bien (même s'il fait noir et qu'on se gèle le cul). Ça m'embête de voir tous ces moulages qui ne servent pas et se dégradent pour certains

Ensuite, je pense que ça se défend du point de vue de la scénographie : l'exposition ne parle pas de la Rome antique mais de la Rome "idéale" que "vendent" les riches mécènes et l'Eglise et qui, pour ceux qui vivent dans ses tavernes et sa crasse, a probablement quelque chose de cartonpâtesque (d'où ce beau décor propre et lumineux qui contraste avec les tableaux). Mais j'imagine que c'est un avis qu'on peut ne pas partager, en particulier pour les gens qui n'aiment pas cette mise en scène de l'exposition.

J'ai vu aussi des gens qui se plaignaient du prix et c'est vrai que ça douille un peu avec ses onze roros (je les paie pas mais ça fait quand même onze petit-pain-knacki à la boulangerie ). Pour avoir un point de comparaison, en général les expos du Louvre c'est 13€, la pinacothèque pour la Sécession c'est 14€, les Arts déco 11€ si je lis bien les tarifs, Velázquez au Grand Palais ça sera 13€. Pas donné donc pour une exposition disons de taille moyenne. Mais j'ai l'impression que plus ça va, plus ça douille gravosse la culture

On dirait que d'autres gens ont cette impression :
ouch1
ouch2

Enfin on pourrait avoir des tarifs anglais pour les expos  

A Londres je me souviens surtout de la gratuité des collections permanentes

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Oui, je fais ça aussi, quand je suis à Londres et que j'ai un peu de temps, hop je vais faire kikoo à Turner  

Merci pour ces cools CR !

En France, le prix des musées et des expositions augmentent. Mais, faut pas déconner, ça reste pas très cher.
 
Déjà, le prix des billets est loin de couvrir le budget des musées (fonctionnement/activité scientifique/acquisitions). Même un musée comme le Louvre a 50% de subventions publiques, alors qu'il a du mécénat, une énorme fréquentation et pas mal de revenus liés aux boutiques de souvenirs et aux locations d'espaces commerciaux. Ca doit être moins à Versailles et à Orsay, mais pour la plupart des musées, c'est plutôt 80% de subventions.
 
Du coup, en cette période d'économies budgetaires, on se retrouve à fermer des salles pour payer moins de gardiens, à mettre des marchands de souvenirs dans les salles, ou à les garder vide pour les louer (comme la galerie sud du Petit Palais) ou à louer nos collections aux plus offrants (plusieurs centaines d'oeuvres vont être louées pendant 10 ans à Abou Dabi, Orsay a loué 23 de la trentaine de Manet qu'il conserve pour une expo à Venise en 2013).
 
Moi, je préferais qu'on augmente les prix d'entrée (12 euros pour le Louvre, c'est cadeau). Avec bien sûr des formules de cartes annuelles pour les amateurs assidus et des gratuités ponctuelles pour faire venir les publics pour qui le prix est un obstacle.

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Ça on est d'accord, c'est un peu la misère des fois (ça me désole de voir des salles fermées au Louvre en pleine semaine ). Et même si je ronchonne qu'on me prive de la Belle Ferronnière et de la Femme au miroir (qu'est-ce que j'aime ce tableau ) je me rends bien compte qu'on ne va pas cracher sur un peu de sous.  
 

 
Question naïve  : comment, avec des critères particuliers ? Parce qu'il me semble que justement les expériences de gratuité ont plus ou moins démontré (en tout cas à ce que j'en avais lu) que ça ne faisait pas venir assez de nouveaux publics mais plutôt revenir des gens qui venaient déjà dans les musées.  
 
Après, pour le coût, je suis d'accord que dans l'absolu c'est pas cher pour moi. Actuellement je ne paie pas beaucoup mais quand je touchais un salaire il était largement suffisant par rapport à mes dépenses pour me permettre de prendre toutes les cartes annuelles que j'aurais voulu (et mes collègues qui prétendaient que tout était trop cher étaient bien faux-culs), d'autant que les CE en cofinancent souvent une partie. Mais comme j'ai toujours été dans un environnement très culture et je n'ai jamais vécu au SMIC (j'ai toujours soit eu un vrai salaire soit zéro revenus mais des réductions) j'ai du mal à me mettre à la place des gens qui doivent choisir entre bouffer et aller au musée, surtout s'ils n'en ont pas l'habitude.
 
(En tout cas, pour moi, c'est pas pareil que le cinéma où je vais très peu et j'ai toujours l'impression de me faire arnaquer.)

 
Il y a des cartes annuelles pour le Louvre (entrée illimitée et coupe-file aux collecs permanentes et aux expos temporaires, entrée gratuite pour une 2e personne sur certains créneaux, réduc de 5% à la librairie, réduc dans d'autres musées).
 
C'est : -15 euros pour les moins de 30 ans
          -35 euros pour les professionnels de l'éducation, des arts et du tourisme
          -80 euros pour les autres
 
C'est plus qu'honnête.
 

Au passage, sur l'installation des vendeurs de souvenirs au Louvre : Le Louvre installe dans ses salles une boutique de bimbeloterie.

Edit : j'ai une sale impression en ce moment, entre ça et le départ programmé des réserves pour Liévin dans ce qui semble être des conditions de dialogue douteuses J'ai peur que le Louvre se transforme en coquille à touristes et qu'on oublie l'étude, la recherche et la pédagogie parce que ça ne rapporte pas assez.

Quand je dis "publics pour qui le prix est un obstacle", je pense au public cultivé (qui va au ciné, à des concerts, lit) mais qui n'est pas forcément amateur d'art. Des entrées à 20-25 euros ça le découragerait probablement (deux fois le prix d'un ciné putain !). Pour ce public, je pense que des politiques comme le premier dimanche du mois gratuit ou des évènements comme la nuit des musées marchent bien. A une époque, le premier dimanche du mois était le seul jour où les visiteurs français étaient majoritaires au Louvre (c'est 70%-30% en moyenne). Pour le public peu cultivé, l'obstacle à la fréquentation des musées n'est pas vraiment le prix.
 
De toute façon, ç'est irréaliste de vouloir faire venir absolument tout le monde au musée. Venir au Louvre une fois, c'est une expérience que tout le monde apprécie : le palais, les vues sur Paris, l'accumulation d'objets, quelques oeuvres cultes. Mais pour aller plus loin, il faut faire un effort que la plupart des gens n'ont pas envie de faire. Aimer Poussin, c'est pas immédiat. Et c'est pas grave de pas aimer Poussin. Chacun ses pratiques culturelles.

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Mais c'est déjà le cas : il y a 70% de visiteurs étrangers au Louvre. Sur les 30% de français, je crois que la part des parisiens et des personnes de la région Île de France est étonnamment basse (mais je ne retrouve pas la source alors je ne suis pas sûr). Certains s'inquiètent de voir le Louvre devenir peu à peu une marque à visée commerciale avec le Louvre Abu Dhabi (et précédemment le Louvre Atlanta), le Louvre Lens étant un peu un cas à part.
A qui la faute (désengagement de l'Etat de l'éducation, responsabilité personnelle des français, vilaines personnes qui livrent le patrimoine national aux étrangers) ?    
 
Bon sinon je reviens de Revoir Paris à la Cité de l'architecture, il ne reste plus beaucoup de temps, courrez-y.
Au centre de la salle, il y a les superbes planches de Schuitten et tout autour, des illustrations sur la progression historique de Paris, des anciens projets d'aménagement et d'urbanisme de Paris et de sa banlieue (le terrifiant Plan Voisin de le Corbusier), des visions poétiques du Paris du futur (surtout par Robida évidemment).
Par contraste, même si le temps des utopies est passé, je suis étonné du manque de matériaux, de fantaisie, de vision et de projet sur le Paris du futur.

 
Ha ben on est d'accord !
 
J'ai trouvé assez peu imaginatives certaines des visions de Schuiten (Notre-Dame dans une bulle de verre, WTF sérieux) et certains des projets d'architectes présentés m'évoquaient mes pires souvenirs de villes nouvelles des années 70. Les problèmes sont toujours les mêmes, mais c'est peut-être aussi parce que nombre de ces architectes ne sont pas encore issus de générations qui ont vécu dans ces trucs pourris.

Et pis sinon j'peux venir à la KiLouvre aussi ?  

 
Conséquent par rapport à quoi ? Quel serait un prix juste selon toi ?

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Devine

Une carte annuelle pas chère qui marcherait qu'en nocturne ?

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Après vérification, la carte annuelle du Louvre ne revient qu'à 67 euros (car il y a une partie déductible fiscalement au titre du mécénat)  
 
Mais c'est sûr que c'est pas rentable pour les gens qui voudraient venir deux ou trois fois au max dans l'année. C'est le principe de l'abonnement. Pour ces visiteurs occasionnels, il y a déjà 7 journées de gratuité dans l'année (6 dimanches en basse saison + le 14 juillet) ainsi que la nuit de musées (ouverture gratuite et exceptionnelle un samedi de 18h à minuit).
 

Encore faut-il payer des impôts
 
Et les 7 journées de gratuité elle permettent aux parisiens de venir mais pour les pécors dans mon genre ça veut dire qu'on doit caler nos WE en capitalie sur les gratuités, pas toujours simple

Les pécors peuvent commencer par aller voir leurs musées, généreusement créés et enrichis par l'Etat.  
 
Ils ont de très belles collections et sont pratiquement déserts.

Quel rapport ?

Bon, le sujet de la KiLouvre, c'est toujours les antiquités égyptiennes ?
J'ai ma copine qui est méga intéressée pour venir, et elle s'y connait pas mal en egypte antique... Y a encore de la place pour 2 ?
 
(Faut pas déconner, je vais pas la laisser seule au milieu d'une meute de mâles HFR non plus )

Egypte oui.

Tout le monde peut venir, les seules restrictions c'est qu'on n'a pas de réservation de groupe ni de droit de parole, donc si on est sept ou plus il faudra se séparer en plusieurs groupes (ça va y a la place au Louvre ), et on n'a pas le droit de faire de visites guidées.

je marque la kilouvre dans mon agenda

Ah ben voilà... la kilouvre à laquelle je peux pas venir, comme par hasard t'es libre.

Vous êtes la même personne et du coup vous pouvez pas être au même endroit au même moment ?

Tu nous as vus dans la même pièce à la kilibrairie.

 
J'ai déjà eu l'occasion de commenter mes difficultés à me souvenir des gens

Si certaines et certains ont des CR sur Nantes, je suis preneuse

(Et faudrait vraiment que je me fasse une semaine Expos/Musées à Paris, tiens )