Reprise du message précédent :

Je n'ai jamais parlé de chantier. J'ai parlé de valeur d'usage, qui a déterminé son existence, son prix et donc sa vente à l'artiste. Car l'artiste, ou l'un de ses assistants, est allé l'acheter, cette perceuse.

La perceuse n'a pas été physiquement transformée, comme par exemple l'échelle dont il manque tous les barreaux sauf le premier et le dernier. Cette échelle n'est qu'ironique (bâillement...) et se prête aux interprétations symboliques les plus éculées : la vie, la mort, l'ascenseur social en panne blablabla. Tu nous as donné plus haut un inventaire de platitudes digne d'une dissert' de seconde, il n'y manquait que "le miroir de la société de consommation" pour tirer l'échelle (hi hi). Un test de Rorschach est mille fois plus riche en interrogations que cette pauvre échelle.
 
Il aurait pu en être de même avec la perceuse s'il lui manquait sa mèche ou son cordon, voire et peut-être même plus encore la prise électrique. Mais non, cette fois, aucune symbolique à deux balles ne peut être plaquée dessus. Son intégrité d'objet usuel n'est pas entamée, l'installation reproduit une situation totalement épurée mais néanmoins usuelle elle aussi et de ce fait nous interdit toute interprétation facile, pour ne pas dire toute interprétation tout court. Elle nous interroge sur ce qu'est l'Art et en même temps l'affirme sans ambiguïté. Car si cette perceuse est passée en peu de temps d'objet usuel sur un rayonnage du Castorama local à un objet d'Art après avoir été achetée par l'artiste et exposée dans un lieu d'Art, alors l'Art n'est qu'une question de contexte. Mais dès que cette question émerge, la perceuse cesse d'être un objet fonctionnel pour devenir un objet questionneur. Donc de l'Art. C'est une mise en abyme vertigineuse.
 
A partir de là, le désir d'utiliser la perceuse, et la frustration de ne pouvoir le faire (et sur ce plan, ta réaction est je trouve très "naturelle" ), naît du besoin de sortir de l'abyme. Si l'on empoigne la perceuse et la met en route, elle n'est plus qu'une perceuse. On efface et même nie le geste de l'artiste en sortant de l'espace temporel où la perceuse s'est transformée d'objet usuel en objet d'Art. Ou peut-être veut-on répéter ce geste artistique, remettre le compteur temporel à zéro pour opérer soi-même la transformation. Et si l'artiste est absent de la transformation du fauteuil en objet d'Art, c'est néanmoins le même espace temporel, cet espace de transformation quasi-alchimique, que l'on désire nier ou recréer. Et la même frustration devant notre impuissance à le faire.

comme le débat vient d'atteindre glorieusement ses limites, et que le reste ne sera qu'un assemblage de mots, j'affirme que cette Ceal Floyer n'est somme toute qu'une berceuse éclectique en prise avec un visiteur branché.
le jour où une échelle me collera le grand frisson, c'est quand je dévisserai à cause d'elle de 9 mètres sur le bitume.

Et donc parce que TU a atteins tes limites, c'est le cas pour tout le monde et le débat est clos ?

Concernant la perceuse, je trouve que les différentes analyses proposées ici sont un peu à côté de la plaque. Vous êtes passés à côté du message, pourtant évident, de l'auteur. Ce qu'il faut voir, ce n'est pas la perceuse, c'est le cordon d'alimentation.  
Ce cordon symbolise le cordon ombilical qui relie la mère à son fœtus. La mère étant ici représenté par le mur blanc, symbole de pureté. On passera sur l'analogie évidente entre la prise électrique et le placenta.  
Alors pourquoi une perceuse ? On peut voir que la perceuse est munie d'un foret, on comprend alors que la perceuse est capable d'endommager le mur, telle une grossesse qui endommage le corps d'une femme. Ce pouvoir lui vient pourtant du cordon, sans qui la perceuse-fœtus ne peut être alimentée. Et pourtant, le mur-mère accepte ce risque, au nom de la vie. Une fois la perceuse débranchée, le fœtus expulsé, alors il n'y a plus de danger pour le mur-mère.  
Nous sommes donc ici en face d'une oeuvre puissante qui montre le potentiel destructeur de la vie, ainsi que sa résilience.

oui, oui, j'ai l'habitude qu'on me prenne pour un con, c'est très enrichissant d'un point de vue tout personnel.  
Je pense que l'artiste est la seule autorité à pouvoir parler de sa démarche d'une manière intelligente, le reste c'est une brassée de parasites un peu vains, et cette page le prouve bien.
pourquoi se noyer dans les mots creux pour encenser une certaine vacuité ?
surtout que le concept n'a absolument rien de novateur, c'est même un sérieux réchauffé.
Ceal Floyer est une sorte de beauf pour moi, une bourgeoise d'esprit désoeuvrée dans ce qu'elle pose, pas dans ce qu'elle est (hein), mais libre à toi de penser différemment, puisque tu t'élèves au sommet de l'esprit et que ma jauge émotionnelle reste d'une façon qui te rassure au niveau du sol.  

Je dirais même que ca représente à la maniére du chat de Schrödinger la nécessité de croire: est-ce que la perceuse est alimentée ? Peut-elle fonctionner ? A-t-elle d'ailleurs déjà été utilisée ? Est-ce que la perceuse présente un interêt ou est-ce le fait qu'elle soit branchée? Existe-elle sans fonctionner? dépourvu de sa nature comme de sa fonction??

Telle nos vies, l'homme est-il intéréssant par nature ou est-ce qu'il devient intéréssant parcequ'il est branché et donc connecté au monde qui l'entoure. Ce qui sépare alors les morts des vivants, mais dans le cas de cette perceuse il est impossible de définir si elle est "vivante" ou "morte"  

Tant de question qui reste sans réponse au regard du spectateur

Il n'y a pas d'interprétations capillotracté à avoir sur la perceuse, Bora-Bora a pour ma part bien résumé le truc : l'objet devient pièce de musée par la simple volonté de l'artiste et est débarrassé de sa fonction, celle pour laquelle il a été manufacturé.  
Et ça fonctionne bien en ce qui me concerne hein, ça induit chez moi une sensation de respect propre aux pièces de musée. C'est à dire qu'un objet, qu'il soit un vestige historique comme les chiottes de la Du Barry, ou un truc d'art contemporain comme cette perceuse, à partir du moment où il est exposé, entouré de cordons rouges, mis sous vitres ou juste accompagné d'une consigne "ne pas toucher" devient une pièce de musée. Ca nous amène juste à nous interroger sur la sacralité de la pièce de musée, à l'heure où Daesh par exemple s'amuse à les péter. La perceuse elle aurait pu devenir une pièce de musée dans 2 siècles, mais là par la volonté de l'artiste, elle le devient à l'état neuf ou quasi-neuf.
Non le seul truc qui me dérange un peu là dedans c'est que cette démarche existe depuis plus de 100 ans, c'était le porte-bouteille de Duchamp. Qu'est-ce que la nana apporte de plus au principe là, ça j'arrive pas à bien saisir.

voilà.

 
       
T'es fort parce que même comme ça, c'est moins con que les explications précédentes  

Donc si je frotte une crotte de nez sure un mur de galerie d'art, je crée le désir chez la femme de ménage qui veux la nettoyer mais en même temps du doute car elle ne peut pas savoir si c’est un déchet ou une œuvre d'art et du coup cela engendre chez elle de la frustration et elle devient actrice de l’œuvre! C'est magnifique!

Fatah m'a tuer  

 
Tant de questions qui restent, mais j'ai un doute bénéfique à mon évolution.
et puis je t'offre une bière, aussi.  

oui

En fait, l'exposition de Ceal Floer prise dans son ensemble, oui, clairement ca a une valeur.  Mais les objets qui la composent, individuellement, n'en ont aucune.  
Dans ce genre de situation, je trouve absurde de vendre les éléments de l'exposition individuellement, par contre, que l'artiste soit rémunérée pour l'installation dans son ensemble me parait tout à fait normal.  

Qu'elle soit rémunérée pour gonfler des sacs poubelles et frustrer la femme de ménage c'est bien elle doit avoir le cul qui brille.

Mais qu'elle soit payée pour ça avec l'argent des contribuables je dis non.

Aussi longtemps que ce sera à l'usager de payer pour avoir accès aux toilettes publiques, je dis non  

contrairement au musée d'art contemporain, dans ma ville les toilettes publiques sont gratuites ....  

 
http://www.creativeapplications.ne [...] pollution/

 
Erwin Wurm

 
Plumking multiple

Pourquoi (pour qui?) l'art devrait-être "subversif" ? Déjà c'est quoi "l'art"; acceptons le terme, mettons... Se considérer comme "subversif" c'est déjà faire preuve d'un égo surdimensionné... Mettre de la m.erde en boite de conserve ne fais pas de vous de vagues Cyclopes qui auraient un regard sur la société différent du votre et surtout plus pointu. La "société" décriée, n'attend pas qu'on lui explique comment il faut "voir" les choses (j'ai bossé 5 ans dans un Musée d'art moderne et un camenbert en plastique muni d'un manuel de 200 pages pour comprendre "l'oeuvre"..., ne me rends pas subversif mais dubitatif!)

Probablement parce que c'était un calendos en plastique.

 
et ?  

En tant qu'artiste non-subversif, je préfère les images et les odeurs.

L'horrible chatte a Versailles a ete a nouveau vandalisee.

http://www.20min.ch/ro/news/insoli [...] e-11458494

Ceci dit contrairement au plug de Paris qui avait ete proprement degonfle sans endommager le plastique, ici le machin a ete recouvert d'inscriptions completement stupides anti-juives.
Vraiment une action bete.

Meme si korner persiste a dire que c'est un "artiste", qui'Il fait des "oeuvres", et qu'elle n'est pas "sexuellement explicite"

Bah pour y voir un vagin faut le vouloir vraiment…

remarque pour y voir un chef d'oeuvre, faut le vouloir aussi.
 
Le problème des vandales, va falloir s'y faire, internet et la communication de masse a carrément libéré la parole des ordures.

Perso je m'en branle tant que ça reste une installation provisoire. Mais rassurez moi cette installation est bien provisoire hein ?

Ca va bien rester un an cte truc.

Jusqu'à ce que l"élu(e) socialiste soit remplacé élu au sénat ou à une agglo...
 
édit ortho.

mieux vaut cela que des flics et des caméras

 
Heureusement ce sera démonté pour le 1er Novembre.
Ils sont entrain de recouvrir à la feuille d'or les tags  .
 
Par curiosité j'ai voulu voir, bon ça n'a pas grand intérêt, à mon sens, si ce n'est que c'est placé sur l'allée royale, que ça bousille la perspective voulue par Le Notre et Louis le 14eme, que ça fait le buzz et donc monter la cote du soi-disant artiste.
 
 
 
 

le vagin fait monter, on est contents, donc.

Je peux pas blairer Louis XIV, c'était un sacré fils de pute (c'est à dire d'Anne d'Autriche).  
Mais Le Nôtre ne mérite pas ça.  

J'aime bien :-)

Du topic image.

Messieurs les défenseurs de l'art moderne en tout genre à vos plumes, faites moi sortir la poésie de ce.. hmm de cette œuvre.

Pourquoi Rintintin? Pourquoi cette gerbe de fleur? Farandole des vainqueurs sur l'Allemagne défaite? Ou Eméto-Homo-Zoophilie sur lit cartonné?

Cette oeuvre a pour but de sensibiliser le public sur la vacuité de la guerre. Il  y a plusieurs niveaux de lecture que je vais détailler :  
 
1 - Nous avons ici un soldat qui en sodomise un autre : Le message de premier niveau est simple, la guerre, c'est enculer l'ennemi.
 
2 - Une gerbe de fleur sort de la bouche du soldat sodomisé : Ce message est plus subtil, le soldat sodomise l'autre pour lui faire cracher la paix.
 
3 - Un chien sodomise le soldat violeur : C'est le principal message de cette oeuvre. La guerre réveille en l'homme son instinct animal, et le violeur ne vaut pas mieux que le violé, il se fait lui aussi enculer par son instinct animal.
 
Ps : les casques sur lesquels se déroule la scène nous indique que l'histoire et surtout la guerre est un éternel recommencement, que cette enculade survient après bien d'autres enculades.

vue au macba de Barcelone.
il y avait mieux dans la collection à mon sens, d'ailleurs, j'ai à peine prêté attention à cette sculpture médiocre à mon sens.
bel effort de Fatah93 ceci dit ! congrats !