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Auteur Sujet :

La guerre d'Algérie, 50 ans après ...

n°35679668
Angel_Doog​las
Le dernier des humains
Posté le 21-09-2013 à 20:02:47  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Elle a attendu des annees, le temps que leur plus grand nombre creve, avant de traiter correctement les anciens combattants des grandes guerres.

 

Alors parler d'indemniser les victimes d'une guerre sale qu'elle a mene, ca c'est bon pour Pinochet et autres Khadafi.


Message édité par Angel_Dooglas le 21-09-2013 à 20:03:15

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You have the right to remain silent. You are warned that anything you say can will be taken down used as evidence against you///Il n'y a pas de théorie de l'évolution. Juste une liste d'espèces que Chuck Norris autorise à survivre.
mood
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Posté le 21-09-2013 à 20:02:47  profilanswer
 

n°36781067
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2014 à 20:34:18  answer
 

Ce qu'on disait depuis des années de la mort de Maurcine Audin va peut-être être confirmé :  
 
Un livre éclaire les circonstances de la mort en Algérie de Maurice Audin
 
 

Citation :

Selon l'enquête du journaliste Jean-Charles Deniau, le jeune mathématicien a été exécuté en juin 1957 sur ordres du général Massu et du commandant Aussaresses.
Maurice Audin, le jeune mathématicien communiste disparu à Alger en juin 1957 après avoir été arrêté par des militaires français et officiellement porté disparu après une évasion, a en fait été tué par un parachutiste, affirme un livre qui vient de paraître. Dans la Vérité sur la mort de Maurice Audin (Equateurs), le journaliste Jean-Charles Deniau, après une enquête menée notamment auprès du général Paul Aussaresses, apporte une réponse cohérente et argumentée à l’une des dernières grandes énigmes de la guerre d’Algérie.
Il conclut que Maurice Audin, 25 ans, a été tué par un sous-officier français sur ordre du général Jacques Massu, patron de la 10e division parachutiste (DP) pendant la bataille d’Alger. Un ordre répercuté par Paul Aussaresses, alors officier de renseignements au 1er régiment de chasseurs parachutistes (RCP), l’un des quatre régiments de la 10e DP. Pour la Ligue des droits de l’homme, «il est plus que temps que les plus hautes autorités, comme les différentes institutions de la société, reconnaissent» cette thèse.
 
Jean-Charles Deniau a expliqué à l’AFP avoir basé ses conclusions en grande partie sur une série d’une vingtaine d’entretiens au domicile alsacien du général Aussaresses, entre 2011 et 2013. Défenseur de l’usage de la torture durant la guerre d’Algérie, conflit dont il était l’un des derniers acteurs, celui-ci est décédé le 3 décembre à l’âge de 95 ans. L’auteur a rencontré aussi des militaires qui servirent sous les ordres de Paul Aussaresses, alors commandant, au sein d’un commando d’une vingtaine d’appelés du 1er RCP. Ces parachutistes furent chargés de torturer, notamment à la «gégène», des militants arrêtés, du FLN, du PCF et du PCA (Parti communiste algérien) comme Maurice Audin et Henri Alleg, et de l’exécution sommaire par balle, par pendaison ou à l’arme blanche de nombre d’entre eux.
 
Arrêté à son domicile à Alger le 11 juin 1957, en présence de sa femme, Josette, par des parachutistes, Maurice Audin est soupçonné d’héberger des membres de la cellule armée du PCA. Il est alors torturé à plusieurs reprises dans une villa d’El Biar, un des quartiers d’Alger, en compagnie de Henri Alleg, futur auteur de la Question, livre dénonçant la torture.

n°36781169
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 13-01-2014 à 20:42:23  profilanswer
 

Reportage sur France 2. Maurice Audin aurait été poignardé par les sbires d'Aussaresse et son corps serait dans une fosse commune en Algérie.


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°36784386
apoflo06
Posté le 14-01-2014 à 00:10:08  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Reportage sur France 2. Maurice Audin aurait été poignardé par les sbires d'Aussaresse et son corps serait dans une fosse commune en Algérie.


 
Pour compléter tué au couteau pour faire croire que c'est un coup des arabes et exécuté par un officier encore vivant de nos jours. :pt1cable:  

n°38027706
Profil sup​primé
Posté le 05-05-2014 à 17:15:58  answer
 

Puisqu'on parle de concurrence des mémoires et de 2p2m ces derniers temps, une interviw fort à propos , datant de l'an 2000, lorsqu'on a commencé à parler de la torture en Algérie.  
 
Ce que disait Pierre Vidal-Naquet de la guerre de libération algérienne
 
 
 

Citation :


- Qu´y a-t-il de nouveau dans tout ce qui a été déclaré ces derniers jours et ces derniers mois ? Quels sont les éléments de surprise pour vous, historien, qui avez toujours lutté contre la torture en Algérie ?
 
- Ce qui m´a le plus surpris, c´est la division entre les généraux. D´abord, les mensonges de Bigeard face aux aveux de Massu, et maintenant l´opposition entre Massu et Aussaresses. Massu à la limite pourrait être le énième signataire de la pétition des douze, lancée par L´Humanité ! On avait déjà eu un aperçu fracassant de cette division, en 1957, au moment de la rupture du général de Bollardière d´avec Massu et l´armée. Dans son entretien au Monde du jeudi 23 novembre, le général Massu ne peut d´ailleurs pas se retenir de déverser quelques horreurs discrètes sur Bollardière. Pour ma part, rien ne me paraît avoir entaché l´honneur de ce preux, et je suis heureux que son épouse ait signé notre appel.
 
» Ceux qui ont refusé la torture ont sans doute été plus nombreux qu´on ne le croit. On oublie trop souvent les noms du colonel Buis, du général Le Ray, gendre de François Mauriac, ou encore d´hommes comme Jean Le Meur, un chrétien, Noël Favrelière, un athée tranquille, ou Alban Lechti, un communiste. Ceux qui ont résisté sont ceux qui avaient des valeurs, cela peut paraître une banalité de le dire, mais c´est un fait. Les lettres de Jean Le Meur, publiées par la revue Esprit en décembre 1959, restent un acte majeur de cette époque. Le fait d´avoir des valeurs républicaines était fondamental. Car l´aspect « Dr Jekill et Mr Hyde » de l´attitude française, selon l´image de Raphaëlle Branche, auteur d´une thèse sur ce sujet, était courant, et insupportable. D´un côté nous avions la France, avec ses valeurs républicaines, de l´autre ce que Paul Teitgen - un de ceux qui ont sauvé l´honneur - a appelé « les témoins humiliés dans l´ombre ». Le symbole de ce « totalitarisme mou » a été Guy Mollet, pour lequel j´ai gardé une haine farouche ! Son bureau débordait, en 1956, de dossiers sur la torture en Algérie et il osait affirmer qu´il ne s´agissait que de cas isolés !
 
» L´autre chose que l´on devrait mieux savoir mais qui reste méconnue est que la torture a largement préexisté à la guerre en Algérie même. Dès 1951, Claude Bourdet, ancien résistant, demandait publiquement s´il existait « une Gestapo algérienne ». La réponse était « oui », hélas. Et le rapport Wuillaume du 2 mars 1955 soulignait ce fait. Cela réduit à néant la thèse selon laquelle la torture n´a été qu´une riposte aux atrocités - réelles - du FLN.
 
- L´ampleur des réactions actuelles laisse penser que de nombreux appelés ont été mêlés à la torture. Est-ce exact ?
 
- Il est très difficile de le savoir. Je connais des quantités de gens qui n´ont rien vu du tout en Algérie. Pour autant, j´ai du mal à croire ceux qui disent « on ne savait pas ». Dans les années 60, je me souviens avoir parlé de la torture avec un militaire putschiste. Il reconnaissait parfaitement les interrogatoires utilisant l´électricité, la baignoire, etc. Mais il ne savait pas que cela s´appelait « torture » et pouvait poser quelques problèmes ! Il n´avait pas mis le mot sur ce qu´il faisait.
 
- Est-il justifié de dresser un parallèle entre la guerre d´Algérie et l´occupation nazie, à la fois quant au recours à la torture et au mécanisme de mémoire, qui s´enclenche plusieurs décennies plus tard ?
 
- Dans sa lettre de démission à Robert Lacoste (le ministre-résident en Algérie), le secrétaire général de la police d´Alger, Paul Teitgen, ancien résistant, écrivait : « Je ne me permettrais pas cela si je n´avais pas vu au camp de Paul les traces profondes de ces mêmes sévices que j´ai subis de la part de la Gestapo. » La comparaison avec la Gestapo a été absolument constante chez tous ceux qui ont combattu la torture pendant la guerre d´Algérie. Cela dit, la France n´a pas mis en ouvre une politique d´extermination systématique des musulmans. Je n´emploie donc pas le terme de « génocide », même si certaines comparaisons viennent à l´esprit. Ainsi, dans l´affaire des cuves à vin, début 1957, où plusieurs dizaines d´Algériens sont morts d´avoir inhalé des émanations toxiques, il était difficile de ne pas penser aux chambres à gaz, même s´il n´y avait pas d´intention criminelle. A condition de ne pas confondre ?génocide? et ?crime contre l´humanité?, la comparaison avec l´occupation est donc justifiée.
 
- De quelle façon les lois d´amnistie empêchent-elles aujourd´hui toute action judiciaire éventuelle ?
 
- Deux lois d´amnistie ont été décidées en 1962. La première concernait les Algériens mêlés à l´insurrection et ceux qui les avaient aidés en Algérie ; la seconde effaçait toutes les infractions commises dans la répression de l´insurrection. Cette symétrie était parfaitement mensongère, car, d´un côté, on amnistiait des crimes dont les auteurs avaient pour la plupart déjà été châtiés (guillotinés pour deux cents d´entre eux) ou qu´on avait abattus lors de « corvées de bois » (par dizaines de milliers). De l´autre, on effaçait des crimes qui n´avaient jamais été réprimés alors qu´ils étaient passibles de la peine de mort. Le gouvernement a même fait voter une loi spécifique pour permettre le non-lieu dans l´affaire Audin. Après cette double amnistie, les seuls actes de torture pouvant être poursuivis sont les tortures infligées aux membres de l´OAS.
 
- La référence au « crime contre l´humanité » permettrait-elle de passer outre ?
 
- En vertu de l´article 6C du statut de Nuremberg, les tortures infligées à des personnes en raison de leurs origines constituent des « crimes contre l´humanité ». La répression sanglante de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961 à Paris appartient indubitablement à cette catégorie. Jusqu´à présent cependant, toutes les tentatives des avocats sur ce point se sont heurtées à l´obstruction du parquet. Mais beaucoup d´autres massacres perpétrés pendant la guerre d´Algérie méritent la même qualification. Quand on rasait une mechta et qu´on tuait tous ses habitants, c´était un crime contre l´humanité. Quand, en 1955 à Philippeville, on a rassemblé les gens dans un stade pour en massacrer un millier, en représailles à des meurtres épouvantables commis par le FLN, on a vraiment tué les gens pour leur faciès. Cela dit, je ne demande pas un châtiment pénal pour tous ces crimes, mais il me semble que le moins qu´on puisse faire serait de les reconnaître et, au besoin, de consacrer à cette période un musée comme on l´a fait dans les Cévennes pour évoquer la répression contre les camisards.
 
» Je ne voudrais pas terminer sans faire un lien entre ce dont nous parlons et les événements actuels au Proche-Orient. Depuis 1967, je vis dans la peur que le conflit israélo-arabe ne « s´algérianise ». Or c´est très exactement ce qui est en train de se produire : on se retrouve devant un Etat qui défend des noyaux monstrueusement coloniaux. Il est d´ailleurs significatif que l´explosion actuelle ait lieu en grande partie à cause de ces implantations coloniales. Si les Israéliens ne prennent pas conscience de ce fait, ils vont droit à un désastre du type de celui que les pieds-noirs ont connu en 1962. Pour l´instant, ils sont d´une inconscience absolument terrifiante. Or, si l´histoire sert à quelque chose, c´est à ouvrir les yeux. »


Message édité par Profil supprimé le 05-05-2014 à 17:18:11
n°38060705
Profil sup​primé
Posté le 08-05-2014 à 13:12:06  answer
 

8 mai 45, massacres de Sétif, Guelma et Kherrata.  
 
C'est bel et bien à cette date que les historiens font commencer la guerre d'Algérie, et non pas en novembre 54 comme on le pense généralement.  Cet articl;e est très bien fait puiqu'ils remonte aux causes antérieuses, qu'il montre que les manifestations réprimées n'étaient pas le fait des mouvements politiques de libération, et qu'il cite des sources françaises sur la répression.
 
De plus, il bat en brêche les légendes politiquement correctes sur les colons civilisés qui s'entendaient tellement bien avec les Indigènes.  
Les révisionnistes ont tendance à se focaliser sur la manif de Sétif  et les meurtres de colons en occultant volontairement Guelma et Kherrata, les bombardements et le caractère pacifique et non-politisé de chacune des trois manifestations. De plus, c'est à partir de 44-45 que les libérateurs Algériens ont commencé à assimilé acté le fait que la France n'avait jamais eu de quelconque projet civilisateur (bien qu'ayant toujours contesté la nécessité de cette volonté de civiliser, les libérateurs pensaient que la France croyait réellement bien faire et qu'il suffirait d'invoquer les valeurs françaises pour que la France coloniale accepte de rendre ses droits aux Indigènes).  
 
 

Citation :

Le 8 mai 1945: le vrai visage de la colonisation
 
Boubekeur Ait Benali , 30 mai 2007  
 
 Le 8 mai 1945, dans tous les pays vainqueurs du nazisme, la joie était indescriptible et incommensurable. En effet, la capitulation avait scellé la fin d’un cauchemar ayant duré plus de cinq longues années. L’information sur la chute de Berlin, la signature de Reims, la fin des combats s’était propagée telle une traînée de poudre. Et pourtant, l’Algérie ce jour-là s’engouffrait dans un précipice. Les autorités coloniales avaient demandé la célébration de la victoire alliée sur tout le territoire, terre française selon eux, aux couleurs de la France et de ses alliés, mais avaient, en même temps, interdit aux autres de déployer leur emblème. L’historien français Jean-Louis Planche pose alors la question : « Mais sera-t-il possible, un jour pareil, d’exalter la passion nationaliste des uns et de refréner celle des autres ? ».
 
Pour répondre à cette question, il faut essayer de comprendre comment la politique coloniale avait évolué jusqu’à cette période précise. Eh bien, les recherches menées ont montré que les colonialistes exerçaient une domination sans vergogne sur les Algériens arabo-bérberes. Durant toute la période coloniale ceux-là exigeaient de ceux-ci une soumission sans réserves. Pour les colonialistes la seule conduite possible était celle décrite par l’historienne Annie Rey Goldzeiguer en parlant de contact entre le colon et l’Algérien : « le contact, le colon l’a nécessairement, car il ne peut se passer de la main d’œuvre. Il vit de et par les Algériens dont il partage de façon inégalitaire le sol ». Néanmoins, pour élucider ce qui s’était passé en 1945, il est important qu’il y ait au moins, selon moi, trois parties à décrire.
En effet, pour comprendre le parcours des Algériens et des colonialistes depuis la défaite française de 1940 jusqu’aux massacres de Sétif et Guelma, posons la question de savoir comment a été d’abord accueillie la nouvelle de la défaite de part et d’autre ? Pendant les cinq années qui ont suivi la défaite, beaucoup de choses avaient évidemment bougé notamment l’évolution des positions sur la guerre et sur l’avenir de l’Algérie. Le 8 mai n’était-il pas la conséquence du non rapprochement des visions des uns et des autres ? Et quelle a été la réaction du régime colonial au lendemain de la manifestation ?
 
En effet, après la défaite française, les Français d’Algérie trouvaient en Pétain le chef qui allait leur rendre le peu d’espace perdu lors du simulacre de réformes du front populaire. Pour eux, la défaite n’était que celle de la troisième république qui avait perdu du terrain face à la gauche, leur ennemie jurée. Partant, cette défaite était par ricochet leur victoire. Louis Bertrand a résumé le sentiment général des Français d’Algérie : « Nous Français somme chez nous en Algérie. Nous nous sommes rendus maîtres du pays par la force. Nous avons pu organiser le pays et cette organisation affirme encore l’idée de supériorité du vainqueur sur le vaincu, du civilisé sur l’homme inférieur. Nous sommes les légitimes propriétaires du pays ».

Quant aux Algériens, cette défaite avait scindé le courant nationaliste indépendantiste en deux. Le courant majoritaire représenté par Messali selon lequel un soutien au nazisme aurait conduit à une autre forme de domination. Donc pas de compromis avec Hitler. Et un autre groupe de jeunes militants du PPA, en créant le comité d’action révolutionnaire nord-africaine (CANRA) dirigé par Belkacem Radjef et Mohamed Taleb, avait demandé aux Allemands de les former. Non que Messali ait refusé de collaborer mais avait sommé les membres du CANRA de démissionner du parti.
 
Désormais, la situation provoquée par l’occupation de la France avait laissé les colonialistes davantage maîtres du pays. Dans une note remise au Maréchal Pétain, au retour d’une tournée en Afrique du nord, l’Amiral Darlan avait écrit : « L’indigène de l’Algérie surtout est misérable. Cela éclate à l’œil nu quand on parcourt les rues d’Alger ». Cette situation était due à l’accélération des exportations de nourriture en direction de la France et pour l’entretien de l’armée allemande. Comparant le niveau de vie des habitants d’Algérie, A.R. Goldzeiguer précise : « la comparaison avec l’aisance des colons et la nourriture de leurs troupeaux alimente la colère générale. Les jeunes, surtout, comprennent que pour échapper à la faim et à la misère, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et ils vont écouter les discours des jeunes militants qui parlent de luttes politiques et veulent se libérer du joug colonial. ».  
Par ailleurs, à partir de 1942, une infime minorité des Français d’Algérie avait commencé à suivre le combat auquel appelait le général de Gaulle. En réponse à cette invitation, le journal Echo d’Oran de septembre 1942 se permettait même l’insulte : « quant à vous, monsieur de Gaulle, qui traînez dans la honte et dans le sang les lambeaux d’un uniforme français, vous êtes un misérable, un traître et un assassin ». Quant aux Algériens, la position était péremptoire. Avant qu’une quelconque mobilisation soit décrétée et sachant, par ailleurs, que l’indigène n’était utilisé, par le passé, que pour se servir de chair à canon, un message avait été signé par Ferhat Abbas et par quelques notables, le 22 décembre 1942. Il avait été remis aux autorités et aux alliés en demandant : « avant que les musulmans d’Algérie ne consentent aux sacrifices que l’entrée en guerre annonce, ces derniers demandent qu’ils soient assurés de se battre pour leur propre affranchissement politique et ne restent pas privés des droits et des libertés essentielles dont jouissent les autres habitants de ce pays ».
 
Ainsi, la mobilisation du début 1943 avait eu un écho favorable auprès des Algériens : 173000 hommes dont 87500 engagés avait constitué leur apport à l’effort de guerre. En revanche, moins d’un an après cet élan, la nomination du général Catroux avait mis fin à l’espoir d’une émancipation réelle. Pour A.R Goldzeiguer, l’internement des chefs aurait permis, pensait-il (Catroux), de stopper toute velléité des militants à demander des réformes. Il s’agissait, à l’époque, des réformes qui n’allaient pas au delà de l’égalité comme l’a écrit Belaid Abdeslam dans son livre, le hasard et l’histoire : « ce n’était pas toujours facile, parce que, pour le milieu intellectuel de l’époque, parler de l’indépendance de l’Algérie était quelque chose de déraisonnable : il fallait être un fou pour parler de cela ».
 
Pour toute réponse, le CFLN (le Comité Français pour la Libération Nationale), organisme dirigeant la France combattante, avait proposé quelques réformes, mais de Gaulle avait fermé la porte, d’après goldzeiguer, à toute idée d’indépendance ou même d’autonomie des colonies et avait rejeté toute possibilité d’évoluer hors du bloc de l’empire. En effet, la réforme du 7 mars 1944 avait permis l’octroi du statut de citoyen à quelque 60000 "indigènes". Il y avait en outre le partage des Algériens en deux collèges. Le premier comportait les Français auquel il intégrait les musulmans de droit français. Le second réunissait une masse qui deviendra, en 1962, le peuple algérien indépendant. Par ailleurs, une semaine après avoir pris connaissance de ces réformes, le mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté était créé. Le mouvement s’était fixé comme objectif de rassembler tous les Algériens. Pari réussi puisque en un temps record le mouvement avait enregistré plus de 500000 adhérents. Dans son congrès du 2au 4 mars 1945, les trois tendances du mouvement du mouvement y participaient, à savoir le PPA, les ulémas et les partisans de Ferhat Abbas. La résolution adoptée était la suivante : « le bureau regrette que le manifeste et son additif établis par tous les élus et représentants musulmans à la demande des pouvoirs publics,le 23 juin 1943, ait été repoussé et n’ait provoqué que la réforme électorale du 7 mars 1944 ».
 
Le mois de mai avait été le plus grand malheur que l’Algérie ait connu jusqu’alors. A vrai dire, les massacres avaient commencé bien avant le 8. Car avant de fêter l’armistice, les Algériens voulaient comme à l’accoutumée célébrer la fête du travail. Lors des différents défilés, sur tout le territoire national, un mot d’ordre revenait tel un leitmotiv : libérer les prisonniers politiques. Les slogans dénonçaient également la déportation de Messali à Brazaville. A Sétif le cortège était estimé à prés de 5000 personnes, chiffre cité par le commissaire divisionnaire M. Bergé. D’après le même rapport la dispersion s’était faite dans le calme. A Guelma, le comité des AML avait demandé de s’intégrer dans le cortège de la CGT, mais les dirigeants syndicaux, d’après J.L Planche, avaient refusé nettement. Ainsi à Guelma la marche avait revêtu un autre cachet : Les responsables avaient demandé aux indigènes de marcher silencieusement. Il faut noter qu’à Sétif et Guelma, il n’y avait aucun incident à déplorer.
 
En revanche les manifestants d’Alger et d’Oran avaient payé une lourde facture en exaltant leur joie. En effet, à Alger, les forces de police avait établi des barrages et tiraient sur les manifestants dés l’apparition du drapeau algérien. Lors d’une enquête menée par Henri Alleg : « il y avait eu quatre morts et sept autres qui ne survivront que quelques jours à leur blessure ». Ce même jour un autre fait a été relevé par A.R Goldzeiguer : « les Européens des abords de la rue d’Isly ont non seulement barricadé leurs balcons, mais des coups de feu ont été tirés sur les manifestants ». À Oran également, l’intervention de la police avait provoqué une bagarre qui s’était terminée par un mort et plusieurs blessés du coté des manifestants.
 
Pendant toute la semaine des rencontres avaient lieu, du coté des nationalistes, pour évaluer la situation provoquée par la répression d’Alger et d’Oran. En effet, le 8 mai 1945, Beaucoup de comités AML, selon J.L Planche, avaient renoncé à manifester en Oranie et dans l’Algérois pour éviter sans doute à leurs coreligionnaires les accrochages sanglants du 1 mai. En plus de cela, le complot dit Gazagne, du nom du secrétaire général du gouvernement général, avait éliminé à Alger et à Oran les cadres dirigeants et les militants les plus solides des AML et du PPA. Par contre, à Sétif et à Guelma où, le 1 mai ayant été sans incidents, la proposition d’organiser un défilé n’avait suscité aucune méfiance. Ainsi, à Guelma et à Sétif les gens allaient à la marche sans douter qu’un cauchemar les attendait.
 
A Sétif, le 8 mai, à 8 heures du matin, environs 2000 personnes étaient rassemblées devant la mosquée de la gare. Profitant du jour du marché hebdomadaire, les organisateurs avaient rappelé aux paysans venus des villages de déposer tout ce qui pouvait être une arme (coteau, hache, faux...). Derrière les drapeaux des alliés, les jeunes scouts étaient au premier rang suivis des porteurs de la gerbe de fleurs, et les militants suivaient juste derrière pour éviter tout débordement de la masse paysanne. A la vue d’un drapeau algérien, d’après le général Tubert, celui-ci avait été déployé en cours de route, les policiers avaient jailli du barrage et avaient attaqué la foule pour s’emparer du drapeau. Un militant avait expliqué que le drapeau étant sacré, il est impossible de le remiser une fois sorti. Selon J.L Planche : « c’est à ce moment que tout dérape quand un inspecteur tire, tue le porte drapeau et deux coups de feu en soutien partent du café de France. Dans la panique provoquée par les premiers coups de feu, à d’autres fenêtres des Européens tirent à leur tour sur la foule ». Bien que la panique ait gagné l’ensemble des manifestants, un militant avait sonné le clairon pour que la gerbe de fleurs soit déposée. Cela se passait à 10 heures du matin. Le car de la gendarmerie ayant eu du retard était arrivé et s’était dirigé en direction des manifestants fauchant les présents, écrit A.R. Goldzeiguer.
 
A Guelma, à 16 heures, un rassemblement s’était organisé hors de la ville. Les militants AML attendaient, en fait, les instructions venant de Annaba. A 17 heures le cortège s’était ébranlé avec les pancartes célébrant la victoire des alliés ainsi que leurs drapeaux entourant l’algérien. Arrivé à l’actuelle rue du 8 mai, le cortège avait été arrêté par le sous préfet Achiary. Pour Boucif Mekhaled, il ne restait plus que 500 mètres pour atteindre le monument aux morts. Le sous préfet, Achiary -futur chef de l’OAS créé à Madrid en 1961 -, hors de lui avait intimé l’ordre de jeter les pancartes, drapeaux et banderoles. Un socialiste nommé Fauqueux avait râlé auprès du sous préfet : « alors, monsieur le sous préfet est ce qu’il y a ici la France ou pas ? ». selon J.L Planche : « comme sous un coup de fouet, Achiary saisit le revolver dont il s’est armé, entre dans la foule droit sur le porte drapeau et tire. Son escorte ouvre le feu sur le cortège qui s’enfuit, découvrant dans son reflux le corps du jeune Boumaza ».
 
Cependant, suite aux assassinats à Sétif et à Guelma, des groupes d’Algériens avaient, dans leur repli, tué des Européens qui n’étaient pas forcément les plus hostiles à leur émancipation. La réponse française à la colère des indigène ne s’était, en tout cas, pas fait attendre en mobilisant les forces de police, de gendarmerie, des miliciens et des militaires.
 
Déjà le 9 mai, à Sétif, 35 Algériens ont été abattus parce qu’ils ne savaient pas qu’un couvre feu avait été établi. Le rapport du commissaire divisionnaire, M. Bergé, expliquait que chaque mouvement jugé suspect provoquait le tir. Dans une enquête effectuée par M. Esplass le 15 mai sur la localité de Sétif disait : « les musulmans ne peuvent circuler sauf s’ils portent un brassard blanc délivré par les autorités et justifications d’un emploi dans un service public. »
 
Le 9 mai, à Guelma, la milice dirigée par Achiary avait tenu sa première séance au cours de laquelle l’adjoint Garrivet proposait : « Nous allons étudier la liste des personnes à juger. Commençons par nos anciens élèves ». Selon A.R Goldzeiguer : « la perquisition au local des AML a permis de saisir les listes nominatives des responsables et militants, tous suspects, qui seront incarcérés, souvent torturés, et exécutés par fournée ».
 
D’ailleurs, dans un article signé Guy Pervillé, professeur à l’université de Toulouse (dans un de ses livres il a essayé de prouver que les harkis étaient six fois supérieurs au nombre de combattants en omettant de dire que la majorité des Algériens était pour le FLN), reconnaît que la répression des manifestations était féroce. Il admet la conclusion de Marcel Reggui selon laquelle le sous préfet Achiary et le préfet de Constantine avaient fait disparaître les cadavres des victimes dans des fours à chaux. En effet, à Héliopolis -village baptisé par le général Bedeau au début de la conquête estimant qu’il fallait renvoyer les Algériens pour faire installer les colons-, le 21 mai, la gendarmerie avait décidé de nettoyer la ville de Guelma avant l’arrivée du ministre de l’intérieur de l’époque, Adrien Tixier. J.L planche explique la manœuvre du sous préfet Achiary : « avec l’avenue de l’été, la chaleur monte. Faute de les avoir tous enterrés assez profond ou brûlés, trop de cadavres ont été jetés dans un fossé, à peine recouverts d’une pelletée de terre. Les débris humains sont transportés par camion. Le transport est effectué avec l’aide de la gendarmerie de Guelma pendant la nuit. Les restes des 500 musulmans ont été amenés au lieu dit (fontaine chaude) et brûlés dans un four à chaux avec des branches d’oliviers. Le four appartient à monsieur Lepori ».
 
Pendant six semaines les autorités coloniales avaient utilisé tous les moyens pour aller au bout d’une résistance inexistante. Le 11 mai, trois B26 avaient intervenu à la bombe et à la mitrailleuse pour, croyait-on, dégager la ville. Selon A.R goldzeiguer, le général Weiss, chef de la cinquième région aérienne, avait ordonné le 13 mai le bombardement des rassemblements des indigènes sur les routes et à proximité des villages. L’aviation, disait-il(Weiss), avait aidé à déloger les rebelles des positions qu’ils occupaient dans des régions inaccessibles. La marine non plus n’était pas restée à l’écart. En effet, dés le 10 mai, les fusiliers avaient débarqué dans la région de Cap Aokas. Au crépuscule, les tirs répétés résonnaient jusqu’à Alger.
 
Par ailleurs, pour justifier cette intervention musclée, les autorités coloniales avaient essayé d’imputer la responsabilité des massacres aux AML et au PPA qui voulaient préparer une insurrection. Mais, après la saignée du complot Gazagne consistant à arrêter les vrais responsables du PPA, ce parti pouvait-il lancer un mot d’ordre alors que son encadrement était paralysé et son président déporté au Congo ? Quant aux AML, le matin même du 8 mai, son président et son secrétaire général, Ferhat Abbas, s’étaient rendus au siège du gouvernement général pour féliciter les autorités de la victoire des alliés. Autre fait à signaler : le seul haut responsable PPA en liberté était Debaghine. Plus tard, dans une réunion du bureau clandestin, Debaghine a justifié sa non implication aux événements : « comment aurais-je pu prendre la responsabilité d’une insurrection alors que je venais d’envoyer mon père et ma femme à Sétif où ils se trouvaient le 8 mai ». Pour prouver que les événements du 8 mai étaient un complot ourdi par le secrétaire du gouvernement général, A.R Goldzeiguer se demande dans son livre pourquoi, à l’intérieur du quadrilatère (Béjaia, Constantine, Annaba, Souk Ahras), la région située entre Sétif et Guelma, n’a-t-elle pas connue une flambée de violence des deux points chauds ? Elle répond : « l’émeute n’a pas gagné ces villes et centres pourtant très politisés, tenus en main par les AML et surtout par le PPA ». Les rapports ultérieurs ont même disculpé les responsables du PPA en disant que ces derniers avaient joué un rôle modérateur et avaient évité des affrontements à Constantine par exemple.
 
Pour conclure, on peut retenir que les événements de Sétif et Guelma étaient un résultat de l’accumulation des causes remontant jusqu’à la conquête et à la domination effrénée des colons. De façon générale, la colonisation en Algérie a été régie par la violence et les responsables n’incarnaient nullement la dimension de la civilisation française. En 1884 déjà, le rapport de Jules ferry était nettement clair : « il est difficile de faire entendre au colon européen qu’il existe d’autres droits que les siens en pays arabe, et que l’indigène n’est pas taillable et corvéable à merci. Si la violence n’est pas dans les actes, elle est dans le langage et dans les sentiments. On sent qu’il gronde encore au fond des cœurs un flot mal apaisé de rancune, de dédain et de crainte ».
 
Autre point que le régime colonial avait négligé était flagrant. En effet, malgré les efforts fournis par les Algériens, lors des deux guerres mondiales, pour que la France ait pu garder son rang de puissance mondiale, les Français d’Algérie voyaient dans toutes les réformes un danger qui les guettait. D’ailleurs, en commentant les réformes du mois de mars 1944, un professeur de droit à la faculté d’Alger expliquait à ses étudiants : « ce n’est pas l’Islam qui est venu à la citoyenneté française, c’est elle qui s’est pliée jusqu’à lui ». Enfin, bien que les causes politiques n’aient pas été considérées plus tard comme fondées, les chantres du coloniasme se rabattaient alors sur les causes économiques. Or à Sétif, par exemple, la zone sud, plus sèche n’avait pas trop bougé. Par contre la zone nord, bien arrosée et riche, la révolte s’était répandue telle une traînée de poudre. La meilleure explication a été donnée par A.R Goldzeiguer : « il est remarquable que le mouvement insurrectionnel n’ait pas gagné des régions aussi sensibles que le sud Constantinois, le sud algérois, le littoral. Le soulèvement du 8 mai est un moindre mal, car il est une fausse manœuvre. Il aurait été autrement tragique si le PPA y avait participé ». Le seul succès colonial c’est que cette fois-ci le sang pur ait abreuvé leurs sillons.
 
Sources :  
 Annie Rey- Goldzeiguer:aux origines du mouvement national,  
 
Jean Louis planche : 8 mai 1945, un massacre annoncé,  
 
Boucif Mekhaled : chroniques d'un massacre,  
 
Marcel Reggui :les massacres de Guelma Revue “Histoire” avril 200


Message édité par Profil supprimé le 08-05-2014 à 13:19:03
n°38060865
Profil sup​primé
Posté le 08-05-2014 à 13:37:11  answer
 

Eradiquer les fascistes basanés : la gauche et la répression (post)coloniale
 
Cet article explique bien les raisons pour lesquelles les révisionnistes qui accusent la gauche de "bien-pensance" et de "repentance coloniale" ne font que mentir pour mieux cacher les faits gênant  leur entreprise de réécriture de l'histoire, et ce dans l'intérêt réciproque de la droite et de la gauche post-coloniale.
 

Citation :

Ces accusations de fascisme ou de complicité avec l’extrême droite faites à des acteurs ou des mouvements politiques représentant les postcolonisés ne viennent pas de nulle part. Elles trouvent leurs origines dans l’histoire des rapports conflictuels que la gauche coloniale française a entretenus des décennies durant avec les mouvements de libération nationale des peuples colonisés. Plus particulièrement avec le mouvement national algérien.
 
 En 1934, en raison de la montée en puissance des ligues d’extrême droite, l’Etoile nord-africaine (ENA) a participé au Comité de rassemblement populaire ayant donné naissance au Front populaire. Pourtant, à partir de l’arrivée au pouvoir de ce Front populaire, en mai 1936, l’accusation de fascisme fut ouvertement utilisée par le Parti communiste français (PCF) et la SFIO contre l’ENA, puis contre le Parti du peuple algérien (PPA).
 
Alors qu’il appuyait la politique coloniale du Front populaire, le PCF a commencé à lancer des accusations de fascisme contre l’ENA, qui continuait de revendiquer la libération nationale de l’Algérie et de l’ensemble du Maghreb, malgré les pressions de la gauche française. Au lendemain de la grande manifestation du 14 juillet 1936, où plusieurs milliers de militants et de sympathisants nationalistes algériens défilèrent à Paris avec leurs propres slogans et banderoles [3], dans un cortège séparé de la gauche française, le PCF accusa les partisans de l’ENA de faire le lit du fascisme. Dans une revue du PCF, les Cahiers du Bolchevisme, Deloche écrivait :  
 
« Ceux qui, n’ayant rien compris ou rien voulu comprendre à la situation politique en France, et dans le monde, voudraient voir se dresser, aujourd’hui même, les peuples coloniaux, dans une lutte violente contre la démocratie française, sous le prétexte de l’indépendance, travaillent en réalité à la victoire du fascisme et au renforcement de l’esclavage des peuples coloniaux [4] ».
 Durant les mois suivants, le PCF et l’ensemble de la gauche coloniale française poursuivirent leurs calomnies contre l’ENA. L’accusation de collusion avec le fascisme devint récurrente, en raison notamment du refus de l’ENA d’envoyer ses militants combattre dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole contre les troupes franquistes. Pour les militants de l’Etoile, la priorité restait la libération de l’Algérie et du Maghreb. Il était donc hors de question pour eux de se sacrifier pour une république européenne qui refusait l’accession à l’indépendance de ses colonies du Maghreb. Le 24 janvier 1937, L’Humanité dénonçait ouvertement « les dirigeants de l’Etoile nord-africaine » qui prennent « la même position que les Croix de feu d’Algérie et les fascistes [5] ».

 
 Deux jours plus tard, le 26 janvier 1937, le gouvernement du Front populaire prononça la dissolution de l’ENA en application de la loi… sur les milices et les ligues paramilitaires. L’ENA expliqua l’ironie que représentait l’utilisation contre elle d’une loi qui avait été votée contre les ligues d’extrême-droite suite à la manifestation du 6 février 1934 à Paris. Dans un tract s’adressant au « Peuple musulman algérien », l’organisation nationaliste dissoute affirmait : « Un tel décret […] n’a pour but que l’étouffement de tes véritables et légitimes aspirations […]. Plus que jamais, la lutte continue contre l’oppression et la misère, contre le colonialisme [6] ».
 
En réponse à cette dissolution, les militants nationalistes révolutionnaires algériens fondèrent le 11 mars 1937 à Nanterre une nouvelle organisation politique : le PPA [Parti du peuple algérien]. Cette dénomination, qui visait à exprimer l’unité du peuple algérien contre un discours colonial parlant systématiquement « des populations algériennes » (pour signifier l’absence de conscience nationale unitaire du peuple algérien), fut l’occasion pour le PCF de mener une nouvelle campagne calomnieuse visant à associer le nationalisme algérien au fascisme et à l’extrême-droite française. L’attaque porta cette fois sur le sigle du PPA, que ses détracteurs s’attachèrent à renommer « Parti populaire algérien », afin de l’associer frauduleusement au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, cet ancien cadre communiste ayant évolué vers l’extrême-droite dans les années trente.
 
 Le surnom insultant donné au PPA, et l’accusation de collusion avec le fascisme, furent ainsi les principaux angles d’attaque de la gauche coloniale française – surtout le PCF et son rejeton du Parti communiste algérien (PCA), créé en octobre 1936 – contre les militants nationalistes algériens entre 1937 et 1945. Ces calomnies permirent de justifier toutes les politiques répressives mises en place contre le mouvement nationaliste algérien, notamment l’emprisonnement et la déportation de ses principaux dirigeants. Pourtant, le PPA démentit à plusieurs reprises ces accusations, comme lorsqu’il dénonça l’invasion de l’Albanie par les armées de l’Italie fasciste, en avril 1939.  
 
 Après le débarquement des alliés au Maghreb, le 8 novembre 1942, et la publication du Manifeste de la liberté en février 1943, les communistes français et algériens dénoncèrent les revendications portées par l’ensemble du mouvement national algérien. Selon eux, il s’agissait de « faux nationalistes » et de « fils rejetons de féodaux ou de gros bourgeois rétrogrades ». Ces « faux nationalistes » étaient accusés « d’avoir abandonné le bourricot nazi pour monter le bateau de la Charte de l’Atlantique ». Dans L’Humanité du 25 octobre 1944, Dumois dénonçait ceux qui réclamaient l’indépendance de l’Algérie et « la bande d’apaches et de malfaiteurs qui, à la solde du fascisme et sous couvert de religion, suscitait des incidents anti-alcooliques [7] ». Par ces termes racistes et insultants, l’auteur visait les militants nationalistes du PPA et de l’Association des oulémas qui menaient une campagne contre la consommation d’alcool auprès de la population algérienne.
 
 Plus grave encore, à partir du printemps 1945, l’accusation de collusion avec le fascisme ne servit plus uniquement à justifier la répression menée contre les dirigeants nationalistes, mais aussi à légitimer des crimes de masse contre l’ensemble de la population algérienne. Le très colonial principe de responsabilité collective permettait le glissement d’une répression « ciblée » contre des militants politiques organisés, à un vaste châtiment collectif contre la masse informe des colonisés.
 
 Suite à la répression des manifestions du 1ier mai 1945 à Alger, Oran et Blida, qui avait fait plusieurs morts, la CGT et le Parti communiste accusèrent le PPA d’avoir fomenté « une provocation ». Dans un tract diffusé le 3 mai 1945, le Parti communiste rappelait que le 1ier mai 1945 avait été une « grandiose journée » de « lutte républicaine et anti-fasciste » perturbée par « des hommes à la solde de l’ennemi » qui « ont fait couler le sang innocent». Le tract ajoutait que la « provocation » venait « du PPA qui prend ses mots d’ordre à Berlin chez Hitler ». Selon les communistes, le Parti du peuple algérien était « le parti qui applique en Algérie les mots d’ordre que donnent les hitlériens à la radio nazie [8] ».
 
 La justification de la répression sanglante des manifestations du 1ier mai 1945 par l’administration coloniale, et l’association des militants nationalistes révolutionnaires algériens au nazisme, ouvraient la porte à la légitimation d’un crime de masse d’une toute autre ampleur : les massacres du nord-constantinois survenus après les manifestations du 8 mai 1945. Durant près de deux mois, des milliers d’Algériennes et d’Algériens de tous âges furent victimes de la politique éradicatrice menée par un gouvernement français, qui comportait en son sein toutes les tendances politiques ayant participé à la résistance à l’occupation nazie. En effet, ces terribles massacres furent l’œuvre du Gouvernement provisoire de la République française. En raison de cette configuration politique, la répression ne pouvait se faire qu’au nom de la lutte contre des « agitateurs hitlériens » et autres « suppôts du fascisme », contre qui l’emploi de la force devenait totalement légitime.
 
 Ainsi, l’organe de la SFIO, Le Populaire, daté du 12 mai 1945, écrivait :  
 
 « Des troubles se sont produits, des villages ont été occupés avec la complicité du parti populaire arabe [pour le Parti du peuple algérien], des agents hitlériens encore très nombreux et enfin de sectes religieuses qui cherchent leur mot d’ordre auprès des agitateurs panarabes du Caire [9] ».
 
 Dans les colonnes de Fraternité, du 17 mai 1945, les socialistes blâmèrent ceux qui « avaient sali la grande heure de la Victoire des démocraties » et estimèrent que « la grande masse des populations musulmanes n’avait pas encore atteint le degré d’évolution minimum nécessaire pour justifier les revendications du Manifeste ; le fait que les élites dirigeantes aient organisé et déclenché ce mouvement n’indique pas non plus que celles-ci ont une maturité politique [10] ».
 
 De son côté, le Parti communiste français dénonçait l’action « d’agents secrets hitlériens et d’autres agents camouflés dans des organisations, qui se prétendent démocratiques, au service de l’impérialisme fasciste [11] ». Dans son édition du 12 mai 1945, L’Humanité appela à « châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de mains qui ont dirigé l’émeute ». Le 31 mai 1945, le journal communiste recommandait de « punir comme ils le méritent les tueurs hitlériens ayant participé aux évènements de mai 1945, et les chefs pseudo-nationalistes [12] ». Le PCF, pour qui l’aspiration à l’indépendance restait totalement étrangère à la population algérienne, se félicita des sanctions prises contre Messali Hadj, Ferhat Abbas et le cheikh Bachir El Ibrahimi, ainsi que de la dissolution des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML).
 
 Suivant la ligne politique du PCF, le 31 mai 1945, le premier secrétaire du Parti communiste algérien dénonça « la collusion criminelle des faux nationalistes du PPA avec la Haute Administration non épurée et les soutiens du fascisme[13] ». L’organe du PCA, Liberté, évoquait un « complot fasciste », dont les militants du PPA étaient les principaux agents.

 
Certains cadres du PCA n’hésitèrent pas à se rendre en délégation auprès du gouvernement général pour appuyer la répression. Le numéro du 17 mai 1945 de Liberté donnait un compte-rendu précis d’une rencontre entre une délégation du PCA et le chef du cabinet politique et diplomatique du gouverneur général. Le compte-rendu expliquait que la délégation de cadres communistes s’était « entretenue des provocations des agents hitlériens du PPA, du PPF et d’autres agents camouflés dans des organisations qui se prétendent démocratiques… Cette coalition criminelle, après avoir tenté vainement de faire couler le sang… Elle a souligné que le but recherché par cette coalition criminelle est de provoquer une guerre civile [14] ». Non satisfait de ce type d’appel aux meurtres, à Guelma, au nom de la lutte contre le fascisme, certains communistes participèrent directement à la répression en organisant des milices chargées d’appuyer les forces coloniales [15].
 
Le Parti communiste algérien, qui restait formellement indépendant mais qui, dans les faits, s’alignait intégralement sur la politique du Parti communiste français, reprenait mot pour mot le vocabulaire antifasciste de ses camarades parisiens. Sa presse reproduisait intégralement les analyses du PCF, qui faisaient office de directives politiques à suivre. Dans le numéro du 17 mai 1945 de Liberté, « Un appel de la délégation du PCF en Afrique du Nord » n’hésitait pas à faire de la surenchère colonialiste et répressive :  
 
 « Ce qu’il faut faire tout de suite : châtier rapidement et impitoyablement les organisateurs des troubles. Passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l’émeute. Il ne s’agit pas de vengeance ni de répression, il s’agit de mesures de justice. Il s’agit de mesures de sécurité pour le pays [16] ».  
 
 Pour le PCA, qui ne faisait finalement que suivre le PCF, les manifestations nationalistes n’étaient que des « complots hitlériens », et toutes les répressions, même les plus sanglantes, devenaient automatiquement légitimes.
 
Face à cette approbation d’une répression coloniale légitimée au nom de l’antifascisme, le PPA s’attachait à dénoncer l’unanimisme colonial des partis politiques français. Dans un tract distribué aux alentours du 25 juin 1945 dans la région d’Alger, le PPA affirmait : « L’union sacrée est réalisée quand il s’agit d’accuser l’Arabe. Même nos socialistes, même nos impérialo-communistes [17] ».


 
 
Ces événements du 8 mai 45 et l'attitude de la gauche à l'époque permettent de comprendre beaucoup de choses actuellement, que ce soit en France mais aussi en Algérie et dans tout le monde arabe.  
 
Les partis auxquels  les médias occidentaux donnent ou qui s'attribuent eux-mêmes des lauriers pour couronner leur engagement "pour les libertés", "contre le fascisme", "contre l'intégrisme", "pour la modernité", sont tous orientés à "gauche".  
Cette gauche ou "gauche arabe", que ce soit ici, au sein de l'immigration post-coloniale, ou là-bas, dans le monde afro-asiatique, maghrébin et arabe,reçoit auprès de la population concerné un acceuil en réalité très froid, car ils sont vus comme des collabos racistes et détaconnectés de ceux qu'ils sont censés représenter.  
 
Est révélatrice par exemple l'attitude du Parti Communiste Algérien, qui n'a joué quasi aucun rôle dans la lutte de libération, et reprenait notamment le mythe colonial de "nation en formation" pour parler du peuple algérien.


Message édité par Profil supprimé le 08-05-2014 à 13:46:00
n°38066174
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 09-05-2014 à 06:52:30  profilanswer
 

Les ambiguïtés du PCF concernant la question coloniale ont toujours été présentes. Cette désignation de l'ENA comme étant un mouvement fascisant relève, en effet, du grand n'importe quoi, mais je pense que le PCF voulait discréditer une organisation non-communiste, et aurait préféré que ce soit le Parti Communiste Algérien qui soit leader dans l'action politique locale en Algérie. Un petit topo intéressant sur le PCA :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti [...] %C3%A9rien
 
A noter la sujétion du PCA, lors de sa création, en 1936, au PCF ...ce qui illustrait bien que les pratiques coloniales se pérennisaient même dans les rapports entre le PCA et le PCF !


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°38067322
Kami
pouet
Posté le 09-05-2014 à 10:45:56  profilanswer
 

Les PC à l'époque étaient plus ou moins en lien direct avec la maison mère cad moscou. Pour le cas de l'Algérie;  cette dernière faisant partie intégrante de la France cette filiation n'est pas étonnante.

 

Merci batata de rappeler les positions de la gauche (on pourrait parler de Miterrand aussi) pendant les décolonisations.

n°38071925
Profil sup​primé
Posté le 09-05-2014 à 18:22:53  answer
 

Kami a écrit :

Les PC à l'époque étaient plus ou moins en lien direct avec la maison mère cad moscou. Pour le cas de l'Algérie;  cette dernière faisant partie intégrante de la France cette filiation n'est pas étonnante.
 
Merci batata de rappeler les positions de la gauche (on pourrait parler de Miterrand aussi) pendant les décolonisations.


 
 
Stupidité digne de Zemmour. Comme si il y avait eu UNE gauche monolithique. C'est faux, pas plus qu'il y a eu UNE seule droite. Mais c'est assez typique de la part des gens voulant détruire tout ce qui leur semble trop "à gauche" que de reprendre des méthode similaires à celles du... PCF époque stalinienne  :D  
 
 
Bah, il y existe bien des gens expliquant doctement que le parti nazi était de gauche puisqu'il y avait les mots "ouvriers allemands" dans NSDAP  :sarcastic:

mood
Publicité
Posté le 09-05-2014 à 18:22:53  profilanswer
 

n°38072256
Profil sup​primé
Posté le 09-05-2014 à 19:09:18  answer
 


 
Ah parce que je suis de droite moi maintenant ? :D
 
j'ai dit pourquoi il était important de parler de la gauche dans les pays arabes :  
 

Citation :

Ces événements du 8 mai 45 et l'attitude de la gauche à l'époque permettent de comprendre beaucoup de choses actuellement, que ce soit en France mais aussi en Algérie et dans tout le monde arabe.  
 
Les partis auxquels  les médias occidentaux donnent ou qui s'attribuent eux-mêmes des lauriers pour couronner leur engagement "pour les libertés", "contre le fascisme", "contre l'intégrisme", "pour la modernité", sont tous orientés à "gauche".  
Cette gauche ou "gauche arabe", que ce soit ici, au sein de l'immigration post-coloniale, ou là-bas, dans le monde afro-asiatique, maghrébin et arabe,reçoit auprès de la population concerné un acceuil en réalité très froid, car ils sont vus comme des collabos racistes et détaconnectés de ceux qu'ils sont censés représenter.    
 
Est révélatrice par exemple l'attitude du Parti Communiste Algérien, qui n'a joué quasi aucun rôle dans la lutte de libération, et reprenait notamment le mythe colonial de "nation en formation" pour parler du peuple algérien.


 
L'histoire de la gauche européenne par rapport au Tiers-Monde est très instructive pour hier et surtout aujourd'hui ! On n'est pas du tout dans les intentions de Zemmour qui lui cherche plutôt à mouiller la gauche  par tous les moyens, comme il le fait pour d'autres sujets en guise de posture "politiquement incorrecte". Non, moi je trouve simplement que ça montre pourquoi les catégories politiques françaises ne correspondent à l'analyse d'autres sociétés. Je ne crois pas qu'on est dans le "destructionnisme" made in Zemmour ...  
 
 
 
 
 

n°38072322
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 09-05-2014 à 19:18:21  profilanswer
 

Il faut éviter les anachronismes. Il était de bon ton, jusqu'au milieu du 20eme siècle, de voir la civilisation occidentale supérieure aux autres et le colonialisme était légitimé, à gauche comme à droite, comme l'apport de la raison à des peuplades obscurantistes. Même Marx était dans cette logique, puisque pour Karl, la société capitaliste était un passage obligé pour accéder à la société socialiste.
Un article sur les prises de position de Marx, par rapport au colonialisme :
 
http://www.democratie-socialisme.o [...] rticle1315

Message cité 1 fois
Message édité par Tietie006 le 09-05-2014 à 19:20:20

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°38072362
Profil sup​primé
Posté le 09-05-2014 à 19:22:53  answer
 

Tietie006 a écrit :

Les ambiguïtés du PCF concernant la question coloniale ont toujours été présentes. Cette désignation de l'ENA comme étant un mouvement fascisant relève, en effet, du grand n'importe quoi, mais je pense que le PCF voulait discréditer une organisation non-communiste, et aurait préféré que ce soit le Parti Communiste Algérien qui soit leader dans l'action politique locale en Algérie. Un petit topo intéressant sur le PCA :
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti [...] %C3%A9rien
 
A noter la sujétion du PCA, lors de sa création, en 1936, au PCF ...ce qui illustrait bien que les pratiques coloniales se pérennisaient même dans les rapports entre le PCA et le PCF !


 
Ce qui est marrant c'est que le PCA a toujours été un petit parti sans trop d'importance, même sa version post-indépendance (le PAGS, parti de l'avant-garde socialiste), parti d'opposition mais pas trop quand même. La vraie opposition socialiste étant plutôt le FFS (front des forces socialistes).
 
Sinon effectivement il y'a eu desocmmunistes algériens qui se sont battus pour l'indépendance après avoir critiqué les premiers partis de libération, mais ils n'ont jamais été accepté en tant que "groupe communiste" mais individuellement. Mais il ne faut pas oublier les communistes  français, Maurice Audin, Henri Alleg.

n°38072381
Profil sup​primé
Posté le 09-05-2014 à 19:25:10  answer
 

Tietie006 a écrit :

Il faut éviter les anachronismes. Il était de bon ton, jusqu'au milieu du 20eme siècle, de voir la civilisation occidentale supérieure aux autres et le colonialisme était légitimé, à gauche comme à droite, comme l'apport de la raison à des peuplades obscurantistes. Même Marx était dans cette logique, puisque pour Karl, la société capitaliste était un passage obligé pour accéder à la société socialiste.
Un article sur les prises de position de Marx, par rapport au colonialisme :
 
http://www.democratie-socialisme.o [...] rticle1315


 
C'est juste même si les explications du genre "le conetxte de l'époque" me rendent toujours dubitatives plus pplusieurs raisons, je le reconnais. Mais ce qui est intéressant, c'est justement la continuité historique entre le colonialisme d'hier et le post-colonialisme aujourd'hui (d'où la raison pour laquelle j'évoquais le faible succès de ce qu'on appele la "gauche arabe" ).

n°38072716
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 09-05-2014 à 20:03:33  profilanswer
 


 
Enfin bon, au niveau des rapports entre l'Algérie et la France, je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui un rapport inégal.


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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°38075135
Kami
pouet
Posté le 10-05-2014 à 00:18:27  profilanswer
 

 

Wow ce post ....ce que je souligne peut être trop schématiquement c'est que le Ps et nombre de figures connues du socialisme avaient une position qui étonnerait beaucoup de symparhisants de gauche aujourd'hui.

 

Sinon je suis dans mes idées clairement à gauche même si je crache volontiers sur les partis tels PS et Pdg....et se faire traiter de zemmourien et même voir un clin d'oeil à des mecs qui affirment que le nazisme était de gauche....j'étais pas prêt.

 


n°45015748
meulan
Pourquoi & comment?
Posté le 04-03-2016 à 22:31:37  profilanswer
 

Que pensez-vous de la thèse développée ci-dessous  
 
http://www.lexpress.fr/culture/liv [...] QFTIDsX.01
 
en ce qui concerne l'Algérie dans sa cinquante quatrième année post-indépendance ?
 
Par avance MERCI pour votre participation.

Message cité 1 fois
Message édité par meulan le 04-03-2016 à 22:32:41
n°45068962
abw
Posté le 10-03-2016 à 07:44:43  profilanswer
 

meulan a écrit :

Que pensez-vous de la thèse développée ci-dessous  
 
http://www.lexpress.fr/culture/liv [...] QFTIDsX.01
 
en ce qui concerne l'Algérie dans sa cinquante quatrième année post-indépendance ?
 
Par avance MERCI pour votre participation.


 
L auteur est ignorant pour ne pas dire de mauvaise foi, il dit que 50 ans apres le pays ne s est toujours pas develloppé, soit, mais comment devellopper un pays ou la France a laissé 95% de la population dans l analphabetisme avec une dizaine d ingenieurs pour 10 millions d habitants.??.
 
Pour un peu il aurait presque ajouté pas de develloppement malgré les "bienfaits de la colonisation"...
 
Combien de temps avant d avoir les premiers profs formés, ceci avec aucun formateur des le depart..?
 
Une infrastructure educationelle de base avait besoin d au moins 30 ans pour etre etabli dans le primaire et le secondaire, et au moins 30 ans de plus pour avoir un enseignement superieur a peine potable, donc pour devellopper une industrie on peut imaginer le temps necessaire a une epoque ou la science progresait en plus a pas de geants.
 
Pour memoire le systeme educatif superieur en France, et dedié au service de l etat entre autres, date du debut du 19e siecle avec la creation des grandes ecoles...
 
Au passif de l Algerie on peut, et doit, mettre une croissance demographique deraisonnée, nonobstant
les manques que j ai cité c est la cause principale du faible niveau de vie actuel, en d autre termes ils
ont engendré d eux meme la misere dont ils se plaignent aujourdhui en accusant les politiques de tous les maux,
la derniere fois que j y etais je leur ai dit dans mon douar d origine que faire tant de gosses et vouloir le niveau de vie suedois c etait exiger un miracle qui ne s est jamais produit, et pour cause, dans l histoire de l humanité.

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Message édité par abw le 10-03-2016 à 07:53:40
n°45245201
Zogzog4
Posté le 26-03-2016 à 20:11:01  profilanswer
 

abw a écrit :


L auteur est ignorant pour ne pas dire de mauvaise foi, il dit que 50 ans apres le pays ne s est toujours pas develloppé, soit, mais comment devellopper un pays ou la France a laissé 95% de la population dans l analphabetisme avec une dizaine d ingenieurs pour 10 millions d habitants.??.


Pas forcément comparable, mais Singapour a célébré l'année dernière les 50 ans de son indépendance. Le pays n'a aucune ressource naturelle, a démarré d'une situation économique très précaire pour en arriver aujourd'hui à une nation très moderne et compétitive. L'ancien premier ministre Lee Kuan Yew a mené un genre de gouvernance autoritaire mais éclairée qui a sorti le pays de la pauvreté à marche forcée. L'île bénéficiait de quelques atouts malgré l'absence de ressources, comme par exemple son port très actif, le PIB par habitant était aussi plus élevé que celui des autres pays de la région. Le pays a quand même parcouru un chemin impressionnant en luttant efficacement contre la corruption et en développant des pôles de compétitivité et des industries qui n'existaient pas au moment de l'indépendance. Tout n'est pas parfait et l'exemple n'est pas transposable partout, mais ça montre que de la détermination et une gouvernance saine peuvent faire des miracles, même quand on est tout petit.
 
Puisque tu évoques plus haut de croissance démographique déraisonnée, Lee Kuan Yew a justement mis en place des politiques et des campagnes de contrôle de la natalité. Ce fut d'ailleurs une erreur après-coup car maintenant la natalité est trop faible malgré les incitations, mais c'est une autre histoire.
 
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/73/Stop-at-Two.jpg

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Message édité par Zogzog4 le 26-03-2016 à 20:18:16

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n°45245824
abw
Posté le 26-03-2016 à 21:42:40  profilanswer
 

Zogzog4 a écrit :


Pas forcément comparable, mais Singapour a célébré l'année dernière les 50 ans de son indépendance. Le pays n'a aucune ressource naturelle, a démarré d'une situation économique très précaire pour en arriver aujourd'hui à une nation très moderne et compétitive. L'ancien premier ministre Lee Kuan Yew a mené un genre de gouvernance autoritaire mais éclairée qui a sorti le pays de la pauvreté à marche forcée. L'île bénéficiait de quelques atouts malgré l'absence de ressources, comme par exemple son port très actif, le PIB par habitant était aussi plus élevé que celui des autres pays de la région. Le pays a quand même parcouru un chemin impressionnant en luttant efficacement contre la corruption et en développant des pôles de compétitivité et des industries qui n'existaient pas au moment de l'indépendance. Tout n'est pas parfait et l'exemple n'est pas transposable partout, mais ça montre que de la détermination et une gouvernance saine peuvent faire des miracles, même quand on est tout petit.
 
Puisque tu évoques plus haut de croissance démographique déraisonnée, Lee Kuan Yew a justement mis en place des politiques et des campagnes de contrôle de la natalité. Ce fut d'ailleurs une erreur après-coup car maintenant la natalité est trop faible malgré les incitations, mais c'est une autre histoire.
 
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/73/Stop-at-Two.jpg


 
Le cas de Singapour est particulier et pas reproductible, les points particuliers sont :
 
- Surface reduite donc couts des infrastructures tres faible,  5m d habitants dans un territoire comme celui de la Suisse aurait exigé bien plus de depenses en biens publics divers de l ordre de plusieurs fois si pas dix fois.
 
- Apports quasi exclusifs d entreprises etrangeres qui ont utilisé cette ile pour ses avantages fiscaux et geographiques, la croissance economique a ete le fait quasi exclusif de ces ETPs
 
- Usage du commerce de re exportation, soit 43% de leur exportations..
 
A l autre bout il ont eu une croissance demographique comparable a celle des pays du tiers monde mais comme dit
ledites particularités ont beaucoup aidé, ceci dit il ne fait aucun doute que cela a été permis grace a une politique
assez competente, pour comparaison la Pologne semble loin de la France economiquement mais si l on se restreint au grand Varsovie c est quasiment comme ici..
 
 
 

n°45246369
Zogzog4
Posté le 26-03-2016 à 22:40:01  profilanswer
 

abw a écrit :


Le cas de Singapour est particulier et pas reproductible, les points particuliers sont :

 

C'est surtout la démarche dans la gouvernance qui semble difficilement reproductible chez beaucoup. Je remarque qu'il est beaucoup plus facile de gérer son pays de façon approximative que de mettre en place un fonctionnement rationnel et de lutter efficacement contre la corruption. Elle est là la vrai différence.

 

Si Singapour avait été géré comme beaucoup de pays, ils ne se démarqueraient sans doute pas de leurs voisins régionaux à l'heure actuelle.

 

À ce sujet :

abw a écrit :


- Surface reduite donc couts des infrastructures tres faible,  5m d habitants dans un territoire comme celui de la Suisse aurait exigé bien plus de depenses en biens publics divers de l ordre de plusieurs fois si pas dix fois.
 


Il y a plein de pays qui ont une surface réduite et qui ont des problèmes de développements d'infrastructure

 
abw a écrit :


- Apports quasi exclusifs d entreprises etrangeres qui ont utilisé cette ile pour ses avantages fiscaux et geographiques, la croissance economique a ete le fait quasi exclusif de ces ETPs
 


Justement, les entreprises viennent là parce que ça fonctionnent bien et qu'ils peuvent rayonner dans toute l'Asie du sud-est comme un hub. Si on cherche moins cher, on va en Malaisie ou en Indonésie, mais non, les entreprises payent le prix fort pour aller à Singapour. C'est le résultat de la politique mise en place depuis 50 ans. Par exemple, le hub pharmaceutique de cette région du monde est à Sg, le gouvernement a tout fait pour faciliter l'implantation de ces entreprises. De même, l'économie locale a aussi développé des savoir-faire locaux, par exemple dans les technos de pointe ou même l'armement, ST Engineering par exemple ou ST Kinetics qui a remporté un contrat pour l'armée US : http://www.todayonline.com/singapo [...] at-vehicle

 

Ou encore l'aéroport de Changi, à ce jour je n'ai encore jamais vu un aéroport aussi efficace, Aéroports de Paris devrait s'en inspirer.

 

Un autre exemple : les voitures. Toutes les grandes villes de cette région sont complètement engorgées par le trafic automobile, il y a des bouchons partout et en permanence, on met du temps pour aller d'un point à un autre. Par exemple Kuala Lumpur, Bangkok, Jakarta, Yogyakarta, etc etc. Singapour a procédé différemment pour prévenir cette paralysie quasi-permanente de la ville : ils ont d'abord déterminé combien de véhicules la ville pourrait accueillir compte tenu des infrastructures à l'instant "t". Ensuite, ils ont mis en circulation un nombre de licences (très chère) en conséquence pour avoir le droit d'utiliser un véhicule. Ensuite, ils ont mis en place un système de péage urbain. Enfin - et en contrepartie - ils développent les transports en commun de façon très efficace. Aucune autre ville ou pays d'Asie du sud-est n'offre une telle qualité de transports en commun et n'arrive à gérer aussi bien les embouteillages.

 

À titre de comparaison, voici comment ça se passe chez le voisin du nord à Kuala Lumpur : les transports en commun son asthmatiques, plein de rues n'ont pas de trottoirs, il y a des bouchons partout, des voitures partout. Ils construisent à la chaîne des infrastructures routières pour désengorger le trafic, des rocades et des voies rapides dans la ville, mais c'est de pire en pire, de plus en plus bouché. Le peu de transports en commun disponible n'est pas construit rationnellement, même pour les projets en cours. Un exemple? Ils étendent une ligne de métro qui va passer à côté d'un des shopping mall principaux de la ville - un centre commercial énorme avec parking toujours plein, il m'est arrivé de tourner 1h pour trouver une place. Une station prévue près de ce shopping mall peut-être? Non, il y en aura une avant et une après, mais aucune ne desservira ce centre commercial. Et tout est comme ça dans cette ville.

 

Ils n'ont pas de pétrole mais ils ont des idées, comme on dit

 

Je précise que j'ai déjà habité dans plusieurs pays et que je suis maintenant à Sg. Pour moi ça ne fait aucun doute que leur gouvernance "kiasu" a fait la différence. Il suffit de franchir la frontière vers n'importe quel pays de la région pour se rendre compte que tout est plus approximatif en comparaison, même dans les grandes villes.

 

je vais juste te citer un exemple qui ne serait pourtant pas difficile à reproduire : la propreté des rues. Avant l'indépendance, la ville était très sale par endroit, on voit sur des photos d'époque des quartiers avec des détritus pleins les rues et dans l'eau. LKY a mis en place des campagnes de nettoyage collectives - en montrant l'exemple - puis en imposant des amendes très élevées pour ceux qui salissent les espaces publiques. Ça peut parraitre dur, mais le fait est que la ville est impeccable alors qu'on trouve plein de déchets dans les rues dès qu'on passe la frontière chez les voisins.

Message cité 1 fois
Message édité par Zogzog4 le 26-03-2016 à 23:50:38

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n°45247413
abw
Posté le 27-03-2016 à 08:39:40  profilanswer
 

Zogzog4 a écrit :


 
C'est surtout la démarche dans la gouvernance qui semble difficilement reproductible chez beaucoup. Je remarque qu'il est beaucoup plus facile de gérer son pays de façon approximative que de mettre en place un fonctionnement rationnel et de lutter efficacement contre la corruption. Elle est là la vrai différence.
 
Si Singapour avait été géré comme beaucoup de pays, ils ne se démarqueraient sans doute pas de leurs voisins régionaux à l'heure actuelle.


 
Il y a un peu de ca mais je vais commenter ton post, au reste tres interessant, pour mettre en exergue certaines particularités dont cette fameuse gestion bien sur..
 

Zogzog4 a écrit :


Il y a plein de pays qui ont une surface réduite et qui ont des problèmes de développements d'infrastructure


 
Oui, mais comme dit c est un cas parmi les cas, 700km2 c est un sixieme de mon departement pourtant un des plus petits de France, si t est deja allé en Suisse (c est a coté d ici) tu verra des troncons d autoroutes a un million d euros du metre...
 

Zogzog4 a écrit :


Justement, les entreprises viennent là parce que ça fonctionnent bien et qu'ils peuvent rayonner dans toute l'Asie du sud-est comme un hub. Si on cherche moins cher, on va en Malaisie ou en Indonésie, mais non, les entreprises payent le prix fort pour aller à Singapour. C'est le résultat de la politique mise en place depuis 50 ans. Par exemple, le hub pharmaceutique de cette région du monde est à Sg, le gouvernement a tout fait pour faciliter l'implantation de ces entreprises. De même, l'économie locale a aussi développé des savoir-faire locaux, par exemple dans les technos de pointe ou même l'armement, ST Engineering par exemple ou ST Kinetics qui a remporté un contrat pour l'armée US : http://www.todayonline.com/singapo [...] at-vehicle


 
 
C est un paradis fiscal, donc non, le prix a payer est negatif en quelques sorte, ils servent de hub parce ce que ca permet a ces boites de delocaliser le benef, tout simplement ils pratiquent le dumping fiscal et captent de ce fait une partie des ressources qui ne sont pas meme produites chez eux, en fait ils vivent au crochets de pays dont les ETPs delocalisent les profits, c est aussi bete que ca, ca marchera tant que le reste du monde acceptera de se faire gruger par ses propres boites..
 
 
 

Zogzog4 a écrit :


Singapour a procédé différemment pour prévenir cette paralysie quasi-permanente de la ville : ils ont d'abord déterminé combien de véhicules la ville pourrait accueillir compte tenu des infrastructures à l'instant "t". Ensuite, ils ont mis en circulation un nombre de licences (très chère) en conséquence pour avoir le droit d'utiliser un véhicule. Ensuite, ils ont mis en place un système de péage urbain. Enfin - et en contrepartie - ils développent les transports en commun de façon très efficace. Aucune autre ville ou pays d'Asie du sud-est n'offre une telle qualité de transports en commun et n'arrive à gérer aussi bien les embouteillages.


 
Donc non seulement ils n ont pas de cout d infrastructures elevés mais en plus ils creent la rarété d utilisation pour celle, rares, existantes, t as du blé tu peut rouler en voiture et si t en a pas les transports en commun surement bondés, ce ne serait pas possible ici en France avec nos temperatures hivernales et l etendue du territoire, en fait leur methode est la privation de liberté circulatoire privée pour le populo, les transports sont organisés pour le boulot et point a la ligne...
 

Zogzog4 a écrit :


Ils n'ont pas de pétrole mais ils ont des idées, comme on dit


 
Ces idées sont pas dures a avoir, c est une organisation en caserne a but de production, des habitants pressés comme des citrons, robotisés et qui disposent de peu de liberté eu egard au niveau economique, c est quoi le patrimoine moyen du singapourien, juste par curiosité.?.
 
C est quoi la peine de prison pour un fumeur de joints par exemple.?..
 

Zogzog4 a écrit :


Je précise que j'ai déjà habité dans plusieurs pays et que je suis maintenant à Sg. Pour moi ça ne fait aucun doute que leur gouvernance "kiasu" a fait la différence. Il suffit de franchir la frontière vers n'importe quel pays de la région pour se rendre compte que tout est plus approximatif en comparaison, même dans les grandes villes.


 
Tu vivrais une vie entiere a Singapour avec femme et enfants, tout propret et reglé comme une horloge que c' est..?.
 

Zogzog4 a écrit :


je vais juste te citer un exemple qui ne serait pourtant pas difficile à reproduire : la propreté des rues. Avant l'indépendance, la ville était très sale par endroit, on voit sur des photos d'époque des quartiers avec des détritus pleins les rues et dans l'eau. LKY a mis en place des campagnes de nettoyage collectives - en montrant l'exemple - puis en imposant des amendes très élevées pour ceux qui salissent les espaces publiques. Ça peut parraitre dur, mais le fait est que la ville est impeccable alors qu'on trouve plein de déchets dans les rues dès qu'on passe la frontière chez les voisins.


 
Effectivement la propreté ca compte mais ca l est pas plus qu ici en Europe, faut quand meme pas exagerer, meme a Saana c est propre en gros, et j en profite pour te teaser a nouveau, quid de passer sa vie entiere
la bas..?.
 
Bon j y suis allé au brise roche pour la critique, mais enfin, faut bien creer matiere a debats.... :jap:

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Message édité par abw le 27-03-2016 à 08:42:20
n°45247952
Zogzog4
Posté le 27-03-2016 à 12:07:23  profilanswer
 

Je précise que je ne parle pas de copier la politique de Singapour, mais juste qu'on peut obtenir de meilleurs résultats quand la gouvernance est saine et que la corruption est combattue. On peut apprécier ou non tel ou tel point des politiques de Sg ou considérer que c'est hors-contexte, mais ce n'est pas le sujet ici, c'est la démarche qui est intéressante. Chaque pays doit trouver les solutions qui lui conviennent.

 


abw a écrit :

 

Oui, mais comme dit c est un cas parmi les cas, 700km2 c est un sixieme de mon departement pourtant un des plus petits de France, si t est deja allé en Suisse (c est a coté d ici) tu verra des troncons d autoroutes a un million d euros du metre...

 



J'y ai habité plusieurs années, ce pays est un cas très intéressant, très efficace, mais le cas de Sg me semble plus pertinent dans ce contexte car ils sont indépendants depuis 50 ans justement.

 
abw a écrit :


C est un paradis fiscal, donc non, le prix a payer est negatif en quelques sorte, ils servent de hub parce ce que ca permet a ces boites de delocaliser le benef, tout simplement ils pratiquent le dumping fiscal et captent de ce fait une partie des ressources qui ne sont pas meme produites chez eux, en fait ils vivent au crochets de pays dont les ETPs delocalisent les profits, c est aussi bete que ca, ca marchera tant que le reste du monde acceptera de se faire gruger par ses propres boites..


Encore une fois non, Singapour est l'une des villes les plus chères du monde, rien que l'immobilier coûte un bras. On peut trouver des avantages fiscaux ailleurs dans cette région, par exemple dans certains états de la Malaisie voisine. Tout y sera largement moins cher en plus de présenter des avantages fiscaux considérables. Mais c'est à Singapour que les entreprises installent leurs hubs pour attaquer le marché Asiatique, le pays le plus cher de la région qui présente les avantages d'offrir infrastructure, stabilité et bonne gouvernance. Passer dans les paradis fiscaux en Malaisie permettra de réduire encore plus les coûts, mais on perdra les autres avantages.

 


abw a écrit :

 

Donc non seulement ils n ont pas de cout d infrastructures elevés mais en plus ils creent la rarété d utilisation pour celle, rares, existantes, t as du blé tu peut rouler en voiture et si t en a pas les transports en commun surement bondés, ce ne serait pas possible ici en France avec nos temperatures hivernales et l etendue du territoire, en fait leur methode est la privation de liberté circulatoire privée pour le populo, les transports sont organisés pour le boulot et point a la ligne...

 


 

Les transports ne sont pas organisés que pour le boulot, je te laisser consulter les cartes des MRT et des bus. L'objectif de leur politique est de permettre de rejoindre n'importe quel point de l'île depuis n'importe quel autre point en moins d'1h30. Ce n'est pas encore le cas, mais on y tend de plus en plus grace à la construction de nouvelles lignes de métro et l'augmentation de la fréquence des bus.

 

Ici, la carte des arrêts de bus : https://wiki.smu.edu.sg/1314T2is415 [...] ian_Alayne
https://wiki.smu.edu.sg/1314T2is415/img_auth.php/thumb/f/f3/BusStopIcon.png/800px-BusStopIcon.png

 

Ils n'ont pas fait ça pour "créer la rareté" mais parce qu'ils ont compris qu'ils n'ont pas le choix si ils veulent une ville respirable. Ils ont dû prendre en compte les exemples des autres villes de la région totalement engorgées de voitures où tu mets 2h pour faire 5km. Pour te donner une idée à Kuala Lumpur, certains taxis refusent de travailler pendant les heures de pointe car on n'avance pas - et ils sont facturés principalement à la distance. Hors heures de pointes, ce n'est pas brillant non plus.

 


abw a écrit :

 

Ces idées sont pas dures a avoir, c est une organisation en caserne a but de production, des habitants pressés comme des citrons, robotisés et qui disposent de peu de liberté eu egard au niveau economique, c est quoi le patrimoine moyen du singapourien, juste par curiosité.?.

 

C est quoi la peine de prison pour un fumeur de joints par exemple.?..

 



Singapour est l'une des villes qui comporte le plus de millionnaires par habitants dans le monde et dont le PIB/habitant est aussi l'un des plus important du monde. Attention, la pauvreté existe à Singapour et il y a de grandes disparités dans les revenus, mais la prospérité d'ensemble se porte pas mal du tout avec un taux de chômage aux alentours des 2%.

 

Les peines peuvent être lourdes - ou pas, selon les domaines. Par exemple, un cycliste qui traverse un pont en roulant sur son vélo écopera de S$1000 d'amende (ou S$500, je ne sais plus). Deux allemands qui ont tagué le métro local ont écopé de plusieurs mois de prison et 3 coups de canne. inversement, des automobilistes qui tuent accidentellement des piétons n’écopent que 2 semaine de prison, ce qui est assez peu tout de même. La répartition des peines n'est effectivement pas toujours très cohérente (de moins de mon point de vue). Côté joints et drogues, c'est tolérance zéro, tout comme en Malaisie voisine. On risque potentiellement la peine de mort pour les cas les plus graves (trafiquants?), mais je ne sais pas ce qu'on risque pour un joint.

 


abw a écrit :

 

Tu vivrais une vie entiere a Singapour avec femme et enfants, tout propret et reglé comme une horloge que c' est..?.

 



Personnellement je m'y fait, c'est une expérience intéressante. je vois la propreté comme un avantage, je n'ai jamais aimé l'odeur d'urine dans le métro ni les détritus sur la voie publique. le fait que tout fonctionne bien st aussi un avantage à mon sens, l'administration et les services publiques sont efficaces. Quand tu es étranger et que tu as rendez-vous à l'équivalent de la préfecture, tout est réglé en 20 minutes. En France, il faut parfois se présenter à 3h du matin à la Préfecture pour espérer entrer.

 
abw a écrit :

 

Effectivement la propreté ca compte mais ca l est pas plus qu ici en Europe, faut quand meme pas exagerer, meme a Saana c est propre en gros, et j en profite pour te teaser a nouveau, quid de passer sa vie entiere
la bas..?.

 

Bon j y suis allé au brise roche pour la critique, mais enfin, faut bien creer matiere a debats.... :jap:


Non franchement, c'est vraiment plus propre qu'en France par exemple, il n'y a pas photo. C'est plus discutable par rapport à la Suisse, mais on est hors-sujet.

 

Enfin bon, je n'écris pas ça pour faire l'apologie de Singapour, je suis le premier critiquer certains points. Je réagissais juste au post ci-dessus en montrant qu'en 50 ans et en partant de très bas, on peut faire des choses si on a la volonté et une gouvernance saine. Mais je sais que ce n'est pas le cas en Algérie qui n'a ni la gouvernance ni la stabilité nécessaire. Sans être un expert, j'ai des amis Algériens qui partagent régulièrement sur FB des news de ce pays et je suis aussi abonné au Hic par exemple. Donc sans parler du passé ni des influences étrangères, il y a déjà un gisement d'améliorations important en interne  ;)


Message édité par Zogzog4 le 27-03-2016 à 22:06:29

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n°45264104
iborg
Posté le 29-03-2016 à 14:32:46  profilanswer
 

Et Singapour n'avait pas de pétrole-gaz. L'Algérie, si.

n°45275513
Pablo Escr​obarbe
Retour d'exil
Posté le 30-03-2016 à 10:08:07  profilanswer
 

En ce moment je lis un livre écrit par la fille de Messli Hadj (pas super bien écrit d'ailleurs) et j'espère comprendre un peu mieux l'Algérie. Parce que personnellement je n'y comprends rien.

n°45311213
Mustang Ap​ache
Posté le 02-04-2016 à 04:47:02  profilanswer
 

La guerre d'Algérie 50 ans après :
 
Les voleurs se pavanent tranquillement en Algérie...
 
Une enquête américo-australienne révèle un nouveau scandale mondial de Sonatrach durant le règne de Chakib khelil
 
http://www.kabylie-news.com/2016/0 [...] e.html?m=1

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