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Auteur Sujet :

encore de la lecture...un espoir de roman de SF

n°4302896
mariocompi​egne
Pseudo aux abonnés absents
Posté le 30-11-2004 à 11:14:52  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
J'ai lu la deuxième partie remaniée, c'est pas mal du tout, bien écrit, je trouve. Bravo :jap:


---------------
Dorénavant Mario_
mood
Publicité
Posté le 30-11-2004 à 11:14:52  profilanswer
 

n°4304508
Tokki
Posté le 30-11-2004 à 15:48:37  profilanswer
 

merci d'avoir pris le temps de lire Mario, je sais que c'est un peu long :jap:

n°4304554
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 30-11-2004 à 15:54:42  profilanswer
 

Et alors, la suite?

n°4306624
Tokki
Posté le 30-11-2004 à 20:02:47  profilanswer
 

je règle la dernière scène de la troisième partie et je poste ^^

n°4309167
Tokki
Posté le 01-12-2004 à 01:18:58  profilanswer
 

Et voici donc la troisième et avant dernière partie du prologue...
 
C'est encore une fois assez long   :sleep:  mais j'espère que certains auront le courage de le lire pour me donner leur avis.  :jap:  
 
Rappel des épisodes précédents  
-> partie 1 : http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] m#t4273902
-> partie 2 : http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] m#t4293385
 
 
En avant et bonne lecture !  
 
 :bounce:  
 
3. La comtesse
 
Un quartier de l’ouest de Prague thésaurise le silence de cette matinée aux couleurs étrangement crépusculaires. Les premiers gazouillis d’oiseaux, émis par les occupants d’un nid perché en haut de la tour de Mala Strana, habillent le silence d’une complainte majestueuse. Cette tour de pierres qui se tient fièrement au milieu du quartier praguois porte le symbole d’une époque pleine de légendes. Une magie qui n’échappe pas à cette femme regardant par l’une des fenêtres de la tour. Tandis qu’elle s’apprête à retourner vers son trône dominant le fond de la salle, un homme frappe à la porte et entre. Avant de prendre la parole, il s’incline devant elle.
« Tout est fin prêt.
- Très bien. Que l’on amène notre « invité ». Combien de temps reste-t-il avant l’orage ?
- Trois jours...

 
La jeune femme est désemparée. Emprisonnée dans cette cage, Cécilia prend conscience de sa totale impuissance. Un paysage de taules multicolores transparaît derrière la vitre. Une fumée grisâtre flotte à la hauteur de la fenêtre. Cécilia se sent inexorablement prise au piège. Depuis combien de temps était-elle enfermée ? Une heure ? Heureusement, une musique douce accompagne la journaliste résignée à patienter. Les klaxons n’en finissent plus de hurler allant jusqu’à paralyser la pensée de la conductrice. Pourtant, la ville munichoise est réputée pour la fluidité de sa circulation. Mais la panne d’un car touristique au milieu d’un carrefour, deux cent mètres plus loin, a créé un embouteillage des plus tassés. Calmement, elle ressasse les questions posées à Schuwald plus tôt ce matin. Elle n’a pas commis d’erreur mais il a senti le piège venir. On ne manipule pas aisément un homme qui jongle quotidiennement avec les millions. Elle se pose tout de même des questions. « Que faisait cet homme, recherché par la police, chez Schuwald ? L’excentrique allemand a décidément bien des choses à cacher. » Pour étayer son enquête, Cécilia n’a pas manqué de rendre visite au directeur de l’hôpital von Hauner. Lequel n’a pas été des plus prolixes au sujet des activités de leur département de recherche en radialogie génétique. La curiosité de Cécilia n’a de cesse de croître mais force est de constater que les impasses se succèdent.
Perdue dans ses pensées, la jeune femme n’a pas remarqué la berline noire collée au pare-choc arrière de sa voiture. Pire, les vitres teintées masquent le sourire de son chauffeur. Pourtant lui observe sa proie et passe sournoisement la langue sur sa lèvre supérieure. Un geste qui ne peut effrayer la jeune femme gagnée par l’impatience devant la lenteur de la circulation. Un long quart d’heure s’écoule avant que Cécilia ne traverse le carrefour laissant derrière elle le car, les automobilistes mécontents mais pas ce félin noir resté à distance d’attaque. Brusquement, le prédateur bondit. Alertée par le crissement des pneus, la jeune femme regarde dans son rétroviseur et aperçoit la berline s’approcher dangereusement. Cécilia tente une manœuvre pour laisser passer ce qu’elle croît être un chauffard. A ce moment précis, son poursuivant change de fil et la dépasse en happant son rétroviseur.
Cécilia trépigne sur son siège. Son cœur bat la chamade. Elle hésite entre la peur et la colère. Pour se remettre de cette forte émotion, elle choisir de stationner quelques secondes en double file. Lentement, la peur se dissipe. Elle repart, hésitante, les yeux rivés sur la route.  
 
Aucun autre incident ne perturbe le trajet de la journaliste. Elle fait route vers son hôtel pour y préparer ses bagages et retourner bredouille à Paris. Elle n’oubliera pas d’inclure dans ses valises le poids d’un nouvel échec. Mais, elle ne se laissera pas abattre. Non ! Cécilia est de ses femmes modernes, indépendantes, refusant de regarder passer leur vie. Bercée par la nostalgie, elle revoit Karl à cette soirée qui porte à jamais le symbole de sa libération. Et finit par remonter le temps, allant jusqu’à cet électrochoc qui a fait raisonner en elle la fatidique question.
 
C’était un jeudi comme disait la chanson, ou plutôt, comme elle aurait dû le dire. Quelques mois avant la cérémonie de remise de prix, Karl apprenait que son enquête sur le démantèlement d’un réseau de prostituées clandestines avait été choisie pour le prix Pulitzer. Euphorique, il annonçait la nouvelle à toute l’équipe du Synops. Bruno, extatique, toujours la pipe à la main, regardait le jeune journaliste. Il voyait en lui le phare éclairant sa propre réussite. Toute l’équipe applaudissait et le champagne coulait à flot. Karl était rayonnant. Entourés par ses pairs, il se préparait à une consécration exceptionnelle pour un journaliste de son âge. Cécilia n’était pas très loin, légèrement en retrait. Elle observait son bien aimé espérant dans l’ombre qu’une pluie de bonheur allait bénir son couple. Petit hasard de la vie, cet événement coïncidait avec l’anniversaire des deux ans du couple. La jeune fille rêveuse imaginait déjà le retour dans leur nid d’amour et une célébration plus intime. Quelle ne fut pas sa déception quand Karl lui proposa d’aller festoyer avec le reste de l’équipe. Une déception que l’on aurait pu croire passagère mais qui s’était encrée dans le cœur de la jeune femme. Les jours et les semaines passèrent. La rancœur de Cécilia ne cessait de croître tandis qu’elle découvrait un Karl plus distant, proche de ses préoccupations professionnelles. Il était trop loin d’elle. Où étaient passés son bien aimé et le cortège de tendresse, d’amour et de complicité qu’il représentait ? Les réflexions de Cécilia allaient jusqu’à la rendre insomniaque. Elle subissait des nuits de la plus pâle des blancheurs. Son amant ne soupçonnait guère l’explosion apocalyptique qui venait de briser son cœur. Cécilia devenait peu à peu moins rêveuse. « L’étincelle...Où est mon étincelle ? » pleurait la demoiselle elle-même perdue. Etait-elle éteinte ou simplement égarée au plus profond de la solitude de la jeune femme ? Telle était la question fatidique qui trouva une réponse le soir de la remise du prix Pulitzer quelques mois plus tard. Son amour s’était évaporé, emmenant avec lui ses rêves de jeune fille.
 
Cécilia est maintenant devant l’entrée de sa chambre d’hôtel. Elle passe la clé magnétique sur le réceptacle collé au mur attendant le signal vert synonyme d’ouverture. Elle entre, ferme la porte, et allume la lumière. Non sans un sursaut d’effroi, elle découvre le cadavre d’un hôtelier, un couteau planté dans le dos. Le sang de la victime, déjà noirâtre, imbibe le tapis. Cécilia réprime un cri d’horreur en plaquant ses deux mains sur sa bouche. Levant rapidement les yeux, elle croise le regard du Malin.
Alfred Sight, souriant, est assis dans un fauteuil. Il visse patiemment un silencieux sur le canon de son révolver.
 
Quelques jours se sont écoulés depuis l’incident. Karl est profondément choqué. Chaque image, chaque son est gravé dans son esprit : les sanglots de cet étrange personnage, les mots qu’il a prononcés, le coup de feu, le bruit lourd du corps tombant à terre, le sang qui s’écoule sans pouvoir s’arrêter, la police qui arrive sur les lieux en moins de temps qu’il n’en faut pour rendre la totalité de son déjeuner et l’interrogatoire durant lequel les instances policières meurtrissent son esprit des pires questions. Les pensées tourbillonnent dans son crâne.
 
Karl n’aurait jamais imaginé être l’acteur d’un si mauvais film. Les contours de la réalité s’effacent peu à peu tandis qu’il rumine ces seuls souvenirs. Il a abandonné tout espoir de liberté depuis que la police a décrété sa détention « préventive ». Cloîtré dans cette cellule, allongé sur un lit, il se pose, à son tour, les pires questions.
 
« Ai-je réellement vécu ce que je viens de vivre ? Pourquoi suis-je détenu prisonnier ? Pourquoi cet homme m’a choisi comme témoin de son passage dans l’au-delà ? »
 
Karl en a assez d’être l’architecte de la mort des autres. La plupart des gens ne choisissent pas leur mort. Ils sont guidés par leur entourage, ou pire, par des inconnus, vers la fin. Trop de proches sont partis, trop de vide autour de lui. Le délire l’envahit doucement comme la conséquence d’un choc émotionnel trop violent.
 
« Je n’attire pas la mort. Elle s’est accommodée à mon destin. Cet homme se serait-il condamné à l’exil si je n’avais pas eu la prétention de mes actes ? »
 
Un doute effroyable colonise les pensées du jeune homme, perdu. Il prend peu à peu conscience de son sommeil. Il ne dort plus mais n’ouvre pas les yeux pour autant. Il déguste ce doux soulagement que l’on ressent lorsque la lucidité nous délivre d’un mauvais rêve.  
Ses paupières s’entrouvrent avec fébrilité. La réalité, floue, regagne lentement toute sa consistance. Karl observe la pièce : une table pour seul mobilier, une porte fenêtrée, une loupiotte accrochée au plafond.  
Cette cellule…  
Karl referme les yeux comme pour ignorer la malicieuse vérité qui manipule ses sens.
« Rien à faire, tout ceci est bien réel ».
 
Un agent de police ouvre la cellule. L’air entre dans la pièce et ressuscite le journaliste en proie au désespoir. A côté de l’agent, Antoine observe son confrère et le gratifie d’un sourire chaleureux. Karl apprécie à sa juste valeur ce geste complice. Il y ressent une amitié sincère née dans les dédales d’une école de journalisme. Ah, les affres de la distance, capables d’émousser les liens les plus solides. Les deux hommes sortent. Recouvrant sa liberté, Karl découvre la pénombre, la nuit va tomber. Il pleuviote. Le fond de l’air est frais. Il s’en sert un bol, l’esprit encore chahuté par sa détention.
Aucune parole ne parvient à sortir de la bouche du jeune homme. Il remercie néanmoins Antoine pour l’avoir sorti de ce guêpier et lui demande de le raccompagner à son hôtel, lieu où leur chemin se sépareront.
 
Dans l’obscurité de sa chambre, Karl fait le vide tant bien que mal. Ses démons le pourchassent. Son cœur palpite aussitôt que rejaillissent les images de cette exécution.  
 
Il se concentre, tente de faire le point sur la situation, et réclame à son esprit la clarté de l’instant présent. Sa conclusion ne tarde pas.  
« Je sens le fauve ! Une douche ! Vite, maintenant ! ».
 
« Cet homme se serait donné la mort quoi qu’il arrive ». Cette pensée, méditée sous une eau très chaude, offre quelques instants de répit à sa conscience.
En sortant, à l’aise dans son peignoir de bain, il prend son bloc-notes et un dictaphone qu’il approche de ses lèvres. L’heure est à la réflexion.  
 
« Il y a six jours maintenant, l’observatoire du pic du midi annonce que le météore n’entrera pas en collision avec la terre. Quelques heures plus tard, l’observatoire est détruit. André Simon, l’homme responsable de l’explosion, avoue qu’une certaine Katalina aurait commandité l’attentat. S’en suit la rencontre avec cet individu non loin du commissariat. Il semble connaître André Simon et évoque, avant de se donner la mort, un travail à Prague, prélude à une catastrophe. Manifestement, il y a un lien avec le rayonnement évoqué par l’auteur de l’attentat. »
 
Karl poursuit son monologue, intrigué.
 
« Tout s’enchaîne trop facilement. Un scientifique qui doit manipuler les explosifs aussi bien que moi choisit la frontière espagnole pour échapper à la police. Quel fin stratège ! Il est aisément arrêté, n’affiche aucune résistance et déballe toute son histoire à la police. De deux choses l’une. Soit il n’est pas scientifique, soit il n’a pas opéré seul. Quoiqu’il en soit, il s’en suit le suicide d’un type, bien entendu, à proximité du commissariat et devant témoin. Il a parlé d’un secret. Katalina aurait donc mis la main dessus. Pour le compte de qui ? Et dans ce cas, pourquoi attirer l’attention sur l’observatoire du pic du midi ? »
 
L’esprit de Karl s’embrouille. Il gigote la tête et tente de se concentrer.
 
« L’observatoire du pic du midi. C’est la clé de l’énigme, j’en suis sûr. L’annonce qui en provenait serait-elle une manœuvre subversive ? »
 
Soudain, Karl se remémore d’une affaire similaire en Chine. Il ouvre un document archivé sur son ordinateur et relit attentivement la déclaration du directeur de recherche, Yu Ping, de l’observatoire chinois situé à Li Jiang.  
« Il a annoncé que le météore n’a aucune chance d’entrer en collision avec la Terre. Cet observatoire est équipé du plus gros télescope d’Asie du Sud Est avec un diamètre avoisinant les deux mètres. Ce qui semble, comme dans le cas du pic du midi, insuffisant pour de telles prédictions. Si l’on superpose les deux affaires, cela signifierait que l’observatoire de Li Jiang aurait également reçu des fonds privés. Ces éléments convergent vers l’enquête de Cécilia sur les marchands de l’Apocalypse (ainsi avait-elle nommé les membres de ces hautes sphères de la finance tirant partie des investissements fait pour la recherche scientifique). On a déploré la disparition du rapport de la découverte et de ses auteurs. Par manque de preuves, le gouvernement chinois a très vite démenti la découverte de l’observatoire Li Jiang. D’une manière ou d’une autre, cela signifie que quelqu’un ou quelque chose tente de garder le contrôle sur le flux d’informations concernant la position du météore par rapport à la Terre. »
 
Karl est dans une situation psychologique délicate. Son intuition l’amène à penser que son métier de journaliste l’éloigne de la vérité. Pour comprendre les mécanismes de cet engrenage, un tri entre les informations officielles et officieuses est primordial.
 
« Récapitulons. L’opinion publique croit en une menace arrivée de l’espace. Par deux fois, la communauté scientifique tente d’apaiser la population en délivrant des éléments prouvant que le météore n’a aucune chance d’entrer en collision avec la Terre et, comme par enchantement, toutes les preuves pour valider ces annonces disparaissent. »
 
Karl a un frisson dans le dos aussitôt qu’il saisit les nœuds de cette mascarade.
 
« Les marchands de l’Apocalypse investiraient dans le milieu scientifique pour profiter de certains effets de ces annonces notamment dans les marchés boursiers. L’annonce fait grimper les cours internationaux comme la conséquence d’une forme de soulagement. Parallèlement, ils orchestrent le discrédit de ces découvertes. Les marchés s’effondrent et les marchands de l’Apocalypse se remplissent les poches par effet yoyo. Mais il y a pire, la crédibilité de la communauté scientifique n’en souffre même pas, puisqu’elle est posée en victime d’attentat. Le mystère du météore perdure, inquiétant la population, instaurant la peur et une forme de contrôle sur l’opinion des gens concernant l’avenir de la planète. Notre monde est en proie à l’incertitude, le ciel risquant de lui tomber sur la tête à tout moment. Ainsi les marchés financiers restent dans le flou. Ce stratagème est complexe. »  
 
Karl trouve une idée pour le titre de son prochain article qu’il note sur son bloc : « Délit d’initiés à l’échelle cosmique ».
 
Néanmoins, le journaliste ne parvient pas à oublier les dernières paroles de cet homme bedonnant ayant mis un terme à sa vie :  
 
« Non je n'ai plus le droit de vivre...Maintenant, ils connaissent le secret du météore...Jamais plus je ne pourrais me regarder en face...A quoi bon… »
 
« De quel secret parlait-il ? S’agit-il du rayonnement ou plutôt, ses effets ? Ce suicide imprévu constitue-t-il la poussière de l’engrenage ou en fait-il inexorablement partie ? Quelqu’un, plus haut placé encore que les marchands de l’Apocalypse, tient-il toutes les ficelles de cette guerre de la manipulation ? ».
 
Le reporter reste donc partagé entre deux perspectives concernant le suicide : croire en la pénitence d’un homme qui baignait dans la tourmente ou étudier l’éventualité d’un comédien kamikaze, pion parmi les pions. Pour l’heure, il choisit d’appeler sa rédaction.
 
- Bonsoir chef, c’est Karl. Je compte me rendre à Prague pour continuer l’enquête et…
- Oui, bah bien sûr…La rédaction de « Libé » m’a appelé pour me demander de couvrir les frais juridiques liés à ta libération ! T’as intérêt à revenir avec l’article du siècle ! Sinon, je les retiens sur ta paie ! Hurle Bruno Marcovich.
- C’est en cours…Y a-t-il du neuf à Paris ?
 
Après un instant d’hésitation, Bruno prend un ton plus calme.
 
- Je ne sais pas comment te le dire. On n’a plus de nouvelles de Cécilia depuis qu’elle est partie pour Munich.
- Quoi ?!
 
L’homme est tout de noir vêtu. De longues mèches de cheveux masquent une partie de son visage. Une main gantée tient élégamment son arme. Des yeux d’Alfred se dégage toute la démence d’un prédateur prêt à dévorer sa proie. Cécilia regarde aux alentours. Les fenêtres sont trop loin pour penser à une quelconque évasion. La porte derrière elle aurait constitué une merveilleuse échappatoire si elle n’avait pas été fermée quelques secondes plus tôt. Elle sent que son vis-à-vis n’hésitera pas à faire feu au moindre geste de sa part. Elle prend la parole masquant la peur qui lui tord l’estomac.
 
« Que faîtes-vous dans ma chambre ? déclare-t-elle fermement sans qu’elle parvienne à stopper le tremblement de ses deux longues jambes.
 
- Ne le devinez-vous pas ? répond Alfred sournoisement. Il se lève et pointe son révolver sur la jeune femme.
 
Cécilia sent une bouffée de chaleur lui monter à la tête. Cette chaleur ankylosante qui interdit une quelconque lucidité pour discerner ne serait-ce qu’un espoir de solution. Debout, l’homme glisse le bas de son long manteau noir derrière ses cuisses comme se mettre plus à l’aise. Il incline sa tête sur le côté et observe sa prise. Il prépare l’exécution. Tant bien que mal, Cécilia tente de gagner du temps en jouant l’intox.
 
- Je présume que votre présence ici est née de la volonté de Schuwald. Mais, je me demande bien…
- Monsieur Schuwald ! interrompt Alfred. Savoir « le pourquoi » des choses ne fait pas partie de mes assignations.  
 
Alfred pose un doigt sur la gâchette. Il n’est pas de ces tueurs de bas étages qui laissent à leur victime le choix de l’instant pour mourir. Toutes les paroles du monde lui paraissent plus futiles les unes que les autres. Il n’a qu’un seul objectif : supprimer. Il a même oublié à quel point cette femme l’a subjugué par sa beauté. Son esprit aliéné doit être soulagé. Telle est sa seule prérogative. Il doit se libérer. Il ne perçoit qu’une échappatoire : tuer cette femme. Il y a quelque chose d’artistique dans sa démarche. Son rituel répond à des règles précises, à une obstination, à un choix du cadre adéquat. Il y a dans sa méthode toute l’indécence d’un photographe qui préparerait le portrait d’un défunt comme seul souvenir d’une famille en deuil.  
« Gagner du temps, gagner du temps ». C’est tout ce qui préoccupe Cécilia tandis que son tortionnaire approche.
 
- Eliminer une journaliste me paraît tout à fait inhabituel pour un homme ayant des préoccupations aussi vastes que celles de Schu…Monsieur Schuwald » annonce Cécilia précipitamment.
 
En réponse, Alfred tire sans sourciller.  
 
La jeune femme tombe à genoux. Des larmes lui sont arrachées des yeux. Elle couvre le côté droit de sa tête d’une main bientôt recouverte de sang. Elle tente de crier mais, à ce moment précis, les mocassins étincelants de son bourreau apparaissent devant elle. Cécilia gémit mais sa gorge sèche est nouée par la douleur. Elle sent maintenant le canon du révolver, glacial, sur son front.
 
«  Ceci est mon trophée, ma belle »  
 
Alfred hoche la tête et tend un petit sac. Cécilia, écoeurée, devine qu’elle doit ramasser son oreille déchiquetée. Elle comprend également que sa dernière heure a sonné.
 
« Vous êtes si belle, j’aurais aimé vous rencontrer dans d’autres circ… »
 
Alfred s’interrompt. Un bruit sourd a traversé la chambre, puis un second, et un troisième. La fenêtre de la chambre, située au fond de la pièce, a volé en éclat. Le corps d’Alfred réagit à chacun de ses bruits par un petit sursaut. Le visage de l’homme se décompose. Cécilia lève la tête, les yeux écarquillés. Une larme de sang s’écoule au coin des lèvres du tueur.
 
« Trop belle… » marmonne Alfred avant de tomber au sol, conscient de l’erreur qu’il vient de commettre en ayant laissé les rideaux ouverts.
 
La porte vole en morceaux. Deux hommes en cagoules se ruent sur la femme complètement abasourdie par ce qui lui arrive. Le premier lève le bras et frappe la jeune femme sur le haut du crâne sans le moindre ménagement. Il la saisit, inconsciente, tandis que le second sort une arme et tire sur le corps d’Alfred comme pour s’assurer que le cadavre ne se relèvera pas. Les deux individus se ruent dans le couloir et montent les escaliers vers le toit de l’hôtel. Un hélicoptère les y attend laissant glisser une échelle en corde. Accueillant ses nouveaux passagers, l’objet volant s’élève dans le ciel dans un bruit assourdissant.
Une quinzaine de minutes plus tard, l’autogire se pose aux abords d’une piste. L’endroit ressemble à un petit aéroport privé. Les deux malfrats chargés de leur « paquet » rejoignent une femme attendant à l’entrée d’un jet prêt à décoller.
 
- Elle est toujours vivante j’espère, s’enquière-t-elle.
 
Les deux individus cagoulés, hardis jusqu’à maintenant, s’agenouillent devant cette femme dont la posture, la prestance et le regard inspirent l’inquiétude. L’un d’eux lève la tête et prend la parole d’un ton respectueux.  
 
- Oui, Maîtresse Katalina.
- Bien, la comtesse saura vous récompenser. En route.
 
Le ciel lui tombe sur la tête. Karl raccroche lentement le téléphone tandis que mille questions lui traversent l’esprit. La dernière est la plus cinglante, témoignant d’un manque total de discernement : « Pourquoi cette réaction ? ».  
Lui qui a si longtemps cru s’être débarrassé du fantôme de Cécilia. Lui qui a repris goût à la vie. Pourquoi, cette annonce engendre-t-elle en lui une si violente explosion de désespoir ? Karl rappelle sa rédaction et recueille toutes les informations sur le départ de Cécilia. Elle est partie à Munich pour enquêter sur Albert Schuwald. Son hypothèse est qu’il doit exister deux camps opposés au sein de la communauté scientifique. Les marchands de l’Apocalypse financeraient l’une des parties pour torpiller l’autre. Mais Karl n’a jamais adhéré à l’hypothèse de Cécilia.
 
Et maintenant, que faire ? Karl n’ose imaginer la suite. Les minutes passent. Le jeune homme est accablé. Ses pensées virevoltent mais finissent par se clarifier. Ses lèvres se tendent inexorablement. Il sourit. En cet instant précis, dans cette banale chambre d’hôtel au cœur de Tarbes, un homme pactise avec le diable. Il n’est pas ce valeureux chevalier prêt à sauter sur son destrier pour sauver la belle. Pourtant, dieu sait qu’elle l’est. Non, ce héros n’existe pas en lui. « Cécilia s’est fourré dans le pétrin mais elle devra s’en sortir seule » pense-t-il. Elle l’a quitté, a vécu sa vie. Il veut vivre la sienne. « Je dois reprendre mon enquête ! A Prague ! Je n’irai pas à Munich ! ». Sur ces derniers mots, Karl enlève son peignoir, éteint la lumière et se couche nu sur son lit. Il finit par s’endormir.  
Dehors, le tonnerre gronde. La pluie s’abat violemment sur les vitres de l’hôtel. D’aucuns verrait en la décision de cet homme la plus grande des lâchetés. Lui n’y voyait, pour l’heure, qu’une douce vengeance.
 
La nuit est agitée. Les cauchemars se succèdent. Dame Morphée, maligne, fustige Karl des visions les plus obscures. Il est enchaîné dans une pièce. Les murs ensanglantés marmonnent des sons inintelligibles. En face de lui, prend forme la silhouette d’une femme sans visage dont il ne discerne que le sourire. Un rictus qui se transforme en un rire sordide tandis que les murs n’en finissent plus de psalmodier des paroles étranges. Un pistolet se glisse dans la main droite de Karl, subitement libéré. Sans pouvoir contrôler son geste, il pointe l’arme vers cette femme sans visage. Des larmes de sang ont remplacé son sourire désagréable. La main tremblante, il tire. L’imaginaire du jeune homme dessine peu à peu le visage de cette femme tombée au sol. En le découvrant, il dirige le revolver vers sa tempe. Un rire diabolique traverse l’inconscient de Karl qui se réveille subitement, affolé, les yeux humectés, le corps suintant.
 
Au petit matin, le ciel a regagné toute la beauté que lui offre un soleil éclatant. Le radio-réveil qui chantonne la magnifique balade de John Lennon, Imagine, ne réveille pas Karl obnubilé par ses hallucinations nocturnes. Désoeuvré, il commande tout de même au room service quelques journaux quotidiens ainsi que la panoplie du « royal petit déjeuner » tel qu’il est vanté par la carte de l’hôtel. Ce matin là, les tartines sont fades, le thé manque de saveur, la vie elle-même paraît insipide. Karl a le coude sur la table, la main sous le menton, les sourcils froncés. Il se tapote le bout du nez avec l’index : le penseur, dans toute son hésitation. Il ne comprend pas la raison de ce mal être, ou plutôt ne veut-il pas se l’avouer. D’un geste canin, il secoue la tête pour chasser ces pensées fugitives. « Ma décision est prise ».
 
Jamais Karl n’aura passé autant de coups de téléphone. Il appelle toutes ses relations à Paris. Un contact au RG lui dégote un semblant de dossier sur cette femme, présumée terroriste, appelée Katalina. Karl est persuadé qu’elle détient la dernière pièce de son puzzle. Ouvrant un mail crypté, il découvre le passé d’un agent secret américain : Catheryne Bakes, ayant émigrée en Ukraine à la fin des années quatre vingt dix, période où elle changea d’identité. Le fichier contient une vieille photo. Son visage est impassible, légèrement masculin, adouci par le charme d’une chevelure rousse impeccablement attachée. Elle a les yeux noirs de jais, un regard d’une profondeur inouïe. Si le diable croisait cette femme, il se prosternerait devant elle.  
Le journaliste épluche les pages du dossier une à une. Elle a un parcours militaire des plus terrifiants, engagée dans la plupart des interventions militaires américaines dans le monde entre 1981 à 1994.
La première année, le soutien des Etats-Unis aux contras situés au Honduras conduis Catheryne à se battre contre les sandinistes du Nicaragua.  Elle est rapatriée en 1985, trois ans avant la fin de l’intervention pour des raisons familiales, le décès de son frère.
En 1986, Catheryne rejoint les forces armées américaines envoyées en  Libye pour bombarder les principales villes du pays. Elle oeuvre au moyen orient en qualité de pilote de chasse. Après une courte retraite, on la retrouve aux Philippines en 1989 où elle exerce à nouveau son talent de pilote. Elle finit par l’opération Tempête du désert, en 1991, tristement célèbre pour avoir fait naître le syndrome de la guerre du Golfe. Karl continue. Son profil psychologique souligne un profond traumatisme à la suite de cette dernière bataille. Elle quitte l’armée et s’engage dans les services secrets américains pour lutter contre le terrorisme. Ce « blabla » militaro-politique, conclu sur la migration de Catheryne, ou plutôt Katalina, d’ouest en est, ennuie profondément le reporter. Il n’y voit que les implications bureaucratiques de « la trahison d’une femme qui a tout simplement perdu la raison ». Devant le manque cruel d’informations concernant la situation actuelle de Katalina, Karl finit par se détourner du dossier pour se plonger dans un quotidien pris, au hasard, dans la pile à côté de lui. La lecture d’un article le paralyse :  
 
[…] le porte-parole de la police de Munich a déclaré que le corps, criblé de balles, de Sylvinio Berlutti aka Marc Beauchamps aka Alfred Sight, a bien été identifié.  
La veille, effrayée par des rafales de coups de feu, une femme de ménage avait alerté la police arrivée trop tard sur les lieux pour interpeller les auteurs de l’assassinat. Le décès de Berlutti est déjà qualifié d’« aubaine » par les instances judiciaires munichoises. L’italien était tristement célèbre pour avoir été l’un des membres les plus actifs sur la scène du crime organisé en Europe. Entendu par les autorités, le directeur de l’hôtel a signalé que la chambre était occupée par une journaliste française, Cécilia Dupretz, qui est portée disparue. L’enquête sur les circonstances de cet assassinat semble s’orienter vers la piste du règlement de comptes tandis que les autorités françaises réclament des informations complémentaires au sujet de la disparition de […]
 
« Cécilia » soupire Karl.
 
Elle ouvre lentement les yeux. Cécilia est assise, solidement attachée dans ce qu’elle perçoit comme le couloir d’un petit avion. Ses deux ravisseurs se tiennent debout devant la cabine de pilotage, toujours encagoulés, arme à la main. Cécilia n’y connaît pas grand-chose en artillerie mais elle croit reconnaître ce que les films décrivent comme des mitrailleuses. Elle se rappelle soudainement sa mutilation. Curieusement, elle n’en ressent plus la douleur. L’aurait-on anesthésiée ? Elle regarde son reflet dans le hublot et constate la présence d’une compresse soigneusement collée à l’aide de sparadrap. Elle n’ose pas prendre la parole de peur d’être la victime de nouvelles violences. La porte du cockpit s’ouvre. Une femme portant une combinaison moulante en cuir noir approche de la prisonnière. Elle se penche vers elle, laissant sa longue chevelure rousse plonger dans le cou de la prisonnière. Katalina chuchote à l’oreille, encore intacte, de la jeune journaliste :
« J’espère que tu te délectes de ce petit moment de repos ma belle. La comtesse nous attend. Si tu veux vivre, je te conseille de lui dire tout ce que tu sais sur Schuwald. »


Message édité par Tokki le 01-12-2004 à 01:28:02
n°4315725
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 01-12-2004 à 22:43:02  profilanswer
 

Mes commentaires tout chauds!
 

Citation :

Un quartier de l’ouest de Prague thésaurise le silence de cette matinée aux couleurs étrangement crépusculaires. Les premiers gazouillis d’oiseaux, émis par les occupants d’un nid perché en haut de la tour de Mala Strana, habillent le silence d’une complainte majestueuse.


 
La répétition de "silence" qui peut-être, je pense, évitée et je ne raffole pas du terme "thésauriser" que je trouve très concret, très matériel, et qui casse une descritpion onirique.
 
"_Cécilia se sent inexorablement prise au piège. Depuis combien de temps était-elle enfermée ? Une heure ?" : "est" ppour éviter le jonglage imparfait/présent.
 
_"Heureusement, une musique douce accompagne la journaliste résignée à patienter." : peut-être pourrais-tu supprimer le "à patienter" qui alourdit inutilement la phrase.
 
_"Mais la panne d’un car touristique" : "de touristes". "Touristique" se rapporte à un lieu.
 
_" On ne manipule pas aisément un homme qui jongle quotidiennement avec les millions." : si! on peut manipuler un homme qui jongle avec les millions. Par contre on ne manipule pas facilement un homme qui jongle quotidiennement avec les médias.
 
_« Que faisait cet homme, recherché par la police, chez Schuwald ?" :  supptime la virgule.
 
_"des activités de leur département de recherche en radialogie génétique." : ce ne serait pas plutôt "radiologie"?
 
 _"Pourtant lui observe sa proie et passe sournoisement la langue sur sa lèvre supérieure." : ajoute une virgule parès "Pourtant".
 
_"son poursuivant change de fil et la dépasse en happant son rétroviseur." : "file".
 

Citation :

Elle n’oubliera pas d’inclure dans ses valises le poids d’un nouvel échec. Mais, elle ne se laissera pas abattre. Non ! Cécilia est de ses femmes modernes, indépendantes, refusant de regarder passer leur vie. Bercée par la nostalgie, elle revoit Karl à cette soirée qui porte à jamais le symbole de sa libération. Et finit par remonter le temps, allant jusqu’à cet électrochoc qui a fait raisonner en elle la fatidique question. C’était un jeudi comme disait la chanson, ou plutôt, comme elle aurait dû le dire.


 
Je n'aime pas ce passage, qui globalement, ressemble à de la pensée rapportée. Je pense que cela serait mieux si elle pensait directement, ce qui évite certaines tournures lourdes. Les points sont relativement mal placés dans ce passage.
 
 _"Elle observait son bien aimé" : "bien-aimé".
 
_"mais qui s’était encrée dans le cœur de la jeune femme." : "ancrée".
 

Citation :

Elle subissait des nuits de la plus pâle des blancheurs.


 
 :??:  :pt1cable:  
Pas claire du tout, cette phrase! Je pense que tu fais une figure de style autour de "nuit blanche" mais le résultat est ampoulé et peu agréable à lire.
 
_"pleurait la demoiselle elle-même perdue." : je trouve que "demoiselle" relève du langage parlé. Préfère "la jeune femme" ou tout simplement "elle".
 

Citation :

Karl en a assez d’être l’architecte de la mort des autres. La plupart des gens ne choisissent pas leur mort. Ils sont guidés par leur entourage, ou pire, par des inconnus, vers la fin. Trop de proches sont partis, trop de vide autour de lui. Le délire l’envahit doucement comme la conséquence d’un choc émotionnel trop violent.


 
Son emportement est un peu exagéré, à mon goût. Il assiste à un suicide et s'emporte un peu trop. La détention préventive n'est pas justifiée dans son cas parce qu'il faudrait pour cela qu'il y ait des preuves tangibles de son implication dans la mort du scientifique, ce qui n'est pas le cas.
 
"Un doute effroyable colonise les pensées du jeune homme, perdu." : je préfèrerai "hante" et tu devrais peut-être supprimer le "perdu" qui l'est lui-même dns cette phrase.
 
[/quote] Il prend peu à peu conscience de son sommeil. Il ne dort plus mais n’ouvre pas les yeux pour autant. Il déguste ce doux soulagement que l’on ressent lorsque la lucidité nous délivre d’un mauvais rêve.  
Ses paupières s’entrouvrent avec fébrilité. La réalité, floue, regagne lentement toute sa consistance. Karl observe la pièce : une table pour seul mobilier, une porte fenêtrée, une loupiotte accrochée au plafond.  
Cette cellule…  [/quote]
 
 :heink:  
 
"prendre conscience de son sommeil" : euh, j'aime pas cette figure qui suscite plus de l'incohérence qu'une figure de style.
Le passage st globalement flou et balbutiant. Il mérite d'être retravaillé.
 
_"Ah, les affres de la distance, capables d’émousser les liens les plus solides." : il manque un verbe conjugué dans cette phrase.
 
_"Son cœur palpite aussitôt que rejaillissent les images de cette exécution." : ce n'est pas un suicide?
 

Citation :

« De quel secret parlait-il ? S’agit-il du rayonnement ou plutôt, ses effets ? Ce suicide imprévu constitue-t-il la poussière de l’engrenage ou en fait-il inexorablement partie ? Quelqu’un, plus haut placé encore que les marchands de l’Apocalypse, tient-il toutes les ficelles de cette guerre de la manipulation ? ».


 
ça fait un peu X-Files et son grand complot. Ah! Je vois! Nous avons affaire à Karl Mulder et Cécilia Scully, ceux qui ont inspirés les personnages éponymes de cette célèbre série canadienne!  :lol:  
 
_"Elle comprend également que sa dernière heure a sonné." : "sonnée"
 
_"- Elle est toujours vivante j’espère, s’enquière-t-elle." : "s'enquiert"
 
_"Elle l’a quitté, a vécu sa vie." : je préfèrerai "a voulu vivre sa vie" qui me paraît moins pléonasme.
 
_"Dame Morphée, maligne, fustige Karl des visions les plus obscures." :
 
 :ouch:  Argh! Morphée est un homme et non une femme!
 
_"au room service quelques journaux quotidiens" : "quotidiens" me paraît suffisant.
 
_"la raison de ce mal être" : bien que cette formule n'existe pas, je préfèrerai "mal-être".
 
_Un contact au RG" : "aux" car RG est pluriel.
 
_"Elle oeuvre au moyen orient": "Moyen-Orient"
 

Citation :

Ce « blabla » militaro-politique, conclu sur la migration de Catheryne, ou plutôt Katalina, d’ouest en est, ennuie profondément le reporter.


 
Le jonglage syntaxique rend la phrase incompréhensible.
 
COMMENTAIRE GLOBAL :
 
L'intrigue se met en place et est itrès intéressante. J'aime beaucoup.
 
Mes remarques de fond :
 
_Alfred est un peu caricatural à mon goût (le tueur à gages sur son 31 et complètement phychopathe)
_Katalina est un peu cliché à mon goût mais ce n'est pas encore catastrophique.
 
Le plus gênant : tu emploies des figures de style et de smétaphores à outrance ce qui alourdit considérablement ce chapitre essentiellement axé sur l'action. Je pense que tu devrais diminuer ce nombre d'image pour rendre sa cadence à l'intrigue.
 
Mais sinon, pour le reste, je suis enthousiaste!
 
La suite!  :bounce:  
La suite!  :bounce:


Message édité par sheratan le 01-12-2004 à 22:44:48
n°4315881
Philibear
Posté le 01-12-2004 à 23:03:51  profilanswer
 

rocking chair traditionnellement en osier ?   :??:  :non:

n°4316061
Tokki
Posté le 01-12-2004 à 23:25:35  profilanswer
 

réaction à chaud à tes remarques concernant l'intrigue et les personnages :
 

Citation :

ça fait un peu X-Files et son grand complot. Ah! Je vois! Nous avons affaire à Karl Mulder et Cécilia Scully, ceux qui ont inspirés les personnages éponymes de cette célèbre série canadienne!


 
Rahlala...un complot et des deux trois détails scientifiques et on pense à X-Files... J'espère que Karl est plus intelligent que cette cave de Mulder. Et de toute façon Cécilia est bien plus belle que Scully :sarcastic:
 
Plus sérieusement, il n'y a rien de surnaturel dans mon histoire, je ne fais que réfléchir sur le flux et l'interprétation des informations.
 
Je réagis violemment parce que j'aime pas X-Files, j'ai dû voir 3 épisodes dans ma vie :cry:
 

Citation :

_Alfred est un peu caricatural à mon goût (le tueur à gages sur son 31 et complètement phychopathe)


 
C'était plus fort que moi, j'avais envie d'avoir un beau tueur sans pitié habillé tout en noir dans mon prologue...au moins, ça c'est fait ! Mais je l'ai aussi introduit pour montrer que la comtesse est bien au dessus de tout cela.
 

Citation :

_Katalina est un peu cliché à mon goût mais ce n'est pas encore catastrophique.


 
Là je me demande bien comment tu en arrives là. Tout ce qu'on sait d'elle pour le moment, c'est son profil militaire, son regard et sa coupe de cheveux et deux interventions verbales relativement floues.
En quoi est-ce un cliché ? (le côté agent secret qui passe de l'ouest à l'est ?)
 
 
En tout cas merci pour les corrections et les remarques, je vais reprendre pour gommer certaines maladresses !  :jap:


Message édité par Tokki le 01-12-2004 à 23:30:33
n°4316112
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 01-12-2004 à 23:31:53  profilanswer
 

Pardon (Tapez plus! Tapez plus! Pour X-Files, c'était de l'humour!)
 
Respect pour le tueur à gages, à défaut d'être original il est séduisant!
 
Katalina me rappelle quelques films que j'ai vu (la blonde de Hellboy, entre autres!) mais attention, je ne critique pas les clichés! J'espère juste qu'on aura un aperçu très profond de sa psychologie.
 
Quand je qualifie un personnage de cliché, ce n'est pas péjoratif : c'est que je pense que ce personnage mérite d'être plus approfondi parce qu'il est très intéressant dans son contexte!
 
Je demeure très enthousiaste pour ce que tu as écrit!
 :bounce:


Message édité par sheratan le 01-12-2004 à 23:41:00
n°4316254
Tokki
Posté le 01-12-2004 à 23:57:54  profilanswer
 

je défends mon bout de viande surtout qd Mulder et Scully lui tournent autour ! :lol:
 
Pour moi, le mot cliché est un peu péjoratif, d'où mon indignement totaaaaal ! Un réflexe sans doute dû à une enfance malheureuse, enfin je sais pas...(kidding)
 
Quant à l'aperçu de la psychologie de Katalina, aucun problème, mais le prologue fait déjà près de 14000 mots :cry:
 
Donc soit j'en fait dix fois plus et le prologue est rebaptisé tome 1, soit la dernière partie du prologue sera le "climax" que j'ai prévu en laissant certains personnages à leurs états d'âmes...
et là tu vas me demander pourquoi ?! et bien je te le dirai pas ! ^^
 
 
Edit : en plus Katalina est pas blonde, elle est rousse ! :pt1cable:


Message édité par Tokki le 02-12-2004 à 00:00:40
mood
Publicité
Posté le 01-12-2004 à 23:57:54  profilanswer
 

n°4316318
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 02-12-2004 à 00:13:00  profilanswer
 

Alors! La suite est pour bientôt?

n°4316477
Tokki
Posté le 02-12-2004 à 01:09:22  profilanswer
 

pas avant la semaine prochaine a priori...

n°4316602
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 02-12-2004 à 01:44:34  profilanswer
 

Okie Dokie! En attente alors!

n°4321464
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 02-12-2004 à 20:15:56  profilanswer
 

 J'ai lu tes trois chapitres Tokki, et j'ai vraiment bien aimé ! L'histoire s'annonce très bien, et j'adore ton style ! :)
 
  Vivement la suite !


---------------
http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4323801
Tokki
Posté le 03-12-2004 à 01:14:35  profilanswer
 

humbles remerciements :jap:

n°4355474
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 07-12-2004 à 03:53:42  profilanswer
 

Drapeau!

n°4382005
Sebmtp
Posté le 10-12-2004 à 12:00:21  profilanswer
 

Hello,
 
tokki, je n'ai pas eu le temps d'aller au bout, mais sur les deux premiers chapitres, je me joins aux louanges collectives.
 
Ta façon de raconter me fait penser à Barjavel. Es-tu fan ?
 
NB. Je suis indigné par vos moqueries sur les X-Files. Moi j'étais un assidu  ;)
 
A+
Seb

n°4382465
Tokki
Posté le 10-12-2004 à 13:30:06  profilanswer
 

quitte à paraître inculte je ne connais Barjavel que de réputation... :(  
 
Je suis plutôt un fan d'Asimov comme bcp...  :love: (si on reste dans la sf bien sûr).
 
Merci pour tes encouragements  :bounce:
 
Edit concernant X-Files : la série souffre de son propre succès...je n'ai pas été assidu au départ. S'en est suivi une grosse médiatisation...qd j'ai découvert, j'ai forcément été déçu...rien à voir avec la qualité de la série en elle mm. Elle ne me convient pas personnellement.


Message édité par Tokki le 10-12-2004 à 15:31:33
n°4383732
Tokki
Posté le 10-12-2004 à 15:47:19  profilanswer
 

A propos de la suite...j'ai pris la décision de renommer ce prologue, "prélude" et me consacrer un peu plus à cette histoire. (le prologue est donc pour le moment la partie 1 mais peut-être vais-je la précéder d'un véritable prologue).
 
A la question "prélude à koi ?", je réponds aucune idée...n'ayant que des idées de titre pour cet "espoir de roman", je n'ai pas encore fixé la chose.
 
Voici donc le début du quatrième chapitre. C'est plus court qu'à l'accoutumée, mais je me rends compte que les gros gros pavés sont difficiles à digérer.
 
Encore merci à tous ceux qui m'ont encouragé jusqu'à maintenant.
 
Edit : une partie du chap 3 --> http://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] 0#t4438454


Message édité par Tokki le 24-12-2004 à 10:59:33
n°4384294
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 10-12-2004 à 16:55:36  profilanswer
 

Citation :

Je suis convaincu que les autorités allemandes vont finir par concrétiser une piste


 
L'emploi de "concrétiser" me paraît surprenant dans ce contexte. "Découvrir", plus simple, me paraît plus approprié.
 
_"- Continue tu m’intrigues." : insère peut-être une virgule entre "continue" et "tu".
 
_"je ne mordrais pas." : je rajouterais peut-être "à l'hameçon" ou je remplacerais par "je ne marche pas!"
 
Très Très intéressant! J'attends la suite!
 
 :bounce:  :bounce:  :bounce:

n°4438454
Tokki
Posté le 19-12-2004 à 02:53:28  profilanswer
 

Merci pour tes commentaires Sheratan ^^
 
Voici donc la suite un peu plus longue mais je n'avais pas le choix, c'est un passage indissociable. Il ne conclut pas le chapitre 3 non plus...décidément... :sweat:
 
Bonne lecture !  :jap:
 
Edit : j'ai regroupé les deux premiers posts du chap 3...
 
 
Chap 3. La rémission
 
Un Orage Cosmique est un phénomène cosmo météorologique qui a conduit l'humanité à sa propre décadence, donnant naissance à ce que les « anciens survivants » ont baptisé les Nouveaux Dieux. Leur existence n’a encore jamais été prouvée. Seules subsistent les circonstances ayant suggérés leur naissance. Les légendes évoquent la cérémonie de « l’avènement » au cours de laquelle une femme aurait ordonné les deux « sacrifices primordiaux ». […] Les études historiques ont gardé la trace du psaume de l’avènement. Son dernier verset aurait conclu la cérémonie : « Que Foudre et Déluge Cosmique purifient la Terre et libèrent nos soeurs de leur captivité. » […] Comme chacun sait, le dernier orage cosmique a conduit à la disparition de l’un des vices de l’humanité. […] Dans les années 200 après l’avènement, les spéculations allaient bon train : les élus auraient échappé à l'univers matériel en proie aux forces du mal en accédant à la connaissance secrète du royaume divin. Ce type d’idéologie est, encore aujourd’hui, jugé comme hérétique par bon nombre de nos sœurs […]  
Extrait d’un Cours d’homologie tenu à Université d’Optacle en l’an 458 après l’Avènement
 
   
 
Karl est prostré sur sa chaise au milieu de la rédaction. Depuis son retour à Paris, une seule pensée le hante. « Qu’est-il arrivé à Cécilia ?». Il s’est détourné de son enquête, a annulé le voyage à Prague, ne mange guère et dort à peine. Et pour cause, plusieurs jours se sont écoulés, la police allemande piétinant de plus en plus. Ni indice ni la moindre trace n’ont été laissés par les ravisseurs. Du moins, c’est ce que pense Karl jusqu’à ce que Bruno le hèle dans son bureau.  
 
Karl entre et remarque la mine décomposée de son supérieur. Le jeune homme prend un air compatissant.  
 
« Tu as l’air fatigué.  
- Non, je suis plutôt inquiet déclare Bruno, la pipe à la main, les yeux rivés sur un document posé sur son bureau.  
Sa voix est emprunte du plus grand sérieux. Karl a rarement eu l’occasion de voir son rédacteur en chef dans cet état.  
- Je suis convaincu que les autorités allemandes vont finir par concrétiser une piste suggère Karl ne sachant pas qui rassurer, son interlocuteur ou lui-même.  
- C’est bien là ce qui m’inquiète.  
- Que veux-tu dire ?  
- As-tu lu le dernier communiqué de l’inspecteur Balack, responsable de l’enquête à Munich ?  
- Oui, j’en ai lu chaque mot.  
- J’ai mis la main, off the record, sur quelques éléments supplémentaires qui contrastent nettement avec les déclarations de Balack. Le discours de cet inspecteur omet deux détails et pas des moindres. D’abord, la balistique a conclu que l’assassinat était prémédité. Les balles provenaient de la fenêtre ce qui sous entend la présence de tireurs d’élite. Mais, la police a retrouvé deux balles de calibres différents dans le corps de Berlutti. Donc, Cécilia aurait été enlevée par des individus postés dans l’hôtel à proximité de la chambre. La seconde omission concerne la présence de Balack sur les lieux du crime le matin même. Il aurait rendu une visite à Cécilia pour essayer d’en savoir plus sur Berlutti.  
- Mais comment sais-tu tout cela ?  
- J’ai mes sources Karl. N’oublie pas que je suis un vieux singe de la presse...  
- Certes. Donc si je comprends bien, Balack dissimule des informations à la presse. Je ne vois pas ce qu’il y a d’anormal là dedans. C’est toujours comme ça tu le sais mieux que moi.  
- Bien entendu. Néanmoins, pourquoi ses informations ne sont-elles pas parvenues aux autorités françaises ?  
- Peut-être parce que la police allemande n’a pas envie de voir débarquer les « gijoe » de la flicaille française à Munich.  
- Possible. Ou alors Balack ralentit l’enquête sciemment. Autant dire pour couvrir quelqu’un...  
- Tu insinues qu’il aurait participé à l’orchestration de l’assassinat de Berlutti ?  
- Je constate simplement qu’il ne faut pas écarter cette éventualité. En outre, n’as-tu pas pensé au sort réservé à Cécilia ? S’il s’agissait d’un simple règlement de comptes comme l’affirme la presse quotidienne, pourquoi n’a-t-on pas retrouvé le corps de Cécilia aux côtés de celui de Berlutti ? Vu de l’extérieur, je me dis que l’assassinat est une coïncidence. Que l’enjeu de cette mascarade était l’enlèvement de Cécilia et non le meurtre d’un tueur à gages.  
- Continue tu m’intrigues.  
- Simple logique. Berlutti était sur les lieux. On peut en déduire qu’un contrat avait été placé sur la tête de Cécilia. Apparemment, les auteurs du rapt étaient au courant des agissements de Berlutti et l’ont éliminé au dernier moment !  
- Et elle avec...  
- Je te le répète, si c’était le cas, ces gars là n’auraient pas hésité à l’éliminer sur place. C’est donc que Cécilia a une valeur à leurs yeux, peut-être des informations. As-tu suivi son enquête ?  
- De loin. Je t’avoue que le sort de Cécilia n’est pas ma grande préoccupation en ce moment.  
- Dis ça à d’autres. Ca fait six ans qu’on travaille ensemble, je commence à bien te connaître. Ose dire que tu ne tiens plus à elle.  
 
Bruno assène un regard perçant à son interlocuteur. Dans ces yeux, Karl ressent toute l’amitié éprouvée par son supérieur à l’égard des membres de son équipe, et notamment de Cécilia.  
 
- Ne me regarde pas comme ça. Bien sûr que je tiens encore à elle. Mais tu m’as pris pour qui ? Clark Kent ? Désolé mais sous ma chemise il n’y a que moi, pauvre journaliste condamné à m’en remettre à la police.  
- Ta trouille est compréhensible.  
- Hmm...N’essaie pas de titiller mon amour propre, je ne mordrais pas. Bon, que veux-tu que je fasse au juste ?  
- Commence déjà par rassembler les informations que détenait Cécilia pour avoir attiré l’attention sur elle. Partant de là, essaie de trouver un lien avec ce Schuwald étant donné que c’est la dernière personne à l’avoir vue. Et n’oublie pas qu’il y a un troisième larron dans cette foire, ceux qui ont tué Berlutti !  
- Mais la police va opérer de la même manière !  
- T’es bouché ce matin ou tu le fais exprès ? Je te dis que Balack ralentit l’enquête. Et la police française est neutralisée. La moindre intervention et le gouvernement allemand criera à l’ingérence. Tu vois le topo ?  
- Oui mais au sujet de Balack, tu n’as aucune preuve ! Rien ne dit que...  
- Tu vas finir par m’énerver ! Dehors ! Et ne revient pas sans information valable. Et puis tu sais, on tient là un des plus gros sujets de l’histoire de cet hebdomadaire. Tu sais ce que cela peut représenter pour ta carrière ?  
- Pour la tienne aussi...  
- Tu deviens méprisable, une vraie gonzesse ! Prends une tisane et va chasser cette maudite info ! Sinon je te vire !  
- Oui chef, très bien chef !  
- Karl, une dernière chose : cette conversation n’a jamais eu lieu.
 
Aux portes de l’immeuble, Karl prend un bain de soleil, froid mais réparateur. Il ne sait pas vraiment par où commencer au sujet de la prospection menée par Cécilia. A la rédaction, son bureau n’a laissé aucune piste valable : quelques articles de presse sur Schuwald, ses rapports avec divers organes scientifiques, rien de bien folichon.
« Cécilia n’a pourtant pas pris tout son dossier à Munich ». Partant de cette idée, Karl décide de se rendre chez elle. A cette heure de la matinée, les rues parisiennes sont effervescentes d’activité. Au travers de la vitre d’un taxi, Karl observe. Il est comme mystifié par le mouvement de cette foule. Le truisme de cette scène le dérange. Ces gens auraient-ils oublié que la Terre est menacée par un météore ? Se seraient-ils résignés devant la confusion qui tourne du sort de la planète ? Il est vrai que la soi-disant découverte de l’observatoire du pic du midi n’est que le nouvel épisode d’une longue série ayant engendré tantôt la terreur, tantôt le soulagement. Compte tenu de son enquête, Karl admet que l’ambition des « marchands de l’Apocalypse » est pleinement récompensée : anesthésier l’opinion publique au sujet de cette menace venue de l’espace tout en préservant les soubresauts économiques liés aux avancées scientifiques en la matière. Le journaliste est même persuadé que beaucoup subodorent les mécanismes de cet engrenage odieux. Mais après tout, le météore est encore bien loin. La probabilité pour qu’il entre dans le système solaire est déjà mince. Alors que penser d’une improbable collision avec la Terre ? Le taxi s’arrête à un feu. Karl scrute les piétons qui traversent, pressés. Est-ce que le monde entier est plongé dans cet état de résignation absolue ? Le météore est si loin. Pourquoi s’en faire ? Karl se sent emporté par cette rhétorique l’écartant peu à peu de la vérité.  
« Oui, pourquoi s’en faire...Pourquoi ? Ce météore est si loin. Si certains profitent de cette menace pour se remplir les poches, ce n’est pas ce qui va m’empêcher de dormir.
 
- Ah ça vous faîtes bien de le dire cher monsieur ! interrompt le chauffeur de taxi avec un accent « pied noir » très prononcé et un ton à l’ardeur séraphique.
 
Karl prend conscience qu’il a prononcé sa dernière phrase à voix haute. Le chauffeur poursuit, remarquant l’air gêné de son client.
 
- Bah, plus personne ne réagit. Tout le monde vit sa vie du mieux possible sans s’embêter à réfléchir sur ce qui pourrait arriver un jour. Dieu nous en préserve.
 
Intrigué par le bien fondé de cette remarque, Karl s’intéresse à la conversation.
 
- Mais, comment percevez-vous la chose ?
- Comme tout le monde. Imaginer que la planète explosera parce qu’un caillou va lui rentrer dedans me parait trop irréel. Tant qu’on ne voit pas quelque chose briller dans le ciel, pourquoi s’en faire ? Vous savez, il y a dix ans, j’avais entendu un truc similaire à la radio. Mais personne n’en a reparlé par la suite. C’est quand les gens n’ont pas de véritables problèmes et commencent à polémiquer sur la gestion de leur vie qu’un sujet de préoccupation plus fédérateur apparaît de nul part. Ca fait un sujet de conversation pour le peuple, des beaux titres pour la presse, et tout le monde se sent concerné jusqu’à ce que ça fasse partie du paysage. A partir de là, tout le monde s’en moque. Moi, j’ai une femme et deux enfants. J’ai suffisamment de problèmes comme ça pour m’intéresser, en plus, au sort de la planète. Y a des gens qui sont payés pour ça après tout.
- Mais si ces personnes profitent de la situation ?
- Et bien, ce sera tant pis pour nous tous.
- Vous semblez croyant, est-ce pourquoi vous êtes également aussi fataliste ?
 
Le chauffeur est embarrassé par cette dernière question. Comme si, pour lui, croyance et fatalité n’ont rien à voir. Sentiment induit par son expérience ou conséquence d’une mauvaise humeur passagère, Karl ne peut s’empêcher de dénoncer la précarité du mur qui sépare la fatalité et la religion. En un sens, il cerne les bienfaits d’une croyance sur l’être. Cette présence, ce phare à l’horizon, guide le fidèle vers l’équilibre et le bien-être. Maussade, Karl ne démord pas de ses convictions athéistes et du sentiment d’emprisonnement qui accompagne la foi : cette liberté illusoire qui pousse chacun vers une conjecture de la destinée. Les messages apaisant la conscience sont légion : « la mort n’est qu’un passage vers un monde meilleur » est l’un d’entre eux. Pour le journaliste, cet adage sous-entend la poursuite de la vie dans un au-delà céleste, un espoir vain constituant l’exomille de la mauvaise conscience, l’ecstasy jetée en pâture à l’imaginaire. En ce sens, l’espoir est une drogue et la foi la seringue pour se faire un fix. Pour lui, les gens réellement libres sont ceux qui n’attendent autre chose de la mort qu’une inexorable fatalité. Mais que serait un troupeau de moutons sans son berger ? Dans son rôle de guide, la foi est définitivement une forme de contrôle, tantôt répressive, tantôt réconfortante. Les enfants ne croient-ils pas au père noël et à son ennemi juré, le grand méchant loup ? « Si tu es sage tu auras plein de cadeaux, si tu ne l’es pas, le loup va venir te manger ». N’est-ce pas là la représentation juvénile du dieu et du diable pour un adulte croyant se posant des questions sur la mort ? Or, pourquoi a-t-on créé les mythes du père noël et celui du monstre venu pour manger les méchants enfants ? Certaines croyances sont nées au mieux pour apaiser les esprits, sinon pour les contrôler. En grandissant, un enfant peut comprendre que le père noël et le grand méchant loup ne sont que les arbitres de sa conscience. Peu à peu, il induit leur inexistence. L’adulte, lui, se résignera à accepter la probabilité de l’existence divine, par manque de preuve. A tel point que l’athéisme est devenu une forme de croyance. « Je crois au néant ». L’affaire est ainsi classée laissant à chacun la liberté de son propre arbitrage. « Surtout, aimons-nous, aidons notre prochain. Au pire, ça nous occupera. ». Dans sa jeunesse, Karl a bien « cru » qu’il était le fils du Soleil. Comme quoi…  
 
- Nous sommes arrivés. Ca vous fera 28 Euros. Le chauffeur s’est définitivement tut, choqué par ce parallèle entre croyance (symbole d’espoir) et fatalité (la réponse interdite à cet espoir).
 
Karl, quelque peu décontenancé, règle son dû et sort du taxi. Aussitôt les pieds sur le trottoir, il revoit des images de Cécilia, du suicide de cet homme bedonnant, des photos de Schuwald sur le bureau de la jeune femme, de Bruno qui l’a traité de « gonzesse ». Le jeune homme se retourne et regarde, indigné, le taxi partir lentement. « La circulation a ce petit quelque chose de rassurant qu’elle en devient presque lobotomisant. J’ai failli y croire ! Un moment d’égarement et hop ! On est happé par ce sentiment collectif de démission ».  
Il est au pas de la porte de l’immeuble de Cécilia situé dans le quartier de l’avenue de Suresnes. Il entre et sonne à la loge de la concierge. Une femme ouvre et offre un large sourire à son visiteur. Elle l’a reconnu. Madame Suarez est une femme rondelette, assez petite. Ses cheveux châtains et brillants bouclent jusqu’à des épaules recouvertes par un gilet en laine beige. Sa peau est légèrement hâlée donnant à ses yeux bleus (chose rare compte tenu de ses origines ibériques) la brillance du saphir. Son sourire est une de ces vertus qui, lorsqu’elles agissent, communique le bien être. Karl est immédiatement subjugué par ce regard emprunt de tendresse. Madame Suarez a dû en faire roucouler plus d’un.  
 
- Mon petit Karl, ça me fait plaisir de te voir, ça fait si longtemps ! Comment vas-tu ?
- Madame Suarez, je suis également enchanté de vous revoir. Je vais très bien je vous remercie. Et vous, toujours à rouspéter après Monsieur Suarez ?
- Oh tu sais, après trente-cinq ans de mariage, on ne change pas les bonnes habitudes ! Et Cécilia, comment va-t-elle ? Vous êtes resté en contact ? Ah vraiment, quel beau gâchis, vous formiez un si joli couple, la vie est vraiment mal faite par moment.
Karl note que Madame Suarez n’a ni lu les journaux ni appris l’enlèvement de Cécilia. Le journaliste se souvient que sa « concierge préférée » déteste la télévision et les médias en général. Elle préfère de loin la lecture d’un bon roman de Mary Higgins Clarck. Honteusement, il rumine en quelques secondes un vil stratagème.
 
- Elle va très bien oui. Nous avons gardé d’excellents contacts, même si au début, j’avoue que j’ai un peu rechigné.
- Ah, vous les hommes ! Vous avez toujours autant de mal à tourner la page !
Un rire soudain bouleverse le calme du hall d’entrée. Karl partage hypocritement cette boutade. Il contre-attaque.
 
- Vous saviez que Cécilia était partie à Munich ?
- Oui, bien sûr. Elle m’a d’ailleurs supplié de nourrir ses plantes en attendant. Tu la connais, ses plantes, c’est sacré !
- En effet. Toujours est-il qu’elle m’a passé un coup de téléphone hier soir, me demandant certains documents qu’elle aurait oubliés dans sa chambre.
- Et bien, c’est curieux. Ce n’est pas dans son habitude d’être aussi tête en l’air.
- Oh, vous savez, elle travaille sur un article très important. Je présume que l’euphorie de cette tâche l’aura rendue distraite.
- Sacré Cécilia. Enfin…Que puis-je faire pour toi ?
- C’est assez simple, accompagnez-moi en haut que je puisse dénicher ce dont elle a besoin.
- Ca me parait difficile. Le facteur ne devrait pas tarder à livrer la deuxième fournée de courrier de la matinée. Tu sais combien le tri du courrier est long et fastidieux. Mais, ne fais pas ton timide, tu peux me demander les clés voyons ! Ce n’est pas comme si tu étais un étranger !
- Je n’osais pas…déclare Karl triomphant intérieurement.
- Ne bouge pas. Ah, une minute, regarde, le facteur est là.
 
Karl examine l’homme chargé comme un mulet tandis qu’il se fraie un chemin jusqu’à la loge. En haut de la pile de courrier, le journaliste remarque la présence des journaux du jour. En Une, un titre l’interpelle : « Treizième jour sans nouvelle de la journaliste française enlevée à Munich… ». Une photo accompagne l’article. D’un bond, Karl propose son aide au facteur pour dissimuler les preuves de son ignoble mensonge. Il fait signe à Madame Suarez, non sans un franc sourire accompagné d’un léger clignement d’œil, lui priant de le laisser entrer dans la loge pour y déposer le courrier. Adroitement, il retourne la pile de journaux. « Espérons qu’elle n’y fasse pas attention… » pense-t-il.
 
- Merci Karl, tu es toujours aussi serviable ! Tiens, voici les clés. Prends ton temps. Si tu pouvais passer un petit peu d’eau sur les plantes, tu serais le plus gentil des hommes.
 
Karl acquiesce spontanément, heureux de pouvoir rendre service à sa concierge préférée, et monte les escaliers vers l’appartement de Cécilia. Sur le tapis recouvrant les marches en bois ciré se décline un motif complexe qui a longtemps attiré l’attention du journaliste. En profondeur est dessiné une sorte de fleur, entourée par un polygone, lui-même inscrit dans une autre fleur, elle-même encerclée par un second polygone et ainsi de suite jusqu’à atteindre la dimension d’une marche. Karl se souvient de ce jour où il a croisé Madame Suarez entre deux étages tandis qu’elle nettoie les rampes de l’escalier. Elle lui a raconté les origines de ce tapis provenant d’Azerbaïdjan. Difficile au départ de reconnaître dans tous ces motifs un médaillon représentant un aigle voire un symbole ancestral zoroastrien. Le champ du tapis décoré d’un camaïeu bleu aurait pu donner un indice au journaliste mais ce jour là, face à Madame Suarez, il avoue son ignorance totale en matière de tapisserie, surtout si celui-ci provient du Caucase Shirwan. Il faut être spécialiste. Madame Suarez, a qui l’ont ne prête pas cette érudition si l’on observe sa gestuelle inlassable lorsqu’elle nettoie les rampes d’escalier, est une de ces incollables spécialistes. Et pour cause, elle a passé sa jeunesse à parcourir les dédales de l’Alhambra à Grenade, son lieu de naissance. C’est dans ce château aux tons rougeâtres, haut lieu historique et militaire, que cette femme, aujourd’hui modeste concierge parisienne, a vu naître sa passion pour la tapisserie.  
 
Et comme par enchantement, Karl parvient à l’appartement de Cécilia sans qu’il ait pu penser à autre chose qu’à ce tapis en montant les marches une à une. Tandis qu’il est une nouvelle fois consterné par ce réflexe pavlovien, le jeune homme introduit la clé dans la serrure et entre dans l’appartement de son ex-concubine. Le corps entier de Karl est envahi par la nostalgie aussitôt qu’il redécouvre ce lieu, symbole d’un passé des plus heureux. La pièce centrale est atypique, un mélange savoureux de la finesse des meubles asiatiques et de la nitescence d’objets de décoration d’origine africaine. On s’assoit au ras du sol sur l’un de ces tapis japonais, épais et dur, devant une table basse en bois massif orné d’idéogrammes. De là, on peut admirer l’un des plus beaux masques de la collection de Cécilia : un objet d’origine congolaise confectionné par la tribu des Bakubas à partir de bois, de cuivre, de cuir, de fibres naturelles, de perles et de coquillages. Si cet objet a marqué l’esprit de Karl, c’est moins par ses qualités esthétiques que par sa valeur ésotérique. Il se souvient de ce vendeur des plus prolixes ayant vanté les vertus spirituelles de l’objet : « Placé en hauteur dans une pièce bien éclairée, ce masque Bakuba absorbe les ondes négatives émises par la psyché humaine, perpétuant l’harmonie et le bien être des occupants de la pièce ». A l’époque la décision d’achat a été motivée par l’esthétique du masque. Si l’argumentaire racoleur de ce vendeur n’a pas eu prise sur Karl, Cécilia a tout de même réalisé quelques recherches sur le sujet. Elle a appris quelques rudiments de la tradition des Bakubas et notamment des théories formulées au sujet de leur croyance religieuse. L’une des convictions essentielles des Bakubas tient dans sa valeur originelle sur les autres peuples. « Les populations ne sont que des laissés-pour-compte le long des voies de migration des Babukas, y compris les hommes blancs. » raconte un livre sur le sujet présent dans la bibliothèque de la jeune femme. Cet extrait abscons donne à un certain Woot le rôle de l’homme originel, à Mweel, sa sœur, celui de la femme originelle. Le peuple Bakuba est né de leurs ébats incestueux. Woot prophétise alors la migration des Bakuba dans le sens de l’amont selon les indications de l’une de leurs principales déités, Mbwoom. La direction est définie par le déploiement dans le ciel de la « natte » allant de l’aval vers l’amont. Contrairement à Moïse, Woot n’a pas ouvert la mer en deux. Ses prodiges sont différents. Il « se contente » de voler le soleil pour plonger le monde dans les ténèbres et ainsi, encourager la migration vers des terres fertiles. Les souvenirs de Karl se font obscures quant à la suite des événements mais l’essentiel est là. Il s’est d’ailleurs toujours demandé pourquoi une telle religion n’a pu percer dans le monde moderne tel qu’on le connaît, dominé aujourd’hui par le christianisme, l’islam et le judaïsme, ces noms étant toujours classées par ordre alphabétique dans l’esprit du journaliste athée. Les croyances de ce peuple Bakuba seraient-elles moins « vraies » ou décriraient-elles des vérités moins « bonnes à dire » ? De là, il est naturel de penser que les trois religions aujourd’hui les plus pratiquées sur la planète ont bel et bien profité d’une visibilité colossale. Elles relèguent discrètement tout autre type de religions au rang de mysticisme ou de mythe, ou pire y immiscent leurs codes.  
 
 
D’un air cynique, Karl imagine que chacune de ces trois religions a profité de campagnes de communication hors norme – même s’il n’aime pas le terme - particulièrement violentes pour le christianisme à travers les croisades et l’inquisition, et pour l’islam à travers la guerre sainte. Contrastant avec ces pratiques barbares, la diaspora a donné au judaïsme un outil de communication plus pacifique que l’on pourrait d’ailleurs qualifier de prospectif. Karl sourit.
 
« Ces campagnes de promotion ont eu pour résultat de donner, non pas foi en dieu, mais foi en une religion. La bible, le coran et la torah seraient-elles les plaquettes publicitaires de ces trois cultes ? Quoi qu’on en dise, les vendeurs racontent souvent n’importe quoi » pense-t-il.  
En effet, seulement quelques semaines après l’achat du masque, il reçoit le prix Pulitzer et se sépare de Cécilia, et par la même de cet « absorbeur d’ondes négatives ».
 
Non sans avoir enlevé ses chaussures à l’entrée, Karl fouille dans l’ordinateur situé sur un bureau bien rangé et découvre l’étendu de l’enquête menée par Cécilia. Les photos de Schuwald sont nombreuses et des articles démontrent les liens étroits qu’il entretient avec l’institut Schwartzschild et l’hôpital Von Hauner à Munich. Il découvre comment Schuwald se sert de l’institut pour étudier le rayonnement du météore pour tenter de le reproduire. Selon Cécilia, les résultats de ces études seraient envoyés à l’hôpital Von Hauner pour des expérimentations sur l’homme. Elle parle de répercussions génétiques. Elle a recueilli le témoignage d’un laborantin anglais pour qui ces études offriraient aux généticiens des informations cruciales quant à l’avancée de la recherche dans ce domaine et notamment grâce à l’étude des effets du rayonnement sur les gonosomes de l’homme (autrement dit ses chromosomes sexuels) ; des études qui pourraient permettre de mieux comprendre, voire d’éradiquer, des maladies comme le syndrome de Turner, la maladie de Klinefelter, la Triplo X ou plus important encore, l’hémophilie et la myopathie. Cécilia s’est fait un petit mémo sur le sujet. Karl le lit attentivement n’étant pas un expert de la question génétique. Sa lecture ne suffit pas pour répondre à toutes ses interrogations mais le mémo décrit avec précision le mode de transmission du patrimoine génétique des parents vers l’enfant. Les gamètes, les allèles et autres phénotypes n’ont bientôt plus de secrets pour lui, ou presque. Une fois étanchée sa soif de connaissance, Karl poursuit ses recherches. Il tombe sur une carte géographique pointant sur une île, Pico, située dans l’archipel des Açores au beau milieu de l’océan atlantique. Dans ce dossier figurent également une quantité astronomique de relevés bancaires montrant des transferts de plusieurs millions de dollars de Schuwald à « Genèse » une société domiciliée sur cette même île des Açores. A l’intérieur du dossier figure un fichier intitulé « activité de Genèse ». Un mot de passe protège l’accès aux informations contenues dans ce fichier. Après quelques tentatives infructueuses, Karl décide de récupérer le document sur une clé USB. Il y rassemble d’ailleurs tous les éléments de l’enquête menée par Cécilia. Alors qu’il s’apprête à sortir de l’appartement, le jeune homme se surprend à observer la pièce. Il s’écoule quelques secondes avant que le journaliste ne reprenne ses esprits. Peut-être pense-t-il aux longs moments de tendresse échangés avec Cécilia sur ce petit canapé en cuir. Ou peut-être est-il jaloux de cette enquête menée de main de maître par celle qu’il a jadis aimé. Karl retourne vers l’ordinateur. Quelques manipulations plus tard, l’écran affiche une commande invitant une réponse : « souhaitez-vous formater ce disque, toutes les données seront alors perdues ? (O/N) ». Karl hésite, le doigt posé sur le « O » fatidique. Son cœur palpite, son esprit est embrouillé comme si la décision ne lui appartient pas réellement. Le silence qui règne dans la pièce crispe sa main. A l’écran, le curseur, insensible à l’émoi du journaliste, attend la réponse fatidique. Personne ne sait réellement ce qui se passe dans la tête de Karl au moment où il appuie sur la touche. Mais le compte à rebours a déjà commencé, l’ordinateur ayant dépassé la barre des dix pourcent de l’opération. Il sort, la tête baissée. Il ne saluera pas Madame Suarez en partant, glissant les clés dans la petite boîte aux lettres de la loge. Dans l’obscurité de l’appartement, les seuls témoins de la bassesse du journaliste sont les plantes de Cécilia qui, finalement, n’auront pas été arrosées.
 
To Be Continued...


Message édité par Tokki le 21-12-2004 à 20:12:29
n°4440200
nimrod
barbare papa
Posté le 19-12-2004 à 16:20:35  profilanswer
 

Juste une question ^^ tu fais quoi dans la vie, et quelles études as-tu faites ?
 
Je me sens tout nu à coté de tes connaissances...  :(


Message édité par nimrod le 19-12-2004 à 16:21:05
n°4440213
Tokki
Posté le 19-12-2004 à 16:22:27  profilanswer
 

réponse en pv si ça ne te dérange pas...
 
Edit : les connaissances y'en a certaines que je possède d'autres que j'acquière à force de documentation.
J'espère ne pas paraître trop pédant en disant cela, car c'est simplement ma manière de fonctionner...et je n'invente rien à ce niveau là ! :jap:


Message édité par Tokki le 19-12-2004 à 16:30:40
n°4448650
Tokki
Posté le 20-12-2004 à 18:55:13  profilanswer
 

Bon pas trop de réaction sur cette partie. J'espère que ça viendra...En attendant voilà le texte qui clos le chapitre 3.
 
Bonne lecture !
 
3. La rémission (suite et fin)
 
En sortant, Karl ne se préoccupe pas des deux hommes habillés en imperméable entrant dans l’immeuble. Le journaliste est noyé dans la tourmente. Il ne se reconnaît plus lui-même depuis le suicide auquel il a assisté à Tarbes. La blessure dans son esprit est béante. Le temps n’a pas encore fait son œuvre. Peut-être ne parvient-il plus à faire le tri dans ses souffrances intérieures ? Il s’éloigne doucement, ignorant tout de l’engrenage sordide qui s’enclenchera après son passage.
Les deux individus sonnent à la loge de Madame Suarez. Avant d’ouvrir, la gardienne jette un oeil dans sa boîte aux lettres et distingue les clés laissées par Karl. « Il n’est même pas venu me saluer ». Sa déception est écourtée par l’impatience de ses visiteurs qui sonnent à nouveau. Répondant à cet appel, Madame Suarez découvre deux personnes attestant de leur appartenance à la police judiciaire parisienne, insigne à l’appui.  Ils l’informent de l’enlèvement de Cécilia. Choquée, Madame Suarez réalise qu’elle a été dupée par « son cher Karl ». Elle baigne dans l’incompréhension mais l’un des policiers ne lui laissent pas le temps de réfléchir, prenant la parole d’un ton vindicatif. Il tend son index en direction de l’escalier de l’immeuble.
 
« Nous aimerions visiter l’appartement de la victime pour y recueillir des informations cruciales quant à notre enquête.
 
Reprenant peu à peu ses esprits, Madame Suarez finit par penser que Karl lui a menti pour ne pas l’inquiéter. Il est sûrement sur les traces de Cécilia à l’heure qu’il est. Il n’apprécierait pas d’avoir la police sur le dos. Elle tente de gagner du temps.
 
- Il est d’usage de montrer patte blanche, messieurs. Avez-vous un mandat de perquisition ou un autre document vous autorisant l’accès à cet appartement ?
 
En face de la gardienne, l’un des policiers garde le silence laissant son homologue gérer les tractations.
 
- Vous auriez tort de nous faire perdre notre temps avec de telles formalités. Savez-vous ce qu’il en coûte de nuire au bon déroulement d’une investigation ?
 
La vieille dame prend son courage à deux mains et riposte fermement.
 
- Est-ce là une menace ? Comptez-vous m’arrêter parce que je fais mon métier de concierge ?
 
L’homme qui s’est tut jusque là perd patience et glisse la main dans la poche intérieure de son imperméable à hauteur de la cage thoracique. D’un geste vif, son acolyte lui retient le bras et le regarde d’un air réprobateur, les sourcils légèrement froncés comme pour lui « restaurer son calme ».
 
- Vous avez le choix. Première solution : nous montons gentiment à l’appartement, y glanons d’éventuels indices et quittons rapidement les lieux. Deuxième solution : nous revenons avec le mandat et un dispositif policier complet, et vous plaçons en garde à vue pour détention d’informations.
 
Cette alternative glace le sang de la gentille Madame Suarez. Elle a si bonne réputation dans l’immeuble. Que vont penser ses locataires, le syndic et ses employeurs si sa popularité est entachée d’une quelconque entrave à la justice ? Après trente ans passés dans cet immeuble et à un âge aussi proche de la retraite, le risque de ruiner sa carrière exemplaire paraît trop important. Ou peut-être est-ce le regard sanguinaire de cet homme imperturbablement coi.
 
- Je lis dans vos yeux que vous ne reculerez devant rien. Bien, je cède à votre requête. Voici les clés, c’est au cinquième étage à droite.
- Vous nous évitez bien des désagréments Madame, termine le policier faisant signe à son compère de prendre la direction du corridor menant aux marches.
 
Parvenus à l’appartement, les deux policiers fouillent sans ménagement, vidant les tiroirs, jetant les livres par terre, bouleversant la magnifique décoration que Cécilia a mise tant d’années à peaufiner. Le plus bavard des deux hommes jette un regard stupéfait sur l’écran de l’ordinateur. Il est toujours allumé et affiche le résultat du formatage précédemment exécuté. Ni une ni deux, il se saisit de son téléphone portable.
 
- Monsieur, les informations détenues par votre journaliste ont disparu.
 
- Comment ? Vous deviez intercepter Karl chez Cécilia ! Bon sang, que s’est-il passé ? Retrouvez-moi ces documents nom de dieu ! Et rappelez-vous bien une chose : ses informations vont le mener tout droit sur le projet Genèse. Il aura de quoi écrire l’article du siècle et je ne pourrais m’y opposer sans compromettre ma couverture. Si tout cela arrive, vous pourrez dire adieu à la récompense promise par Schuwald. Sans parler du danger qui planera autour de vos vies : sa rancune est…dévastatrice.
 
- Si seulement vous nous aviez donné une photo. Bref, avez-vous une idée sur les fins de Karl maintenant qu’il a les documents ?
 
- Heureusement pour moi, je n’ai aucune confiance en vous ! J’ai lourdement insisté auprès de Karl pour qu’il revienne vers moi avec des informations concrètes. Ce qui ne devrait plus tarder, compte tenu de ce qu’il a dû trouver. Si j’avais discrètement arrangé une entrevue entre Cécilia et M. Schuwald, c’était pour mieux s’en débarrasser, et pas pour qu’un autre journaliste s’en mêle. Bon, aux grands maux, les grands remèdes : vous savez ce qu’il vous reste à faire.
 
- Très bien. Mais, cela ne n’éveillera-t-il une attention supplémentaire sur le Synops sachant que la jeune femme a disparu ?
 
- Possible, mais ce sera plus facile à gérer que la colère du vampire de Munich. Croyez-moi sur parole ! Aussi vous délivrerai-je mon ultime conseil : ne vous loupez pas bande d’incapables !
 
Sur ce dernier hurlement, Bruno Marcovich raccroche brutalement. Il est assis sur son fauteuil de ministre, la pipe à la bouche, le regard tourné vers la fenêtre tachée par les gouttelettes d’une bruine naissante. La fumée engendrée par la combustion du tabac s’échappe par la commissure de ses lèvres tandis qu’elles dessinent lentement un sourire machiavélique.


Message édité par Tokki le 21-12-2004 à 14:13:50
n°4453390
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 12:32:43  profilanswer
 

Je ne t'oublie pas Tokki!

n°4453550
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 21-12-2004 à 13:00:39  profilanswer
 

MOi non plus Tokki, dès que je trouve le temps, (melgré que je sois en vacance :D) je lis ton chapitre 3 ! :)


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http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4454375
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 14:24:10  profilanswer
 

_"un sujet de préoccupation plus fédérateur apparaît de nul part." : "nulle".
 
_"Karl ne démord pas de ses convictions athéistes" : "d'athée" car "athéiste" n'existe pas.
 

Citation :

En ce sens, l’espoir est une drogue et la foi la seringue pour se faire un fix.


 
C'est perso, mais je ne pense pas que espoir et foi soient forcément liés. il est des gens pleinement athées qui sont plein d'espérance et vice-versa. Bref, je pense que cette remarque ne s'harmonise pas bien dans ton paragraphe (mais c'est perso!)
 

Citation :

 Pour lui, les gens réellement libres sont ceux qui n’attendent autre chose de la mort qu’une inexorable fatalité.


 
Je m'avance : il me semble que la partie en bleu n'est pas correcte grammaticalement. J'aurais écrit " rien d'autre de la mort". (Mais je ne suis pas sûr!)
 

Citation :

Dans son rôle de guide, la foi est définitivement une forme de contrôle, tantôt répressive, tantôt réconfortante.


 
Ouh là! J'en débattrai volontiers des heures!
 
La foi n'a rien d'un contrôle puisqu'elle est issue de la personne même. Par contre, les Directeurs de Conscience, eux, exercent un contrôle en se servant de la foi. Donc, pour moi, cette phrase est un non-sens : la Foi n'est pas un contrôle mais un moyen de contrôler.
 
_"N’est-ce pas là la représentation juvénile du dieu et du diable" : je préférerai "puérile" qui est plus adapté ici.
 
_"Peu à peu, il induit leur inexistence." : non, "induire" ne me convient pas, je préfèrerai "déduit" ou "conclut à".
 
_"se résignera à accepter la probabilité de l’existence divine, par manque de preuve." : supprime la virgule.
 
_"A tel point que l’athéisme est devenu une forme de croyance." : tu ne peux pas commencer une phrase par "à tel point que", il faut que tu la tourne autrement ou que tu l'incorpore à la phrase précédente.
 
_"Le chauffeur s’est définitivement tut" : "tu".
 

Citation :

Karl, quelque peu décontenancé, règle son dû et sort du taxi.


 
 :whistle:  
 
Pourquoi est-il décontenancé? C'est plutôt le chauffeur de taxi qui l'est!
 
_"Son sourire est une de ces vertus qui, lorsqu’elles agissent, communique le bien être." : "communiquent" puisque tu te réfères à "ces vertus".
 

Citation :

Karl est immédiatement subjugué par ce regard emprunt de tendresse.


 
A mon avis, le fait d'être subjugué se produit avec quelqu'un que tu ne connais pas. Ici, on a l'impression qu'il tombe sous le charme mais, deux lignes plus bas, il est clair qu'ils se connaissent, donc je pense qu'il faudrait que tu places cette chute sous le charme de Suarez dans le passé du récit.
 
_"Ah vraiment, quel beau gâchis, vous formiez un si joli couple, la vie est vraiment mal faite par moment." : je découperais plutôt ainsi :
 
"Ah vraiment, quel beau gâchis! Vous formiez un si joli couple... La vie est vraiment mal faite par moment." pour mieux traduire la déception et la constatation induite dans ses propos.
 
_"Mary Higgins Clarck" : "Mary Higgins Clark".
 
_"Tu la connais, ses plantes, c’est sacré !" : je chipote sur la ponctuation, mais après "tu la connais" je préfèrerais des points de suspension.
 
_" Le facteur ne devrait pas tarder à livrer la deuxième fournée de courrier de la matinée. Tu sais combien le tri du courrier est long et fastidieux. Mais, ne fais pas ton timide, tu peux me demander les clés voyons ! Ce n’est pas comme si tu étais un étranger !
- Je n’osais pas…déclare Karl triomphant intérieurement.
- Ne bouge pas. Ah, une minute, regarde, le facteur est là.
 
_"Il fait signe à Madame Suarez, non sans un franc sourire accompagné d’un léger clignement d’œil" :
 
 en bleu : quel faux-jeton!  :lol:  Non, sans rire, du point de vue de la narration (qui est objective dnas ton cas) tu ne peux pas dire que son sourire est franc. Il a l'apparence de la franchise, masi ce n'est pas le cas. Ta narration aurait été subjective (c'est à dire à la première personne, par exemple) tu pourrais, mais là, ce n'est pas le cas, donc tu ne peux pas dire ça.
 
en rouge : "clin".
 
_"Si tu pouvais passer un petit peu d’eau sur les plantes" : il vaudrait les "arroser".
 

Citation :

heureux de pouvoir rendre service à sa concierge préférée


 
C'est un peu redondant pour le lecteur, donc inutile de le rpéciser à nouveau.
 

Citation :

il a croisé Madame Suarez entre deux étages tandis qu’elle nettoie les rampes de l’escalier. Elle lui a raconté les origines de ce tapis provenant d’Azerbaïdjan.


 
Je ne suis pas d'accord avec les temps que tu emploies dans ces phrases. Ca cloche! Il vaudrait mieux le passé simple/imparfait genre :
 
"il croisa Madame Suarez entre deux étages tandis qu’elle nettoyait les rampes de l’escalier. Elle lui raconta les origines de ce tapis provenant d’Azerbaïdjan."
 

Citation :

mais ce jour là, face à Madame Suarez, il avoue son ignorance totale en matière de tapisserie, surtout si celui-ci provient du Caucase Shirwan. Il faut être spécialiste. Madame Suarez, a qui l’ont ne prête pas cette érudition si l’on observe sa gestuelle inlassable lorsqu’elle nettoie les rampes d’escalier, est une de ces incollables spécialistes. Et pour cause, elle a passé sa jeunesse à parcourir les dédales de l’Alhambra à Grenade, son lieu de naissance. C’est dans ce château aux tons rougeâtres, haut lieu historique et militaire, que cette femme, aujourd’hui modeste concierge parisienne, a vu naître sa passion pour la tapisserie.


 
en rouge, même remarque sur la concordance de temps.
C'est personnel, mais je trouve cet aparté sur adame Suarez un peu lourd, indigeste à lire et pas forcément utile à moins que Madame Suarez ne devienne un personnage-clef de ton roman dès le paragraphe suivant. A mon avis, toute cette partie dilue l'action et noie le discours. De plus, elle ne présente pas un grand intérêt pour le lecteur.
 
_"La pièce centrale est atypique, un mélange savoureux de la finesse des meubles asiatiques et de la nitescence d’objets de décoration d’origine africaine."
 
Tu peux m'exliquer le mot en vert? Je n'en connais pas le sens!  :??:  
 
 
_"Cécilia a tout de même réalisé quelques recherches sur le sujet." : je préfèrerais "mené".
 
_"Les souvenirs de Karl se font obscures" : "obscurs".
 
_"ces noms étant toujours classées" : "classés".
 
_"tout autre type de religions" : "religion".
 
_"son esprit est embrouillé comme si la décision ne lui appartient pas" : "appartenait".
 
_"la barre des dix pourcent" : "pour cent".
 
 
 
Ce que j'ai aimé :
 
_c'est fluide,
_C'est agréable à lire,
_Ca sent les recherches scientifiques pour étayer les démonstrations de ce chapitre, ce qui, en soi, donne de la crédibilité et du corps au texte.
 
 
Ce que je n'ai pas aimé :
 
_des longueurs,
_on n'apprend peu de choses dans ce chapitre,
_l'intrigue s'enlise par le ralentissement global de la narration.
 
COMMENTAIRE GENERAL :
 
Toujours aussi agréable, mais le rythme ralentit très nettement et c'est dommage! Je pense que quelques coupes frnaches et sanglantes permettraient d'alléger l'ensemble du texte.
 
Sinon, toujours aussi enthousiaste à l'idée de lire la suite des pérégrinations de Karl et de Cécilia.
 
 :bounce:  :bounce:  :bounce:  
 
 
 

n°4454571
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 14:43:39  profilanswer
 

Citation :

En sortant, Karl ne se préoccupe pas des deux hommes habillés en imperméable entrant dans l’immeuble. Le journaliste est noyé dans la tourmente. Il ne se reconnaît plus lui-même depuis le suicide auquel il a assisté à Tarbes. La blessure dans son esprit est béante. Le temps n’a pas encore fait son œuvre. Peut-être ne parvient-il plus à faire le tri dans ses souffrances intérieures ? Il s’éloigne doucement, ignorant tout de l’engrenage sordide qui s’enclenchera après son passage.


 
ça tranche vachement avec ce que je viens de lire!!!
La blessure dans son esprit n'est pas si béante que ça puisqu'elle n'a pas été évoquée une seule fois dans le chapitre! Quand au fait qu'il ne se reconnaisse plus depuis le suicide... C'est la première fois que tu y fais allusion.
 
A mon avis, ce paragraphe ne va pas du tout! Qu'il ne remarque pas les deux types en imper parce qu'il est perdu dans ses souvenirs de vie commune avec Cécilia, Ok! mais là, le coup du choc émotionnel pour le suicide tombe un peu comme un cheveu dans la soupe...
 
_"l’un des policiers ne lui laissent pas le temps de réfléchir" : "laisse".
 
_"L’homme qui s’est tut" : "tu".
 
_"comme pour lui « restaurer son calme »." : cette expression ne me convient pas. Je préférerais : "rendre son calme" ou lui "intimer de se tenir tranquille".
 
_"et vous plaçons en garde à vue pour détention d’informations." : "rétention" mais s'ils veulent lui faire peur, ils déclareraient pour "obstruction à la justice". Sinon, la détention d'information, ça s'appelle un témoin.  ;)  :lol:  
 
_"et à un âge aussi proche de la retraite" : supprime ce qui est en bleu.
 
COMMENTAIRE GENERAL :
 
La rupture de rédaction entre le milieu et la fin du chapitre 3 est trop nette. Il est impératif que tu rétablisses la cohérence de narration en supprimant les allusions au traumatisme de Karl lié au suicide du scientifique. Je n'étais même pas sûr, au début, que les deux textes se suivaient.  
 
Autre détail : tes policiers ne sont pas crédibles car ils font trop "gestapo". Une Madame Suarez logique et intelligente comme tu la décris ne se laisserait pas impressionner et appellerait les flics en douce. En clair, soit elle est trop intelligente (et il faut dans ce cas que tu diminues cette impression qu'elle suscite chez le lecteur) ou tes flics qui emploient la manière forte ne sont pas crédibles, mais de toute façon, l'un comme l'autre, ça ne va pas.
 
La meilleure solution serait que les flics amadouent Madame Suarez plutôt qu'ils ne la menacent (une vieille hispanique, c'est pas peureux!). Tu les rendrais plus crédibles et tu laisserais l'intelligence à la concierge et elle le mérite!
 
 
Sinon, bravo pour l'implication de Marcovich, c'est machiavélique!!!


Message édité par sheratan le 21-12-2004 à 14:46:30
n°4454705
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 15:07:25  profilanswer
 

Citation :

_"Karl ne démord pas de ses convictions athéistes" : "d'athée" car "athéiste" n'existe pas.


 
athéiste : Adj. Qui a le caractère de l'athéisme.  :??:  
 

Citation :

C'est perso, mais je ne pense pas que espoir et foi soient forcément liés. il est des gens pleinement athées qui sont plein d'espérance et vice-versa. Bref, je pense que cette remarque ne s'harmonise pas bien dans ton paragraphe (mais c'est perso!)


 
Je ne dis pas qu'un athée n'espère pas. Je dis que l'espérance d'un croyant est d'autant plus grande parce qu'il a la foi. Donc le lien existe, pour moi, pour quelqu'un de croyant. Vers qui se tourne un croyant lorsqu'il n'y a plus d'espoir ?  ;)  
 

Citation :

La foi n'a rien d'un contrôle puisqu'elle est issue de la personne même. Par contre, les Directeurs de Conscience, eux, exercent un contrôle en se servant de la foi. Donc, pour moi, cette phrase est un non-sens : la Foi n'est pas un contrôle mais un moyen de contrôler.  


 
J'essaie de placer la foi en tant que mythe et non en tant que cheminement de l'âme. Elle est présente dans l'être mais rien de dis qu'elle en est "issue". La liberté de chacun réside dans le choix d'accepter cette foi ou de la rejeter.
 

Citation :

Pourquoi est-il décontenancé? C'est plutôt le chauffeur de taxi qui l'est!


 
Le chauffeur est choqué par les propos de Karl qui est décontenancé parce qu'il ne pensait pas choquer. Mais peut-être que le terme est un peu fort.  :na:  
 

Citation :

A mon avis, le fait d'être subjugué se produit avec quelqu'un que tu ne connais pas.


 
C'est pour la dimension nostalgique. Je devrais peut-être dire qu'il est "toujours" subjugué.
 

Citation :

Tu peux m'exliquer le mot en vert? Je n'en connais pas le sens!  :??:  


 
Nitescence : Lueur, éclat ^^
 

Citation :

quel faux-jeton!  :lol:  Non, sans rire, du point de vue de la narration (qui est objective dnas ton cas) tu ne peux pas dire que son sourire est franc. Il a l'apparence de la franchise, masi ce n'est pas le cas. Ta narration aurait été subjective (c'est à dire à la première personne, par exemple) tu pourrais, mais là, ce n'est pas le cas, donc tu ne peux pas dire ça.  


 
ok, je vais changer ça ^^
 

Citation :

A mon avis, toute cette partie dilue l'action et noie le discours. De plus, elle ne présente pas un grand intérêt pour le lecteur.


 
Ah si madame suarez t'entendait ! Je plaisante. La question qui m'intéresse est plutôt, s'attache-t-on à cette gentille personne ?
 
Car elle réapparait par la suite. Si j'enlève ce passage, la suite aura moins d'impact.
 
Edit : j'ajoute que l'Alhambra l'un des phares de la guerre sainte islamique autour du treizième siècle. C'est un second niveau de lecture qui fait référence à la suite du chapitre.
 

Citation :

Ce que je n'ai pas aimé :  
 
_des longueurs,  
_on n'apprend peu de choses dans ce chapitre,  
_l'intrigue s'enlise par le ralentissement global de la narration.  
 
COMMENTAIRE GENERAL :  
 
Toujours aussi agréable, mais le rythme ralentit très nettement et c'est dommage! Je pense que quelques coupes frnaches et sanglantes permettraient d'alléger l'ensemble du texte.


 
C'est vrai, c'est plus lent, mais je peux pas tenir au rythme des deux premiers chapitres sans faire dans le "je vais de A à B, il se passe C, je vais à D, il se passe E" etc...
 
J'avais envie de poser un peu l'intrigue pour tenter de poser quelques idées pour la suite.
 
Mais si c'est vraiment trop chiant...
 
 
En tt cas merci une nouvelle fois pour tes remarques, elles sont très utiles ^^


Message édité par Tokki le 21-12-2004 à 19:19:38
n°4454764
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 15:15:36  profilanswer
 


 

Citation :

athéiste : Adj. Qui a le caractère de l'athéisme.  :??:


 
Je confirme, ce n'est pas dans le dictionnaire!
 

Citation :

J'essaie de placer la foi en tant que mythe et non en tant que cheminement de l'âme. Elle est présente dans l'être mais rien de dis qu'elle en est "issue". La liberté de chacun réside dans le choix d'accepter cette foi ou de la rejeter.


 
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "foi en tant que mythe". La foi s'apparente à un sentiment ou a une conviction, d'où mon hésitation quant au paragraphe.
 
 

Citation :

Ah si madame suarez t'entendait ! Je plaisante. La question qui m'intéresse est plutôt, s'attache-t-on à cette gentille personne ?
 
Car elle réapparait par la suite. Si j'enlève ce passage, la suite aura moins d'impact.


 
Attention, j'aime beaucoup cette dame et elle est très attachante. Je te le redis, si effectivement elle réapparaît, laisse tel quel!
 
 

Citation :

Mais si c'est vraiment trop chiant...


 
Non, je pense juste que le rythme est un peu brisé, mais je préfèrerai que d'autres donnent leur avis... Moi seul, c'est insuffisant. Si d'autres pensent pareil, alors, oui, fais des coupes franches.
 

Citation :

En tt cas merci une nouvelle fois pour tes remarques, elles sont très utiles ^^


 
De rien si cela t'es utile...Je suis heureux de servir à quelque chose!

n°4454806
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 15:18:53  profilanswer
 

Citation :

ça tranche vachement avec ce que je viens de lire!!!
La blessure dans son esprit n'est pas si béante que ça puisqu'elle n'a pas été évoquée une seule fois dans le chapitre! Quand au fait qu'il ne se reconnaisse plus depuis le suicide... C'est la première fois que tu y fais allusion.


 
La première fois ? Dans le chap 2, il était question d'un homme qui n'arrive plus à trouver le sommeil, qui divague complètement etc. il est choqué, meurtri et c'est à ça que je fais allusion. Mais c'est vrai que ce passage n'est pas approprié à ce moment de l'histoire. :(
 
 

Citation :

Je préférerais : "rendre son calme" ou lui "intimer de se tenir tranquille".


 
POur "restaurer son calme", c'est une sombre référence à Demolition Man un film qui m'avait amusé...
 

Citation :

COMMENTAIRE GENERAL :
 
La rupture de rédaction entre le milieu et la fin du chapitre 3 est trop nette. Il est impératif que tu rétablisses la cohérence de narration en supprimant les allusions au traumatisme de Karl lié au suicide du scientifique. Je n'étais même pas sûr, au début, que les deux textes se suivaient.


 
Oui je vais replacer le passage sur les états d'ame de Karl ailleurs...
 

Citation :

Autre détail : tes policiers ne sont pas crédibles car ils font trop "gestapo". Une Madame Suarez logique et intelligente comme tu la décris ne se laisserait pas impressionner et appellerait les flics en douce. En clair, soit elle est trop intelligente (et il faut dans ce cas que tu diminues cette impression qu'elle suscite chez le lecteur) ou tes flics qui emploient la manière forte ne sont pas crédibles, mais de toute façon, l'un comme l'autre, ça ne va pas.


 
D'un côté je suis d'accord...de l'autre, laisse moi un peu de temps pour justifier certaines choses...  
 

Citation :

La meilleure solution serait que les flics amadouent Madame Suarez plutôt qu'ils ne la menacent (une vieille hispanique, c'est pas peureux!). Tu les rendrais plus crédibles et tu laisserais l'intelligence à la concierge et elle le mérite!


 
Je vais néanmoins donner un peu plus de corps à ces deux flics.
 
Merci une nouvelle fois  :jap:  

n°4454827
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 15:21:53  profilanswer
 

Citation :

Je confirme, ce n'est pas dans le dictionnaire!


 
Change de dictionnaire :lol:
 
Edit : Blague mise à part c'est dans le dictionnaire de l'académie française.
 

Citation :

Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "foi en tant que mythe". La foi s'apparente à un sentiment ou a une conviction, d'où mon hésitation quant au paragraphe.


 
En fait, la foi en tant que mythe renvoit à la "puissance du mythe" de Joseph Campbell


Message édité par Tokki le 21-12-2004 à 19:23:37
n°4455195
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 16:01:21  profilanswer
 

Quand je parlais de référence au traumatisme, c'était dans CE chapitre précisément, d'où ma surprise...
 
Pas trouvé "Athéiste" dans le Larousse, ni dans le "Robert", ni dans mon dico électronique!
 
Ok! compris la référence pour le mythe!


Message édité par sheratan le 21-12-2004 à 16:04:40
n°4455204
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 21-12-2004 à 16:01:54  profilanswer
 

J'aimerais bien que d'autres donnent leur avis, ça aiderait Tokki!


Message édité par sheratan le 21-12-2004 à 16:02:38
n°4455281
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 21-12-2004 à 16:10:04  profilanswer
 

 Je le ferai dès que possible Sheratan.


---------------
http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4455461
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 16:36:54  profilanswer
 

Sheratan a écrit :


Pas trouvé "Athéiste" dans le Larousse, ni dans le "Robert", ni dans mon dico électronique!
 


 
http://atilf.atilf.fr/Dendien/scri [...] 509497425;
 
 
 
 

n°4455530
Archibald
Mon oncle (référence...)
Posté le 21-12-2004 à 16:46:36  profilanswer
 

Ouf! Je viens de m'enquiller les 4 chapitres et je trouve ça très bon. Vivant et prenant!
 
J'attends la suite avec impatience ;)

n°4455545
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 16:48:15  profilanswer
 

merchi ^^

n°4456605
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 18:56:57  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

J'aimerais bien que d'autres donnent leur avis, ça aiderait Tokki!


 
Moi aussi :( mais je peux comprendre les rétissences, ça commence à être long...

n°4456958
yulara
Byte Hunter
Posté le 21-12-2004 à 19:57:14  profilanswer
 

ah bah voila, j'ai 3 posts de retard :cry:
faut que je lise avant de partir en vacances, faut que je lise avant de partir en vacances, faut que je lise avant de partir en vacances....
 
(atheiste, je l'ai pas non plus dans le hachette, et je trouve que ça fait bizarre comme formulation, tout comme convictions d'athée si j'ai bien suivi...)


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°4457040
Tokki
Posté le 21-12-2004 à 20:05:49  profilanswer
 

décidément cette histoire d'athée-athéiste est bien obscure.
 
Je crois que l'explication vient du fait que "athéiste" est un peu du vieux françois ;)
 
Edit : Yulara -> oublie pas hein : AVANT les vacances  :sarcastic:


Message édité par Tokki le 21-12-2004 à 20:07:11
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