Le gouvernement nous ment quant il nous promet de régler la complexe question de la récidive simplement en augmentant les peines ou bien en mettant en place des bracelets électroniques mobiles.
Si lon observe les chiffres, ceux qui récidivent sont surtout les petits délinquants, les voleurs... Là, les taux de récidive atteint environ 60 %. Mais ceux dont il est toujours question, ce sont les récidivistes dit médiatiques. Or le taux de récidive tombe à 2 % pour les criminels sexuels, et à moins de 1 % pour les meurtriers. C'est bien sur trop et il faut réprimer sévèrement ces criminels. Mais les mesures envisagées par le gouvernement ne répondent pas, non plus, aux besoins en matière de récidive criminelle. Pensez-vous que Michel Fourniret pensait à l'aggravation éventuelle de la durée d'emprisonnement avant de commettre ses actes ?
Concernant le bracelet électronique, qui pourrait affirmer que le meurtrier de Nelly Cremel n'aurait pas cédé à ses pulsions s'il avait été équipé d'un bracelet? La plupart des psychiatres pensent même le contraire. De plus, il faudra attendre trois ans avant l'arrivée du premier bracelet, pour des raisons techniques. Cet équipement coûtera au moins 60 euros par personne et par jour et pourrait s'adresser à 7 000 personnes actuellement emprisonnées, soit environ 150 millions d'euros par an et en comptant les frais de personnel, ce chiffre pourraient atteindre 200 millions deuros ! « Or, il ny a pas un centime prévu pour ça dans le budget 2006 ! », rigole un magistrat. Pour un résultat plus qu'incertain. La prison devrait aider chaque détenu à retrouver des repères: se lever le matin, se former ou travailler. Il faut non seulement un suivi, mais aussi de vrais soins médicaux en prison. Avec 15 % de détenus souffrant de troubles psychiatriques, un vrai travail est à faire. Augmenter le nombre de conseiller d'insertion et de probation car ils ont entre 100 ou 120 personnes à suivre, comment dans ce cas effectuer un suivi correct pour tous ? lorsqu'il y a liberté conditionnelle, le taux de récidive diminue de 50 %.
Bien sur le risque zéro n'existe pas ,on ne peut pas empêcher la récidive. La réinsertion c'est toujours un pari risqué, qu'on doit encadrer d'un maximum de garanties. Les 80 000 personnes qui passent par la prison chaque année vont un jour en sortir, chacun dentre elle devrait avoir un suivi correct afin déviter justement la récidive, la lutte contre l'insécurité passe par le développement de moyens efficaces pour réduire au maximum la récidive. La question des prisons met en jeu la conception que l'on a de l'homme et de la société.
Selon les propres chiffres de la chancellerie, le phénomène de la récidive est globalement stable, voire légèrement en baisse : 105 625 peines prononcées en état de récidive légale en 1996, 100 977 en 2005. De même, le taux de récidives en matière de crime sexuel, celles qui défraient le plus la chronique, ne dépasse pas 1 %. Loin des chiffres alarmistes lancés récemment par Pascal Clément « entre 600 et 800 », le chercheur Pierre Tournier estime à une quarantaine le nombre de récidivistes sexuels potentiels qui sortiront de prison dans les cinq ans à venir. « Ces quarante sortants représentent néanmoins un défi pour lappareil judiciaire et pour lensemble de la société, note le chercheur. Malheureusement, les mesures proposées par lUMP vont exactement à lopposé de ce quil conviendrait de faire. »
Actuellement le gouvernement fait une fois de plus un effet dannonce en faisant passer une loi pour se débarrasser d'une question qui dérange.
Vous en pensez quoi ?
HERN
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Arnaud MOUILLARD - mon Blog : http://hern.over-blog.com/